
étoient accoutumés avant 5 en forte qu’il faut toujours
abandonner au jugement du Praticien, le
f un d’indiquer le régime qui paroîtra le plus
convenable i la (filiation particulière de chaque
malade.
Les obflacles locaux, qui s’oppofent à la formation
des nouvelles parties dans les Ulcères,
peuvent fe rapporter à deux chtfi ; le premier
comprend les caufes irritantes qui agiffent d’une
manière purement mécanique; le fécond renferme
celles qui font évidemment de nature
corrofive.
L ’expérience journalière fait voir que les Bourgeons
charnus des Ulcères fe forment toujours,
toutes chofes égales d’ailleurs, beaucoup plus
promptement lorfque la partie efl entièrement
exempte de douleur; & que tout ce qui tend à
entretenir une inflammation conftdérable dans
les Ulcères, contribue, jufqu’à un certain point,
à arrêter la produéîion de ces Bourgeons.
Cette obfervatîon prouve combien il efl né-
ceflaire d’écarter des plaies & des Ulcères tout
-corps étranger, ou tout ce qui tend à produire
irritation, elle fert en même-tems à rendre raifon
des avantages confidérales que l’on retire des pan-
fetnens rares & de l’ufage des applications Amples
, au lieu de fuivre la méthode autre-
fots adoptée ï de faire des panfemens beaucoup
plus fréquent en employant même des onguens &
divers autres topiques d’une nature très-irrit ante.
Les caufes locales du fécond genre qui tendent
à s’oppofer à la formation dçs Bourgeons charnus,'
& que l’on prétend être de nature corrofive, font
principalement les écoulemens de matière viciée
qui furviennent fi facilement dans les Ulcères,
par négligence ou par défaut de traitement convenable.
Car en général toute matière qui diffère
beaucoup par fa nature, fa couteur & fa confif-
tance du pus doux & louable, pofsêde confiam-
mtnt un degré plus ou moins confidérable d’acri-
mohie ou de caufiiciré; cette acrimonie e i l , dans
quelque cas, fi remarquable , que non-feulement
les tubercules en font corrodés, & ne peuvent
s’élever ; mais que les parties vôifines,
quoique faines, en font Couvent affeélées!
Au relie, ce genre de caufes locales doit
prefque toujours rentrer dans le précédent, puif-
qn’en général, l’état de la matière qui fort d’un
Ulcère dépend de celui des vaïffeaux qui le four-
niflent, & de l’elpèce connue du degré d’irritation
dans lequel ils fe trouvent. Voye{ Pus. i
L ’on doit particulièrement s’occuper, dans
tomes les maladies de ce genre, de corriger cet
état d'acrimonie, & tenter de convertir la matière
de l’Ulcère en ce qu’on nomme un pus louable.
Nous indiquerons dans la fuite les moyens propres
à remplir cette indication.
Les différens obflacles qui s’oppofent à la formation
des tubercules charnus étant une fois déduits
, la Nature accélérera toujours, autant que
les circonftances le permettront, leur accroilfe-
ment * & , lorfqu’au bout d’un tems convenable
le vuide des Ulcères eft rempli, autant qu’ileft
| poffible , par l’accroiffement des tubercules, ou
par l’effet de la compreffion, ou par ces deux
moyens réunis, il ne refie plus, comme nous
Savons déjà obfervé, pour que la guérifon (oit
parfaite, qu’à obtenir la cicatrice. Ce qui eft encore
en grande partie l’ouvrage de la Nature*
mais Couvent l’Art peut y contribuer beaucoup par
l’ufage des applications convenables.
Nous avons remarqué que. tant qu’il reftoit
quelque vuide à remplir dans les Ulcères, & que
pour cet effet, les parties bourgeonnoient encore
& s’étendoitnt, rien ne convenoit mieux que les
applications les plus douces ; mais lorfque la
perte de fubftance eft entièrement réparée, ou
au moins lorfqu’elle l’eft autant que le permettent
les forces du malade., & les autres circonftances
dans lefquelles il fe trouve, il eft convenable^
même quelquefois néceflaire de recourir à des application
s, qui auroient été préjudiciables pendant
l’état d’extenfion des vaiffeaux.
Toutes les poudres & les lotions légèrement
ftyptiques , capables de refferrer les- extrémités
des vaiffeaux divifés, & de defl’écher le tiffu
cellulaire inorganique dans lequel ils font enveloppés
, font propres à favorifer la production de
cette membrane mince & délicate que l’on nomme
cicatrice , & qui recouvre la furface de l’Ulcère,
cette membrane improprement appellée peau , eft
toujours fort tendre dans les commencemens ;
mais, avec le tems, elle acquiert plus dé force,
& s’épaiffit aux dépens du même tiflucellulaire,
qui avoit originairement contribué à fa formation.
§• V* Du Traitement de VUlcert/impiepurulent,
Cette efpèce d’Ulcère eft accompagnée de très-
peu d’inflammation ; l’on n’y apperçoit non plus
aucun gonflement contre nature , mais uniquement
un vuide produit par une perte réelle de
fubftance, ou par la rétraélion des parties qui
ne font que divifées; & l’écoulement en eft d’une
nature purulente bénigne. Les feules indications
qui fe préfentent à remplir pour obtenir la gué?
rifon font :
i.° De diminuer, autant qu’il eft poffible, le
vuide que l’Ulcère a produit.
i.° De favorifer la formation de la cicatrice.
La première de ces indications ne peut être
efficacement remplie que par le concours de deux
circonftances différentes -, il faut qu’il fe forme
des bourgeons charnus dans la cavité de l’Ulcère,
& que l’affaiffement des parties immédiatement
contiguës , ait lieu jufqu’à un certain point.
Nous avons déjà obfervé qu’un degré conftde-
rable d’inflammation-ou la préfence d’une matière
âcre corrofive , étoient extrêmement nuifibles à
la formation des nouvelles parties •, ainfi , cette
partie de la curation doit particulièrement cont
e r à employer les moyens les plus propres à
empêcher faction de ces deux caufes.
Il faut, pour remplir cette indication , premièrement
éviter les gcqumes échauffantes, les
baumes;& les teintures fpiritueufes que tous les
anciens Auteurs recommandent dans les différentes
efpèces d’Ulcères, & qu’un grand nombre
de Praticiens continuent encore à employer.
L’on p eut, il eft vrai, dans quelques efpèces
d’Ulcères, faire ufage de pluiieurs remèdes de ce
genre, fans beaucoup a inconvéniens, & il efl
même poflible qu’ils foient utiles dans quelques
circonftances; mais ils font-toujours pernicieux
dans l’Ulcère fimple-, il faut, dans les Ulcères
de ce genre, rejouer abfolument ces médicamens,
& éviter toute application capable d’occaftonner
beaucoup de douleur ou d’irritation, parce que
tout ce qui produit cet effet doit toujours
augmenter l’inflammation , & par conféquent retarder
néceffairement la .guérifon. On peut faire
les mêmes objeélions, même contre l’ufage du
bafilicum ordinaire & de l’onguent d’Arcéusdes
boutiques*, car toute compofition de cette nature,
dans laquelle il entre une grande quantité de
térébenthine ou d’autres réfines , irrite toujours.
L’on ne d o it , dans ces c a s , employer les onguens
que dans la vue d’exciter le moins de douleur
pofliblé , en renouvellant les panfemens ;
en conféquencé l’on doit préférer les préparations
compofées des ingrédiens les plus doux , comme
pouvant feules remplir cette intention. Un cérat
compofé de cire blanche, de blanc de baleine &
d’huile d’olive (voye[ Cérat ) ou la compofition
connue fous le nom de Céromel ( yoye^
ce mot ) , font les meilleurs topiques dont on
puifle faire ufage. Le cérat de Goulard, qui n’eft
autre chofe qu’un cérat Ample uni à une certaine
proportion d’extrait ou de fucre de Saturne ,
peut être avantageufement fubftitné aux précédens,
îorfqu’il y a quelque degré d’inflammation dans
l’Ulcère.
L’on peut en général appliquer , fans caufer
la moindre douleur, des pîumaceaux ordinaires,
enduits d’une couche légère de l’un de ces onguens
; & en s’en fervant de cette maniéré, il
en réfulte rarement aucun inconvénient, fi ce
n’eft peut-être chez un très-petit nombre de
perfonnes dont la peau ne peut fupporter lecon-
taél d’aucune efpèce de graiffe, fans contrarier
une inflammation éréfypélateufe, plus ou moins
marquée. Quelques Auteurs, trompés peut-être
par cette dernière circonftance, ont condamné
l’ufage de toutes les applications huileufes fur les
Ulcères, dans la crainte qu’elles ne ranciflent, &
ne finirent par irriter les parties» ; mais fi on les
emploie fumfamment fraîches , il eft difficile de
concevoir quelles puiüent s'altérer affez d’un
panfement à l’aufre pour produire cet effet,
qui tient plutôt, ainfi que nous venons de le dire,
à une difpofition particulière de la peau. On
préférera, chez des perfonnes ainfi difpofées,
l’ufage du céromel à celui de tome autre com-
pofition.
Oq condamne aujourd’hui très-généralement,
&.avec beaucoup de raifon , les panfemens fré-
quens *, mais fouvent les Praticiens abandonnent
une erreur pour tomber dans l'extrémité contraire;
quelques-uns recommandent de ne renouveler
les applications de ce genre qu’une
fois en cinq, fix ou huit jours. Si jamais cette
méthode peut convenir, les cas en font fort rares;
elle ne procure aucun avantage à l’Ulcère. Excepté
dans les derniers périodes de la maladie,
où la cicatrice eft fur le point de fe former ,
tout Ulcère fe guérit plus facilement, en changeant
tous les jours l’appareil , que quand on
le renouvelle moins fouvent; il en réfulte d’ailleurs
l’avantage de tenir le malade propre, &
de conferyer l’air de l’appartement qu’il occupe
dans un plus grand degré de pureté que quand
on fuit une méthode contraire. La quantité de
matière que rendent les Ulcères“doit particulière-,
ment déterminer la fréquence des panfemens.
L ’impreffion que l’air produit fur les Ulcères
qui y font expofés, eft le principal inconvénient
que Ton croit réfulter des panfemens fréquens ;
mais il fuffit détenir les nouveaux appareils prêts,
de manière à pouvoir les appliquer immédiatement
après avoir levé les autres, pour éviter
les mauvais effets qui pourroientréfulter de faction
de 1 air. Néanmoins cet objet eft d’nne telle
importance qu’il exige l’attention la plusférieufe;
car la trop libre admiflion de l’air interrompt
toujours la guérifon; non-feulement il agir fur
Jes^ Ulcères comme une caufe d’irritation très—
puiffante, mais même il tend à altérer la nature
de la matière qu’ils rendent.
Plufieurs Praticiens objectent encore que l’ufage
des applications onélueufes dans le traitement
des Ulcères eft fujet à relâcher les parties,
& à les priver de leur refiort, au point d’empêcher
les nouveaux bourgeons de devenir auffi
fermes qu ils le feroient, fi l’on s’abftenoit de
l’ufage de ces fubftances.
Les fomentations & les cataplafmes émoi liens
appliqués pendant long r tems, peuvent produire
un pareil effet ; mais il n’a jamais lieu lorfqu’on
étend légèrement fur les plumaceaux un onguent
tel que celui que nous avons confeillé ; cet onguent
eft même préférable à la charpie sèche
feule , que bien des Praticiens recommandent;
car, à moinS'que les Ulcères ne fourniflènt une
grande quantité de matière, elle occafionne toujours
beaucoup d’irritation , & produit, jufqu’à
un certain degré, les mêmes effets qu’un doux
efearotique. Cette circonftance qui rend la charpie
sèche très * mile dans bien des cas, paroî|