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aux rafraîchiffans, aux délayants & aux ëvacuans l
& fur-tout au régime qui eft plus néceffaire qu’on
r e penfe dans toutes les affrétions des yeux* Nous
ne nous étendrons point ici fur tous ces moyens ;
ceux qui ont une vraie idée de la nature du mal
& de fon état aétuel, ne manqueront point de
faifir les vraies indications qu’il fuggérera; car
ordinairement ce font moins les formules qui manquent,
que le jugement qui doit les employer.
( M. P e t i t -R a d e z ).
P T E R YG IO N , n<rtf>vyioVy Ala. Unguis. Les
Grecs ont donné ce nom à plufieurs parties du
eprps, ainfi qu’à diverfesmaladies auxquelles leur
nature les expofe. Ils Pont tranfporté de la têteaux
pieds, ainfi qu’on le peut voir à cet article dans
les Definitiones Medicoe de Gorrée, qui s’eft fort
étendu fur lui. Le Ptérygion, dont il s’agit ici,
n'a rapport qu’à l’oeil, c’eft l’affeélion qu’on
nomme communément Ongle; & qu’il ne faut point
confondre avec l’Onix qui eft un dépôt-dans la
chambre antérieure de l’oeil. Elle confifte en une
excroiffance plattequi ordinairement naît d’abord
fur la conjonélive vers le grand angle de l’oe il,
puis s’étend infenliblenaent fur la cornée qu’elle
couvre enfin tout-à-fait. Les Grecs lui don -
nent d’abord le nom de ^nfvyat de §f£f$f| qui
lignifie petite aile, parce que L’excroiffance ref-
femble allez à l’aile d’un papillon. Les Latins
en ont parlé fous le nom de Pannus; & les
Arabes fous celui de Sebel. On lui a donné celui
d’Ongle dans notre langue,parce qu’elle a à-peu-
près la grandeur & la figure de l'ongle. Les Anciens,
dit M. Louis , ont reconnu trois efpèces^
d'ongles*, un membraneux parce qu’il reffemble
à une membrane charnue, le fécond adipeux parce
qu’il eft plus blanchâtre que le précédent, &
qu’il femble être de la graine congelée; ils ont
nommé le troifième variqueux, parce qu’il paroît
un tiffu de beaucoup d'artères & de veines affez
groffes; c’eft celui qu’on nomme communément
Pannus. Il eft le plus fâcheux de tous;, parce
qu’il eft fufcepiible d’inflammation de douleur &
d’ulcération.
Ricbter, qui a donné fur cette maladie u» Mémoire
qu’on trouve parmi ceux de la Société de
Gottingue, obferve qu’elle eft très-rare, & que
dans plufieurs cas, qui fe font préfentés à lu i,
il a toujours vu l’excroiffance s'avancer de la
cornée vers le grand angle de l’oeil, ce qui eft
contre ce qui auroit dû arriver, fi la maladie eût
pris naiffance du repli fémilunaire du grand angle'comme
à l’ordinaire. Les Auteurs, d it- il, qui
ont parlé du Ptérygion n’en ont rien dit d’après
leurs expériences, pas même Gendron & Jannin
qui font les plus lëcens. Gn ne trouve d’exemples
concluans qui dans Acrell. Il d it, dans fesObfer-
vations de Chirurgie, qu’une femme étoit attaquée
d’une ophtalmie humide depuis fort long-
tems, les humeurs avoiem tellement gonflé les
^ifftaux da la cornée, qu’il s’y étoit formécomme
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un voile charnu qui la recouvroif prefqu'enfîè-
remenr. Il l’opéra de la manière fui vante ; il
faifit Yadnata avec un crochet, fit une incifion
circulaire autour de l’excroiffance en fui vaut une
ligne qui répondoit à l’adhérence de la cornée
avec la felérotique, & ainfi ôta toute communication
de la conjonélive avec celle qui recou-
vroit là cornée. La plaie donna beaucoup de
fang ; huit jours après, une nouvelle chair parut,
il 1 enleva de même, & enfin il rétablit la vue.
I ln eft fait, dans cette maladie, aucune mention
qu’elle provint du grand angle de l’oeil.
Le prognoftic du Ptérygion n’eft point équivoque;
fi on ne le guérit pas, il prive celui qui
en eft attaqué,de l'ufage de la vue, il faut donc
néceffairement employer les remèdes qui conviennent
pour le détruire.
La cure du Ptérygion eft différente, fuivantfon
état ; s'il eft médiocre & récent, on peut, félon
Maître-Jean, l’atténuer & le détacher par les
collyres fecs avec le vitriol blanc, le fucre candi, 1 os de lèche, l ’iris de Florence & la poudre de
tuthie. On y ajoute du verre ou du criflal fub-
tilement piilvétifé. Chaque particule de cette
fubftance çonferve dès angles tranchans qu’on ap*
perçoit au microfcope, & qui fervent à efeorier
la lurface du Ptérygion. Ces facrifications imperceptibles
procurent l’écoulement de l’humidité
qui abreuve cette excroiffance, & y attirent une
légère fuppuration. Maître-Jean affure s’être fervi
plufieurs fois de ces topiques avec beaucoup de
fuccès, & fans qu’il en foit jamais réfulté aucun
inconvénient. Mais, avant d'y avoir recours, il
faut faire précéder la faïgnée, les purgations &
autres remèdes généraux pour peu que les yeux
foient rouges, douloureux, & qu’il y air tendance
à 1 inflammation ; on les fouffie enfuite à
différentes reprifes, fur le mal de la manière que
nous l'avons dit à l’article Co l l yr e . Si ,au bout
d un certain tems, l’on ne voit aucune diminution
ni aucune érofion dans l’excroiffance, ce qui
eft rare, on ajoute à la poudre quelques grains
de précipité rouge, on l'y mêle exactement, puis
on en touche le Ptérygion tous les vingt-quatre
heures, en prenant la précaution chaque fois
de tenir l'oeil ouvert pendant quelque teins, &
de le laver enfuite. On peut également détruire
l'excroiffance avec des confomptifs liquides,tel que
le fuivanr. Vitriol bleu ou le fafran des métaux
X I I grains. Eaude rofes & de pianrin a-a onces.
Mêlez, pour un collyre, dont on verfe quelques
gouttes â différentes fois le jour. Si ce moyen
eft infuffifant, on peut avoir recours à la pierre
infernale; mais le parti le plus fur eft l’excilion.
On prépare d’abord une aiguille un peu Longue
& ronde , en la détrempant pour la courber
comme on le jugç néceffaire. On en émouffe
enfuite la pointe fur une pierre à aiguifer afin
qu'elle ne pique point, & qu’elle gliffe plus aifé-
I ment entre le Ptérygion & la conjonélive fan*
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Wéffef cette membrane. On enfile enfuite cette
aiffüille d’un fil de foie tors, & l’Opérateur aflis,
fait affeoir 1e malade par terre , & lui fait renver-
fer & appuyer fa tête fur fes genoux. Le Chirurgien
peut encore fe tenir debout, & faire
affeoir celui qu’il opère dans un faureuil dont le
doflier puiffe fe renverfer. Un Aide tient la pau-, !
pière inférieure abaiffée pendant que l'Opérateur
relève l'autre. Celui-ci paffe l’aiguille para
fo n s te Ptérygion vers fon milieu, en forte
qu’il le comprenne entièrement. Le fil étant paffé
& l’aiguille ôtée , il liera d’un double noeud un
peu.ferré, dans 1e milieu de lexçroiftarice, pour
fixer fermement le fil fur elle & ^empêcher qu’il
n’échappe pendant te refte de l’opération. Au
moyen de Vante de ce fil, on la foulèvependant
que de l’autre main on ïe coupe en avant
du grand angle vers le petit, & le plus près pof-
fible de la cornée, en fe fervant d'une lancette
bien affermie fur fa chaffe , ou avec la pointe
d’un biflouri, & prenant bien garde d’intéreffer
la caroncule lacrymale. On fe fervoir autrefois
d’un crin de queue de cheval, & lorfqu'il étoit
pafl'é, on le faifoir aller en différens fens d’ un
aoegle à l’autre, comme pour foier. Ce moyen
eft beaucoup plus douloureux que celui dont nous
venons de parier; il eft moins expéditif, & il
peut attirer des accidens. Si le ; Ptérygion occupoit
tout le tour de fceil, & qu’il ne pût être eni-
bràffë entièrement avec l ’aiguille, Hésiter, après
Saint-Yves, confeille de le partager en quatre, &
de n’en prendre que le quart à - la- fo is , ayant
le foin d’emporter tous tes vaiflèaux variqueux
qui fe trouvent fur la fuperficie de l ’oeil. Après
l’opération, on lave l'oe il, on y fouffie de la' poudre
de tuthie & du fucre candi, on met deffüs
une comprefte trempée dans un collyre rafraî-
chiflant : on panfe enfuite la plaie avec le? remèdes
qui conviennent aux ulcères fuperficieis de
l’oe il, & on les continue jufqu'à la fin de la
cure.- Maître-Jean, ayant extirpé un Ptérygion
de la manière dont nous venons de le rapporter,
fut obligé, pour arrêter le fang , de fe fer vif
d’une poudre frite avec parties égales de gomme
; arabique & de b o l, & une fixième partie de col-
I coihar. Le même Auteur ayant eu qccafion
de faire l’opération d'un Ptérygion dont les vait-
| féaux étoient gros, te lia près du grand angle,
I & fe contenta de couper l’autre extrémité. La
ligature tomba cinq ou fix jours après, & par
ce moyen, il ne fut point incommodé du fang.
I M. Louis a'fait plufieurs fois cette opération avec
fuccès. Extr. en panie de Pane. Encyclopédie«,
; ( M . P e t i t - R a d e z . )
Pter ig io n . Célfe donne aufti ce nom â
«ne faillie charnue qui vient aux ongles des pieds
& des mains, & qui les couvre en partie. La
j caufe de cette maladie vient de Paecroiffement
| de l'ongle vers ips parties latérales, ce qui le fait
i entrer dans la chair &caufc une douleur con-
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tinuelle très-fouvent accompagnée de fièvre. L ’on"
gle du pouce du pied eft plus fujet à cette af-
feélion ; & , dans ce cas, on ne peut marcher
qu’avec peine. On a obfervé que les Religieux
cl échauffés ne font point fujets à cette infirmité.
Ceux qui négligent de fe couper les ongles, &
ceux qui portent des fouiiers trop étroits, ou
dont le patron eft trop dur en font incommodés,
parce que l’ongle n’ayant pas de liberté de pouffer
en^dehors, croît vers les côtés. On tente de
guérir cette maladie en confommant lâchait par
le moyen de cathérétiques, & en employant en-
fuite les defticcatifs,* mais on travaille envain, car
tant que les pointes de l’ongle fubfiftent, on ne
peut guérir la maladie, fans en venir à l'opération.
Il faut d,abord faire tremper le pied dans
de l'eau chaude pour amollir l’ongle , puis le Chirurgien
fait affeoir le malade fur une chaife plus
haute que la fienne, il met le pied fur fon genou,
& avec un petit biflouri, il coupe en long la
partie de l’ongle qu’il croit devoir ôter; quand
il l’a ainfi féparée du corps de l’ongle, il prend
des pincettes pour faifir cette portion, & la tirer
le plus doucement : qu’il lui eft pplfible;. Il y a
de petites .pincettes incifives fort commodes pour
couper l’o n g l e s ’il étoit féparé du doigt, il ne
faudroit point fe fervir du biflouri pour incifer
l’ongle, on le Couperoit avec des cifeaux en paf-
fant une des pointes dans le jour qui eft entre
l ’ongle &■ 1e doigt, & coupant à plufieurs reprî-
fes jufqu'à ce qu’on foit parvenu à la racine. Cette
opération eft très-douloureufe par rapport aux
houppes nerveufes qui font tiraillées. Après l’opération
, on enveloppera le doigt avec de la charpie
, une petite comprefte circulaire, une croix
de Malte & une bandelette, comme il eft dit à
l’article Panaris. On confeille au malade de
refter plufieurs jours fans marcher, & on 1e panfe
tout -fimpiement avec une compreffe trempée dans
. de l’eau-de-vie. Pour empêcher la récidive du
mal, il faut avoir foin de fe couper l'ongle,
& de le ratifier de tems à aurre avec un morceau
de verre; en i’éminciflant ainfi, les fucs nourriciers
fe portent vers le milieu, & l’ongle ne
croît plus fur les côtés. Ancien. Encyclopédie»
(M. P e t i t -Radez .)
.PTOSE, Ekto-îtos , Aberratio. Àffeâion des
parties organiques qui confifte dans leur déplacement
refpeélif de fituation. Les Ptofes ont beaucoup
de reffetnblance avec tes protubérances; néanmoins
ces deux genres diffèrent beaucoup l’un
de l'autre, en ce que, dans les Ptofes la tumeur
'eft faite par des fubftances folides, au lieu que
ce font les fluides ou les fucs épaiflis qui forment
la protubérance. Les Ptofes comprennent
fous elles des prolapfus, les hernies & les luxations;
les deux premiers genres ont rapport aux
parties molles, & les derniers aux parties dures.
Dans les prolapfus tes parties qui fe déplacent
paroiffent à nud 9 & on peut les toucher itxmré