
1 voulant réduire cette partie qu’ils n’abandonnoienr
que quand ils avoient perdu tout efpoir de réuf-
fir. Pour remettre les pièces d’os qui pourroienr
avoir; été déplacées, on fera élever le bras par
un Aide , & on portera les quatre premiers
doigts de la main fous l’aiffelley & , par leur
moyen, on pouffera , autant qu’on pourra, en
;
haut la tète de l’ humérus , fur laquelle on remettra
comme fi l’ on vouloir élever là portion fur-épi*
neufe de l’Omoplate v.ers les côtés. L’autre main
étant appliquée à fon angle inférieur fi l’ on
ne fenr point que la portion au - deflus de ’épine
fé hauffe proportionnellement , on aura un ligne
d’une interruption de continuité dont on fera
convaincu en mouvant de tout côté, j ut qu’à c e '
qivon fente la mobilité de la portion inférieure. .En tâtant profondément, on trouvera l’endroit
fie la divifion, ou le bord du fragment qüi chevauche
fur l’autre', s’il y a déplacement y ce qui
a fouvent lieu quand la fraclure eft avec fracas,
& que ië coup a été violent. 11 arrive quelquefois
que la fraélure de l’Omoplate eft compliquée
avec celle des côtés qui font'au - deflous particulièrement
à la fuite de coups d’armes à feu :
les fymptômes font alors très - graves y la ref-
piration eft gênée, la douleur très-grnnde y il
y à emphÿfêmé , toux, crachement de fang, commotion
dans la poitrine^ & fon vent épanchement y
aufli ce ,cas eft - il toujours mortel.
Les fraélures de l’Omoplate offrent les mêmes
indications que celles des autres os. S'il n’y a point
de déplacement > on appliquera le long de l’O moplate
, à côté de la fraéfure, deux longuettes
affezlongues, & à plulieurs doubles , l’une au-
deffus & l’autre au-deffous de l’épine, puis une
comprefle quarrée qui couvre toute l’Omoplate,
& enfuire on fera le qûadriga ou l’étoilé. Voye\
ces Articles. Si lafraélure eft tranfverfgle ou oblique,
fous l’épine, on rapprochera le plus qu’ il
fera poftible les deux pièces, en comprimant
avec une main placée tranfverfalement à plat, au-
deffons de l’épine, & avec l’autre en paflant en
haut la portion inférieure jufqu à ce qiulsfoient
bien rapprochés ; enfuite on applique une petite
comprefle à plufieurs doubles au - deflus de l’épine,
& une autre plus grande fur la portion
inférieure ; une comprefle quarrée qui couvre le
tout, & l’un ou l’autre bandage que nous venons
d’indiqner. S i , dans le? differentes fraélures dontil
vient d’être fait mention , quelques fragmens che-
vauchoient les uns fur les autres, il faudroit, avant
de chercher à les replacer, mettre les mufeies
dan* le relâchement en élevant la tête & les
épaules du malade, & portant le bras en baur.
Il eft plus facile , dans ces cas , de réduire les
fragmens que de les maintenir en place j la qua-
driga & l’étoilé ne réuffiffem pas toujours; un
bandage roulé feroit préférable, fi on le d if -
pofoit de manière qu’il retînr le bras près du
tronc, & en empêchât tous ies mouvemens.
On connoît la fraclure de l’acromion très-facilement
, vu qu’il n’eft point couvert de chairs ;
qui puiflent cacher l'a maladie*, la portion féparce
femble faire éminence, pendant que le bout de /
l ’épaule paroît affecté, ce qui indaifoir en
erreur bien des Médecins,contemporains d’Hip- ■
'pocrate, qui prenoit ce déplacement pour une
luxation j aufli faifoient -ils beaucoup de îflal en
l’acromion. On la maintiendra ainfi en rem-
pliflant la cavité de i’aiffelie avec une pelotte
. de toile. On mettra enfuite fur l’épaule une comprefle
taillée en croix-de-Malte, & des languettes
: qui s’entrecroiferont fur la fraèlure , & l’on terminera
par le fpica dont les derniers tours feront
fur le bras & à l’entour du corps pour empêcher
tout mouvement. On mettra le bras en
écharpe de manière à le tenir toujours très-élevé,
pour maintenir les pièces-dans-l’ érat de réduélion
ou on les a mifes. 11 fe forme quelquefois par-v.
ticuüèrement à la fuite des plaies d’armes à feu,
des collections de fang ou de pus fous l ’Omo-
plarc, dontil faut procurer riflue- fi l’on veut éviter
les fuites fâcheufes auxquelles ils- peuvent donner
lieu. Alors il ne faut qu’incifer fur les mufeies,
mettre l’os à découvert, & fi la fraéture eft
avec fragment, on cherche à en enlever quelques
uns pour donner jour à la matière ; mais
quelquefois on ne Trouve alors qu’une fimpie
fenre comme après les coups d’armes à feu y il
faut, en pareil cas, en venir au trépan comme
fit M. Maréchal, premier Chirurgien du Roi.
(M .P s r i r -H ^ r x ) . ONCOTOMlE, de b ”oe y une tumeur > &
de tîpy*, je coupe, jjneife. C ’efl l’ouverture qu’on
fait d’une tumeur, d'un abcès , avec un infiniment
tranchant.
O NG LE . Voyei Ptéri&ion.
O N G U E N T , remède extérieur qui reflemble
aux emplâtres & aux linimens par fa compofi-
tion ,& qui n’en diffère que par fa confiftance,
laquelle fient le milieu entre celle des uns & des
autres. Si l’on fait fondre un emplâtre quelconque
dans une quantité d’huile fuflifante pour
lui donner, la confiftance du miel épaifli, on
en fait tin onguent; êt on obtient un Uniment
en augmensam davantage la quantité d’huile;
Voyei Emplâtre, L iniment. .
On applique les Onguens fur les plaies & les
ulcères en les étendant fur des plumaceaux.
Voyci ce mot. Dans d’autres cas, on les .applique
en en mettant une couche légère fur la
parrie affeétéefOH aide, pour l’ordinaire, cette
application d’une friélion plus ou moins forte,
& l’on recouvre enfuite la partie de linges
chauds. C’eft de cette manière d’appliquer
l’Onguent, que cette préparation tire fon nom \
on l’appelle Unguentum, du mot Ungere, Oindre.
Ce que nous avons dit des mauvais effets des
Emplâtres fur les ulcères & les plaies, peut suffi
s’appliquer aux Onguens. Les gommes, les baames
dont les Anciens ont tant célébré les vertus
déterfives & cicatrifantes peuvent être employés
dans quelques cas fous la forme d Ongru nt ans
beaucoup d'inconvémens, >1 eft même poffible
cme ces fubftances foient unies dans quelques
cironfiances ; mais elles dans les cas de plaie ou fdo’unltc tèoruej ofiumrsp Up-e. rmElcl.eesu ofecs-
cafionnent généralement beaucoup d irritation êt
adueg mdoeunlteeu rl-',i noflra,m tmouatti ocne, &qu pi apr rocdonufité qcuectn te fdfeoti-t,
néceflairement retarder lagnérifon. Voye^ Plaie,
Ulcère. Cependant l’antique préjugé en faveur
des Onguens, n’eft pas encore détruit, & quoique
les Chirurgiens modernes -en aient beaucoup
circonfcrit l’ufage, on ne peut fe difiimu-
ler que le plus grand nombre donnent encore
à ce genre de remèdes beaucoup plus de confiance
qu’ils n’en méritent. Excepté quelques cas
particuliers dont nous traiterons à l’article Ulcère
, les Onguens les plus Amples, tels que
ceux auxquels on donne ordinairement le nom
de Cérats, Voyei ce mot , fuflïfent pour toute
efpèce de panfemenr. Nous allons cependant
donner les formules de quelques-uns de ceux
qui font le plus en ufage, quoique fouvent
fous des formes peu différentes.
Onguent fimpie.
Prenez de cire blanche, quatre onces\
De blanc de baleine, trois onces ;
D ’huile d’oliv e, une livre.
Faites fondre le tout enfemhle fur un feu
doux,*& mêlez les ingrédiens en les agitant v ivement
& fans relâche jufqu’à ce qu’ils loient
refroidis.
Cet Onguent eft t r è s -d o u x , & s’applique
avec avantage fur les excoriations > les plaies &
les ulcères Amples.
Onguent Saturnin„
Prenez d^Onguent fimpie, vingt parties*,
De fucre de plomb une partie. Mêlez.
Cet Onguent eft rafraîchiffant & défîccatif, &
fiipérieur en élégance, comme en efficacité, à
l’Onguent Nutritum ou Tripkarmacum qui étoit
autrefois en grande réputation.
Onguent de gomme ElemL
Prenez de gomme Elémi, une livre,
De Térébenthine, dix onces*,
De graille de mouton, préparée, deux livres y
D’huile d’olive deux onces *,
On fait fondre la gomme Elémi avec la
gtaiffe, & après avoir ôté le mélange de deflus
le feu, on y ajoute fur-le-champ la térébenthine
& l’huile, on paffe enfuite le tout.
Cet Onguent qui eft eflentiellement le même^
que l’on connoît fous le nom d’Onguent ou de
Baume d’Arcéus, s’emploie pour faire fuppttrtr
& pour confolider les plaies.
Onguent Mercuriel.
Prenez de graifle de porc préparée ,
De mercure crud purifié , de chacun
une livre.
De graifle de mouton préparée, demi-once.
Triturez le mercure dans un mortier de pierre,
d’abord avec la graifle de mouton & un peu de
celle de porc, jufqu’à ce que l’on n’apperçoivo
plus de mercure coulant, ajoutez enfuite le refte
de la graifle, & continuez à triturer avec foin.
On jugera que l'opération eft achevée, lorf-
qu’après avoir étendu une très-petite quantité
de cet Onguent fur du papier blanc, ou fur le
dos de la main; on n’y apperçoit aucun globule,
même en le regardant avec une forte loupe.
On varie,fuivant 1 s circonftances, la proportion
du mercure à celle de la graifle, qui tft
quelquefois comme un à deux ou à trois, &
même encore plus petite. L’ufage le plus ordinaire de cet Onguent eft
celui qu on en fait clans les Maladies Vénériennes,
où on l’emploie, non comme topique, mais
comme un moyen d’introduire le mercure dans-
le fyftème. — Voyc{ Mercure.
Onguent Citrin.
Prenez de mercure crud purifié, une once
D ’efprit de nitre, deux onces y
De graifle de porc préparée, une livre.
Faites diffoudre le mercure dans l’efprir-de-
nitre, an bain de fable, & pe«dant que la fo-
lution eft encore chaude y verfez-la fur la graifle
que vous aurez fait fondre auparavant, au moment
ou en fe refroidiffant elle commence à fe
prendre. Mêlez les ingrédiens en les agitant
enfemble vivement dans un mortier de pierre >
& faites-en un Onguent.
On le recommande pour la gale, les dartres
& autres éruptions cutanées.—- F o y q D a r t r e s .
Onguent Bafilieum.
Prenez de réfine jaune y.
De cire jaune y
D ’huile d’olive y de chacune une livre.
Faites fondre enfemble la réfine & la cire fur
un feu doux, ajoutez enfuire l’huile, & paflez
le mélange pendant qu’il eft encore chaud.
On l’employe comme digeflif & maturatif
pour les tumeurs inflammatoires & les ulcères.
Voyei à b cè s .
Ongttent de Soufre^
Prenez de graifle de porc préparée une demi»