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des plus rives dans toutes les luxations du Poi*
jjnet, parce que les ligamens & les tendon* font
for t diftendus, tes mufcles alongés & tiraillés
& Taponevrofc qui couvre l’avant-bras efl fort
tendue; cette douleur augmente quand le blèffé
veut faire quelques monvemens. Si Ton diffère
la réduction, il (urvient bien-rôt un engorgement
inflammatoire à l'avant-bras & à la main,
qui fouvent font fuivis de dépôts très-fâcheux &
fou vent d'une anchylofe. Si l on réduit tes parties
auflî-tôt,lesmouvemens du Poignet & de la main
ne s’exécutent pas moins difficilement pendant
long-tems. On fait l’cxtenfion en prenant le
métacarpe le plus près quil tft polfvble, & la
contre-extenfton en faifant tirer l’avant bras du
côté du corps. Si la luxation eft en-devant,
celui qui fait l’extenfîon doit fléchir la main
malade en la tirant à lui & l’impulfion. fe fait
facilement. Si elle tft en arrière il tournera la
main en dehors, en la tirant de même à lui.
Si la luxation eft fur les côtés, l'aide qui fera
l'extenfion portera au-dehors pour diriger les
os du Poignet du côté du pouce. Si le déplacement
eft en-dedans, il fera la même manoeuvre
en fens contraire \ le Chirurgien, pendant
les extenfions, aura toujours fes mains, fur l articulation
pour diriger ces différens mouvetnens
& conduire les os dans leur cavité. L appareil
confifte en compreff s foutenues d*un bandage
d’abord appliqué très - lâche à raifon du gonflement
& autres accidens qui peuvent furvenir
& auxquels on oppofera des faignées abondantes
& multipliées & les topiques anodins, relâ-
chans & légèrement réfolutiè. (M . P e t i t •
R a v e l . )
POlL.Tfiç. Pilus. Maftodynia.P.ngorgemetit des
mamelles accompagné fouvent de rougeur, dénomination,
de douleur, de fièvre aigue & fouvent
même quelquefois de fuppreffion des lochies.
On a donné à cette afftèlion fa dénomination,
d’après l’opinion vulgaire où l’on eft que chaque
vaiffeau laiteux étoit bouché par un Poil -, erreur
qui reiqonte jufqivà Alfaharavius & que les
•lumières aujourd’hui acquifes, ont démontré être
faufle. Les deux mamelles font quelquefois
affeélées en même tems , mais le plus fouvent
le mal ne fiège que fur une & paffe fucceffive-
ment de l’une à l’autre. L ’engorgement h a quelr
quefois lien que dans les capillaires fanguins, & Îieut pafler alors à une fupputation complet te
ans que le lait difeontinue de couler. Il n’en
eft pas de même quand il occupe le corps des
glandules mammaires , il eft alors moins douloureux
, plus refittant, le lait ne coule point
ou qu’en tr^s-petite quantité, on y feot des inégalités
en forme de noeud-, les glandes de 1 aiflelle
(ont douloureufes, infenfiblcment la peau fe tend,
l ’engorgement fe porte jufqu’aux vaifleaux fan-
guins, & le mamelon rentrant en dedans paroit
gpfpnçé & comme s’i l ffy en avoit plus.
P O I
Différentes cailles peuvent concourir à produire
le P o i l, notamment le froid auquel les femmes
shootent dans les premiers jours de la couche,
ainfi que les chaleurs exceffives par un mécanifme
différent, les faififlemtns fnbits & le plus fouvent
encore, le mauvais ufage des aftriugens appliqués
fur les mamelles dans l’intention de fuf-
pendre l ’excrérion du lait. Quami l’une ou l’autre
de ces caufes ou piufieurs enfemble agiflent,
l’engorgement lé fait fouvent en fort peu de
rems & le corps de la mamelle ne pouvant
fuffire à une fl prompte diflenfton , fe crevaffe
en plufîeurs endroits, & il fort une humem
laiteufe parfemée de grumaux qui ont toute l’ap»
parence d’ un lait caillé. A melure que cette humeur
fort, la mamelle fe dégonfle £ les accident
généraux s’appaifem & les excrétions reprennent
leur cours. La fueur fur - rom a une odeiic
a aigre plus ou moins développé, & les urines
dépofent un fédîment blanc & comme pur-
puracé. Il eft rare que cette ouverture ne fa
ferme point d’elle-même quand du refte on sert
bien conduit dans le traitement de la maladie}
les efearres alors fe féparent fpomanément & le
lait étant dévié ailleurs, la cicatrice fe fait ai«
fément. Paffons aux remèdes qui conviennent le
plus en pareil cas.
Si l’engorgement eft léger qu’il paroîffe avoir
fpécialement lieu dans les glandules de la ma-?
melle, il faut tenir I? partie dans un degré modéré,
de chaleur en y appliquant des peaux
d'agneau chaudes, & faifant prendre quelques
boiffqns légèrement diaphorétiques. Mais, s’il eft
plus cQnfidérable, que la fièvre foit vive, il
faudra en venir à la faignée; les catapiafmes
feront réfolutif;, on continuera les boitions dia*
phorétîques. Si l'engorgement perfifte, on eti
viendra aux douches qu’on fera avec la leîîîve
alkaline de cendre de farment, de genet. Ces
douches conviennent particulièrement pour dif-
fiper les engorgemens qui relient après que l’in*
flammatfon eft tombée. Pour peu qu’on fente un
foyer de fuppuration s’établir en quelqu’endroip,
on en aidera U formation par un cataplafme de
fleurs de camomille & de mélilof hachées &
pilées bien menu, & dans lequel on mettra
un peu d’onguent de la mère. On attend
que l ’ouverture fe faffe d’elle-même, on panfe
cette plaiç avec un digeftif fimple en mettant
dans fon ouverture ut> petit bourdonnât pour
que le trou ne fe ferme pas, & fur le refte de la
mamelle des catapiafmes anodins, l’on continue
toujours les remèdes internes. Il fe fart
quelquefois fur le mamelon une pu plufîeurs
crevafles qui ne laiftent pas que d’occafionner
des douleurs, fur-tout quand les femmes donnent
à téter à leurs enfans.On remédie à cet inepte
vénient en faupoudrant ces fentes avec la pondre
dp gomme arabique ou de tragacante, ou
fimpiemeiti
p o r
fimplemênt en les recouvrant d’huile d’amande j
douce.
Quelquefois la tumeur rient plus de la nature !
de l’épanchemënt que de l’engorgement, & c’eft' ;
ce qui arrive aux femmes.qui ont abondamment ■
du laie & qui- ne nourriflent point. 11 f a u t , ‘en j
pareil cas, les réduire à une diète rigoureufe , j
& cherche/ à procurer au lait une autre iflue j
par les lochi.es, ce à quoi on parvient en donnant
des lavemens laxatifs en faifant prendre les-Tels
neutres à petite dofe notamment Varcanum dublicatum
& des bains de pied plufîeurs fois la
journée, ayant même recours aux faignées de J
pieds fî les circonftances lé font juger convena- j
ble. Mais, une manière d’évacuer promprement I
lè fyftême des mamelles, eft de faire allaiter la
femme pâr un enfant fort & volumineux. On
preferir, communément à l’intérieur, la décoc-' J
tiqn de canne de Provence, & quand on ne peut j
son procurer celle des racines de perfil. On ap- !
plique extérieurement les catapiafmes de farines
réfolutives, des fachets, de fon,de fel, de plâtre !
chaud, & , de tems-en-rems, on douche la partie
avec la diflolution de fel ammoniac dans une j
décoction vulnéraire ou avec une légère leflive j
de pendre de farment, ou une diffolution de I
fa von, blanc dans’ de l’eau diftillée.
Quelque prudemment traités que foient le5
engorgemens que nous venons de corifîdérer
dans cet article, il'refte quelquefois foit dans le
corps de la mamelle, ce qui eft afièz r^a/e, foit
dans les glandes des duretés qui font très-Iông-
tems à fe fondre; fouvent même. ces duretés
perfifîent .& deviennent une eau fe cachée de.
cancers à l’époque où les régies fe fuppriment
naturellement} ce à quoi on doit porter l a plus
fcrupuleufe attention pour donner les confeiis
qu^exige une maladie, aufîï grave dans fes fuites,
ftous renvoyons à ce fnjer, à l ’article C a n c e r .
{ M. P e t i t - R adez. )
POINT - DOUÉ. C ’eft le nom qu’on a donné
à une opération que pratiquaient les Anciens
pour la guérifon radicale des hernie;. Voye\
Her n ie . • ; ;-.V*;
donne à la partie fupérieure du tronc, ou à cette
partie du corps qui eft environnée par le fternum,
les côtes^ & les vertèbres- du dos..
La poitrine eft fujette à différentes fortes de
léïions, occafionnées par des caufes extérieures,
dont l’importance des organes qu’elle renferme
rend la confidération extrêmement effentielle au
Chirurgien. Nous nousfommes déjà occupés de
quelques-unes, pour lefqu elles on pourra con-
fnlter lés articles C ôtes , Em phÿseme Èm- ;
pyeme , P a r a c e n t è s e .. Nous deftinons celui-
ci à traiter de ce qui concerne les piayes -de
cette partie ,du corps} mais, avant que d’entrer
en.matière , nous rappellerons an Iedetir- quel-
Chirurgie. Tome. I I . I.ere Partie•
- P O I i iyques
notions Anatomiques des organes qu’elle
renferme.
Le thorax eft une cavité très-vaftê, d’une figure
irrégulièrement ovale, bornée antérieurement par
le iternum, latéralement par les côtes pollé-
rieurement par les vertèbres du dos, fupérieu-
renient par les clavicules & inférieurement par
le diaphragme, membrane mwfculaire très - forte,
qui forriie une cloifon entre fa capacité & celle'
de i’abdomen..
Le diaphragme ne s’étend pas en droite ligne
d’un côté du thorax à l’autre; au contraire, ii
defeend beaucoup plus bas en quelques endroits
qu en d autres ; il 1 on ouvre cette cavité par une
feéiion tranfverfaie vers le milieu du fternum ,
& fi l'on jette les yeux fur le diaphragme, on
le voit rrès-proêminent & arrondi vers le milieu, '
& s’abbaiffant par les bords vers tous Jes points'
où il s’attache. A fa partie antérieure la plus
élévée, il eft fixé au cartilage enfiforme, d.’où
defeendant obliquement à droite de à gauche,1
il s'attache de part & d'autre à la feptième côte,
à routes les côtes inférieures, & enfin aux pre-;
mièrés vertèbres du dos. D’où il réfuite que la
cavité du thorax a beaucoup plus de profondeur
& de capacité poftérieurement qu'anrérietiremenr,
circonftance dont les Chirurgiens doivent être
bien inftruits, autrement ils feront fujets à com-
tjiettre de grandes erreurs dans les jugeU.cns
qit’ ils porteront fur les playes: de-ces parties.
Ainfi , ceux qui manqueraient de comjoiflances
Anatomiques* fuffifantes , pourraient imaginer’
qu’un coup porté perpendiculairement fur la partie
antérieure du tronc ne fauroit atteindre ies pbù-'
mons après avoir pénétré dans la cavité de l’abdomen
, tandis qu’il eft confiant qu’il ne peut
être porté dans la direélion dont nous venons
de parler, même quelques pouces au-deflous de
la partie la plus élevée de l’abdotnen , fans entrer
dans la cavité de la Poitrine.
Toute cette* cavité elitapiffée d’une membrane
qu’on nomme la pleure, laquelle eft par - tout
adhérente aux parties ofieufes qui en forment
les: parois, ainfi qu’au diaphragme. Chaque côté
du thorax a une pleure diftinéte, eligs fe réunifient
vers le milieu, & s’étendent depuis le
fiernum jufqu’aux (vertèbres ; elles forment ainfi
detix cavités qui n’ont enfemble aucuns communication.
L’adoffement des deux membranes forme
la cloifon mitoyenne qu’on nomme le médiaftin;
cés deux membranes (ont fortement collées l’une
à l’autre à la partie antérieure, dans foute la
longueur du fternum; mais, poflérieuremem ,
elles s’écartent en s’approchant des vertébrés,
pour donner paflage à l’aorte & à l’cefopba»e.'
Le coeur renfermé dans le ' péricarde, occupe
une place* çonfidérable dans la cavité gauche de
la Poitrine, dont ië refte, ainfi que tout le côté
dro it, eft rempli par les poumons. Les autres
parties logées dans la Poitrine , font l’aorte,