
l'opération céfarienne, fi on lui accordoit quel-
qu’avamage, ce rte feroir que dans le cas d’enclavement
de (efpèce dont parle Roederer , ou
l ’on ne peut , d it - il, introduire aucun inftru-
ment entre le tête & le baffin , en quelqu endroit
que cé Toit,* elle mériter oit alors la préférence
fur l’ouverture du crâne, fur l’ufage des crochets,
& même fur l’opération céfarienne, que cet
Auteur propofe *, elle lui feroit encore préférable
dans le cas où le détroit inférieur eft reftèrré
tranfverfalement, s il ne fallait que peu d’écartement
pour donner à ce diamètre l’étendue qui
lui manque. Voyez , pour de plus granos détails,
les livres d’Accouchenicns. .( M. P e t i t -
R a d ê z . )
S YM P TOM E , ZwtBfi*. Symptoma. Phénomène
qui furvient dans l’exercice des fonctions,
& q ui, joint à d’autres, conftirue une maladie
plus ou moins grave. Le Symptôme eft un effet
auffi néceffaire à la maladie que l’ ombre l efi
à un corps expofé à la lumière; auffi les Grecs
en ont-ils pris’l’étimologie du verbe qui
veut dire arriver avec. Le Symptôme luppofe
la préfende de la maladie , fa caufe, & de plus
un effet qui lui tft cohérenr , ot qui peut cependant
en être diftingué-, effet qui fe manifefte
fpontanément à celui qui connoît bien les phénomènes
propres à- létat de la fauté, & qui dif-
paroît lorfque tout revient dans l ordre naturel.
D ’après cela, le Symptôme peut être regardé
comme le radical de toutes maladies j & comme
une circonstance propre à entrer dans'leur défini-
tion.Eciaircifîons ceci par un exemple: il eft actuellement
reconnu que (inflammation dérive d’une
irritation qui attire dans les capillaires une plus
grande quantité de fan g qu il ne peut y en paffer.
Ses Symptômes font la douleur , la puliation,
la rougeur, la chaleur & quelquefois une in—
tuméfiaétion très - apparente. Mais ces Symptômes
ne font pas par eux -mêmes des maladies, mais
bien des parties continuâmes, qui ne la forment
complètement que par leur réunion.
Les Symptômes ne doivent point être confondus
avec certains défordres qui paroiffent
moins dûs au caraélère de la maladie qu’à une
idiofyncrafie particulière dont la confidération eft
de la plus grande impoitar.ee dans la pratique.
L ’homme , en effet, n eft poir t une machine
brute, qui foit indifféremment foumife aux influences
du dehors; il eft doué d’une intelligence
qui fouvent apprécie les dérangemens fur-
venus dans fon organifme, & qui , par 1 anxiété,
où elle fe trouve alors , leur donne une plus
ou moins grande intenfité. Ses organes jouiffent
également de forces, quifouvent deviennent plus
puifiames par l’effet de la maladie, pour s’op- pofer à fa v éhémence. Chacun a une intimité réciproque,
une liaifon,enfin un confemementd’action
qui font que quand l’un fouffre, l’autre compatit
à fon mal, & fouvent réunit tous fes efforts
p ou r , conjointement avec le premier affeélé
éloigner la caufe commune du défordre. De - là
naiflem de nouveaux Symptômes, qui anticipent
fur ceux qui ont paru les premiers , & qui fouvent
fe mêlent tellement avec eux, qu’il eft très-
difficile de pouvoir les diftinguer.
Les Symptômes fe divifem en primitifs & en
confécutifs : les primitifs , qu’on nomme encore
eflentiels , fonreeux qui paroiffent à l’inftantque
la maladie commence, & qui en font un effet
immédiat & prochain, telle eft l’hémorrhagie
dans une plaÿe où les gros vaiffeaux ont été ouverts
, la rougeur & h pulfation dans un phlegmon,
la paralyfie des extrémités inférieures dans
les fiaélures de l’épine avec déplacement •, le crachement
de fan g dans les playes, de poitrine où
le poumon eft bleffé. Les confécutifs ou .leçon-
daires font ceux qui furviennent à une maladie
déjà formée, telle eft la difficulté de refpirer,
l’oppreffion dans les cas d’épanchement à la fuite
des playes de poitrine , la rougeur des jo.ues, les
fri fions irréguliers, la fièvre dans les cas d’em-
pyèine.
Les Symptômes peuvent quelquefois former
les lignes de la maladie; mais quoique ceux-ci
(oient alors regardés comme autant de fymptômes,
il ne s’enfuit pas que tous (oient fymptômes, ainfi
que nous l’avons expliqué à l’article Signes. Les
fymptômes ayant rapport aux allions delà vie,
& c e lle s -c i pouvant être en général léfées en
trois manières v par diminution, par abolition
ou par dépravation d’aéiion, les Auteurs qui
ont voulu être exaéls ont parcouru ces différentes
léfions, en développant tout ce qu’elles ont d’in-
téreffant. Leurs obfervations à ce fujet forme un
corps de doélrine auquel ils ont donné le nom
de Symptomatologie, & qui fait la première partie
de la Pathologie ou de (Hiftoire des maladies en
générai. Les Pathologiftes exacls regar dent
les Symptômes comme les élém. ns ou parties
conftimantes des maladies, & c’eft bien avec raifon;
car de même qu’on ne peut avoir aucune con-
noiffance de l’économie animale fans celle préliminaire
de fes élémens ou principes, de même
on ne fauroic connoître à fond une maladie, fans
fermer intimement la nature des phénomènes ou
Symptômes qui la conftituent, & fans chercher
à connoître les différentes affeéiions qui peuvent
s’enfuivre de leur réunion. Nous renvoyons,
pour de plus grands détails, à un Ouvrage que
nous ferons paroître inceffammenr. (M. P e t it -
R ade z . )
SYN CHY SE Confufio. Saint- Yves
& Maître-Jan donnent ce nom à un changement
ou fonte du corps vitré & du criftallin,
en une humeur purulente vifqueufe q u i, par la
fuite des rems, prend une apparence féreufe,
jaunâtre, comme du blanc d’oeuf tombé en di ffo-
lucion. Depuis on l’a appliquée à la confufîoa
des humeurs quf furvient -à la fuite des conrufions
de l’oeil, avec dilacération des membranes
internes ou capfulaires. Voyez, pour dé plus
grands détails, l ’article (Eil , ou l’on trouve tout
ce qui a rapport à (inflammation & la comufion
de cet organe. ( M. P e t i t - R ad ex. )
SYNTHESE , réunion , jonélion ; de
enfemble', & de.5«f« , pofition , fituation. Terme
générique qui comprend toute opération par laquelle
on réunit les parties qui ont été féparëes ,
comme dans les fraflures, les playes’. Voyez O p é ration.
Voyez auffi Playe , Fracture , Suture.
SYR IN GOTOME , de «-vpiyÇ} rofeau , fiftule,
& de , incifion. Efpèce de biftouri à lame
courbe, dont le tranchant fuit la cavité, & ddnt
on fe fert pour couper les tégumens, les duretés
& tout ce qui 'recouvre un canal fifiuleux ,
fnué au fondement ou dans quelqu’amre partie.
On trouvé dans Scultet & dans Fabrice d’A-
quapendentè des figures de Syringotomes ; ce font
des efpèces de petites faucilles boutonnées par
leur extrémité. La Chirurgie moderne a cherché
à perfeélionner le Syringotome, en faifant fouder
à la pointe du biftouri courbe un ftilet d’argent,
de figure pyramidale : ce ftilet a fix ou huit pouces
de long; il eft plus gros à fa bafe qui eft foudée
à l’acier, & va doucement en diminuant pour
fe terminer par un petit bouton. Ce ftilet doit
être recuit, afin d’avoir plus de flexibilité. Voyez
lès Planches.
Pour fe fervir de cet inftrument dans (opération
de la fiftule à (anus, on introduit le ftilet
dans la fiftule, on le fait fortir en -dehors par
1 inteftin , & j en le tirant, on coupe la peau ,
les gratifies -, les duretés, & tout ce qui couvre
le canal fifiuleux. Cet inftrument n’eft plus en
ulage aujourd’hui.
Voyez, au mot A nus , ce que nous avons
d't fur la meilleure forme à donner au biftouri
pour opérer la fiftule par (anus.
T
T. Bandage en T . C’eft le nom qu’on donne
I l i l forte particulière de bandage à caufe de fa
%ure. Il eft defiiné à contenir (appareil convenable
à (opération de la fiftule à l’anus, aux
nialadies du périnée, & à celles du fondement
des- aines, &c. On le fait avec deux bandes longues
dune aulne, & plus ou moins larges, fuivant
l e befoin. La bande tranfverfale fert à entourer
•ecorps fur les hanches ; la perpendiculaire eft
confue par une de fes extrémités au milieu de
celle-ci; pour (ordinaire on la fend par (autre
nom jufqu’à fix ou huit travers de doigts de la
peinture; le_ plein de cette bande paffe entre les
feifes & s’appuie fur le’ périnée ; les deux chefs
lont conduits à droite & à gauche entre la cuifle
& les parties naturelles pour venir s’attacher à
la ceinture par un noeud en boucle de chaque
côté. Dans le bandage nommé en double T , il
y a deux branches perpendiculaires coufues à
quatre travers de doigts de clifiance (une de
l’autre. Le double T . convient plus particulièrement
pour (opération de la taiile , & pour
lès maladies du périnée; parce qu’on croife les
deux branches fur le lieu malade, & qu’on laiffe
1 anus libre & à découvert, avantage que n’a
point le T. fimple.
TABAC. Nicoùana Tabacum, Lin. Les feuilles
de cette plante font narcotiques, réfolutives, fter-
nutatoires. L ’application externe du Tabac fur les
ulcères a quelquefois fait vomir & occafionné
d’autres fymptômes fâcheux; elle a cependant
été quelquefois employée avec fuccès pour des
ulcèresfordides & calleux,pour réfoudre le pa—
râphymofis chronique , les tumeurs fcrophuleufes
dés glandes, celles des tefticules, &c. On fe
fert, pour cet effet, des feuilles humeétées ou
de la déçoélion de ces feuilles.
La fumée de Tabac, reçue dans la bouche,
eft utile pour les maux de dents & pour les
fluxions de gencives. L ’on recommande dans le
même but la maftication des feuilles dont l’effet
eft plus grand encore que celui de la fumée.
Mais l’ ufage de ce remède n’eft pas fans inconvénient
pour les perfonnes qui n’y font pas accoutumées,
occafionnant très-promptement du vertige,
des maux de coeur, &c.; il n’eft pas même
fans danger pour celles qui, par (habitude qu’elles
en ont contrariée, ne font plus fenfibles à ces
effets défagréables, mais dont il vient à la longue
| fatiguer les serfs & à détruire l’eftomac.
Le principal avantage qu’on ait retiré du
Tabac, employé comme médicament, c’eft en
injectant la décoélion ou la fumée des feuilles
dans les inteftins dans les cas urgens, & particulièrement
dans ceux de Jhernie incarcérée. M.
Heifier a donné de grands éloges à ce remède,
& M. P o tt, dont le témoignage eft d’un fi grand
poids, a recommandé les lavemens de cette e fpèce
comme un des moyens ies plus aélifs qu’on
puiffe employer pour réduire une hernie, tant
que (inflammation n’a pas fait encore beaucoup
dé progrès. Il préfère la fumée à (infufion, celle-
ci fe portant fur une moins grande étendue du
canal inteftinal que la première ; il croit d’ailleurs
que (infufion eft plus fujet te à caufer des
nianx de coeur, des foibleffes, des Tueurs froides
& d’autres fymptômes nerveux que la fumée.
Aufti préfère-r-il cette dernière toutes les fois
qu’il peut fe procurer une machine convenable
pour I injeéler.
«M a is, d i t - i l , lorfque je n’ai point eu de
pareille machine, ou que je n’aurois pu me la
procurer fans perdre un tems précieux, je me
fuis fouvent férvi de 1 infufion, & communément
avec beaucoup de fuccès. Elle fatigue ordinal