
les tentatives qu’on fait pour procurer une réunion
parfait, du lambeau , ne font pas toujours
efficaces pour toute fon étendue. Souvent alors il
s'amaffe fous lui une plus ou moins grande quantité
de pus, qu’on évacue en faifant une ou deux
petites ouvertures avec la pointe du bift >uii. On
panfeenfuiteà l’ordinaire, en appliquant descom-
prefies expulfîves, pour tenir les tégumens autant
près du crâne qu’ il eft poffible. Mais fi une
portion avoir été déchirée, & détachée avec une
h grande violence que le crâne & les parties qui
y font renfermées en euflent pu fouffrir, il feroit
irè«-iniprndent de tenter la réunion. Le cas demandant
alors la rétaélion, il faut la pratiquer
en n’emportant que ce qui eft abfolumenr nécef-
faire pour découvrir le crâne, & fore place aux
moyens de guérifon qui font les plus urgents.
Si l’inftrument a été porté perpendiculairement,
la (impie contufion en eft plus fou vent ta fuite.
Il n’y a quelquefois qu’une (impie meurtriflure,
& alors les remèdes font les mêmes que les généraux
qui conviennent à ce genre de léfion.
D ’autres fois, il y a un épanchement plus ou moins
confidérable félon le genre de vaifleau qui fournit
le fang. La tumeur paroît très-promptement,
elle efl plus ou moins volumineufe, félon la quantité
detangépanché, & formece qu’on appelle une
Boffe. Quelquefois, comme l’obferve Quefnay,
le contour en eft dur & un peu relevé, & lë milieu
mou, de manière qu’en appuydM le doigt
defiùs, on fent comme un creux, ce qui pourroit
faire croire, à ceux qui ont peu d'expérience,
qu’il y a une déprdfion au crâne. Mais , quand
on ou v re la tumeur, on n’y trou ve que d u fan g épanché
fur le pèricràne ou deftous, & d< s caillots à
la circonférence. Cette circonttance mérite d’être
notée; car, d’après cette faufle apparence, on
s’eft quelquefois porté à incier la tumeur, croyant
trouver ddfeus une fraélure avec dépreftion, &
l’on n’a rien rencontré que du fang, en partie
fluide, & en partie coagulé. Quand rien n’ indique
que l’impreftion du corps contondant s'eft
portée plus loin que les tégumens, on fe contente
d’appliquer des compreffes trempées dans une eau
fpirimeufe & réfolutive, 6; de forn>tr, fur la tumeur
, un point de compreftion pour arrêter les
progrès de l’cXtravafarion. Port va me beaucoup
k i "une folution de fel ammoniac crud dans le
vinaigre & l’eau, ou dans l'e*prît—de- vin aqueux»
Une plaque de plomb, fuffi'amment grande &
épaifte, qu’on main tient au moyen de quelques
tours de bande, eft singulière menr utile en pareil
cas. La contufion dont les effets fe porrenr jufque
fur le péri crâne, fur-roux quand elle eft accompagnée
des aceidens. dont nous av.on< fait mention
plus haut, exta m les mêmes fecoiKS que
ec genre de kfion. Mû* U faut encore, pour peu
eue lesfvmpiônés peififlert, ta déterminer àin-
c jû r fur la tumeur. Après avoir rafé la panie,
comme dans le cas de piquure, on porte la. pointe
d’un biftouri, qu’on tient de la main droite, à
un des bords de la tumeur, pendant que du'
pouce & de l’ in.îex de la gauche, on appuie fur
les côtés pour affermir les tégumèns. On la
plonge obliquement, de manière à incifer plus
du pèricràne que des tégumens, & quand on eft
parvenu vers le milieu, on reprend le biftouri
d e là main droite & l’on applique la gauche,
comme on a fût précédemment de la main droite.
On incita de la même manière, & fi l’on juge
à-propos, on fair, fur un des côtés de certe première
incifion, un; fécondé, qui lui donne la
figure d’un T . On dirige ces incifions de manière
à couper ner, l’aponevrofe ■& le pèricràne
jufqu’à l'os* A l’on applique enfuite deffus un
peu de charpie fèche, & l’on termine par un
cataplafme des quatre farines réfolutivès.. Si l’on
avoit à opérer fur la région des tempes, il fau-
droit faire les deux incifions que nous recommandons
, de manière qu’elles fe rencontraffent
comme les deux jambes d’un V ; ce précepte eft
fondé fur la difpoiition rayonnée des fibres du
mufcle croraphyte, qu’il faut néceffairement incifer.
Les Anciens avoient une grande répugnance
à incifer ce mufcle, à raifon des convul fions qu’ils
avoient obfervé en être toujours la fuite; mais
F a llo p e , Magati & Marchetris ont fuffifamment
démontré, par pluiieurs faits; combien leur
crainte, à cet égard, étoit vaine*, & Morgagni
dit avoir \u un jeune-homme à qui un coup
de fliiet a'oit été porté à travers le mufcle de
la partie fupérieure jnfqn’à la conque, fans qu’il
en furvînr aucun accident, fi ce neft une grande
hémorrhagie.
Soit que les playes de Têre réfulteht d’une
violence extérieure , ou qu’eUes fuient la fuite
de quelques incifions faites pour des vues par- 3 ticulières, il eft très-prudent de ne les panfer
J que le plus rarement poffible , & de ne les tenir
1 découvertes que le moins long-rems qu’on pourra;,
i car elles font fufceptiblcs , par l’intluencede l’air,
I de dégénérer, A fouvènt de prendre un mauvais
| caradère. Magati, qui a éré un des premiers à
donner ce confeil, dit qu’on guérit facilement
celles qui font fans dénudation, en leur appliquant
de la réfme de fapin, du mafiic & de la
farcocolle. Ji ne veut pas qu’on lève le premier
appareil avant quatre jours dans les plaies fans
perte de fubftanec. On doit, quant à ia répétition
des panfemens, fe (ailler guider d’apiès les
cir-con fiances & la quantité de pus qui fe forme;
il faut au fil avoir foin que toutes les pièces d’appareil
loienr prêrcs, pour ne laifi'er la plaie à
d; couvert, que le moins de rems qu’il eft poffible.
Un (impie digeflif,. fait avec les jaunes d’oeuk &
iajéiébenibine, eli le meilleur. S. il y a conruffm,
©n ajoutera des fomentations avec l’eau ma inéc
(piritueiife; fi la plaie eft une (impie incifion, on
pantera à tac ; cette méthode le rapporte à celle
d’Hippoçrate, qui dit, qu’on ne doithumeder les
phyés de la Tète avec aucune chofe, pas même
avec du vin, ou très-peù.
, Lejions du Crâne.
Un infiniment tranchant, dont l ’effet fe porte
au-delà des tégumens, c’tft-à-dire fur le crâne,
produit une plaie dont la dénomination diffère
àraiton de la manière dont il eft porté. S’il tombe
perpèndiculaiiement , la divifion eft l’Eccopé,
s’il eft dirigé obliquement ou horizontalement, j
la folution tft Diacopé; & fi la force a été fnf-
(ifante pour que la pièce ait été emportée, il y
ace qu’on appelle ApOikeparniimos, ou dédola-
tion. Dans tous ces cas, l’inftrument peut n’avoir
endommagé que la première table de l’o s , ou
toutes les deux à - la - fo k , avec ou fans fraélure,
la dure-mère & même le cerveau peuvent avoir
été léfés par le mêm.2 infiniment, ou éprouver
les effets de l’ébranlement qu’occafionne toujours
la force du coup qui a produit la léfion. Il y
a alors ce qu’on appelle une commotion locale,
où il furvient un épanchement qui peut avoir
des fuites fâcheufes, ainfi qu’ il eft prouvé par
quelques f;its qu’on trouve dans les Obfervarions
de Chirurgie de le Dran, Port <& autres. Quand
l’Eccopé s’étend jufqu’à la deuxième table,comme
il eft rare alors que celle-ci ne (oit point fraélu-
rée, il eft prudent, pour peu que quelques aceidens
paroilfenr, de recourir promptement au trépan
pour relever les pièces qui pourroient être déplacées,
ou évacuer k s matières épanchées. Le
danger ddnt nous venons de parler eft moindre
dans le Diacopé, vu l'obliquité du coup. Mais
fi l'on peut différer y lorfque les aceidens font légers,
il y auroit la plus grande inconféquençe à
tenir cette conduite, quand iis deviennent plus
graves; il faut alors trépaner pour les mêmes
raifons que dans le premier cas, & toujours corn*
prendre la plaie de l’os dans la couronne du trépan.
Mais de tous ces cas, le moins inquiétant
eft l’apoïkeparnihîics, fur-tout quand la playe n’a
point une trop grande étendue. Scultet cite un
exemple ou un.nror;eau du ci âne, de la largeur
d’un écu," ayant été emporté , le b.leffé fut cependant
heureufement guéri. Le D an, en pareil
cas, regarde la playe comme (impie, fi le lambeau
< harnu , où la pièce d’os efl attachée, tient
affez au refte des tégumens pour pouvoir efpë-
rer qu'il fe recollera en le mettant en place. Il
dit avoir trouvé, en 1775 , dans le cimetière de
Worms, le crâne de quelqu'un qui avoit reçu
liîI coup de fabre de cette efpèce fur la partie
poftérieure d’un dès pariétaux. La pièce de l’os,
qui étoit ronde, & qui avoir dix à douze lignes
de diamètre, avoir probablement été renrita en
fe place avec ta peau , car elle étoit parfaitement
réunie au crâne, & l’on diflinguoir, par-dehors
comme par-dedans, le calus qui réfultoit de fa
taudure. O n voyoit, à fa face interne, trois pe-
/fîtes portions offeufes, larges comme des lentilles
& fort minces, qui probablement étoient
reftées entre la dure-mère & cerre pièce; elles y
étoient Coudées dans fon milieu, & y éroient très-
adhérentes, fans doute qu’on avoir réappliqué
la pièce avec peu de précaution. Cette observation
dicte & confirme ta conduite qu’on doit tenir
en pareil cas, il faut, quand il n’y a aucune
altération aux parties découvertes, réappliquer le
lambeau fur la playe, après avoir nétové celle-
ci du fâ'ng caillé, des efquilles, ou autres corps
étrangers qui pourroient s’y trouver, & on l'y
maintiendra au moyen des languettes agglurina-
tive?, & d’un barid >ge convenablement fair Vo yezy
pour ce qui regarde la confirmation de cette pratique
, les OEuvres, de Paré, d’Arçoeus, 8c de
Piatncr. Si le lambeatî change d.* couleur, &
qu’il tourne manifeftement à la putréfaction, on
le coupera entièrement, &. l’on tiairera la plaie
comme toute autre avec perte de fubftance.
Un inftrument piquant porté dans une direction
quelconque, ne produit point par lui-même
une playe inquicfahie , quand la pointe en eft
bien aigue, & qu'elle n’a pas éré plus loin que
l’os ; ce qui eft l’ordinaire chez les adultes dont
le crâne offre une certaine réfiftance. S’il arrive
quelques aceidens, on peut les rapporter à la
bleftùre de l’épicr^nium plutôt qu’à toute autre
caille , & alors it fîut fe comporter, comme nous
l’avons conleiflé plus haut en parlanr de ce genre
de léfion. Mais fi la. pointe eft moufiè , l’inf-
trumerit pèfant, & qu’il ait été dirigé avec une
cerrainè force, alors on a tout à craindre d’une
fraélure de ta fécondé table , fur-tout quand
quelques-uns des fymptômes de la- comprelfion
ont lieu. En pareil c a s , il fa u t, fans plus différer,
incitai- fur là piquure, & que l’os foit découvert
Ou non , y appliquer une couronne de
tiépan pour donner i(Tue aux ëpanchemens, ou
ttlever les portions d’os qui pourroient être déprimées
intérieurement. C'eft le parti le plus fage
en pareil c a s , namjue , comme l ’obtarve Ar-^
Çoeus, nullum ex hoc periculum timemus , etiamjï
mterius nih.it loefum fuijfe inyeaiemics , nullum
iaqwnm periculum. , nullamve curatioids dilatio-
nem: contra yero f i hoc. nsgtigoeiür, maximum cer~
tifjîmumquc periculum , & plerumque mors ipja
fèquitur.. Ce qui eft confirmé par piufieurs observations
de le Dfan &• autres-
Un inftrument contondant opère r en a giflant
fur ie crâne, des effets-qu'on peut diflingueren
deux elaffes ; fa voir ceux qui ta paffent fur ta
lieu même du crâne qui a été frappé , & ceux
qiij .ta manifeftent ailleurs ;. ces derniers font les
contre-coup s.- Confidérons-lês chacun en par-
ticifi ier.
1. Les effets de la première claffe/ont fa contufion
de l’os, l’enfoncement, la fraélure & l’en-
foiiçure.
L a c o n tu f io n d u c r â n e e f t t r è s - d i f f ic i le à d6-