
rinftrument efl fermé & près de trois quand il
eft ouvert. Voye,{ la Planché qui a rapport à
cet article. Au moyen de ces branches garnies
d un fil d’argent & portées fermées jnfquau haut
de la tumeur, on peut, en les déployant, ouvrir
une très-grande anfe propre à comprendre le Polype
telle groffe qu’en foit la racine, & en le*
rapprochant enfuite & retirant le fil mobile ferrer
Pan Ce fuffifamment pour le tordre enfuite convenablement.
Cet infiniment au fond n’eft que
le même qu il inventa d’abord, mais dont chaque
tuyau eft mobile à l’inftar des branches d’une
paire de pinces. Cet Auteur inventa aufii uue
curette fuffifamment large & creufe d’un côté
pour foulever le Polype quand il étoit très-volumineux,
& rainée doublement, pour y faire couler
les deux bouts desi branches de la pince. On
p eu t, également voir cet infiniment dans nos
Planches. -
David, Chirurgien en ChefderHôtel-Dieu de
Rouen, ayant trouvé ces pinces difficiles à introduire
à caufe de leur largeur, leur fubftîtua
deux tiges d’acier , polies & percées obliquement
vers leur partie fupérieure pour laifferpaffer un fil.
A un demi-pouce de-14 > de part & d’autre, eft
un retréciffement qui, quand les deux-lames font
réunies > eft. defliné à être reçu dans deux can-
nules d’ argenr. La première de ces canules
eft longue de quatre pouces, & fe termine
par deux oreilles creufes pour recevoir de chaque
côté les fils qui paffent par les trous, obliques
de deux tiges de fer dont nous venons de
parler. La fécondé longue de deux pônces fe
termine par un cric dont larbre eft percé pour
recevoir, à demeure, le bout de chaque fil y &
garni au-dehors d’une tige quarrée qui eft mobile
par une cle f de montre. Toute cette mëc#
nique efl rendue dans la Planche qui a rapport
à cet article. Voici aéluellement en quoi coofifte
l ’ufage de cet infirument. Une de fes tiges étant
munie de fon, fil qui doit la dépafler au moins
de trois ponces, on commence par la porter
auffi haut qu’il eft poflible, dans le vagin entre
fa parois & le Polype, puis on porte également
l ’autre enfilée de l’antre chef du fil | & à l’oppo-
lite, puis on ramène enfuite ces deux branches
en arrière de la malle à lier, on les réunît par
leurs faces planes au moyen d’un tenon de fer
qui entre dans un trou pratiqué à- l’une d’elles ,
on paffe enfuite la canule la plus longue dans
les oreillles de laquelle on infinue de chaque côté
les fils , puis on introduit la fécondé ; on fait
pafferà l’oppofite par le trou de 1 autre les deux
fils ; on les noue.St on les ferre fur l’arbre au
moyen de la clef. De cette manière il réfulte
fupérieurèment une anfe plus ou moins grande ,
à raifon du volume du pédicule quelle comprend
& qui devient déplus enplus-petit,àmefure que
l ’on tourne le fil fur l’arbre du treuil.
Enfin Default a imaginé un procédé pour
appliquer un lien de fil ciré, qui paroît affez fe .
pie à la première infpeélion, mais qui eft d’une
application difficile dans les cas de Polype con-
fidérable. Ses inftrumens font deux tiges de fer
qui, par un bout, fe tetminent par une fente à
reffort, dont les deux branches rapprochées iaif-
fent un trou deftiné à recevoir un fil; les branchés
font tenues en approximation par une.
canule d’argent qui reçoit la tige dans pref-
que toute fa longueur. Les deux tiges , armées
de leurs canules & de leur fil , font portées
dans le vagin auffi haut qu’il eft poffibîe '
& enfuite elles font ramenées en fens contraire,
comme celles de David, pour fe retrouver à
une des parties du vagin oppofée à celle fur
laquelle on les a portées. On laifit alors chaque
chef du fil qui accompagne l’un & l’autre tige;
& les ayant réunis, on les fait paffer à travers l’oeil
d5un ferre-iioeud prefqu’auffi long que rinftrument,
& on les pouffe auffi haut qu’il eft'pofli-
ble, en même - tems qu’on tire à fo i, dans un
fens oppofé, les deux fils. Quand on fent une
réfiftance égale de part & d’autre, c’eft ligne que
l’anfe eft auffi ferrée qu’elle peut être ; âior>, én
fait entrer le fil dans l’échancrure qui termine
intérieurement le porte-noeud, & on le tourné
autour de la platine. On laiffe rinftrument qui
dépafle de peu le vagin, & l ’on fait tenir le lit
à la malade; & on lui prefcrit, comme dans toute
autre méthode , les remèdes généraux que demande
fon état. Lé refte du traitement confifte à diminuer
l’anfe du. fil qui comprend la tumeur, ce
qu’on fait de tems à autre én dévidant celui-ci
de deffus la platine, & pouffant plus haut le
ferre-noeud en même-tems qu’on attire à foi les
fils. Voyez ces inftrumens dans nos-Planches. Le
jeu des 'deux tiges ne pouvant fouvent fe faire
commodément quand la tumeur eft volumineufe,
fur-tout quand il faut les porter en fens contraire
, & le fil, par cette raifon, ne pouvant pas
toujours être porté à la partie la plus fupérieure
du pédicule. M. Baudelocque leur préfère les
pinces creufes de Levret, au moyen defquelles
il porte le filo u il veut, & beaucoup plus fûre-
ment/ il termine enfuite par le ferre-noeud,
comme M. Default.
La méthode de la ligature, telle que nous
venons de la décrire, eft actuellement la plus en
ufage, & ceile qu’on doit fuiv.re dans le plus
grand nombre de cas.; Souvent le Polype tombe
deux ou trois jours après quelle a été faite,
mais quelquefois la chute eft beaucoup plus tardive..
Elle a communément lieu fans accident; on
l’a cependant vu être précédé de la fièvre,mais
Célie-ci eft purement épigénomatique, & provient
de la fuppuration, elle eft prefque toujours de
bonne augure, quand d’ailleurs: il n’y a aucun
autre accident. On peut en dire de même des
légères douleur* qui s’étendent partout le vénw
tre , immédiatement, après la.torfxon de la ligature
qai embraffe le pédicule de la tumeur. Le lendemain,
& quelquefois plus tard, i l paroît des
écoulemens féreux, fanieux & fouvent même
purulens qui tachent plus ou moins les linges.
Il convient alors d’injèèler toutes les cinq ou fix
heures d’une décoélion d’eau d’orge ou de vin
jwiellé ;on fera prendre intérieurement de petites
dofes de camphre & de kinkina pour s’oppofer
aux effets' de la réfoption des fucs putrides. Mais
quelquefois l'écoulement eft du fang en nature, &
par cette raifon , il devient inquiétant aux femmes
auffi-bien qu’aux perfonnes qui l’entourent.
Quand cet écoulement vient peu de tems après
]a ligature, qu’il eft modéré, & que les Tînmes
lé fupportent fans tomber dans des foibleffes
inquiétantes, il n’offre rien de fâcheux, on doit
le rapporter à l’ouverture des vaiffeaux veineux
& variqneux qui vont fe porter au corps de la
tumeur, & que la torfion ou ferrement du fil
a ouvert en plufieurs endroits : en général, cet
écoulement n’eft que momentané, il ceffe même
de tems à autre, quand tout d’ailleurs eft dans
les plus heureufes circonfiances. Quand le Po-
lypè eft au vagin, il refte affez fouvent après fa
chûte une defeente plus ou moins grande des
parois de ce canal, mais qui ceffe bien-tôt par
le rétabliffement fpontané des membranes en leur
lieu primitif. Quand il eft implanté à la matrice,
& qu’il y a eu defeente ou inverfion de cet organe,
la matrice infenfiblement remonte & fe
remet à fa fituatîon première. Si le pédicule du
Polype eft grêle & peu réfifianr, il tombe en
. putréfaction avant la tumeur ; mais, s’il eft gros
& volumineux, c’eft la tumeur »qui fe pourrit
d’abord. Les Polypes à pédicule étroit ne font
jamais accompagnés d’une bien grande fuppura*
lion dans' leur chiite. Il n’en eft pas de même
de ceux qui ont un pédicule fort large ; comme
dans ceux-ci, il refte une portion de la fubftance
du Polype qui a été contufe par la ligature, il
s’enfuit toujours une fuppuration dont l’abondance
eft en raifon des furfaces ulcérées ; ce qui
eft confirmé par plufieurs obfervations rapportées
ians le Mémoire de Levret fur cette maladie.
M. P e t i t - R ad el . )
PONCTION. Voyez Paracentèse.
PORREAUX. A*po^®pJ'ovêç. Verrucce vene-
7t. Excroiffances carniformes formées fur la
P'u qui recouvre les parties, génitales chez l’un
^l’autre fe x e , & qui, à la différence des
fcy?rfarcofes, ont un épidqrme comme les parf
o n t elles prennent naifiance. Les Porreaux
ont?mmunémenr une bafé en forme de pédi-
^ule3& fine fomniité qui s’épanouit en forme
®e ™on du centre à la circonférence, dont le
fiord i termine par différens points granuleux
en mq^pg f range. Il y à cependant en
K?C1 /]côllP de variétés qu’il n’eft pas pofli- 9 /d’fe c e r ’ fans tomber dans des détails
®utmueii Une chofe furprenante , eft cette *
fingulière faculté que les Porreaux ont de vivre
& végéter par eux — mêmes indépendamment
des affeéVions que peuvent éprouver les parties
fur lefquelles iJ& croifenr ; c ’eft à cette faculté
qu’on doit rapporter l’expanfion que prend le
Porreau par fon fommet, quoique fa bafe foit
peu étendue, & que fouvent fon pédicule nait
prefque que la groffeur d’un fil. Ain 1Î, l’on conçoit
comment ces excroiffances, une fois élevées
au-deffus de la peau, peuvent s’élargir & devenir
une fubftance épaiffe, molle, ronde & fragi-
forme. Il paroît, d’après cela, que leur formation
doit être attribuée à une élongation ou
alongement particulier des vaiffeaux que l’irritation
vénérienne détermine, & qui perfifte tant
que le virus paroît fixer localement fes effets,
Auffi cette ftruélure les expofe-t-elie fouvent à
être meurtris par lès.corps qui les preffent &
les frottent de trop près, ce qpi n’arrive point
fans qu’il s’enfuive de vives douleurs & quelquefois
un écoulement de fang affez copieux.
On regarde communément les Porreaux
cpffime l ’indice d’une infeétion vénérienne qui
ne peut difparoître qu’autant que celle-ci eft
radicalement guérie. Peut-être va-t-on trop loin
dans cette dernière opinion, ainfi qu’une pratique
répétée me l’a prouvée. Quoi qu’il en foit,
il paroît que telle grande que foit la faculté
qu’a le Porreau de vivre par lui-même, cer- ,
taines affeélions du fol cm il croît , peuvent
la lui diminuer, même l’en priver totalement.
; D ’après ces confidérationSjilfembleroit que l^s inftrumens
tranchans & les efebarotiques ne font pas
toujours fi néceffaires qu’on le croît eom -
munément. On ne fe détermine à traiter les
Porreaux vénériens que lorfqu’on a remédié
fuffifamment à l’infeéUon vénérienne par les
ami-vénériens qu’on juge les plus convenables.
On a recours alors à deux méthodes, 1 infiniment
tranchant & les efeharotiques, fouvent
même on les emploie tous deux ; quelques-uns
confeillent auffi la ligature, mais ceft un
moyen trop douloureux & qui peut avoir des
mauvâifes fuites chez les fujéts doués d’une très-
grande fenfibilité. La cautérifation s’obtient en
•couchant l’excroiffanc,e avec un petit pinceau x
trempé dans de l’eau mercurielle, ou en mettant
fur elle un peu de beurre d’antimoine, quand
I’efcarre eft tombée , on applique de nouveau le
cauftique , & ^infi fucceflivement jufqu’à c&
qu’on foit parvenu à la racine. Quoique tous-
les~efcharotiqües puiffent produire^l’effet cauf-
rique fur le Porreau; néanmoins l’expérience a
prouvé qu’on réuffiffoit mieux avec l’eau mercurielle,
le beurre d’antimoine ou un mélange-
bien exaéle de v e r-d é - gris & des feuilles de:
fabine. Les Porreaux s’enflamment & fuppu-
rent quelquefois fpontanément, fur-tout quand
ils font un peu volumineux, puis ils fe cica-
trifent & reprennent leur première apparence