
naifon en fuppuration \ comme la rèmiflion
des fymprômes de l’inflammation, accompagnée
de friffons irréguliers, & autres indices locaux,
qui ne peuvent échapper à un Praticien éclairé.
C ’eft en pareil cas que Sotingen recommande le
ttépan fur le Sternum, dans la certitude que la
matière eft épanchée dans la duplicature du mé-
diaftin *, il dit même que Purmans a fait deux
fois cette opération avec fuccès.
Mais, quoique les raifons fur lesquelles cet
Auteur s’appuie foient, généralement plaufibles,
il efl cependant des cas où l’on pourroit venir à une
fin heureufe, fans néanmoins recourir à une pareille
opération*, & tels font ceux où la matière
s’étendroit aflèz en haut, ou fur-les parties
latérales, pour qu’on puiffe lui donner iffue
en incifant fur les parties molles, au bas du col,
dans l’intervalle des côtes, ce qui reviendroit
au cas de l’empième , dans le lieu de né-
ceflité. Cette afiertion trouve fa preuve dans une
obfervarion communiquée à l’Académie de C h irurgie
, par M. Duvivier, Chirurgien de l’Hôpital
(du R o i, à Landrecy. Un Soldat Irlandois,
étoit f»uéri qu’en apparence d’une péripneumonie
, qu il avoit eu cinq mois auparavant. Depuis
ce tems, des friifons irréguliers, accompagnés
quelquefois de fièvre*, & d’une toux fort sèche,
l a voient incommodé par intervalles. Il parut au
côré gauche du co l, au-deffus du Sternum, une
tumeur rouge & douloureufe, avec fluctation. Le
Praticien en fit l’ouverture, & reconnut qu’il
avoit incifé le fommet d'un abcès , dont le fond
étoit inférieurement dans la poitrine, derrière le
Sternum. La fituation convenable favorifoit l’iflue
du pus, d’un panfement à l’autre ; & lorfqu’on
renouvelloit l’appareil, on obtenoit cet avantage
en faifant touffer le malade. Par ces attentions
à procurer l’évacuation du pus , l’état du malade
changea bien-tôt en bien, la fièvre diminua , l’ex-
peéloration devint facile vers le quatrième ou
le cinquième jour de l’opération. On crut les
crachats purulens j l’humeur qui les formoir étoit
femblable en couleur , en confiflance & en odeur
à la matière de la fuppuration j enfin le malade'
fortit de l’Hôpiial parfaitement guéri , cinquante
jours après l’ouverture de l’abcès. (JL P e t i t -
R adex.)
S T IL E T . Petite verge de métal plus ou moins
déliée ,obtufe, & pour l’ordinaire boutonnée à
fon extrémité., que l'on introduit dans les plaves
& dans les ulcères, voye\ Sonde. Anel a imaginé
de petits fiylets d’or , extrêmement déliés,
à-peu-près comme des foies de porc , & néanmoins
boutonnés à leur extrémité, pour fonder
les points lacrymaux , & (léfobfhïer le conduit
nazai. Voye{ Lacrymale, Fistule.
STRABISME. . Dijtonio Oculi.
Mauvaife difpofition du g'obe de l’oe il, qui rend
louches ceux qui en font affeCLs, & les. fait regarder
de travers, foie en haut .> foit en bas, ou I
fur les côtés. On convient aflez généralement qne
cette indifpofiiion provient de la contraction de
quelques mufcles de l’oe il, & du relâchement de,
leurs antagonifies , tellement que les mufcles contractés.
tirent le globe de leur côié, pendant que
ceux qui font dans le relâchement, cèdent à
leur aCtion. Pour prouver ceci , on dit que les
enfans font fujets à devenir louches, lorfqu’on
les place dans leurs berceaux de manière qu’ils
ne voient la lumière , ou autres objets remarquables
, qu’obliquement. Les mufcles habitués à
cette contraction s’y aftcrmifltnt & tournent les
yeux de ce côté-là. Pour remédier à ce défaut,
on change la fituation de l’enfant, on met du
côté oppofé les objets qui les attachoient : on leur
place fur la tempe oppofée, des mouches de
taffetas gommé, afin d’y faire tourner l’axe de
la vifion. Paul a inventé un mafque qui couvre
les y eu x , & qui a deux petits trous correfpon-
dans au centre de chaque oe il, pour recevoir directement
les rayons lumineux *, c ’eft ce que les
Modernes ont nommée Bcficles. M. de Buffon a
parlé du Strabifme dans_les Mémoires de l’Académie
Royale des Sciences. Il y confeille d’obliger
les enfans de fe regarder fouvent dans le
miroir, afin de corriger ce défaut. Maître-Jan
prétend que le Strabifme ne dépend pas de l’aClion
des mufcles, mais d'une mauvaife conformation
de la cornée tranfparente, plus tournée d’ un côté
que de l’autre*, que c’eft un vice naturel, irréparable
, & que tous les moyens propofés pour
rendre la vue droite à ceux qui l’avoicnt de travers
, ont été fans effet. Extrait de P Ancienne
Encyclopédie. L ’homme eft le feul des animaux,
dit Ariftote, qui foit affeCté de S.rabifme, par
la raifon , d it- il, qu’il eft le feul qui foit fujet
à l’épilepfie \ mais l’aflertion de ce Philofoph«
eft contre ce que l’expérience manifefte tous
les jours , notamment chez les quadrupèdes,
ainfi qu’on l’obferve fur le cheval. (M . P e t it -
R ad e z . )
STYP TIQ UE S , de je reflerre. Médica-
mens qui ont la propriété d’arrêter les hémorrhagies.
Voye[ ÀSTR1NGENS , HÉMORRHAGIE,
Pl a y e .
S T Y R A X . Gomme - réfine, que l’on regarde
comme balfamique & vulnéraire. Voye\ Baume.
On en prépare un onguent, dont on fe fert pour
panfer les°playes & les ulcères gangreneux, ainfi
que pour les bleffures des ligamens ou des tendons.
Voye[ Gangrène , Pla y e , Ulcère.
On recommande , à plus jufie titre peui-être,
un onguent fait avec une partie de Styrax & deux
parties de graiffe, ou d’onguent bafilicum , pour
frotter les membres affoiblis par la paralyfie,ou
par le rachitis.
SUBLIMÉ COR ROSIF. Sel métallique, corn-
pofé de mercure & d’acide marin. C ’eft de toutes
les préparations de mercure la plus aCtive & la
plus irritante. Nous avons déjà vu , à l’article
Me r c u r e , ce que l’on pelit attendre de fon
ufage intérieur .- nous ne parlerons ici que de
fes effets à l’extérieur du corps.
Le Sublimé efi un puiffant cauftique. Appliqué
fur une partie du corps quelconque, il l’altère
& même il la détruit. Mais, lorfqu’il eft
diïfoûs dans • une quantité d’ eàu fuffifante , on
l’emploie en différens cas, comme un excellent
topique j cependant, on ne doit jamais en faire
tifage, même fous cette forme, fans beaucoup
- de circonfpeCtion.
Deux à quatre grains de ce f e l , diffous dans
une livre d’eau diftillée, avec une c-nce de gomme
arabique, forment un mélange qu’on peut employer
pour des injeCtions dans l’urètre ( Voÿe?
Gonorrhée, )• dans le vagin, pour les cas de
fleurs blanches , dans les narines , pour l’ozène.
On emploie aufli cette folution en lotions & en
fomentations pour les ulcères, les bubons, les
tophus vénériens*, & en gargarifmes, pour les
•ulcères vénériens de la bouche.
On prépare pour d’autres cas une folution plus
chargée, & qu’il faut manier avec plus de précaution.
On fait par exemple diffoudre trois grains
de Sublimé dans une once d’eau diftillée, & l’on
touche avec cette liqueur les ulcères vénériens
carieux, & ceux des aines qui paroifi’ent dégénérer
en cancer. On la porte au fli, au moyen
d’un pinceau , fur les ulcères vénériens de la
gorge. On donne le nom d’eau phagédénique
à une folution d’un gros de Sublimé, dans une
livre d’eau de chaux ; cette folution qu’on recommande
fur-tout pour les ulcères darrreux,
eft.trop irritante, dans la plupart des c a s , pour
être employée fans avoir été étendue dans une
certaine quantité d’eau commune. On emploie
quelquefois avec fuccès, en forme de collyre,
une folution beaucoup plus légère que toutes celles
que nous avons mentionnées, dans les cas d’ophtalmie
vénériennes, détachés de la cornée, de
prurit des paupières , &c.
Le Sublimé répandu en poudre fur les ulcères
fongueux , détruit plus rapidement qu’aucune autre
application toutes les fongolités. M. Plenck
a vu un tubercule fongueux fur le fternum ,
d une dureté cartilagineufe, cancéreux, fe guérir
avec du Sublimé en poudré qui le rongea en
peu de jours, quoique le précipité rouge , ni la
pierre infernale , n’euffent pu le conîumer. Mars,
quoique des'Charlatans inconfidérés emploient
quelquefois ce moyen avec fuccès, il n’en eft pa>
moins un remède dangereux, dont tout Praticien
P’udent feroit mieux de s’abftenir entièrement.
Car le Sublimé appliqué de cette manière, eft
facilement abforbô, & produit nombre d'acci-
dens , dont le moindre eft une falivation violente ;
fl excite des naufées, des vomiflemens que rien
peut appaifer , des douleurs horribles, de
loppreflion, des convtilfions, & enfin la mort,
quon a vu oçcafionnée par cette caufe, même
en moins de vingt-quatre heure;. Degnerus fait
l’biftoire d’une Dame, qui fut empoifonnée de
cette façon. Un Empirique prétendit la guérir,
par l'application du Sublimé, d’une petite dureté
qu’elle a voit à la euifie. Le poifon forma une
elcarre très-épaiffe,occafionna des douleurs violentes,
& une tumeur inflammatoire , du volume du
poing , outre des angoiftei , des foibleffes, &
des convulfions effrayantes. Ces fymptômes furent
fuivis d’une falivation fongueufe oi immodérée
, & la malade périt au bout de quinze
jours. M. Pibrac, dans une Diflerration fur ce
fujet, rapporte pluficurs faits de la même nature.
Voye{ le Tome IV . d es Mémoires de l’Académie
dé Chirurgie.
SUCRE. Cette fubflance eft regardée comme
légèrement dérerfive, antifeptique & réfolutive.
On dérerge les ulcères fordides, fongueux , avec
du Sucre en poudre. Les dents Cales fe nétoient
avec du Sucre. On recommande le Sucre flm-
poudré fur le globe de l’oeil, pour diftiper les
taches de îa cornée j on l’emploie aufli pour guérir
les crévaffes des feins des Nourrices. On le
fouftle dans les narines des enfans, pour faire
cefier i’enchifrenement. On néxoie avec de Peau
fucrée les aphtes de la bouche fy l’écoulement
fétide des oreilles.
SUFFUSION , Suffujio. Terme emprunté de
C elfe, pour déîigner la cataraCte, dans la croyance
où il étoit que cette maladie proy.enoic d’une humeur
épaifie , qui s’étendant comme un rideau
devant lecryftaüin, nuifoit plus ou moins à la
vue. Il l’avoit pris du latin fujfundere \ les nouvelles
notions fur les vrais caractères de cette
maladie , a fait rejetter cette dénomination.
( M. P è t i t -R a d e l . )
SUGILLATION: taxi/,«»/**. Sugillatio.Epanchement
de fang dans le tiffu cellulaire d’une
partie , à la fuite d’un coup, d’une violence extérieure
, ou d’un effort qui a rompu les vaiffeaux
fanguins qui le contiennent. On peur appeller ces
dernières fpontanées, pour les diflinguer des premières
dont la caufe eft toujours évidente. Les
Sugillations fpontanées arrivent quelquefois à
la conjonctive chez les fujets forts, vigoureux ,
dans la contrainte, où font fouvent routes les
parties pour foulëver un poids, ou porter quelque
fardeau. Elles paroifient également chez
certaines femmes, au milieu des douleurs de l'enfantement,&
difparoifiem plus ou moins long-tenis
après le travail. Nous paffons fous filence celles
qui arrivant iméiieurement, fe fouftraient par-
là , & au diagnoflic qu’on en pouvoir prendre,
& aux moyens de guérifon qu’on pouvoit leur
oppofer-, leur hiftoire fe rapportant plus à un
Lexique de Médecine qu’à un Ouvrage de Chirurgie.
L e fang dans la Sugillation elt toujours répandu
fur une grande furface , & très-près de
la peauç aufli la couleur noire, que le fang prend
X x ij