
durement; dans les hernies, elles font couvertes
des. tégumens communs , & ne font fenfibles
que médiatemsm , & dans les luxations, ce font
les extrémités articulaires q u i, forties de leurs
cav ires, font plus ou moins de faillies an-dehors.
Les parties ne refteni dans leur fituation ref-
p^Tiive, que parce que les forces qui les retiennent
(ont égales en a d io n , même fupé-
rit tires à celles qui les favorife: i à en fortir. Les
premières font la peau , les tendons, les ligament,
les mnfcles, & les membranes qui «giflent
par les forces vives qui leur font inhérente«.
Les fécondés font les efforts, les. faut«, les cris
& les coups. D ’où il fuit, que toute Ptofe doit
être attribuée on à une violence , une force qui
déplace , ' ou à la foibleffe des forces qui contiennent.
De cette diftinélion dérivent les divers
fymptômes, & le genre de moyens eut atifs réputé
les plus convenables. Quand la Ptofe eft une
fuite de là violence, il y a douleur, chaleur &
tenfion ; quand elle fuccède à un relâchement,
il n’y .a aucun de ces fymptômes, ou ils font
très-peu confidérables. Dans les premiers, le
replacement des parties efl très^difticile, mais il
efl aifé de les maintenir -, dans les féconds, on
peut aifément les replacer, mais il n’eft pas fi
facile de les maintenir. Dans les premiers cas,
les relâchans, les adouciffans & émoUiens & la
faignée même font utiles ; dans le fécond, ce font
les defféchans, les forrifians, les irritans, les aromatiques
& les roniques qui conviennent. Ceux
donc qui méprirent les forces expultrices & re-
tentrices des Anciens, & qui ne voient pas leur
influence dans la produéHon des Frofes ne peu-
vent qu’errer, tant fur la nature que fur le dia-
gnoflic & le traitement de ce genre Ae maladies. :
Voyez les divers articles de cet Ouvrage pour
les particularités de cette clafî'e de maladie.(iW. Pz-
T2T- PsADEZ.)
PUS faDg pétrifié, de je corromps.
Nom que l’on donne à une liqueur onélueufe,
blanche, de la confifiance à -p e u -p rè s de la
crème, qui s’engendre dans lés playes & dans
les ulcères.
Plulïeurs Auteurs, tels que Boërhave, Platner
& d’autres fe font imaginé que le Pusétoit formé
par les vaifleatix fanguins , les nerfs, les mufcles
& les autres fondes , diffous dans les fluides des
parties afièclées de tumeurs inflammatoires. Tls
regardoient ce fluide ainfi compofé de fnbflances
hétérogènes, après qu’il avait fubi une certaine
coelion dans les parties où il s’éroit formé, comme
une lubflance eflèntielltment différente du mucus,
quelque reffernblance qu’ ils tuffem entr’eux à
1 apparence extérieure, mais fans donner aucune
marque caraéiériflique par laquelle on pût toujours
les diftinguer l’un de l’aune.Ils prétendoient
feulement que le Pus provenoit toujours d’une
partie qui avoit feuffert quelque folution de confie
qiié * tandis que le mucus provenoit toujours
d'une furface inîaéle à cet égard. Mais l’irritation
d’un véficatoire donne lieu à la formation d’un
vrai Pus fur la furface de la peau , & d’autrej
genres d’irritatibn en produifent également fur
des furfaces demeurées entières. Nous verrons
c i-ap rè s fur quoi repofe la véritable différence
entre l'un & l’aurre fluide.
D’autres Auteurs ont cru que la matière pu.»
rulente s’engendroir dans le fan g , & que quand
elle étoit complètement formée, ellefe dépofoit
dans les abcès , les plnyes & les ulcères. Ils fon-
doienr cette opinion pi incipalnment ,fur ce que
l’on voit quelquefois des abcès, ou des amas de
matière puriforme , fe manifefter prefque tout-à-
coup, fans avoir été précédés d’ inflammation.
Mais il y a toujours quelque déception dans les
obfefvations de Ce genre*, rinflammation peut
avoir exiflé fans s’ê.re manifeftée par des fymptômes
auffi marqué-« qu'à (’ordinaire,*, ii eü pof-
lible ïmifi que ce qu’on a cm être du Pus en pareil
cas , en 1 examinant à la légère, fut réellement
un fluide d’une nature très - différente.
il faut encore remarquer que fi-la matière
purulente exifloit fré'qnemmentdans le fang tonte
! formée; comme cela devroit être néceffairement
fi l’opinion dont nous parlons était fondée , on
au roi t pu y recomioître cette matière, au moins
dans quelques cas ; mais il ne paroi? pas qu’il
exifte aucune ofefervation de ce genre. D’ailleurs
le Pus que l’en trouve dans les playes & les ulcérés
ne paroîtroit pas d’abord limpide & féreux, tel
qn’on 1 obferve toujours , s’il fe féparoit du
fang complètement formé.
D’autres enfin ont préfumé que la formation
du Pus dépend d’un changement produit par un
certain degré de fermentation qui s’établit dans
la partie féreufe du fang, iorfqu’elle efl dépofée
dans les cavités des ulcères & des abcès , & que
ce changement, qui èft l'effet de la chaleur naturelle
de ta partie, peut être favorifé par l’application
d’une chaleur extérieure. Pringle a trouvé
que du férum pur , confervé'quelques jours dans
un fourneau dont la chaleur éroir toujours égale
à celle du corps humain, fc troiibloit d’abord,
& dépofoit en fui te un fédiment blanc, qu’on a
fuppofé être du pus. De nouvelles expériences,
[ faites par M. Gaber de Turin , ont paru confirmer
la même doéhine. Mais, en examinant
la chofe de plus près , on a vu que le procédé
de la nature dans la formation du Pus étoit bien
différent de ce qu’on avoit fuppofé, & que le
vrai Pus avoit des caraélères qui ne fe rencon-
troiem point dans ce fluide puriforme qu^mre-
droit artificiellement du ferum.
Le Pu«, d’après les observations les plus exa^eS
& les plus récentes( Voyc\ , A dijlertation ontht
prcpcrcies o f pus, B y Everard Home M. D - ) > ««
un fluide compofé de deux parties*, favoir,une
liqueur aqueuie, tranfparenre, & une fubfianC*
i -qui a la forme de globules* La produ&ion dq0*
fluide dépend d’un état d’inflammation esiftant depuis un certain tems din> quelque partie du
corps, comme le tiflu cellulaire , la furface d une
membrane où il fe fair naturellement quelque
fécrétion, &c. J _ . ,
L’inflammation efl une condition euentielle a
la formation du P u s , & quoiqu on ait cru trouver
des. collerions de fluide de cttte nature,
dans des endroits du corps où il ne s’éteit ma-
njfeflé aucun figne d’affecTion inflammatoire , de
pareilles obfervations repofenr fur une erreur de
fair car le fluide puriforme qu on trouve en pareil
cas , diffère cffentiellement du véritable
Pus- , . , . . . .
Le Pus, en quelque partie du corps qu 11 ait
été formé, foit qu’on le prenne au fond d’ un
abcès ou à la furface d’une membrane, a cont-
tamment la même apparence & les -mêmes propriétés
générales, s’il provient dun lu jet fain ,
à la maladie près qui a donné lieu à fà ‘forrna-
tiun , & s’ il efl fans mélange d’aucune fubflance
étrangère.Mais,scomme différentes caufes peuvenr
altérer, ou du moins modifier fa nature, nous
allons énumérer les qualités qui lui font propres
& effentielles; nous ferons enfui te mention des
variétés qu’éprouve ce fluide, en vertu de di-
verfes circontances accidentelles.
Le Pus, pris d’un ulcère fimpie , fur un corps
d’ailleurs fain, près du centre de la circulât!on ,
comme fur la poittine ou fur le bras, fe fépare ài-
fément de la furface - qui le fournit, <& ' lai fie
voir, lôrfqp’pn l’a enlevé, des granulations charnues
de la meilleure apparence. Sa couleur efl
blanche ,• il aune confiflance à-peu-près comme
celle de la crème , un goût fade , & * pendent
qu’il efl chaud , une odeur particulière , qu’il
perd lorfqu’il efl refroidi. Examiné au microf-
cope | il paroît confifler de globules blancs &
opaques, & d’un fluide aqueux & rranfparent •, il
a une pefanteur fpécifique plus grande que celle
de l’eau; il ne ,tend pas facilement à la pmrô-
faélion | expoféà la cita leur, il s’évapore jufqu’à
ficcité, mais‘ il né feco^ule point ; il ne le môle
pas avec Téau , s’il demeuré expofé à la température
ordinaire de l’a imo fphè r e m a i s , à un certain
degré de chaleur , il s’unit à elle d’une manière
uniforme, & ne s’en fépare plus, même
en fe refroiditTant, les globules étant alors décomposés.
L ’anal y fe Chymique y trouve les mêmes
principes que dans le fang & la lymphe a ni -
male.""
Les apparences du Pus varient fuivant les
circonflancesqui modifient l’ulcère où il fe forme.
Le degré de l’inflammation, & fon caraélère plus
ou moins rapproché de celui qu’elle a dans un
corps fain, font les circonflances qui altèrent le
plus fa nature. Il efl bon d’obferver néanmoins
que ces changemens qu’il éprouve parciftent dépendre
, plutôt • de l’inertie dès vaifi eaux delà
partie, ou de leur trop grande irritabilité , que
Chirurgie. Tonie I I . ï . w Parut.
d’aucune autre affeClion particulière; car on n :
voit pas que des poifons fpécifiques en occa-
fionnent réceflairemenr , lorfqu’ils attaquent un
corps fain & bien conflirué. Ainfi , le Pus d’une
gonorrhée, celui d’une petite vérole bénigne,
celui de la vérole volante font, à l ’oeil, parfaitement
femblables à celui d’un ulcère fimpie; on
n’y découvre autre chofe que des globules flot-
fans dans un fluide tranfparenr, & rien de ce
qui conflituè le virus particulier dont chacun
efl imprégné. Le Pus d’un cancer peut êtrecon-
fidéré comme formant une exception ; m iis on
ne peut jamais regarder l’individu artaqué d’un
cancer comme jouiffant d’une conflitution faine.
Dans les ulcères qu’on nomme froids, c’e f l -
à - d ire, où rinflammation efl lente & peu active,
quel le que foit lacaufe de cérte inertie, foi r qu’elle
tienne à la nature de la conflitution, on à la foi-
bleffe des parties, ou à toute autre circonflance,
le Pus paroît être Compofé de globules & de
•parties d'une autre nirure, en forme de flocons
qui nagent dans un fluide rranfparent ; on voit
aulfi ce' dernières s’attacher à la furface de Tul-
cère, & lui ôter la couleur vermeille qu’il de—
vroit avoir. Les globules & les flocons font
en différentes proportions, fuivant ie degré d’inertie
des organes affeélés ; c’efl ce qu’on obferve
particulièrement dans les abcès ferophuieux. Dans
les dépôts prétendus purulens, qui n’ onr été précédés
d’aucune inflammation, on ne voir point
dé globule«', & feulement une matière fioco-
neufe, femhlable à du lait caillé, d dont lacon-
fiflance varie beaucoup.
Pour former du bon Pus , il faut que Jaconf-
titiuion foit faine , & que le principe; virai d.sn»
la partie affeélée foit auffi dans l’état le . plus
favorable à la fanré ; car tout ce qui en altère
l'énergie, altère également la difpomion la plus
convenable à la formation de ce fluide. C ’efl ce
qu’on remarque fréquemment dans les ulcères
des extrémités inférieures. Un homme-avoir une
ifraôlure compliquée à la jambe droite, Si un
ulcère à la jointure du pied gauche; fa famé
d’ailleurs étoit bonne, & l’une & l’antre pîâÿe
étoitnt en bon état. Mais-, ayant été fai fi d’une
fièvre, l’ulcère qu’il avoir au pied çefla de fournir
du bon Pus, 5c prit un mauvais afped, tandis
que la play-.; de la jambe firoiteconfervoit encore
une apparence favorable, Au bout de douze
heures, le même changement fe manifefla dans
celle - c i , qui et oit de lix pouces plus haute que
la première, & plus voifine par conféquent du
centre de la circulation.
On voit de même que toutes les caufes qui
affeelent l’état général du fyfléme, altèrent facilement
fa fuppnration des ulcères ; c’efl un fait
bien connu des Chirurgiens, &.5par:icu]ièrem-nt
idc ceux qui travaillen dans les ’ Hôpitaux ; ils
faveur à quel point les miafmes putrides de ces
: Ma if s ns nui fait à leursmalades.il nVfl pas rare,
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