
P L A
qu'en partie, on peut toujours^ effayer la com-
preffion. —Il fuffit quelquefois d’exercer un léger
degté de preffion fur fon orifice pour arrêter la
perte du fang, & cela fe fait aifément au moyen
d’un bandage circulaire autour du cou, mais ce
moyen ne peut plus convenir lorfqu il s agit de
comprimer le vaiffeau avec une certaine force. On
peut y fuppléer au moyen d’un inftrument particulier
deftiné à cet objet, pour lequel Voyei
les Planches.
Lorfqu’on eft maître de l’hémorrhagie, il s’agit
de rapprocher & de réunir les bords de la Playe.
On a cru qu’il falloir employer la future pour
faire la réunion des parties divifées de l’oefophage,
& pour cet effet M. Bell confeille même d’élargir
la Playe extérieure, afin de faciliter Paccès à celle
de l'oefophage Mais il y a tout lieu de préfumer
que cette précaution n’eft pas néceffaire ,• même
dans les Play es tranfverfales de l’oefophage, &
qu’on pourra les guérir de la même manière que
celles de la trachée-artère, par la pofition de la
tête, & par le bandage unifiant Voye\ C ol &
OE s o p h a g o t o m i e . On nourrira les bleffés au
moyen d’une fonde de gomme élafiique, paffée par
le nez jufques au-deffous de la Playe. Voy. (Eso?
PHAGE.
Des Play es du Tronc.
Nous renvoyons à l’article Poitrine tout ce
qui regarde les Playes de cette partie du corps ,,
& aux articles Abdomen & Intestin ce qu’il
y avoit de plus important à dire fur les Playes
du bas-ventre*, mais comme cette dernière cavité
contient différens organes dont les bieffures peuvent
donner lieu à quelques remarques particulières
, nous allons nous en occuper quelques
anomens.
Des Playes de V Omentum & du Méfentere, ,
L ’omentum & le méfentère participent fréquemment
aux Playes de 1 abdomen j mais nous
n’avons aucun moyen de juger s’ils font bleffés
ou non, à moins qu’ils ne fortent par la Playe extérieure.
# A
Lorfqu’une portion de l’omentum paroit au-
dehors, il faut, fi elle a fouffert, retrancher ce qui
pourroit être déjà en grande partie féparé du refte-,
il faut également retrancher ce qui a perdu de fa
chaleur naturelle, & qui tend à fe gangréner;
mais fi l’on n'apperçoit rien de femblable, on fera
fans perdre de tems, rentrer dans Je bas-ventre
tout ce qui en étoit foni. — V°y* à 1 article Hernie
ce que nous avons dit des Hernies de l’omentum.
C e q u ’ i l y a d e p lu s à r e d o u te r da ns le s P la y e s
d u m é f e n tè r e , c ’e ft q u ’in té r e f fa n t q u e lq u ’u n des
v a i f fe a u x fa n g u in s o u l a & é s , q u i fe t r o u v e n t en grand n om b r e dans l a d u p l ic a tu r e d e c e u e mem-
P L A
brane, il n’en réfulre une hémorrhagie interne ;
ou un écoulement de chyle dans la cavité de l’ab.
domen. C ’eft pourquoi, lorfque quelque partie
de cet organe paroît au—dehors, il faut l’examiner
avec foin , & fi l’on découvre quelque vaif-
feau bleffé, il faut le fermer par une ligature,
dont les bouts demeurant hors de la Playe,
permettront de la retirer lorfqu’il en fera tenu.
Voyci Hémorrhagie.
Des Plaies du Foye& de la Véficule.
La pofition du foye Pexpofe à foufFrir de
toutes les Playes qui pénètrent dans l’hypochon»
dre droit, ou dans lepigaflre.
Le foye ne paroît pas être doué d’une grande
fenfibilité, car on a louvent vil des Playes pénétrantes
au-delà de fa furface, fe guérir avec la
même facilité que des Playes extérieures, & fans
occafiOnner aucun fymprôme extraordinaire. Mais
celles qui pénètrent à une profondeur un peucon-
fidérabie, doivent toujours être regardées comme
dangereufes, foit à raifon de Ja grande quantité de
fang qui fe diftribue dans cet organe, foit par l’interruption
plus ou moins complçcte de la fécrétion
d e là bile, qui peut en être la conféquence, foit
enfin par l’épanchement de ce fluide, qui peut
avoir lieu dans l’abdomen.
On reconnoît que le foye eft bleffé, par la
fituation & la profondeur d'une Playe, par la quantité
de fang qui en coule, & qui eft plus grande
que celle que pourroient fournir les vaiffeaux des
tégumens, ou des mufcles} par un écoulement au«
dehors de bile mêlée avec le fang, par des évacuations
de fang & de bile par le vomiffemem
ou par les fetles, par le gonflement & la tenfion
de l’abdomen, enfin par la préfence d’une douleur
au fommet de l’épaule droite, fymptôme qui fe
montre fréquemment dans les affeélions du foye.
Tout ce qu’on peut faire dans les Playes de ce
vifcère, c’eft de modérer la violence de l’ inflammation
& des hémorrhagies, & de débarraffer lé
bas-ventre du fang ou de la bile qui peuvent s’être
épanchés dans fa cavité, lorfqu’ils y font en
affez grande quantité pour qu’il vaille la peine de
recourir à la pon&ion, afin de leur donner iffue.
Voy. Paracentèse.
On arrête, ou l’on modère l’inflammation &
l’hémorrhagie, par les faignées, les laxatifs doux,
le régime & les remèdes antiphlogiftiques, & par
le plus parfait repos d’efprit & de corps. Voye\
F oye.
Les Playes de la véficule du fiel font généralement
plus fâcheufes que celles du fo y e ; elles fe
cicatrifent plus difficilement, & font plus fujettes à occafionner des épanchemens de bile dans l’abdomen.
Nous avons vu, il eft vrai, à l’article Cys*
tocele Biliaire .que cet organe pouvojt être
ouvert accidentellement, ou par une opération
chirurgicale
P L A l o i
chirurgicale, fans qu’il en réfultât ni épanchement
de bile, ni d’autres-accidens dangereux-, c’eft qu’en
rareil cas, l’adhérence de la véficule au péritoine
ne permettoit pas à la bile de couler ailleurs que
par la Playe extérieure. Mais,lorfqu’il n’exifte point
de pareille adhérence, il y a peu d’exemples de
guérifons de Playes qui ayent ouvert la véficule. Tout ce que 8 Chirurgie peut faire en pareil cas,
! c’eft de faciliter la fortie de la bile par la Playe extérieure, foit par une pofition favorable, foit
de toute autre manière, jufqu’à ce que l’inflam-:
mation ait fait adhérer les bords de la Playe de
la véficule aux parties voifines *, & de donner iffue
à la bile épanchée, s’il y a lieu de le faire, par
la paracen tèfe.
Des Playes de la Rate, du Pancréas & du re-
, \ fervoir du Chyle.
Lorfque dans une Playe de l’abdomen, la rate
eft mife à découvert, on voit bien-rôt fi elle a
érébleffée ou non*, mais comme il ne fe fait aucune
fécrétion dans cet organe qui puiffe nous
en donner det indices\ comme d’ailleurs il eft peu
, fenfible & par conféquent peu fufceptible de fympî-
tômes propres à en manifefler les affections, il
n’eft pas. aifé de juger s’il participe à une Playe,
lorfqu’on rt’a d’autre guide pour cela que la profondeur
& la direction de la bleffure. On a cru
i obferver que le fang, qui fortoit de la rate, avoiî
une teinte particulière de rouge foncé,; mais on
ne peut faire aucun fond fur cet indice. On ne
i doit pas conclure non ,p.lus de ce qu’une Playe
dans la région de la rate donne beaucoup de fang
que ce vifcère eft bleffé, car l'hémorrhagie peut
être fournie par les artères ou les veines émul-
[ genres, ou par d’autres vaiffeaux conlidérabies
; qui fe trouvent dans fon voifinage. Les Playes de
la rate ne demandent pas de traitement particulier*
ce que nous avons dit de celui des Playes
s du foye s’applique également à celles-ci, qui peu-
i.vent être regardées comme moins dangereufes. ,
Les Playes du pancréas ne fe manifeftent par
faucun caradère particulier. Elles font fur-tout
; fâcheufes lorfque le conduit de cette glande eft
■ ouvert, & que le fluide qu’il porte aux inteftins
; ne peut y parvenir, mais la Chirurgie ne peut
- y porter de fecours que par les moyens généraux.
| Il en eft de même de celles du réfer voir du chy-
■ le qui font ordinairement morteites, en vertu de
■ l’épanchement de.ce fluide néceffaire au fouti.en
; du corps, & qui ne parvient plus à fa deflina-*
Ltion.
Des Playes des Reins & des Uretères.
On juge que les reins font bleffés par la fitua-
| lion de la Playe & par les fymptômes qui en font
la conféquence.
I | Une bleffure qui n’affeCte que. les membranes
Qiirurgie, Tome I I , L cn Partie.
PL A
extérieures du rein peut bien n’étre fuivie d’au~
cun accident grave*, mais il n’en eft pas de même
des Playes qui attaquent fa fubftance, cell©
fur-tout du baffin, ou les uretères. L e malade
alors ne tarde pas à fe plaindre d’ une douleur
vive dans la partie affecftée, & qui s’étend fur
toute la région des lombes, dans l’aine, dans la
verge, & même dans les tefticules*, il éprouve
bien-tôt des maux de coeur & des vomiffemens ;
les urines, qui pour l’ordinaire., font teintes de
fang ne fortent que difficilement & en caufant de
la douleur j & quoiqu’une, grande partie de la
Playe vienne à fe cicatrilèr, il refte généralement
une ouverture fiftuleufe, qui dure même toute
la vie.
Lorfque le rein eft percé à fa partie antérieure,
L’urine pour l’ordinaire s’épanche dans la cavité
du bas-ventre *, mais s’il a été bleffé par derrièr
e , ou même de côté, l’urine fortira par l’ouverture
extérieure, ou filtrera le long du tiffu
cellulaire^ car le rein étant, placé derrière le péritoine,
elle ne fauroit en ce cas'pénétrer dans
fa cavité. Le. danger de là Playe dépendra donc
beaucoup de cette circonftance *, il fera, très-grand
dans le premier cas*, dans le fécond, le bleffé
aura une bonne chance de fe rétablir, s’il furvic
à l’hémorrhagie*, mais avec l’inconvénient de garder
une ouverture fiftuleufe par où l’urine continuera
de fortir. On a quelques exemples de guérifons
de pareilles fiftules, mais ils font fi rares
qu’on ne peut guères fe flatter d’en rencontrer
de femblables. Tout ce que l’Art peut faire dans
un cas de cette nature, c’eft d’aviver de tems-enteras
les bords de la Playe lorfqu’iU font devenus
calleux, an moyen de la pierre infernale ou
du biftouri*, & d’être très-attentif à ce que l’urine
ne forme pas de dépôts.
TDes Playes de la VeJJie.
La veffie. lorfqu’elle eft vuide, eft abfolument
renfermée dans la capacité du baffin-, mais lorfqu’elle
eft pleine d’urine, elle s’élève plus ou
moins au-deffus de fès bords. On pourra juger
dans un cas de Playe de la région hypoaaftrique,
fi elle intérefle la veflie ou non, lorfqu on faura
fi elfe étoit pleine ou vuide lors de l’accident*
Mais, en général', il n’eft pas difficile de fe tirer
de doute à cet égard*, car fi la veffieeft bleffée,
l’urine ordinairement fort en partie au moins par
la Playe, & ce qui paffe par l’urètre eft toujours
teint de fang dans les premiers inftans.
Le danger des Playes de la veffie eft toujours
plus ou moins grand fuivant la portion de cet
organe quia été bleffée. Ain fi, une ouveture à fa
partie fupérieure, qui n’eft recouverte que par
le péritoine, expofe le malade à une extravafarion
d’urine dans le bas-ventre, accident qui peut
amener les conféquences les plus funeftes *, tandis
qu’une bleffure à fa partie inférieure n’eft fou«;