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à une pareille marche , l ’Art fans .doute auroit a o
quis une plus grande évidence, 6t ceux qui l'exercent,
une plus grande conûdération..(Af. P e t i t -
R a d e z . )
TEIGNE. Efpèce de dartre qui attaque le cuir
chevelu, & qui produit, auprès des bulbe*? des
cheveux j de petits ulcères, d'où fort une liqueur 5l
qui, en s’épaiffiffant, foi me des ,cro,ûtes blancheSr
& fr iables. Elle attaque particuliérement les enfans,
ceux fur-tout qui ne font pas accoimnué? à,la:pro-
pretè,; ceux qui font d’un tempérament fçrophu-.
leux oarpide-nt aufii plus fujets que d’autres à cette
dégoûtant«? maladie. ■
jLes A» tours qui ont traité de, cette maladie, en
ont didingué plulieues elpèces, qui ne font que
différens degrés de la même alFeéiion, & dont la
p'jus ou moins grande opiniâtreté ne dépend , pour
l ’ordiraiie, que de ce que le mal eff plus ou moins
invétéré.
Les d ffértns moyens curatifs que, nous avons»
indiqués pour les dartres en général, font applicables
à là Teigne j il faut,dans le traitement de celle-
c i, employer les évactians & les autres remèdes généraux
, recc mmandés pour: les affcélions dartreu-
fes. ( Voyez D a r t r e » ) Mais i c i i l y a une cir-,
confiance particulière , à. laquelle en eff. ftéqijem- 3iient obligé de f. ire attention dans le trajiéqienr..
Les racines des cheveux fe trouvent (pu y eut affec-
îéesyil fe forme autour, d’elles des tumeurs, qui
font peut-être la première origine de la maladie , &.
qui contribuent à eu produire & à en entretenir tons
les autres fympiômes. Ç’efft pourq oi i on eonfcillé
ordinairement de commencerai eTraitement d e là ,
Teigne , par enlever to.iiilesçh.eveux, jufcm’à. leurs,
racines 5 au moyen d emplâtres aggliuinatih faits
avec
Cette méthode néanmoins eff tou [ours très- don-,
lpureufe ; il .en réfulte quelquefois des inflammations
trèî-fâcheufes , & d’ailleurs elle n’eff jamais
néceffaire dans les premia s périodes de la maladie.
Il eft yrai que ks îubérofités qui üuvjen.nent à la
racine des cheveux, augmentent quelquefois dans
la Teigne iyvétérée, au point de rendre la guérifon
beaucoup plus difficile; mais, en prenant la.précaution
de tenir les cheveux tièsjcourts, & les parties
affeélçes le plus proprement pofîible , les
moyens généraux , utiles dans d'autres cas de dartres,
réuniront (ouvent pour la guérifon de celle-,
c i, fans qu’il fait néceffaire d’emporter les cher
veux.
M. Evers a communiqué ,. à l’Académie des
Sciences de Gortingue, un Mémoire fur la Teigne,
dans lequel il s’ élève courre lè trairementhvec 1 emplâtre
de poix. Il reproche à ce traitement, prin -
cira'ernent fondé fur l’ arrachement des cheveux,
l ’inconvénient d’être extrêmement douloureux ;
l’incor.vénient plus grand encore, de manquer fou -
vent la guérifon : enfin l’efpèce de cruauté qu’il
voit à téitérer jufqu’â trois fois cet arrachement,
comme on y eff fouv.nt forcé.
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Perfuadé qu’jl ftiffit.ppur.guérir ee-tte maladif
dedifiôiHlre&d’évactur les fluides ffagnans dans les
bulbes des cheveux & lès réfervoirs de là ‘graillé,.
& que l’arrachement dés cheveux n’élVpbim ré'-
ceffaire, M. Evers propofe un nouveau procédé
que voici.
Après avoir coupé les cheveux , on amollit les
les. e» onces, en les frottant avçc dü (»indoux , & on*
les enlève. Enfui.te on couvre la ,têtebandelettes
de,peau, fur lefqucÜes on à étendu-rèpaifTeur d’une
ligne d’une diflolution décgômrbé abiruqniac.dans
lé vinaigre, cuite jqfqu’à conuffaricq ù’cm.plâue,
l’on f ou tient le tout avec un bcnce'r.Au bout de fut
ft mai ries on enlève cét émp'lâre. &T’on trouve la
têie faine. M. Evers rapporre trois’ ôbfèr.yations,
qui pâroifiènt établir la bonté de. cette iiféthode.
. M. Rougemont a lut-même 'employé trois fois
cét'tè iùélhfode avec uoffiçcès complet.
Qu_eIque'réproiiyée que (oit la riyéïbqcîe d arracher
fes ‘cheveux j beaucoup de P.r.atrç'h.nV là. préfèrent
encore à toute autre. On prépaie pour cét effet ,'
avec l’emplàrr&,commun dç,U.]yargè & une quantité»
fuffifante de poix de Bourgogne, un emplâtre qui'
a. la .propriété de, s’&f tacher, .fQ,ri/, m^nr aux cheveux ;
on l’appliquefiir là têiieé' &. pn ItlaiFTe en b'Ia,ce juf-
qu’à ce que lés .dièveux,ÿ’ âdh:érem lùfftfamniénr.
On i’ tnlève.alo-rs, en arrachankîeïtheyeux qui ne
peu vent s’en Jép.aret. Onrègefe et ttè opéra: ion trois
ou quatre fqis| niêmé plus fou'vem , ,j ùfqu’à cé-que
1 a.Xeîgne aif. dj{par u.
M. Pltuck çonfeiUe poindrelà tête ‘deux fêisle
jo u r , pendant fîx femaines, avec le mélange de
demi-ohce d’onguent d’alrhéa, de deux onces ri’on-
guêrit dejgénièvfe', & de demi - once d’aude riia-
fjè§ ■
M. H.e.U emploie avec fucçcs une diffolufion jde
cinq grains, dé jfubiimé coirofii dans une Hvrè.
d’eau.
M. S tôlier dit avoir guéri une Teigne s qui du*
roit depuis dix-huit ans, par Tufage,interne ^ externe
de la cigpë o: dinajre, èoniam macu'atum,
Lin. •
On emploie avec le plus gi apd fuccès, à l Hôte!*
Dîtu, le traitement fui vaut. Ori fait pruicir eau
malade une tifariis, faire, avec, lès uacines de'pa-
tiéncè & de bârdane, q'uelq.üefoi3 mèmè avec,la.
falfepareille , à la d b^ d ’ane.çnce pour jiroislivres
d’eau, à réduire aju-x deux tiers. On donné en
même-tems, le matin &.le fp ir , une pilule cpmpo*.
fée d’un grain de calomel a & d’autant de fôu'frc,
doré d’antimoine. On applique, dès le premier
jou r , un cataplafme fur la tête, pour amollir ot
détacher les croûtes.
A près huit ou dix jours de l’ufage de^es moyens^,
on fait des lotions fréquentes fur la partie malade,
avec une difTolurion de fix grains de fubljnié cor-,
rofif, & d’autant de verdet dans deux livres d’eâu.,
On applique même fur la tête des comprefles'trempées
dans cet^e liqueur. On continue l’enfemble du
traitement;' jufquà l’entière guérifon , qui arrive
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«nlus oïl tnoim promptement, fuivant l’étendue 8f
l ’ancienneté de la maladie. Journal de Chirurgie,
fraie 5, p. 2-43♦ _ .
*' THÉRAPEUTIQUE. ■ ©*f*w*wTi*< Therapem-
t'ee. Partie de la Chirurgie., qui traire de ce qu’on
appelle communément les moyens de guérifon,
e’efWà-dire , des chofes dont il faut*faire ufage, &
des règles qu’il faut fuivre pour parvenir à détruire
les eaufes des maladies, ou du moins, à les énerv
é , quand on ne peut remplir cette première intention.
On n’emploie ces moyens qu’üutant qu’on
découvre entr’eux, & les maux auxquels ils doivent
renié lier, un rapport ou liaifon, qui annonce
un heureux fuccès , ainfi que nous l’avons dit à
lanidë In d i c a t io n . Mais encore , pour'obtenir
ce fuccès , faut-il les employer dans l’ordre & la
fucceffionquiparoiflënt les plus convenables;fans
cetteattemion, les moyens les plusfûrs & les mieux
indiqués manquent leurs effets, & fouvent deviennent
plus nuifibies que le mal laiffé à lui-même.
Voyez à ce fujet, l ’article Mé th o d e .
Les moyens delà Chirurgie font les topiques, la
nnin , les machines & les iriffrunieBs. Les topiques
font les médicamens, les fqbflances mêmes les plus
fimples, l’eau , la glace, le feu , qu’on appliqué à
l’extérieur, les huiles graffes ou effentielles, dont
on enduit les parties. La main fai fit, empoigne .*
opère différens efforts utiles, pour replacer jes
parties déplacées dans les aberrations dorganes,
féparer un membre, &. opérer une divifion ou une
extraélicn quelconque. E lle exécute dans certaines
opérations délicates des procédé:,dont l’exaélitude
dérive di la déiicarefie des doigts, & de leur ex-?
trêtne agilité où foupieffe, & dont le fuccès ne peut
être certain qu’sutant qu’ils font confiés, à un
homme fort exercé. Les machines fuppléent aux
mains, quand elles ne peuvent convenablement
agir, foir par l’impoflibilité de les porter fur le lieu
même duina!, ou la difficulté, & même l’impuif-
fancé ou l’on eff de les faire agir avec un degré
de force fuffifant , pour fatisfaire à des vues particulières.
Les inffrumens font un des derniers
moyens qu’ on doive employer ; celui qui eff le
plus redouté des malades, & néanmoins celui dont
ils aient le moins à craindre , quand ils font dirigés
par le favoir.& l’expérience. On lés a tellement .
variés, ainfi que les machines, qu’on a tout lieu
de croire que l’abondance en cette partie, eff encore
une preuve de pénurie pour l’Art; car celui-
ci conliffe moins à inventer des moyens nouveaux,
qu’à les faire fervir, à corriger ceux qui font exilons,
& qui peuvent aulîi-bien remplir les indica-
tions que tout autre qu’on imaginera , & qui , foncièrement
n’agira point d’une meilleure manière.
Le bonemploi des moyens en Chirurgie confiitue
Ie bon Chirurgien ; mais cet emploi demande fou-
ventqu’ojr lui allie les moyens médicaux , & c’ eff
alors qu’oiipoiirroit d ire , que la pratique devient
commune à l’un & àTautre Praticien. Voyez > pour
^ plus-gr^nds éclaireiffémens, le Dilc-oùrs préli- i
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m in a ir e de ce t O .s ra g e , & le s a r t ic le s C h t r ü b î -
g i e & C h i r u r g i e n , { M . P e t i t - R a d e l . )
l ’HEVENIN. ( François ) Il vivoir vers le
commencement du fiècle d rnier à Paris, ville
- où il a voit pris naiffance. Il fur Opérateur &
Chirurgien ordinaire du Roi. Il pratiqua beaucoup
& avec diffinéïion. Il n’a rien fait paroître
de fon vivanr. Parrhor»-, Chirurgien Oculiffe ,
publia fes (Euvres bien après lui, fous le titre
fuivant : (Euvres contenant un Traité des Opéra*-
tions de Chirurgie , un Traité des Tumeurs & un
Dictionnaire des mots grecs fervant a la Méde*-
cine, 1658. Colleclahea ex vctcribui, dit Haller.
Il a beaucoup pris de Paré; mais il eff entré
dans de plus grands détails que lui fur 1 opération
ancienne, celle de la taille. Il prife beaucoup
l’opération de la Bronchotomie en difFé-
■ rentes circonfiance? ; quoique ce que Thevenin
dit ne foir réellement point de lui, fes aff r-
tions ont pour btfé un jugement établi fur beaucoup
de méditations que l'a leéVure des Auteurs
lui avoit fait faire ; il a porté la concili n
& l’exaélitude dans ce que fes devanciers ayoient
exprimé d’une minière fort diffufe. II avoit
puifé cet efprit de mérhode du ffiin de la fa+-
culté; i l r s’en vantoit même, fi l’on- en c.roit
l*Edireur de fes oeuvres, & va jufqu’à avouer
tenir d’eux fes plus-grandes connoi(Tancés ; aveu
bien fait pour le faire eff i mer & que peu de
Chirurgiens oferoient faire dans les rems aèluels
où ils croyenr être les fenls poffeffeürs de leur
Science j ce reproche ne tombe que fur ceux
de notre Nation dent le général lit peu. Le tans
où Thevenin mourut n’eff pas connu. Devaux,
dans fon index fünereus, dit que ce fur en 1658 ,
; quoique dans deux approbations des (Euvres de<
Thevenin, l’une du 4 Mars, & l’aurre du 16
- du même mois de l’année 1657 , on life feâ
M. Thevenin; ainfi, fuivant Mo ré r i , il f.m droit
mettre fa mort en 1 6 5 6 . { M . P e t i t — R a d e z -)
THLASEI. e*««?. Thlafis. Terme employé
par Hippocrate & Galien pour défigner .otite
contufion faite dans les chairs comme fur les
©s, par tout1 corps moufle & dur quelconque,
ils nommoient g»9x«(r<v la même contufion quand
elle formoit un creux vers fon milieu. Les Auteurs
nom confervé le Thlafh que dans la nomenclature
des affcèlions du crâne à la fuite de l’effet
des corps extérieurs portés avec fosce fur lui;
& encore les plus Rrifés ne l’ont-iis admis que
chez les jeunes fujets où les os font très-flexibles,
Voyez l’article T ê t e . ( pîayes de 1a j (M ,
P e t i t - R a d e z . )
TH ROM BUS , de un , grumeau de
fang.. Tumeur formée par du fan g épanché- &
grumelé fous les régumens en conféquence d’une
faignée-. Lorfque l’épanchemtuf^ft peu confide-
rable quoiqu’afllz étendu , on 1 « i donne le nom
d’ecchymofe. Voyez ce mot.
Le Thrombus dépend quelquefois de ce que
Gg g i j