
les Médicamens fous différentes claffes > 'foitc îV
près .leurs effets tmnifefles, foit d après l’opinion
qu’ ils fe formoienr de leur manière d’agir.
A in d la théorie, plus encore que l’obfervation,
a établi la diviüon générale des médicamens ex ternes
en
J.* À bénins des parties folides,
. 2.0 Altérans des, parties fluides,
3.° Evacuans,
4.0 Spécifiques.
I. A ltérans des Parties solides.'
On comprend , fous cette dénomination ,
Les emolüeas \ ou les Mëdicamens qui relâchent
les fibres des parties/ Ces' remèdes.'font,
i.'aqiienxcomme l’eau tièd e,le lait,, &c. j.2tc huileux
ou gras j 3.0 mucilagineux.
Les ajlring&iis, qui contrarient ou reiïerrent
les fibres des parties, fans.les flimuler. Us font
ou végétaux,’ comme i’étorce de grenade ^ la
rtoix-de-galle , &c. -, ou métalliques, comme les
vitriols ou acides, ou froids, comme l’eau fraîche,
la glace.
Lés cùrroborans, oii Médicamens qui contractent
les fibres, én augmentant leur force-tonique
ou en les flimuiant. ils font ou àrcmaiiques , ou
amers , ou fpiritùeux, ou aqtieux-frôids.
Les cohfolidans, qui favorifent ou avancent la
guérifon acs plaies & des ulcères. Les Anciens
les sppclloicnt far co tique s , ou régénérateurs de
la chair. On a regardé comme cbnfoüdans la
plupart des fubfiances appeliées balfamiques.;
Les cicairifans , qui facilitent & avancent la
cicatiifatiçn des plaies & des ulcères, & qu on
emploie dans, les cas de pijsi.es , &c. que jes
chairs remplirent déjà, mais qui ont de la peine
à fe fermer. Tels font la charpie sèche , les terres
bol a ires, les chaux métalliques, l’alun calciné.
Les -anodins; ou Mëdicamens qui font cefîer la
douleur de la partie affeélée. Tels font l’opium ,
le camphre , les feuilles de jwfqniame, de ftra-
monium , de ciguë, les têtes de pavot, &c.
Les eompréjjïfs, qui, par leur aétion mécanique
, reiïerrent ou compriment les parties. Ce
font des moyens mécaniques, tels, que le bandage
expuifif, le bandage roulé , les Urnes de
plomb , le tourniquet, &c. On s’en.fert dans les
cas de relâchement, dans eeux d’oedème, de varices
, de chairs fongueufes dans les ulcères ÿ de
hernies, d’hémorrhagies, &c.
Les adhéfifs, qui adhèrent avec ténacité à la
peau ou aux autres parues. •
Les dilatans , par iefqueîs on élargit des orifices
ou ' des conduits trop resTèrrés, tels que les
plaies ou les ulcères dont l’entrée eft trop étroite,
ou les conduits naturels de l'anus , du vagin , |
de l’urètre , & c . lo r fq u ’ils fe trouvent rétrécis jj
accidentellemenr. L ’on emploie comme diSatans .
la racine de gentiane, l’éponge, les bougies, les I
injeélions.
Les irritans, qui tendent à donner plus d’ac- I
tion aux nerfs & aux fibres motrices. Us font I
indiqués dans les maladies qui proviennent de I
l'inertie des fibres, comme dans les cas de t u -
meurs inflammatoires qui tendent trop lentement B
à la fuppuranbn •, dans ceux OÙ il faut accélérer I
lexfoliarion delà carie *, dans ceux où ilsllgit de |
faire une révuîfiorfd’une partie à l’autre -, d ans c e u x 1
où il faut réveiller i’séïion des parties, &c. Les 1
irritans, confidérés fous, ces diffère ns points de I
vue , prennent lés noms de rubéfians, de Véii-
caioires., de füppliratifs’ , de càufliques , d’ëxtitans.
Voye{ Ir r it a n s .
II. Altérans des Parties fluides.
Nous connoifTons fort peu la manière dont le s |
Médicamehs, tant .intérieurs qu’èxtériefits, peuvent
agir fur nos fluides •, il eft même fort douteux
qu’ils puiflentj a m a i s les altérer par u n e !
influence directe, & fans modifier p r é a l a b l e m e n t
les parties folides. Cependant la théorie a beaucoup
multiplié les médicamens qui appartiennent!
à cette cia fie, & qui, pour la plupart, fe rnn-
géroiënr plus nai ureilement fcüs la première. On
comprend, dans celle-là,
Les antiphlogiftiquès, ou lés Médicamens,pro*|
près à combattre l’inflammation. Us font diflin-|
gués en ré perçu fîifs , en émoi liens & en anodin:.
Voyei Antiphlogistique. .
Les rcfolutifs, regardés comme propres à ai té’
nuer, diïîbudre & diiïiper lefs humeurs. Voy(\\
Discu.ssifs, .
Les iniraffansdeflinés à épaiftir les humeurs,
& à leur donner plus de denflré ^ ils font de la J
nature des mucilagineux & des • abforbans.
Les, coagulant, qui ont, la propriété de coa-
gplér le fang j tels que refprit-de-vin reéiiüé,
l’acide >irriolique , les vitriols.
Les -maturatifs , qui follicirent & font établir
la fn p pu ration dans les tumeurs inflammatoires, f
Voye\ Maturatifs.
Les digefifs, qui foll-icitent l’écoulement du j
pus dans les plaies & les ulcères. Kay. D igestifs, a
Les deterjifs, qui' détergent en nettoyant lesI
ulcères par une vertu légèrement flimulante U
réfolutive. Voye\ Détersifs.
Les dejjicatifs , qui. abforbent la trop grande^
hutriiclfré d’ tm ulcère. Voye% Dessigatifs.
Les kumcâans •, qui procurent une Certaine h«*ï
midité à fine partie. Ils font tous de la nature •
des fubftances aqueufes ou nmcilagineufes.
I Les lubrifiant^ qui donnent de la fouplefle 5c
une certaine*vifeofité aux parties. V oy e fhUBRÉ-
itlAHS.
ï Les kimofiatiques, qui arrêtent les hémorrhagies
des plaies. On comprend, dans cette dénomination
des Médicamens de nature bien différente,
tels que l’efprit-de-vin, les acides minéraux
, les Tels métalliques, l’éponge préparée,
^’agaric, &c.
•> Les revulfifs & les dérivatifs, qui ramènent les
humeurs de certaines parties , i.° en relâchant
Da r des émolliens, les v ai fléaux de la partie ou
_ ’on veut attirer les humeurs y 1 ° en vidant ces
mêmes vaifleaux par des faignées topiques, par
des lavemens , &c. ; $,* en les irritanr par des
■ finapifmes, des véficaroires, &c.
I Les repercujfifs, qui chaffent d’une partie les
liumeurs-quelconques. Telles font les applications
aéluellcment ou potentiellement froides, les topiques
aftringens, les comprefîifs mécaniques,
ù Les antifeptiqu.es , qui réfifient à la putréfaction
des. folides & des humeurs. Voye\ Antiseptiques.
# Les feptiques, qui tendent à détruire des parties
folides. Voyei C austiques.
3. Evacuant externes.
; > Dans cette claffe font compris tous les moyens
mécaniques ufirés pour faire fortir des fluides
de diverfe nature des differentes cavités dit corps.
Telles font les faignées générales & locales, qui
prennent les noms de phlébotomie, d’artériotomie,
de fcarifications, & c ., fuivant les vaiffeaux d’où
Ion tire le fang, ou fuivant la manière dont fe
fait cefte opération. "Telles font les ouvertures
d abcès pour donner iffue au pus} les fcarifications
& les mouchetures , pour faire fortir la
•féroff té du riffu cellulaire,- l’opération de la fonde,
pour évacuer l’urine de la veflie *, les frictions, &c.
pour exciter la tranfpirafion , l’irritation des na-
ïrines par des ffimulans mécaniques on chymi-
ques, pour^faire couler le mucus de ces parties ;
la fuccion, pour tirer le Jait des feins j l’application
des mafficatoires fialagogues , pour exciter 4 écoulement de la falivey le chatouillement de
1 intérieur de la gorge, pour produire le vomif-
fement; les injections employées pour faire for-
tir le pus des cavités qui le renferment, ou pour
iolharer l’excrétion des matières fécales contenues
dans lereétum.
4. Spécifiques.
. ? n ce no*n aux Médicamens qui
agi lent fpecifiquement dans certaines maladies
particulières. Tels font :
Les antivine'riens , qui conftftent tous en différentes
préparations de mercure, & qu’on emploie
ious la forme d’emplâtre, d’onguent, de lotion,
kflnrurgic. Twnt I I . J»u Partie.
de bain, &c. Voye\ Mercure, V éro le , &c.
Les antipforiqucs, deflinés à guérir les maladies
cutanées, & particulièrement la gale. Tels
font le foufre, le mercure, l ’hellébore blanc, les
eaux-minérales chaudes, &c. Voye[ Dartres ,
Gale.
Les anticancireux , qui ont la réputation de
détruire le virus du cancer.. Tels font la ciguë,
l’arfenic, la belia-dona , &c. Voye^ Cancer.
Les anticarieux , ymployés pour combattre la
carié des o s i f s font tous de la nature des Médicamens
antifeptiques, ou des irritans, & particulièrement
des cauftiques. Voye\ Carie.
Les antkelmintiques, qui tuent les vers, ou qui
en détruifent les larves dans les plaies ou dans les
ulcères. Tels font 1’efprir-de-vitriol, l’eflence de
térébenthine, l’aloës, les huiles gtaftes, &c.
Les antipcdiculaires, qui détruifent les poux.
Tels font le mercure, les feuilles de tabac, les
femences de ffapîiifaigre, &c.
M E L A S , tache de'la peau fuperficielle, noire,
plus ou moins étendue, exmpte de douleur &
d’excoriation, & qui n’altère la couleur qu’à la fur-
face. Elle eft rarement l’objet de la Chirurgie.
ME L IC ER IS , tumeur enfermée dans un kyffe,
& contenant une matière qni a la confiftance du
miel d’où lui vient fon nom. Voye^L oupe.
MENECRATE. II naquit fous le fièclc d'Au-
gufte & fut fucceffivement Médecin de plufieurs
Empereurs*, il mourut fous Claude, comme il
paroîr par une inferiprion grecque trouvée à
Rome. Il mérita fans doute les honneurs dont
il jouit auprès des Princes, en s’en rapportant
an témoignage de Galien qui en parle, comme
écrivain diïlingué de matière médicale. Ménécrate
s’ eft beaucoup occupé de la Chirurgie 3 Galien
dit qu’il compofa plufieurs médicamens externes,
& entre autres le diachylum dont on fe fert
encore aujourd’h u i, & un autre onguent propre
à faire fuppurér & à conduire à cicatrice les tumeurs
fcrophuleufes & les durerés du fein.
ce Remarquons, obferye M. Pcyrihe , que Ménécrate
ne changeoiî d’abord ce dernier que tous
les cinq jou rs, en fui te tous les trois, & renou-
velloit le topiqae à chaque panfemem ; méthode
très - rationelle & dont on ne s’écartera jamais
qu’au détriment de l’art. Ce Médecin , continue
le même Auteur, a encore imaginé deux bandages,
l’un pour la main , & ftautre pour le nez.
Ce dernier eft connu fous le nom d’accipitcr
0u épervier. (M. P e t i t -R a d e i . )
M E N Y N G A PH Y L A X , de é f e f &
Cufios Meningis. Infiniment dont on fefert dans le
panfement, à la fuite du trépan, pratiqué dans le
Cas des plaies de fête qui exigent ce genre d’opération.
Il eft femblabîe au couteau lenticulaire,
excepté que fa tige eft un cylindre exaék-ment
rond & fans aucun tranchant. La lentille qui
eft fituée horizontalement à fon extrémité, doit
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