ci'eau, que l’on appelle vulgairement puflulés aux
yeux.
Elles paroifient comme des grains de millet,
& caufent quelquefois des douleurs très - vivesy
les pullules qui viennent fur la conjonctive font t|
rouges j celles qui viennent fur la cornée font f
noirâtres, fi elles font proches de la furfacey i
mais elles font plus blanches quand elles font 4
plus profondes. On les guérit par des defficcatifs j
& des difcufi’fs. Voye\ O p h t a l m i e .
On appelle auffi PhlyCtènes les veffies qui fur- i
viennent à l’éréfypèle, à la gangrène , aux brûlures
, &c. Elles font formées par la fèrofité épanchée
entre la peau & l’épiderme. En coupant
l ’épiderme on détruit la Phîyélèney. un peu de
cérat camphré fuffit pour deffécher la peau dans
les PhlyCtènes bénignes., telles que celles qui
font formées par la rétention de la refpirat'ion ,
à Poccafîon de l’appareil & des bandages dans
'les ftaCtures. Les PhlyCtènes qui font fympto-
xnatiques de quelques maladies dangereufes, ne
font d’aucune con fi dérat ion ; c’ eft la maladie
qui lésa produites qui mérite l’attention du Chirurgien.
PHYMÀ de^yo^«', je nais de moi-même. Nom
fous lequel les Anciens défignoiént généralement
toutes les tumeurs inflammatoires & glan-
duleufes y toutes celtes qui étoient formées par
des fluides épanchés, tous les genres de condylomes
& autres excroiffances de même nature.
PIÉBOTS ou PIEDS BOTS. C’elt le nom
qu’on donne aux perfonnes qui ont les pieds .
difformes & contournés, de manière à nuire à
leur ufage.
Les enfans viennent quelquefois au monde
avec les pieds mal contournés, ou ils contractent
enfuite peu - à - peu cette défagréable difformité
par la faute de ceux qui en ont foin,
lorfqn’on les fait tenir trop tôt fur leufs pieds,
& qu’on les force à marcher avant le tems.
Chez quelques enfans ce font les jambes mêmes
qui font contournées y chez d’autres, ce font les
genoux y quelquefois le vice eft dans l ’articulation
de J a jambe avéc le tarfe , & dans ce cas
les pieds font tournés en - dedans ou en - dehors.
L e s Latins nommoient les premiers V a ri & les
derniers V a lg i.
La cure varie fuivant le liège & la diverfiré
du mal. i.° Le moyen le plus ïïrr & le plus
doux pour garantir les enfans de la fàcheufe
incommodité dont nous parlons-, eft de les empêcher
de marcher, ou même de fe tenir trop
• long - tems > ou trop fouvent debout, fur-tout j
ceux que la délicateffe de leur tempérament, !
-®u une difpofition maladive , telle que le ra-
chitis ou fa noueure, y rendent plus fujets que {
les autres. Si la difformité exifie déjà, ou fi j
Tenfant fa apportée du ventre de fa mère, après \
avoir fait précéder l ’emploi des émolliens > on 5
«ura recours à quelque machine qui > par une t
preffion douce & long-tems continuée , tende
à rétablir la direction naturelle du membre. On
pourra fe fervir pour cet effet de l’appareil que
nous avons décrit à l’article Distousion , &
que l’on verra dans les Plancher.
Nous ferons cependant obferver qu’il ne faut
jamais trop fe preffêr de recourir à des moyens
de ce genre, & nous dirons avec Héifter, ,.que
fouvent lorfque la difformité de la jambe,' ou
du pied , n’étoit pas bien confidérable on s’efl
mieux trouvé d’abandonner les enfans aux foins
de h Nature, que de fe fervir des infirumens ou,
des machines qu’on a imaginées pour y remédier
ces machines , fur - tout lorfque 1 application
n’en eft pas très-méthodique , pouvant faire des
impreffions fâcheufes fur la partie, & f empêcher
même de prendre fon aecroiffement. Nous croyons
donc qu’il n’en faut faire ufage que dans le , cas
d’une néceffné indlfpenfahle, & qu’il n’eft pas
bien rare de voir des enfans dont les jambes
font plus ou moins courbées, fe guérir de cette
difformité à mefure qu’ils avancent en âge, fans
qu’on en ait pris d’autre foin que de les empêcher
de marcher trop tôt. D’un autre côré
lorfqu’ils ont acquis une certaine force , Texcr-
cice même de leurs mufcles contribue fouvenr,
plus que tome autre chofe , à redonner,, à leurs
membres la direction la plus avantàgeufe..
P IED , Kotes^Pes, Parties du corps humain qui
en foutienent tou t l’édifice dans la dation. Les pieds
font le complément de tour ce qu’une mécanique
la plus recherchée peut imaginer, non-feulement
pour foutenir le corps, mais encore pour le
maintenir dans l’équilibre que demandent les inégalités
du ferrein où il peut fe trouver.'Entrer
dans, le détail des faits qui pourroient. confirmer
certe affertion , feroit nous éloigner de notre
objet pour parcourir un champ que les Anaro-
romiftes feuîs ont'en propriété y c’Lft pourquoi
nous pafferons fans plus différer à ce qui’ nous-
regarde, renvoyant aux traités d’Anatomie, notamment
celui,de Bertin , qui a traité favamment
cette matière. Les deux malléoles qui bornent
latéralement les mouvemens du Pied, les forts
ligamens quien partent.pour s’épanouir de chaque
côté du tarfe y là pofitibn des tendons des
péroniers & jambiers poftérieurs-qui offrent également
une grande réfiftancey-la difpôfition des
furfaces J refpedivès des os articulés, fout que
la luxation n’arrive jamais fur les côtés fans
fraéhire des malléoles ou diaftafe du péroné. Il
n’en eft pas de même pour celles qui fe font en
avant ou en arrière, quoique cette dernière foie
plus rare , à raifon de la réflftancç que peut offrir
le tendon d’Achille.
Il eft facile de diftinguer ces fortes de luxation
: lorfque l’afiragal eft en-dedans, la pointe
du pied ainfi que fa plante four tout-à-fait
portés en dehors, ce qui eft le contraire lorf-
qu’il eft déjetté en-dehors; Quand, il. eft porté
en-devant, le talon femble raccourci & la longueur
du pied plus grande. Ces deux genres dè
luxation font rares, moins dangereuses que les
latérales & plus facilement réduélible?. Dans les
luxations fur les côtés, on rrotfve une faillie d’ un
côté & une cavité de l’autre y elles font fouvent
moins fâcheufes quand il y a fraéïure que quand
il y a diafiàfe, par les raifons qu’on peut voir
à cet article. v ,
« Dans une frâchire compiette & compliquée
des deux os de la jambe dans leur partie inférieure
dit M. Hévin, les. in al éo 11 es furent tellement
écartées'l’une’ de l’autre par la rupture
des ügamen(s & de la capfuie articulaire , que
l’aftragal fortit prefqu’enfièrement de l’articulation.
Un délabrement auffi confidérable fémbloit
ne laifler d’autres reffources à l’Art que l ’amputation
de la jambe. Cependant M. Marignes,
Chirurgien^ major de l’Infirmerie de Verfâilles,
cnit devoir tenter de conferver le membre. Pour
cet effet, il prit le parti d’enlever l’aftragal qui
étoit prefque totalement détaché y il fit la réduction
des os fraélurés & mit en ufage tous les fe-
cours convenables - dont fadminifiration fagement
dirigée, fuivant les circonftances y eut le fuccès
le plus complet y car le bleffé guérit parfaitement,
fe fourint & marcha par la fuite fans beaucoup
de difficulté: n
Il faut, dans la luxation dn pied , fuivr.e les
règles générales que nous avons établies dans
l’article L u x a t io n . Quand l’extenfion & la
contre-extenfion ont été füffifantes, fi la luxation
eft latérale, on porte le pied du côté oppofé à
la luxation, Si le pied eft luxé en-devant, on
prend d’ une main l’extrémité inférieure de
la jambe, & de l’autre, .le pied près de la jointure,
& on pouffe cette partie en arrière en
même-tems qu’on ramène le bas de la jambe
en devant. Si la luxation eft en arrière^ on fuit
les mêmes procédés, mais dans un* Cens Contraire.
Dans toutes ces tentatives on ira avec ménagement,
pour ne point fatiguer les tégumens, les
tendons, leurs gaines & les vaiffeaux qui font
toujours dans un état de fouffrance. Il refie toujours
à la fuite de ces luxations une foibleffe dans
l’article, à laquelle on peut remédier par le repos,
& en foutenant la partie au moyen d’ une
bande de fer unie*au foulier , & qui s’appuie
fur les côtés de l’articulation, on la maintient
là au moyen d’ une botine. M. Gooçh a imaginé
à cet effet un moyen qifon peut vôir dans fes
Cas de Chirufgie.( M .P e t i t -R a d e z . );
PIERRE, A*0o?5 Calculas, Calcul. Corps foliée
formé de principes terreux, réunis entr’eux
par la force incalculable de l’attraclion, & dont
on trouve les différentes efpèces dans les diverfes
régions du corps. Il fe forme des Pierres non-
feulement chez les animaux dont*)a ftruélure
approche de la nôtre, mais même encore chez
la tortue, le cbameléon, les teftacées, chez Les
vers-à-foie méifle, dont on a vu le corps être
couvert, dans certaine épidémie, d’une croûte
comme calcaire, ou tartareufe. Les Fafies de la
Médecine ont confiaté qu’ il n’eft aucune partie
qui ne puiffe fervir de matrice à des calculs y
on en a trouvé jufques dans le cerveau, vifeère
le plus mol & le plus pulpeux de tons, fur les
parties même qui font les plus expofées aux frottera
en s , & çonféquemment les moins propres
de toutes à favorifer leur naiffance, comme dans
les articulations. Mais*les endroits où ces luhf-
tances étrangères fe rencontrent le plus fouvent,
font les reins, la veffie urinaire, la véficnle du
fiel, les gros inteftins, & quelquefois même la
matrice.
La formation de la Pierre dérive d’une fpécr*
fieité d’aélion dans les organes, dont il eft difficile
d’établir le mécanifme, & qui a plus particulièrement
lieu dans les zôrres tempérées &
froides y que dans celles qui approchent de l’é quateur.
L’eau c rû e , ou chargée de principes
calcaires & feléniteux, dont certains peuples font
leur boiffon foncière, y contribue pour beaucoup,
•d’après diverfes obfervations que l’on a en occa—
fi on de faire à ce fujet : mais elle n’ajoute rien
à la force.lapidifiqùe première, qui-fubfifte toujours
par elle-même, malgré tous les efforts, qu’on
lui oppofe, & qui opère également chez l’enfant,
où les principes terreux devroient tous être
employés à donner la folidité aux parties qui fe
forment, comme chez les vieillards, où tout eft
dans un état de dépériflèment. Le Drarr ,
parle d’un cal cul eux , où cette faculté étoit telle
que, quoique l’extraction de. la Pierre ait été
très-heureufe, le trajet de la plaie,. les linges
mêmes que mouilloit l’urine , fe trou voie ne
incruftées d’une couche pierreufe, comme urr
maftic qui fe feroit endurci. On avoir beau
l’ô ter, il s’en fbrmoit une nouvelle, depuis
le périnée jufqu’à la veffie. Ces incruftations
qui étoient de couleur brune,, devinrent fi
épaiffes & fi dures, ~ qu’elles bouchoienr en
partie la plaie, lorfqu’on y portoit la fonde
pour y faire des injeéHons y il fémbloit, dis
ce Praticien, qn’ôn pafl’ât par un, aqueduc de
pierre de taille y ce qui dura vingt-deux jours
fans qu’il fût poffible de les détacher» -
Toutes les Pierres urinaires ou autres ana—
lyfées par les réaélifs, notamment l’acide nitreux *
ou. fnlphurique affbibli, fediffolvent, & laiffenr
une matrice en forme d’un nuage mucilagineux
qui conferve la forme & le volume de 1s
Pierre. Ce corps tranfparent & léger, eff le
rudiment, ou comme M. Tenon l’appelle, le
; cannevas de l’édifice Pierreux y le s . perles, les.
j incrqftations qui féforment fur les dents, l'es concrétions
ftercorales même lui ont préfenté le
■ même phénomène.; & il parok qu’il eft commun
à toutes les lapidifications qui fe font ches
les divers animaux. C e cannevas ? obferve eef