
perceptible. Pour n’être point trompé fur cette
efpèce de fraélure, il faut faire couler quelques
gouttes d’ encre fur l'os & ruginer enfuite l’en-
droir. Si l’os eft réellement fraéluré , on voit
line ligne noire produite par l’encre qui a pénétré
fâ fraélure. Ce qui efl important dans les
fêlures du crâne pour fe"déterminer à 1 opération
du Trépan > ou s'en abftenir.. Paul porte
un très-mauvais prognoflic du Trichifmos, il
le regarde comme mortel. (M .T e t i t -R^d e i .)
TRO C A R ou T R O IS -Q U A R T S . Poinçon
d’acier cylindrique, d’environ deux pouces &
demi, emmanché par fon extrémité poftérieure
dans une petite poignée faire en poire, terminé
à fort extrémité antérieure en pointe trianguliire.
C ’eft des trois aogles tranchans qui forment la
pointe de cet infiniment, qu’il tire fon nom. Le s1
Auteurs Latins le nomment Acus triquetra. Voye[
les Planches.
Le poinçon, dont nous venons de. parler, eft
renfermé dans une canule d'argent proportionnée
à fon volume. L’extrémité antérieure de la canule
eft ouverte, non-feulement par le b out, mais
encore par les côtés pour donner une iffue plus
facile aux matières liquides épanché s dans quelque
cavité. Cette extrémité de la canule doit
être taillée extérieurement en bifeau, afin qu’elle
s'adapte fi exactement à la bafe de !a^ pointe triangulaire
du poinçon , qu’elle n’excède la groffeur
q.ue le moins qu’il eft polfible. Par ce moyen,
le Trocar armé de fa canule pénètre plus
aifémenr les parties qu’il doit divifer, & cela
épargné beaucoup de douleur au malade.
La partie pofiérieure de la canule eft une
.plaque exactement ronde, dont la face, pofié-
lieure eft un peu cave, & l’antérieure un peu
convexe. Cette plaque eft percée de deux petits
trous pour pouvoir paffer de> fils en anfe, r.fin
d’afiujettir au befoin la canule par un bandage
circulaire.
M. Petit-a perfectionné la confiruCtion de cet
îpftrumem. Il a fait alonger le pavillon de la
canule en forme de ’cuillère terminée en bec
d’aiguière pour faciliter la fortie du fluide &
empôchpr qu’il ne coule fur la peau. Cet avantage
fer oit de petite confidération , parce que les
fluides épanchés forment une arcade en fortant
de la canule, fur-tout dans l'opération de la
ponÇti'in an ventre des hydropiques. Voyei P ar
a c e n t è s e . Mais cet alongcmenr a une utilité
relative à une autre addition que M. Périt a fait
au T foca r j c’efl une petite rainure qui s’étend
extérieurement tout le long de la canule. Cette
dépreflion ifl fort avanrageufe pour l’ouverture
fles dépôts internes, des rumeurs enkyflées &
autres cas où l’on defire de conncître la nature
du fluide épanché avant de fe déterminer à faire
une opération; mais ce quj vaut encore mieux,
c ’etl de pratiquer, comme on l’ a fa it, la rai-
ppre le long du poinçon *; on eft bjefj plus sur
de cette manière de voir paroître lé
en-dehors dès que la pointe du Trocar y fer*
plongée ; au lieu que les parties molles qui environnent
l’infirument peuvent, en s’engageant
dans la rainure Lire fur la canule , empêcher le
fluide d’y couler.
On a encore perfectionné le Trocar en lui
donnant une forme app!atie,& en faifant la pointe
du ftilet à-peu-près comme celle d’une lancette.
Cette efpèce de Trocar entre plus facilement
que le T r o a r ordinaire, & peut être préférable
dans certains cas comme dans celui de l’hydroc
è le ; mais la canule, par fa configuration, ne
laifle qu’un paffage très-étroit au fluide à évacuer,
ce qui la rend moins propre pour les cas ou il
y en aune accumulation confidérable.
M. Petit a imaginé un Trocar pour les con-
tr’ouverturés. Sa canule en ronde , garnie d’une
rainure fur le long de fon corps, & de deux
yeux à fon extrémité, pour y pafler une bandelette.
La conftruélion du manche de ce Trocar
eft femblable à celle du pharyngotome. V’oyei
P H A R Y NJ&OTO m E
On fe fer.t aufli d’un Trocar courbe pour
‘ faire la pônélion de la vefîie, foit au-deflus
du pubis, foit au périnée, foit par le reélum,
Voyc\ P A =U.CEN tes e . ■ ‘
TULPIUS ( Nicolas ) , né , à Amflerdam , en
1593- Quoiqu’il y eût été élevé dès fon enfance
dans le commerce, i! fe porta entièrement vers
" les Sciences, & fui vit les leçons d’Hairnius
"de Vorflius & autres Savans, Il prit le Doclorat
à Leÿde ou il avoir étudié, & s’en retourna
enfuite dans fa Patrie pour s’abandonner entièrement
à la pratique de la Médecine. Il y" fut
heureux, & il obtint , psr fes fuccès, non-feulement
de la confidération, mais encore de très-
erandes richeffés. Il fut promus au Confulat;
honneur qui n’eft ordinairement accordé.qu’aux
perfonnes de la plus haute diftinélion. Tulpius
fut marié deux fois, & ii eut de fes deux femmes
un grand nombre d’enfans, dont un feulement
fui vît-la carrière de fon Père. Les Citoyens de
la ville d’Amflerdam eurent pour lui une telle
efiime, qu’ils l’élurent Conféiller en 1 6 1 1 , &
Bourg-meftre long-tems après^ il remplir la première
de ces dignités, pendant environ cinquante
ans. Quoique Tulpius menât une vie fort occupée
, il ne fut pas moins trouver fuffifamment
de teins pour publier un Ouvrage très • intéreffanî,
j] Ie feÉÇ qu’on ait de lui, & qui porte le titre fui-
vant : Obfervationum Medicarum libri quatuor cura
fig- (Sneis Amfielod. 1641 , in -8.° Cet Ouvrage
a eu différentes éditions & traduèlions» Il contient
piufiturs obfenarions iméreffamçs, entre
autres une où il eft queflion d’un hydrocéphale
qui occupoit une moitié d;e la tête; il y a voit
deux livres d’eaux épanchées dans un desvenrri^
cules du cerveau, & l’autre étoit entièrement
à fec. Cette observation qui actuellement n’a
point le mérite qu’elle avoir du tems de Tulpius,
parce qije .plufieurs Auteurs nous en ont laiffé
de pareilles , prouvent inconleftâb! ement que les
ventricules latéraux font naturellement féparés
par une cloifon , & que les trous qu’on y fup-
pofe n’ont lieu que quand on a maltraité le cerveau,
ai ri fi que l’obferve Morgagni. Parmi les
obfervations que rapporte cet Auteur, il en efl
quelques-unes qui manifeflent fon ignorance
fur les fondions les plus intéreffantesà. la vie;
la refpiration, telle eft celle où il dit avoir vu
quelques fujets qui refpiroient avec peine, parce
que, dit - i l , ils avoient une ouverture à la membrane
du tympan, & que Pair q u i, felon' lu i ,
étoit defliné pour les poumons, fortoît par cette
nouvelle v o ie , au lieu de s’infinuer dans ces organes.
Il parle d’ongles venus fur la fécondé & même
la troifième phalange , après l’amputation d’une
portion des doigts- Non femely d i t - i l , vidimus
progerminare debitamque acquirere formant , ac Jî
in àigitorum conjifterent apicibüs , depohente nun-
quamfollicitudinem fuam ofliciofâ Naturel*
Tulpius efl l’Auteur qui le premier nous ait
faitconnoître que dans le fpina bifida , i l y avoit
une collection d’eau épanchée dans le canal vertébral,
& que la divifiondes apophyfes épineufesl
étoit. un effet fymptomatique & non point pro-
topathique de la maladie* fes réflexions fur ce
point font infiniment intéreffantes ; nôus fommes
fâché de ne pouvoir nous .y: arrêter ; ic i , ainfl
que fur celles qui ont rapport à d’autres objets ;
il nous fuffit de dire que fes obfervations, ont
tellenaent été appréciées, qti’on leur a générale-^,
ment donné lé titre .de divines,,tant elles font,
judicieufemént faites. Tulpius mourut en 1679,1
fort âgé, d’une maladie de langueur. jCet infatigable
Praticien avoit pris pour dévife une lampe
allumée avec cetre infeription : Aliis inferviendo ■
confumor; fans doute que cette devife fait allu-
lionà fa pratique & non à fes travaux de cabinet;,;
du moins à en juger par ce qu’il nous a laiffé.
{ M . P e t i t - R a d e z , )
TUMEUR, Tumor. Nom générique par lequel
on défigne toute éminence tout accroiffement
contre nature dans une partie quelconque du
corps humain.
; . Les mineurs conftituent une très-grande partie
[ des maladies Chirurgicales^ & tous lès joqrs lè
naticien en. rencontre qui, fe' prétemerit ‘à lui
jous. différentes formes. ^ Ellçs' font fouvétit de
*a plus grande importance, foit par leuf natiiré
| nieme, foit par les dérangémeris qu’ ellès occ'g-
îontient dans les fonélions de difFéreps organes.
Un comprend fous la dénomination générale de
-l umour s un fl grand nombre d’affeélions di ver fes
- .^uonne peut indiquer, même de la manière fa
P l,s générale, aucun traitement qui ' leur foit
oirimun; il n’èfl pas même facile dé claffer la
Chirurgie. Tome J I , l l . e Partie. ;
plupart fuivant une méthode dont oh puiffe tirer
que!qu’avantage pour la pratique.
On a eu raifon cependant de les divifer
?en deux c la ie s ., générales , dont la p re -
;mièrei renferme les tumeurs, qui ont un caractère
aigu ou inflammatoire, & la fécondé,
celles qui font chroniques & indolentes, ou ,
fuivant le langage. de la plupart des Auréurs,
les diftinguer en tumeurs chaudes ou ardentes,
& <n tumeurs froides qui ne font accompagnée*
ni de douleur, ni de rougeur, fymptômes qui,
Ponr l ’ordinaire , accompagnent l’inflammation
la chaleur. Les termes aigps oii inflamma-
j foires & chroniques ou indoiens , expriment
mieux la nature de ces différentes .affeCHons ;
| car on peut établir, comme un fait généra!,
; que les tumeurs font aigues ou indolentes, c’eft-
| à-dire, qu’elles cheminem. rapidement ou len-
j tement vers leur terminaifon , fuivant qu’elles
j f ° nf accompagnées d'une inflammation plus ou
j moins vive. On peut donc ranger parmi les premières
toutes celles qui, dès le commencement,
fe montrent comme étant de nature inflammatoire;
& parmi les fécondés, toutes celles qui
: ne font pas évidemment accompagnées de ce
fymptôme.
Cette divifion , au refle, n’eft pas.fi exafte;
. qa on ne voie bien;des tumeurs qui, ayant dans
fleur principe.,,.les çaraétères requis, pour être
■ rangées dans 1 une de ces claffes, paroiffent en*
; fuire devoir appartenir à l’autr.e. C’efl ainfl qu’une
tumeur occafionnée par quelque affeclion inflammatoire,
peut fe montrer enfuite tout-à-fait indolente;
taudis que, d’autres-., indolentes dans
leur principe, peuvent, en conféquencc de leur
progrès, contrarier un degré d’inflammation con-
fîdérable. Mais, lorfqu’une tumeur, change ainfl
de nature, il faut la claffer fuivant fes caraélères
afluels plutôt que fiÿyant ce. qu’elle -a été , -ou
ce qu’elle peut devenir,puifque ce font ceux-
là particulièrement qui doivent diriger la conduite
du iPraiiçien.
3 oqs;allpns donner J’énumération des tumeurs
fle & de l’autre çlaffe qui font l’objet de la
pratique Chirurgicale ; nous pontentanr ici d’une
Ample nomenclature , & , renvoyant pour la
defeription de chaque efpèce, & pour le traitement
, foit à notre Difçoufs préliminaire , foit
aux divers articles de ce Diéîjonnaire qui y
font relatifs. . ■
Claffe I. Tumeurs aigues ou inflammatoires«
P H L E G M4b:N :
Abcès- Mortification.
Ophtalmie. .
Efquinancie.
Parulis.
Parotjde.
Otaigie ' ou niai d’oreille.
Inflammation du fein.
Panaris.
K k k