
îi4 P I/O .paraît être fous la forme de folution aqueufe;
les proportions fuivantes rdmpliflent communément
le but qu’on, fe propofe.
Prenez une demi-once de fucre de Saturne,
fai res-le di flou dre dans quatre onces de bon vinaigre
, & ajoutez-y deux livres d’eau diflillée.
L ’addition du vinaigre rend la folution beaucoup
plus complet re; car, quand on emploie
une aufli grande quantité de plomb fans ce
menfl. uer , il s’en fépare une partie qui tombe
au fond de la folution.
Telle eft la forme fous laquelle on peut employer
ce remède; mais,comme la plupart des
Chirurgiens préfèrent l’extrait & l’eau de Gou-
lard, nous donnerons fa méthode pour les préparer.
L ’extrait fe fait de la manière fuivante.
Prenez , Litharge d’o r , une livre ;
---------Vinaigre , deux livres.
Mettez-Ies dans un vaifleau de terre verniffée,
& faites les bouillir une heure , ou une heure
& un quart fur un feu doux, en remuant toujours
avec une fpatule de bois ; ôtez enfuite
le vaifleau de dellus le feu , décantez la liqueur,
.& 'gardez-la pour le befoin.
L ’eau dont fe fervoit M. Gaulard & qu’il
appelloit Eau vdgtto-mintraie. , fe fait en mettant
une cuillerée à café d’extrait -de faturne fur
une pinte d’eau commune, & deux cuillères à
café d’e a u -d e - v ie ; on peut augmenter ou
diminuer la quantité de l’extrait & de l’eau-
de-vie , fuivant les circonflances tirées de la
nature de la maladie, & de la fenfîbilicé plus
pu moins grande de la partie fur laquelle on
applique le remède.
Lorfque i on emploie l’une ou l’autre de ces
diffolLirions dans des cas d’inflammation, il eft
effenriel dfen tenir les parties malades conftam-
ment humeélées ; & l’on remplira très - bien
cette indication, en les couvrant de cataplafmes j
faits avec cetre eau & de la mie de pain. Si la j
partie enflammée eft tellement fenfibie & dou-
loureufe, qu’elle ne puifle fupporter le poids
des cataplafmes, circonftance qui n’eft pas fort
rare, on pourra les remplacer aflez bien par
des morceaux d’un linge doux, humeétés de
la diflblution; mais toutes les fois qu’on n’eft
pas arrêté par cet obftacle, les cataplafmes font
préférables en ce qu’ils retiennent plus long-rtems
f humidité. Ces applications feront Toujours froides
, ou du moins elles n’auront pas plus de
chaleur qu’il n’en faut pour que le malade ne
fe plaigne ni de douleur ni de mal-aife^Il faut
les -Jailler prefque confiamment fur la partie, &
avoir toujours foin de les renouveller avant
qu’elles fe sèchent.
PLOMBER une dent. C ’eft mettre du plomb
en feuille dans le creux d’une dent cariée pour
la conferver.
Pour Plomber une dent, il faut nétôyer le i
creux que la carie a fait ; ôn fe fert, à cet effet,
P L U
d’un inftroment d’aciér convenable. Enfuite oq
introduit à différentes reprifes un petit boy.
ton de coton proportionné à l’ouverture, afin
d’emporter les ordures, les débris d’alimens qyj
peuvent s’y être introduits; cela étant ainfi dif.
p o fé , on porte un peu de coton imbibé d’ef-
fence de canelle ou de girofle , dans le Tond
de la carie, pour deffécher le nerf, q u i, fans
cette précaution, pourroit fouffrir de la prefEon
du plomb. Quand le nerf n’eft pas douloureux,
c’eft-à-dire lorfqu’on le deffèche, ou dans les
caries qui n’ont pas encore fait aflez de progrès
pour le mettre à découvert, on procède à l’in-
tromiflion du plomb qu’on ferre dans le creux
de J a dent avec une efpèce de fouloir, afin
qu’il en remplifle bien tout le vuide. Une dent
bien plombée refle ainfi fans faire de douleur,
jufqu’à ce que l ’aétion des alimens contre les
dents ait ufé le plomb, ou le fafle for tir de fa
cavité & oblige à renouveller l’opération ; la
carie eft quelquefois placée fi défavantageufemenr,
& le trou eft fi peu propre à retenir le plomb,
qü’on né peut compter fur la confcrvation de
la dent par ce moyen. Voye[ De n t .
PLUMACEAU. Aflembhge de plufieurs brins
de charpie, unis longitudinalement les uns aux
autres, repliés par leurs extrémités, &applau$
entre le dos d’une main & la paume de l’ autre ;
-leur ufage eft d’être introduits dans les Playes
lorfqu’on veut en tenir les bords écartés; plus
généralement, ils fervent feulement à les couvrir;
aufli doivent-iis être proportionnés à la grandeur
des Playes. Ce. mot vient du latin Pluma,
une plume ; parce que les Anciens coûtaient
des plumes entre deux linges, pour le même ufage.
On avoit coutume de couvrir autrefois les plu-
maceaux d’onguens, de baumes, &c. aujourd’hui
l’on fe contente, pour l’ordinaire, de les enduire
de quelque cérat très -- doux , ou de les tremper
dans de l’ eau tiède.
PNEUMATOCELE , de , & de
K»*-». Ramex vend. Hernié yemeufe, C ’eft Lher-
nie faufl'edes Anciens, occafionnée par la.pré-
fence de l’air, dans les mêmes endroits ou la
férofité fe trouve dans l’hydrocèle. Il ne faut
point confondre cette maladie, qui eft très-rare,
avec l’enterocèle qui en a quelques apparences
à l’extérieur. On diftinguera toujours ces deux
affeérions l’une de l’autre, en confidéram l’état
des anneaux, & en faifant une compreflion fur
la tumeur ; l’enterocèle rentre ordinairement,
ce qui ne s’obferve point dans le Pneumatocèle.
La formation du Pneumatocèle eft établit fur
les mêmes principes quç ceux de toutes les
maladies emphyfématenles, qui viennent iofeofr*
hlement par la décompofirion du fang, ou
promptement par la rupture de quelques-unes
des voies aeriennes.Il peut cependant paroitre
dans d’autres circonflances, & d’une manière
très-prompte ; Monro en rapporte un exemple.
P N E
Un homme,'h Edimbourg, fui blefTé dans une
difpuie, par la pointe j » éPée. W Pafl* à
oeu près vers le milieu de ,1’efpace qui eft entre
fe cartilage xvphoîde, & le nombril ; une partie
de l’épiplcon fortit ; on la rédmfit aufft-tôt. Le
malade étoit eiceffivunent foible -, il vécut douze
heures après, & dans cet efpace de teins fon
ferotnm devir-t aufli gros que ,|a tête, & pré^
fentoit tous les lignes d un Pneumatocèle. A
l’ouverture du corps, on trouva beaucoup de
fan° extravafé, qui ptovenoic d’une plaie de la
veine-porte que l’inflrument avoit dhifée ; la
plupart des veines du tas-ventre & du tiflu
cellulaire ainfi que le ferotum étoient nès-dif-
tendus par iTir. Le Pneumatocèle tft une maladie
qu’on peut feindre par cupidité, ou par
d’autres motifs. Dionis dit avoir vu de perirs
gueux qui fe petçoient le ferotum, & qui , en
foufil.int au-dedans avec un chalumeau de paille ,
l’empliflbiem tellement de vent qu’il devenoit
d’une groffeur extraordinaire. Us le couchoient
enfuite à la porte d’une églife, le ferotum découvert
, & exciioient la pitié des paflans dom
ils recevoient la charité. Dans tous ces cas, 1 air
eft répandu dans toutes les cellules du tiffu
cellulaire du ferotum, & le rend entièrement
emphyfémateux. 11 eft facile de diftinguer le
Pneumatocèle dont il s agit ic i, il offre les mêmes
phénomènes que l ’emphysème. Mais quand Pair
eft renfermé dans la cavité du périteftes, cas qui
eft tr£s*rare, & dont je n’ai aucun exemple,
en envifageant toujours la maladie comme
fimple, il ne peut guères y avoir que la légèreté,
& la tranfparence de la tumeur qui
puiflent en faire bien connoitre la naturp , fi
toute-fois elle peut exifter. Dans tout autre cas,
les lignes font fort incertains, & fe confondent
avec ceux qui défignent les maladies premières,
dont le Pneumatocèle n’eft en quelque
forte que l’ effet. Quand le Pneumatocèle dérive
d’une diflblution générale , ii^ faut recourir
aux remèdes, notamment au kinkina, & aux
martiaux, car tous les difeuflifs font alors par
eux feuls d’une bien médiocre efficacité. Quand
la caufe eft locale, on a recours aux cataplafmes
de farines d’orobes, de cumins, d'urine
qu’on fait avec le vin ou Téau-de-vie ; on fait
des fomentations avec le vin aromatique. On
confeille, quand on préfume que l’air gft contenu
dans la cavité du périteftes, de faire de
petites ponétions avec une aiguille, ou un
trois-cart; mais le cas qui exigeroit ces tartes
d’opérations, étant infiniment rare, on voit
avec quel fcrupule on doit y avoir recours. Il
convient, dans tous ces cas, de foule ver , &
maintenir leferotum au moyen d’unfufpenfoir convenablement
fait ; ççtre précaution s’étend à toutes
les maladies du ferotum. (M, P e t i t - R a t e z j).
t P N E U M A T O .M P H A L E d e n v * r , &
dV'î’tof, . Ventas cmbÿici: Les Schoîiaftés, "qjui
P O I
ont Toüvent beaucoup trop multiplié les efpècesj
des maladies, en leur donnant des noms particuliers
, ont parlé d’une tumeur ventculc à
l’ombilic , fans déplacement de parties. C ’eft
celle qu’on appelle aujourd’hui Pneu ma rom-j
plia le. Voye% l'article Emphysème. L ’ hernie
ombilicale formé par une portion d’intefti*
pafl'éc à travers l’anneau de l ’ombilic, forme unç
tumeur comme venteufe, à raifon de IVir con?
tenu dans i’imeftin. Les moyens curatifs dans
ce dernier cas ne doivent être tel a tifs qu’à la
réduélion de l’ imefiin. ( M. P e t i t -R a d e l . )
FGEDARTROCACE , de & ***.
Nom que Sevérino donne au fpina ventofa qui
liège aux jointures chez les enfans. Il fembie;
en lifaot cet Auteur, qu’ il y ait une différence
réelle entre cetre maladie & le fpina ventofa
des Praticiens ; cependant, quoique la douleur
ne foir pas fi violente, ce qui tient fans douté
de la facilité qu’ont à prêter les fibres des extrémités
des o s , les! phénomènes delà maladie n’en font
pas moins foncièrement les mêmes, & la douleur
n’en devient pas moins /vive par Ta fuite
comme l’ obférve très-bien Heifter dans fes Instituts
de Chirurgie. Voyei les ariiJes Arthro-
CACE &S.PINA V*ENTOS A. ( M . P e TIT-RADEL.')
PO IG N E T. Pugnus. Articulation des
deux os de l’avant-bras avec la première ran-»
gée des os du carpe. Cotte articulation eft comme
_toutes les autres gynglymes,non-feplêment contenue
par une membrane orbiculaire qui paffe
d’un os à l’autre, mais encore par des îigamens
latéraux qui/font iesçubito Sl radio-carpiens, &
par les tendons des mufcles qui vont gagner
la main. Quoique toutes ces puiflances fufnferiâ
dans le plus grand nombre des cas pour empêcher
la luxation d’avoir lieu,' cependant quelquefois
c e lle - c i arrive néanmoins & alors il
y a ce qu’on appelle luxation eoavam ou luxation
en arrière. Ces deux efpèces font beaucoup plus
\ fréquentes que celles qu’on dit être fur les côtés, qui
ne peuvent arriver fans la rupnire des Iigamens
quelquefois même des apophyfçsftiloïdes, & fans
léfion des tendons voifins. On dit que luxition
peut également fe faire entre l’articulation de
la première & la fécondé rangée des os du carpe|
celle-ci n’eft point encore bien prouvée, ce Lorfque
le Poignet eft luxé en devant, la main eft
renverfée en arrière, les doigts font fléchis, les
tendons des mufcles fublimes & profonds font
contrariés & forment une protubérance ou faillie
à là partie interne de l’avant - bras. Dans la
luxation du Poignet en arrière , la main eft renverfée
en dedans & les doigts font étendu;.
Quand le Poignet eft luxé en-dedans ou du coté
du pouce > la main eft tournée en dehors, les
doigts ne peuvent être fléchis ni éte.pdus faips
doifleur; & quand il eft luxé en-dehors , la
j ma» eft tournée vers le pouce. La douleur oR