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alors, paroît-elle an-dehors, aa-defloûs de la
peau mince où épiderme, qui les recouvre ;
fur-tout quand les effets de la violence ont eu
lieu à l’extérieur. Mais,- -quand ils fe font fait
fentir plus profondément, ce n’eft alors que long-
teins après que la Sugillation paroît, & lorfque
la maladie tend à la guérifon. Quelquefois.le fang
s’amaffant promptement dans de grands efpaces
du tiffu cellulaire', & s’y coagulant auffi-tôr,*il
furvient une tumeur circonfcrite , dure , fans
changement de couleur à la peau. C ’eft le thrombus
ou la bofle des Auteurs qui ont parlé de
tout ce qui a rapport à i’hiftoire des conmfions.
S i , dans ce dernier cas ,* la peau paroît toujours
conferver la même teinte, ce n’cft ordinairement
pas pour long-rems , car à ult im e que la tumeur
diminue, l’alentour devient uoiiàtre, & cela plus
ou moins loin , ainfi qu’on en a un exemple journalier
dansai’opération de . la faignée, où l’on a
fait une trop petite ouverture.
La Sugillation ne fe termine jamais par la fup-
puration, encore moins par la gangrène , mais bien
par la réfoîurion, comme on le voit journellement.
La peau, qui en pareil cas , étoit fortement
no ire , devient, de jour en jour, d’une couleur
plus claire. Les contours de la Sugillation deviennent
bleuâtres,entremêlés.de jaune & dé verd;
le centre eft comme tacheté, & la partie qui étoit
plus ou moins rendue, devient à mefure plus ou
moins flafque. Tous ces phénomènes font le ré-
fuitat d’un commencement dediffolution, que le
fang éprouve avant d’être reforbé , & de la re-
forption , qui alors ell plus ou moins prompte.
Ce font les vaiffeaux abforbans, qui , en pareil
cas , fe chargent du fang épanché , & qui le repompent
tant que leurs (Orifices font en contacte
avec lui. Ceci td prouvé par différentes expériences
intéreffantes, & qu’on trouvera coniigné
dans le Traité des vaiffeaux abforbans, publié il y
a quelques années par M, Cruifchank, Nous de-
; vrions, pour compîetter cette hiftoire de la Sugillation
, traiter des moyens curatifs; mais nous
renvoyons pour tous ces détails , à ce que nous
.avons déjà dit aux articles Contusions , Echy-
mose , Bosses & Thrombus. (AL P e t i t -
R adez. )
SUIE. La Suie de four brillante pafle pour
être réfolutive & vulnéraire. On la loue pour les
• cas d’ulcères qui fe portent au loin ; pour ceux
de tumeurs fcrophuleufes & de dartres miliaires.
On la réduit en pondre, que l’on répand fur
les ; artïes affrétées.,On en prépare auffi une décoction
dans l’eau de chaux , dont on fe fert pour
faire des lotions & des fomentations..
SUPPOSITOIRE. Médicament plus ou moirs ;
folide , rond ou .oblong en forme de globe ,
de petit cône ou de gland , qu’on introduit dans .
l’anus , ordinairement dans le but d’exciter l?éva- j
cuation des matières fécales. On les fait de fa- i
v o n , de miel épaifü > & d’autres fubftances plus [
s u p ,
ou moins irritantes. Un gros de favon, demi-
gros de fel commun, & une quantité fuffifante
de miel épaifft par la coélion, formeront un bon
Suppofiroire , qu’on oindra d huile .ou de beurre
avant de l’introduire. On en compofe, fi Ton veut
un plus irritant, avec un fcrupule d’aloës en
poudre, autant de fel commun, .cinq grains de
coloquinte & quantité fuffifante de miel épa'iffi.
On emploie quelquefois des Suppofitoires de ce
genre pour exciter les hémorrhoïdes.
SUPPURATIFS. Médicament externe,qui procure
& favorife la formation du pus.
Pour bien connoître les propriétés & la manière
d’agir des remèdes Suppuratifs , il faut fa-
voir précifémem en quoi co.nfi.fle l’aclion de la
nature qui produit le pus. Nous avons vu à l’article
Pus, que la production de ce fluide étoit une
véritable fécrétion ; qu’il étoit formé dans les
vaiffeaux de la partie afftèlée modifiés par l’état
inflammatoire dans leur aélion, & même dans
leur organifation , & qu’il n’exifto t point de véritable
pus fans un certain degré d’inflammation.
Nous avons vu auffi que l’excès de l’inflammation
& la trop grande irritaci m des parties-, nuifoit à
la formation du bon pus; & en fe rappellant
ce que nous avons dit à ce fujet,. l’ on verra aifé-
menr, que la génération de ce fluide, ne fauroit
être l’effet.d’aucun médicament, qui ait fpécifi-
quement la venu fuppurante. Le remède qui eft
Suppuratif, dans certaines,cirçonfiances., procure
la réfbiujion dans d’autres, & vice verfâ : ainfi,
-l’on ne doit regarder comme tel que, celui. qui:
eft capable , dans certains cas déterminés, de fà-
vorifer les fymptômes néceflaires dans ces mêmes
cas, pour la formation du pus..
Quand l’inflammation d'une partie eft confidé-
rable, les remèdes émoiliens, humé élans & anodins,
calment l’érét-ifme des vaiffeaux , & peuvent
en conféquénee procurer la fuppuration. Ainfi,
dans ce cas , les cataplafmes faits avec de la mie
de pain & le. la it, ou avec les farines émollientes,,
font généralement les meilleurs Suppurarifs. Mais
s’il y a peu de chaleur dans la partie , & fi l’aélion
des vaiffeaux paroît y être-trop langùiffante, les
topiques de cette clafle’ ne réulfifient pas, & l’on
emploie alors avec plus de fuccès ; des fubftances
plus ou moins irritantes., dont l’effet eft d’augmenter
l’étar inflammatoire des vaiffeaux^Foye^ Abcès,
Inflammation, Matü r a t if , Pus*
SUPPURATION. Formation du pus dans une
partie enflammée, qui fait de la tumeur inflammatoire
un abcès.
L ’attention du Chirurgien, dans le traitement
d’une inflammation confffte à s’oppofer à la Suppuration
, s’il convient, & s’il efl .p6ffibTe.de l’empêcher,
& à la procurer ou à la fav.orifer, quand
elle eft avantageufe ou inévitable. 'Voye\ Abcès.
& Inflammation. -
SUSPENS01R. Bandage qui fert à: fou tente
S U T
le ferotum, & à contenir l’appareil appliqué fur
cette partie.
Le Sufpenfoir eft une efpèce de poche, dont
on ne peut déterminer la largeur ; il faut quelle
jfoit proportionnée au volume du ferotum. Il fe fait
Ordinairement avec une pièce1 de toile ou defu-
taine, de fix à huit pouces en qtiarré, pliée en
deux patries égales. On la coupe par un côté,
depuis Je milieu jufqu à la réunion des deux angles
de cette extrémité, en obtenant de décrire
line ligne courbe. On coût enfuite l'endroit coupé
, ce qui donne une efpècéfde poche. On fait
un trou au milieu de la partie fupérieure de
cette poche pour palier la verge. On coût enfuite
un bout de bande de trois quarts d’aune de long,
garnie de quelques oeillëis à l’un des angles füpé-
rieurs ; & un autre bout de bande ,d’ un demi-
pied, garnie de même à l’autre' Côté. On place
au£ angles inférieurs, deux autres bouts de bande
de demi-aune, pour faire palier fous les cuiffes.
Les chefs fupérieürs s’attachent autour du corps
comme une ceinture, & les inférieurs paflent de
devant en arrière , & , après avoir croifé chaque
cuifle, au-deflbus de la fefle, ils feront attachés
aux côtés de la ceinture, l’ un à droite, & l’autre
à gauche.
On fait un Sufpenfoir allez commode avec une
bandé de toile , longue d’une aune, large de cinq
à fix pouces, & fendue, à chaque extrémité juf-
qu'au milieu, à deux travers de main près. On
applique la partie entière de la bande fur l’appareil
qui couvre le ferotum , de manière que deux
regardent en haut & deux en bas ; on fait palier
la verge entre les deux chef- fupérieurs,. puis on
les conduit autour du ventre, & on les. noue fur
.lés" lombësl 'Oh crôife.ies deux chefs .inférieurs :
fur le' périnée , on les renyerfe fur les feffes, puis i
on les méfie pardevant , & on fixe je droit fur
1 aîné gauche,, & le gauche fur l’aîné droite.
Lon ne doit jamais négliger l’ufage des Sufpen-
foirs dans les maladies des tefticules}afin de préve-
n,r > par..fon moyen, l’irritation qui vient du
poids de cës parties, ce qui dans bien dés cas eft
T^-effentiel. Ce bandage, fans autre, fecours,
èn quelquefois un remède' curatif'du varicocèle.
*°ye.t çè mot, •
SUTURE. Couture que l’on fait aux plaies
P°ut en tenir les lèvres approchées afin qu’elles
puiflem fe réunir. Voye\ Pl a y e .
Les Chirurgiens ont pratiqué différentës fortes
de Suture, dont l’expérience a depuis long-rems
déterminé l’ufage, en employant l’une plutôt 9ue l’autre dans certains, cas-déterminés. On les,
a nommées Simirè entrecoupée , Suture enche-
^Hée-,c Suiure du Pelletier & Suture enror-
1 ëe. Les Anciens Auteurs font mention de plu-
jeurs autres,, mais les quatre que nous venons
fi>r°mn>yr ^<îs ^eu^es. fi°nt on fe ferve à
P fêlent, es même toutes ne méritent peut-être pas
Q être CQnléfvéesis
u T 349
Le but de toute efpèce de Suture eft de réunir
dés parties q ui, par hafard ou à deflein ont été
, divifées. Cela fe fait encore au moyen d’emplâtres
agglutinatifs, & cette manière de rejoindre les
bords des plaies a été nommée par les .Chirurgiens
Suture sèche ou fa u fie Suture, par oppo-
fition aux autres qui fe font avec l’aiguille, &
qu’on a nommées. Sutures vraies bu Sutures fan-
gl an tes. Nous allons nous occuper d’abord de
ces dernières; nous parlerons enfuite des Sutures
improprement ainli nommées qui fe font au moyen
des emplâtres.
I. De la Suture entrecoupée.
Cette efpèce de Suture eft celle à laquelle on
donne ordinairement la préférence dans les cas
de playes profondes ou i’on veut favorifer la
réunion des parties qui ont été féparées, quoique
par les raifons que nous avons mentionnées
à l’article Pla y e , & parcelles que nous allons
expofer bien-tôr, elle paroi fie moins convenir pour
cet objet que la Suture entortillée. Voici cependant
la manière dont on doit la faire lorfqu’on eft
déterminé à s’en fervir.
Dans tous les cas où il paroît convenable de
rapprocher les bords d’une, playe au moyen de
de la Suture entrecoupée, on recommande ordinairement
de faire palier la ligature par le fond
de la playe, afin de laifler au pus le moins de
-place 'pôfiîble pour s’y a ma fier. Pour cet effet-,
on introduit l’aiguille de dehors en dedans à
une certaine diftance de la playe & l’on en fait
reflortir la pointe par le côté oppofé, à la même
diftance. Mais cette même Suture fe fait plus
aifémenr,& d’une manière-plus élégante,en pafl’anc
• lès deux extrémités du fil depuis le fond de la
•playe en-dehors , au moyen de deux aiguilles
enfilées chacune à l’un de fes bouts. On introduit
chaque aiguille par l’intérieur de la playe,
& on la pouffe depuis le fond à l’extérieur, de
manière quelle refforte à une diftance convenable
de fon ouverture. On ôte enfuite les aiguilles,
& l’on laiffe le fil fans le nouer jufqu’à ce
qu’on ait paflé toutes les ligatures que l’étendue
de la playe paroît requérir.
Le nombre des' ligatures néceflaires pour une
playe fe détermine en grande partie par fon étendue.
Les Auteurs ont donné pour règle, qu’én
général un point de Suture fuffifôit pour chaque
pouce d’étendue de la playe; & pour l’ordinaire
il n’en faudra pas davantage. Il y a des cas-
cependant, ceux particulièrement où les mufcles
ont été coupés tranfvérfalement à une grande profondeur,
& où. par conféquent la rétraélion des
parties eft très-forte,, qui demandent un plus»
grand nombre de ligatures. Il en faut plus auffi
pour une playe qui a beaucoup d’angles, que pour
une playe droite -de la même étendue;car il élu®