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nés qu’on veut ouvrir, les affujettit & les rend
plus lenfible^ à la vue, & au toucher.. JT”. Saignée.
La manière d'appliquer la Ligature pour les
faignées du bras & du pied, eft de la prendre
par le milieu avec les deux mains, de façon que
le côté inrérieur foit fur les quatre doigts de
chaque main, & que les pouces foient appuyés
fur le fnpérieur. On pofe enfuite la Ligature,
environ quatre travers de doigt au-deffus de l’endroit
où l’on fe propofe d’ouvrir la-veine-} puis
gliffant les deux chefs de la Ligature à la partie
oppofée, on les croife en paffant le chef interne
du côté externe, & ainfi de l’autre, afin de les
conduire tous deux à la partie extérieure du bras,
où on les arrête par un noeud en boucle.
Cette méthode de pratiquer la Ligature, quoi-
qu’nficée prefque généralement, eft lujette à deux
défauts aflez confidérables ; le premier, c’eft
qu’en croifant les deux chefs de la Ligature fous
le bras, on les fronce de manière qu’on ne ferre
point uniment} le fécond, c’ eft qu’en fronçant
ainfi la Ligature on pince !e malade. Les perfonnes
fenfibles & délicates fouffrent Couvent plus de
la Ligature que de la faignée. Il eft très-facile
de remédier à ces inconvéniens} on conduira les
deux chefs de la Ligature en ligne droite, & au
lieu de les croifer à la partie oppofée de l’endroit
où l’on doit faigner ,on fera un renverfé avec l’un
des chefs, q u i, par ce moyen , fera conduit fort
également fur le premier tour jufqu’à la partie
extérieure du membre, où il fera arrêté avec l’autre
chef par un noeud coulant en forme de boucle.
Les Chirurgiens Phlébotomiftes trouvent que,
dans la faignée du pied , lorfque les vaiffeaux
font petits, on parvient plus facilement à les
faire gonfler, en mettant la Ligature au-deffous
du genou fur le gras de la jambe. Cette Ligature
n’cmpêcheroit pas qu’on n’en fit une fécondé,
près du lieu où l’on doit piquer, pour aflujcttïr
les vaiffeaux roulans. Dans cette même eirconf-
tance ,on fe trouve très-bien, dans les faignées
du bras, de mettre une fécondé Ligature au-
deffous do Pendroit où l'on faignera.
Pour faigner de la veine jugulaire, on met, vers
les clavicules, fur la veine qu'on doit ouvrir,
une comprefie épaiflè} on fait enfuite, avec une
Ligature ordinaire, mais étroite, deux circulaires
autour du c o l, de forte qu’elle contienne la com-
preffe} on la ferre un peu, &, on la noue fur la
nuque par deux noeuds, l’ un fimple & l’autre à
t rofette. On engage antérieurement, deflous la
ligature circulaire , & vis^à-vis de la trachée-
artère , un ruban, ou une autre Ligature,
dont les bouts feront tirés par un A id e , ou
par le malade , s'il eft en état de le faire.
Par ce moyen, la Ligature circulaire ne comprime
pas la trachée-artère, & elle fait gonfler
les veines jugulaires externes, & fur-tout celle
IVir laquelle eft la comprefie } on applique le pouce
«le Ja main gauche fur cette coropreffe} & le
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doigt index au-deffus fur le vaiffeau , afin delar-
fujettir & de tendre la peau. On pique la veine
jugulaire au-deffus de la Ligature, à raifon du
cours du fang, qui revient de la partie fupérieure
vers l'inférieure, à la différence des faignées du
bras & du pied; où l'on ouvre la veine au-def-
fous de la Ligature, parce que le fang fujt une
direction oppofée, & remonte en retournant des
extrémités au centre.
Le mot Ligature, Ligatio, vinBura, fe dit suffi;
d’une opération de Chirurgie, par laquelle on
lie avec un ruban de fil ciré, une artère confi-
dérable pour arrêter ou prévenir l’hémorrhagie.
Voyei Hémorrhagie, Aneurisme, Amputation.
On fa it, avec un fil c iré , la Ligature
du cordon ombilical aux enfans nouveaux-nés.
On fe.fert avec fuccès de Ligature pour faire
tomber les tumeurs qui ont un pédicule, les
excroiflances farcomateufes de la matrice & du
vagin. Voye[ Polype.
Nous avons parlé, au mot Hémorrhagie ,
des différens moyens d’arrêter le fang, & nous
ne répéterons pas ici ce que nous en avons dit.
Nous obferverons feulement que la Ligature de
l ’artère intercoftale eft fouvent difficile, & que
divers Praticiens fe font donnés beaucoup de
peine pour imaginer les moyens de la faire d’une
manière fure. M. Gérard, Chirurgien de Paris
diftingué, fi l’on en croit fes Contemporains,
par une dextérité fingulière, a imaginé le moyen
de lier cette artère, lorfqu’elle eft ouverte dans
quelqu’endroit favorable. Après avoir reconnu ce
lieu, on aggrandit la plaie; on prend une aiguille
courbe, capable d’embraffer la côte;, & enfilée
d’un fil c iré , au milieu duquel on a noué un
bourdonner. On la porte dans la poitrine, auprès
de l’endrpit où l’artère eft bleffée, & du côté de
fon origine. On embraffe la côte avec l'aiguille ,
dont on fait fortir la pointe au-dtflus de ladite
côte, & on retire l’aiguille, en achevant de lui
faire décrire le demi-cercle , de bas en haut. On
tire le fil jufqu’à ce que le bourdonnet le trouve
fur l'artère. On applique fur le côté qui eft em-
braffé par le n i, une comprefie un peu épaiffe,
fur laquelle on noue le f il, en le ferrant fuffifam-
menr pour comprimer le vaiffeau qui fe trouve
pris entre le bourdonnet & la côte.
M. Gonlard, Chirurgien de Montpellier, a
imaginé depuis une aiguille particulière pour cette
opération} nous en avons donné là description
' au mot Aiguille. Après 1’a.voir fait paffer par-
deflous la cô te , & percer les mufeles au deffus ,
on dégage un des brins de fil ; on retire l’aiguille
de la même manière qu’on l ’a voit fait entrer, &
l’on fait la Ligaturecomme ci-deffus. Cette aiguille
grofiîtl’arfenal de la Chirurgie, fans enrichir l’A n ,
L ’ufage des aiguilles a paru fort douloureux} les
plaies faites à la pleure & aux,mufeles iurercoftaux
font capables d’attirer une inflammation dange-
reufe à cette membrane. La compreflion, fi elle
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étoit praticable avec fuccès, mérîteroit la préférence.
M. Lottari a préfemé à 1 Académie de Chirurgie
un inflr ument pour arrêter lefang de 1 artère
intercoflale. Ceft une plaque d’acier poli & coudée
par une de fes extrémités pour former un
point de compreflion fur 1 artère. On matela le
cet endroit avec une compreffe, l ’autre extrémité
de la plaque eft contenue par le bandage. Voye^
Mémoires de l’Académie Chirurgie, Tome JI.
M. Quefnay, dans un cas très-preffant, fàuva
la vie à un foldat qui perdoit fon fang par une
plaie de cette artère. Il prit un jeton d ivoire,
rendu plus étroit par deux feèlions parallèles.}
il fit percer deux trous à une de fes.extrémités
pour pouvoir paffer un ruban , & lui fit un fourreau
avec un petit morceau de linge. Le jeton
ainfi garni, fut introduit à. plat jufque derrière
la côte*, il pouffa enfuite de la charpie entre le
jeton & le linge dont il étoit recouverr, pour
faire une pelotte dans la poitrine. Les deux chefs
du ruban fervirent Rappliquer le jeton de façon
à faire une compreflion fur l’orifice de 1 artère.
M. Belloq a examiné, dans un Mémoire inféré
dans le fécond Tome de ceux de l’Académie de
Chirurgie, les avantages & les inconvéniens de
ces différens moyens} il les a crus moins parfaits
qu’une machine en forme de tourniquet, très-
compliquée, dont on voit la figure à la fuite de
la defeription qu’il en a donnée. Arnicle extrait
de Vancienne Encyclopédie. / •
■ LIME. Infiniment dont fe fervent les Den-
tifies pour féparer les denrs trop preflees , diminuer
celles q u i, font trop longues, ôter des
pointes ,011 des inégalités contre lefquelles la langue
ou les joues peuvent portér, & occafionner
ainfi des ulcères, &c.
Les Limes doivent être d’un bon acier &
bien trempées; on ne les fait pas faire chez les
couteliers} on les achète des Clincaillers, qui
en font venir en gros. La figure & la grandeur
des Limes font différentes, les plus grandes ont
environ trois pouces de long , d’autres n’o n t .
que deux, & d’autres moins. Il faut en avoir de
grandes, de petites, delarges, de grofles, de fines,
& même plufieurs de chaque efpèce pour s’en
fervir au befoin. M. Fauchard , dans fon Traité :
Le Chirurgien Dentifie, en décrit de huit efpéces}
i.° Une mince & plate, qui,ne fert qu’à féparer
îles dents yi.°- Une un peu plus grande & plus
; épaiffe, pour rendrè les dents égales en lon-
f-gueur-, ;.° Une appelléeà couteau, dont l’ufage
eft de tracer le chemin à une autre Lime-, 4.°Une
plate & pointue, pour élargir les endroits fé-
parés, lorfqu’ ils font atteints de carie. 5.0 Une
nommée Feuille de fauge, qui a deux furfaces
convexes, pour faire des échancrures un peu
arrondies fur les endroits cariés} Une demi-,
ronde, pour augmenter les échancrures faites^
avec la précédente*, 7 .0 Une ronde & pointue,
nommée Queue de rat, pour échancrer &. aug-
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menter la réparation proche de la gencive} 8.®
enfin, une Lime recourbée, propre à féparer
avec facilité les dents du fond de la
bouche. Voyei les Flanches.
Il feroit trop long de décrire toutes les cir-
conftances qu’ il faut obfervcr dans l’ufage des
Limes. En général, il faut les appuyer médiocrement
lorfque les dents font de la douleur.
Pour éviter que les Limes ne foient trop froides
contre les dents, & que la limaille ne s’y attache,
on d oit, lorfqu’on s’en fert, les tremper de
tems-en-tems dans l’eau chaude, & les nettoyer
avec une petite brofle. Quand on Lime les dents
chancelantes, il faut les attacher à leurs voifines
par un fil ciré en plufieurs doubles, auquel on fera
faire autant de croifés qu’ il en faut pour affermir
ces dents contre les antres. S’il y avoir un intervalle
aflez large entre .la dent lolide & la dent
chancelante, on rempliroit cet efpace avec un petit
coin de bois ou de plomb en forme de couliffe.
L'attitude des malades & celle de l’Opérateur
font différentes fuivant la fituation de la denr ;
à droite ou à gauche , fur le devant, ou dans lé
fond de la bouche , en haut ou en bas} ce font
des détails de pratique qui s’apprennent par
l’ufage. M. Garengeot, dans fon Traité des Infini -
mens y après avoir parlé fuccinélement des Limes
pour les dents & de leurs propriétés, affûte avoir
vu plufieurs perfonnes qui le font fait égalifer les
den;s, & q u i, trois ou quatre ans'après, auroient
fouhaité qu’on n’y eût jamais touché , parce
quelles s’étoient cariées. L ’inconvénient de l’ ufage
indiferet de la Lime ne détruit pas les avantages
que procure cet inftrumem , lorfqu’ il eft conduit
avec prudence , méthode & connoiffance de caufe.
Voye\ D e n t s . Article de i'ancienne Encyclopédie.
LIN GU AL . ( bandage J Machine pour la
réunion des plaies, tranfverfales de la langue ,
imaginé par M. Pibrac , & décrite dans une Dif-
fertation qu’ il a donnée à l’Académie de Chirurgie,
fur l’abus des futures, inférée dans le vol.
III.e du Mémoire.
Les futures ont prévalu dans prefque tous les
cas fur les autres moyens de réunion, parce
qu’ il a toujours été plus facile d’en faire tifage
que d’appliquer fon efpriî dans des circonftances
difficiles à imaginer un bandage qui remplit,
par un procédé nouveau, toutes les intentions de
l’Art & de la Nature. Ambroife Paré , le premier
Auteur qui ait parlé exprefl'ément du traitement
des plaies de la langue, rapporte trois
obfervations de plaie à cette partie, auxquelles
il a fait la future avec fuccès. Elle avoir été
coupée avec les dents à l’occafion de chûtes fur
le menton. Ce Praticien preferit de tenir la langue
avec un linge, de?crainte qu’elle n’échappe
dans l’opération. La future eft très-difficile , quelque
précaution qu’ on prenne, fur-tout pour peu
que la divifion foit éloignée de l’extrémité. Ambroife
Paré ne défefpéroitpas quon ne réufyt à