
ficurs points intéreffans , relativement à la formation
du cal. Notre Auteur fomiem que cette
opération de la Nature fe fait également à la
partie extérieure de l’os comme à l’intérieure ;
ce qui détruit l’opinion que la moelle, dans les
os longs, y eft pour quelque chofe •, il s’appuie
fur des argumens très-convaincans, quoique pas
toujours prëfentés d’une manière fort claire. Son
ïntroduélion à la Chirurgie offre, dans la première
partie , des généralités néceflaires à la' pratique
qui fait le fond de’ la fécondé. Il définir,
dans celle-ci, l’opération un mouvement de la
main guidée par la raifon & aflurée par l’expé-
.rience. Il admet les quatre grandes divifions des
•opérations, reçues encore aujourd’hui que la
théorie eft fi perfectionnée, favoir , laSynthèfe,
la Diérèfe , l’Exérèfe & la Prothèfe. Les détails
où il entre, â ce fujet, font très-intéreflans ; auffi
cet ouvragé a-t-il -eu deux où trois éditions,
auxquelles un Médecin de Paris a a jouté un commentaire.
Un Chirurgien de cette Ville l’a depuis
travaillé à fa guife, & l’a fait paroître fous le
titre fuivant : Le Maître en Chirurgie de Laurent
>Verduc y fans feulement citer l’Auteur qu’il
avoit fi mal travefti. Le Traité de? Bandages eft
mès-eftimé des Connoiffeurs ; Haller dit de lui :
Plénum opüs & conditum , quo ( Autkor ) veterum
■ placita pcrite retraâavit cum nuperis conjunxit.
J1 eft é°alement divifé en deux livres, dont le
premier traite des Bandages en général , & le
fécond des Bandages en parriculief. Celui-ci eft
•très-étendu , & offre une infinité de faits curieux
& utiles, tant relativement à ce qui a rapport
à l’apphcation des bandes, qu’aux maladies qui
la néceffitent. On y trouve auffi plufieurs obfer-
vafions ' intéreflàntes| & qu’on ne fauroit trop
méditer; Tous ceux qui' ont' écrit aprè* lui fur
cette partie de la Chirurgie, ont pris dans fon
ouvrage, & peu l’ont feulement cité : licence
que ne devroient jamais fe permettre ceux
qui écrivent fur une matière. ( M. P e t i t -
R.ADEZ.) .
MATRICE Urlp*, Utérus, vifcèrefpongieux ,
membraneux & mufcu leux, d’eflinë chez la femme à contenir l’en fan t,& , à lui fournir l’aliment,
jufqu’à ce que , fuffifamment développé , il puifle
vivre par lui-même au-dehors. La Matrice e ft,
tant par fa ftuéhire que par fa-pofition & les
fondions quelle doit remplir, fujette à beaucoup
de maladies Chirurgicales qu’on peut ranger
en deux claffes •, celles qui attaquent fon.propre
tiffu foit en y oçcafionnant érofion, plaie,in-
tumefcence *, & celles ou fes rapports n’étant
plus les mêmes, ce vifcère fe porte ailleurs que
là ou il doit être , & occafionne une fuite de
phénomènes morbifiques, foit pendant ou après la
geftation. Dans la première claflé, nous placerons
. les ulcères, les ruptures, les- fehirres de la Matrice,
& dans la fécondé fe trouveront les hernies,
f les defcentes* les renverfemens & les déviations
de cet ©rgane. Nous renverrons pour ce qui 3
rapport aux excroiflances à l’article Polype.
I.
Des Ulcérés de la Matrice*
Ces Ulcères font quelquefois le produit d’une
inflammation dont la réfolution a été imparfaite
& q ui, paffant-à la fuppuration , amène tôt ou
tard une érofion par le même mécanifme que
cela arrive dans les autres parties du corps.
Paul & Ætius citent une caufe qui peut également
les produire ; favoir , une fluxion d’humeurs âcres
& aduftes , pour nous fervir de leur langage.
Mais une autre à laquelle on ne donne point
a fiez d’attention & qui eft une des plus fréquentes,
eft la contagion vénérienne ainfi que les déchirures
de l’orifice dans les acçouchemens & dans
les violences exercées furie col de la Matrice,
dânsT’imemion de procurer l’avortement. Les
Ulcères ont communément lieu vers le coi &
l’orifice externe*,ils font avec ou fans engorgement
des parties adjacentes, avec ou fans douleur,
& ils fe manifèftenr pendant le tems que la femme
eft propre à la génération, ou hors cette époque,
’ce qui a le plus fouvent lieu. Ces Ulcères font
bénins, fourniflent une matière louable, & bien
traités, ils peuvent être amenés àla cicàtrifation,
ou ils font malins, avec hyperfarcofe', écoulement
de fanie, & font accompagnés d’une douleur
plus ou moins vive*, dans ce dernier cas , ils
font connus fous le nom de Cancer.
On ne peut guères connoître les Ulcères delà
Matrice qui occupent le col & le refte de fa cavité
, que pat les lignes anamneftiquesqui annoncent
ce qui a précédé, & par les excrétions qui
fe font parla vulve. En général, la pluparr des
femmes ont une ardeur ou prurii vers le puden-
dum, qui les difpofe fingufièrement à la coîtion ;
plufieurs même font nymphomanes , & éprouvent
des affeélions nerveufes qu’on pourroit prendre
pour une maladie première. Les douleurs font
rémittentes, & leur récurrence a lieu avant &
après le coït. Quand l’Ulcère occupe un point de
Torifice.de la Matrice,il eft aifé de le connoître,
& même d’en efiimer toute l’étendue $ fi fa fur-
face eft égale, qu’il n’oceaftonne pas une bien
grande douleur ; s'il eft borné & point variqueux,
on peut le regarder comme bénin, fur - tout li
l’écoulemeni qui l’accompagne eft analogue à
celui des fleurs blanches. Il n’en eft pas ainfi
quand on trouve des fongofités, des déchirures,
quand la douleur augmente au moindre conta#,
que l’humeur qui coule du vagin eft une fanie
livide, verte, boueufe & puante, que les douleurs
font continues & comme déchirantes, que le
moindre mouvement, la marche les augmentent ;
que les hémorrhagies fe fuccèdenr, que le ténefme,
la ftangurie furviennent. En pareil cas, une fièvre
lente le manifefte ordinairement vers le dernier
période de la maladie, & les malades fatigués
de l’atrocité des fytnptômes, périffent datas une
de leurs exacerbations.^ Il eft affez ordinaire que
ces Ulcères entraînent l’érofion du re&um ou de
la veffie, félon qu’ils font placés au-devant près
de la veffie , ou en arrière près du reétum • alors
le pus fort ou par le fondement ou par le canal
de l’urètre, comme auffi les excrémens es
urines peuvent s’échapper par le vagin. De-Ià es
complications qui rendent ces maux encore plus
f^Les*^Praticiens les plus confommés s’accordent
tous à regarder l’Ulcère malin de la Matrice
comme incurable , & c’eft avec vérité fi loti fe
rappelle tout ce qui en a été dit à 1 article
C ancer, auquel nous renvoyons. Us fe contentent
ici d’adoucir la cràfe des humeurs en
preferivant le lait,les émullions, les eaux miné-
Taies, légèrement favonneufes, & les hypnotiques
q u i, appaifant la vivacité des douleurs,
diminuent la trop grande violence de la maladie ,
& font arriver la malade vers fa fin par un chemin
moins fatiguant pour elle. Il n’en eft pas ainfi
de l’Ulcère fimple delà Matrice; le régime adou-
ciffant, les bo-i(Tonstempérantes & rafraîchiffantes,
lès eaux minérales, légèrement alkaline3, le petit
lait mêlé au foc des plantes de la .clafl'e des
chiconscés & des crucifères; les 'demi-bains &
les injeélions déterfives & farcotiqùes font ceux
qui généralement conviennent le plus, Paul com-
pofoit celles-ci avec le fémigrec, la mauve,
le fon & la lentille^ il y ajoutoit du miel. Un
remède qu’on ne peut pas trop apprécier eft
un digefiif fait avec le miel, la térébenthine,
l ’huile rofat & le baume, auquel on ajoute un
peu de fafran en poudre *, on en recouvre un
peu de coton qu’on porte fur l’Ulcère avec le
doigt aufli haut qu’il eft pollibie & lorfque
l’ulcère fournit moins de pus, que les accidens
font moindres, on remplace:ce digeftif par les
poudres d’ariftoloche , d’ ir is , de farcocole &
de cérufe dont on couvre le coton. Une obfer-
tation eflentielle à fa ire , c’eft q u e , pour peu
,qu’on ait des indices de virulence, il faut alors
fe tourner vers les fpécifiques propres à là combattre.
De plus longs détails appartiennent à
la Pratique Médicale.
De la Rupture de la Matrice.
# La Rupture de la Matrice arrive le plus fou-
vent à la fuite des violens efforts que la femme
fait pour expulfer t’enfant j pour peu qu’il lui
offre de la réfiftance. L’enfant paffant alors en
totalité ou en partie dans la cavité du bas-ventre,
occafionne, par fa préfence , des accidens urgens
qu’aggrave encore la plaie de la Matrice & 1 hémorrhagie
qui peut s’enfuivre. L ’état de la femme
eft alors on ne peut plus déplorable : d’une part,
on a tout à craindre de l'épanchement, & d«
1 autre on doit redouter les accidens qu’un corps
auffi volumineux que l ’enfant peut ©ccafionner
dahs un lieu qui lui eft aufli étranger que la
cavité du bas - ventre, filais telle inquiétante
que foit la pofition de la femme, confédérée fous
ce dernier point, l’on ne doit point encore
tout - à - fait déféfpérer, l’hiftoire fournifianr plufieurs
obfervarions authentiques où l’enfant eft
forti par pièces, foit par des abcès aux parois du
ventre, ou à la fuite d’ulcérations aux gros in—;
teftins, la mère ayant furvécu à un pareil accouchement.
C’eft ce dont on peut s aflurer en
lifant la Diflfertation infiniment curieufe de Bar-
•tholin , intitulée, De infolitispartûs humani viis :
publiée à Copenhague, en 1664. En confidérant
l’importance de l’accident dont il .s’agit i c i , &
les connoiflances qu’il fuppofe pour le déterminer
à un parti dont an puifle fe louer par la
fuite , on eft étonné de ne trouver que Saviard,
& Grégoire enfuice, qui en aient fpécialement
parlé j & même qui en aient noté les circonf-
tances : car on ne peur guères regarder que cotnmo
des citations les hiftoires tranfmifos par Bonnet,
Fabrice de1? Hilden & autres qui Tes ont envi-
fagés comme des faits plutôt curieux qu’inftruélifs;
perfuadés qu’il n’y a aucun remède à leur porter.
Simon après eux parLe également de cetaccideni
fâcheux dans le fécond volume des Mémoires de
l’Académie Royale dé Chirurgie; mais le feu 1
remède qu’il confeille indiftinélément eft violent.
« Il n’èft pas douteux, dir-i!, qu’on ne-doive
faire [’opération céfarïenne lorfque l’énfant a
paffé dans te ventre par la crévafle de la Matrice;
il y a même peu de cas ou l’indication do la
pratiquer foit aufli preffante ; car l’enfant ne peui
furvivre long - t-~ms à cet accident la m ère eft
également en danger de perdre la vie par l’hémorrhagie
confidèrable qui fe fait ordinairement
dans la cavité du bas - ventre. » Ceriè opinion a
été celle de tous les Praticiens qui ont parlé de
la rupture de la fiîarrice, d’Heifler Ss même do
Crantz; dans fa Diflertation De Rupto in partu
utero. Nous verrons par la fuite ce qu on en doit
pentef.
-: ’La Matrice peut fe rompre par une violence
extérieure*, à fous les tei mes fie la groffefle ; le
Journal de -Médecine,, du mois :de Décembre
1780 j' offre Ùhifloire d’une femme q ui, au fep-
tième mois 1 de grôfiefie;, ■ éprouva éet accident
pour avoir éré-preffée entre uhe muraille & une
voiture , & le D. Douglas cite une femme chez
qui il fur vint lé quatrième. Mais il arrive plus
fréquemment vers'lès. derniers mois, & généra-
mer;t apres l’écoulement des eaux, tems ou la
Matrice, revenant fur elle-même , reflèrre les parties
de l’enfant avec une force d’autant plus
grande que celui «1er éprouve une plus„ grande
difficulté à Xorrin Si alors le genop^ j’épaule,
le coudé, la tête même s.’élève au-defljitjde l’oval
régulier que doit faire l’enfam pour que le?, efforts
de la Matrice fur; lui. puifient être véritablement
fruélueuxy & fi l’on ne peut remédier à, ces. faillies*