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Phyfique de l’homme. L ’Académie Royale des
Sciences l’envifagea fous ce point, quand elle le
reçut dans fon fein, en 1732 y auffi lui fournit-il
plufieurs Mémoires intéreflans fur le liège de
l'âme, fur les oeufs fans jaune, & autres. Maïs
la partie qu’il avoit le plus en prédilection étoit
la Pratique Chirurgicale t auffi a - t - il recueilli
plufieurs Obfervations plus utiles les unes que
les autres, & qu’on trouve dans les Mémoires
des Académies Royales des Sciences & de Chirurgie.
Cependant , en envifageant la capacité
réelle de cet Auteur, on élt loin de lui avoir autant
d’obligations qu’à J . L . P e tit, fon contemporain.
( M. P e t i t -JRa d e i . )
PHALANGOSE , <?*^*yyu7‘! , Phalangofis.
C ’eft une affeétion qu’on peut regarder comme
une efpèce de trichiafe, & dans laquelle, au
rapport d’Aêtius, une rangée de cils qui n'elt
point naturelle, fe porte au - dedans & bleffe
continuellement l’oeil. Quelques- uns regardent
cette maladie comme la même que la dyllichiafe,
& à dire v ra i, la nomenclature des Auteurs eft
loin d’être la même pour ces différentes efpèces
de trichiafes qu’on doit en regarder comme le
genre. Voyez l’Art. T r ic i i ia s e . ( M. P e t i t *
B, AD El . )
PHAGÉDÉNIQUE de <payw, manger. On
donne ce nom aux ulcères malins qui s’éten
dent en rongeant les parties vôifines. Voyez
Ulcère.
On donne auffi le nom de Phagédéniques aux
médicamens propres à détruire les excroiffances
& les chairs fongueufes. Voyez Caustiques ,
& Eau Phagédénique.
PHARYN GOTOME. Infiniment dont on fe
fert pour fcarifier les amygdales enflammées &
gonflées, lorfqu’elles empêchent la déglutition
& menacent de fuffocation *, ou pour ouvrir les
abcès dans le fond de la gorge. Ce mot dérive
de <p*?ùy(; gofier , & de incifion.
5 Cet infiniment, imaginé par M. Petit, eft une
lancette cachée dans une cannule, ou gaine d’argent,
& que Ton porte dans le fond de la bouche
, fans aucun rifque , & fans que les malades
, q u i, pour l’ordinaire, craignent beaucoup
les inftrumens tranchans , s’en apperçoivent.
Voyéç les Planches.
L e Pharyngotome eft compofé de trois parties,
d’une cannule, d’un ftile t, & d’un reffort.
La cannule fe divife en deux parties ; la fu-
périeure, qui forme le manche de linfirument,
reffemfcle à une petite feringue à injeélions,* c’eft
une petite canonnière exactement cylindrique.
Ce cylindre eft creux, fort poli en - dedans, &
long de deux pouces, fur fix lignes de diamètre.
On fait foudcr , fur le milieu, de cette canon-
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nière, un anneau exactement rond, & poli fur
le côté parallèle au tranchant de la lancette ; on
paffe le doigt du milieu dans cet anneau, lorf-
qu’on" tient l’inftrument.
La partie inférieure de ta canule eft un four- I
reau, ou gaine d’argent, de même que le cy- I
lindre. Sa longueur eft de quatre pouces & demi, I
fa largeur de quatre lignes, & fon diamètre d’une I
ligne & un tiers, y compris la cavité. Ce four- I
reau ne doit pas êtrefoudé à la cannule *, il faut I
qu’il s’y monte par le moyen d’une v is , pour I
pouvoir nettoyer Tinflrnment avec facilité, après
une opération qui a couvert de pus ou de làng I
la lancette, qui rentre dans le fourreau dès que
les incifions convenables font faites.
La gaine doit être légèrement courbe, de façon
que la convexité fe trouve formée par un
des côtés du fourreau, St la concavité par Tau- I
tre*, cette légère courbure permet à l’oeil de voir I
l’endroit abcédé, ou gonflé, où l’on veut opérer
y avantage que n’auroit point une gaine
droite,
La fécondé partie du Pharyngotome eft le ftilet,
ou , pour mieux d ire , le mandrin j fa matière
eft d’argent, comme toute la gainé, St il eft de
deux ou trois lignes plus long qu’elle y les deux I
tiers de fon corps doivent être applatis, afin de
quadrer avec la cavité du fourreau. Ses deux I
extrémités font différemment conftruiresj car l’une
eft amincie pour y fouder une lancette à grain
d’ôrge, a fiez forte pour réfifter, & ne pas s’émou* I
cheter j l’autre extrémité eft exactement ronde, &
repréfente un petit cylindre dans l ’étendue de
deux travers de d o ig t, au bout duquel on
fait faire un petit bouton en forme de pom-
mette, & garni, fur fon Commet, de petites cannelures
en étoile, pour recevoir le pouce par
une furface inégale.
Un pouce, ou environ au - deffons de cette
pomme, il y a une plaque circulaire, placée tranf-
verfalemenr, & foudée dans cet endrçit; l’u-
fage de cette plaque eft de pefer fur le reffort à
boudin , de le pouffer vers la partie inférieure
de la canonnière, & d’empêcher le ftilet de s’é?
lever plus qu’il ne faut.
Enfin , la troifième partie du Pharyngotome efl
un reffort à boudin } fait avec un reffort de montre
tourné en cône ,* on met' ce boudin dans la
canonnière, de forte q u e , lorfqu’on pouffe le
bouton du ftilet, la petite plaque circulaire approche
les pas de ce reffort l ’un de l’autre y ce
qui permet au ftilet d’avancer vers Textrémlté
antérieure de la gaine, & à la lancette de fortir
tout-à- fait au dehors, pour faire des fcarifications,
ou ouvrir des abcès. Auffi-tôt qu’on ceffe de pouffer
le bouton avec le pouce, le reffort s’éloigne
de la canonnière -} & la lancette rentre dans fa
gaine,
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rfaîne. Article ' de Vaneimm 'Encyclcpiüîe.
PHARYNGOTOMIE , voyez OEsophagotomie.
PHIMOSIS. <?>'iaeeirK, PTiimoJis.Occîuiion descon-
d : lits,& ouvertures naturelles qui empêchent le paf-
faüedesfubftances ou liqueurs qui doivent tes tra-
virfer. Cette définition générale eft de Galien y
iuffi admet-il un Phimofis des yeu x, des lèvres,
de l’anus, du prépuce, même de lutértis.
Le mot qui eft la racine du nom, lignifie
proprement le reflerfement qu’on procure à
l’ouverture d’une b'ourfe, en en tirant les cordons.
Les Anciens s’imaginant qu’il arrivoit
quelque chofe de Cemblable à l’orifice du prépuce,
dans Taffeéliôti dont il s’agit i c i , lui ont donné,
par cette raifon le nom de Phimofis qu -ils ont
emprunté du Grec, Le Phimofis, proprement
dit, eft une maladie dans laquelle l’ouverture
du prépuce eft tellement refferrée,qu’ileft im-
poïfible de découvrir le gland. Les Auteurs ont,
avec raifon , diftingué le Phimofis en naturel
& en accidentel. Le naturel vient de naiffance,
il n’eft point dangereux par lui-même, il ne le
devient qu’occafionneltetnent., quand l’ urine fé—
journant trop long-tetns entre le gland & le
prépuce, y .occàfionne des inflammations s ou
dans les premiers coïts avec une femme étroite.
Dans le premier cas, l’intérieur du prépuce,
fouvent même du gland, s’excorie, fuppure, le
coniour s’épaiffit, s’endurcit, quelquefois fe fendille
& forme des crevaffes douîoureufes qui
ont beaucoup de penchant à prendre le caractère
carcinomateux. Quelquefois il fe forme
à raifon du féjour de .l’urine, des noyaux pierreux
qui forment par ia fuite, des calculs volumineux.
L ’accidentel vient inopinément aux
perfonnes même les mieux conformées, & peut
fe guérir Spontanément, quand, dès le commencement,
on met promptement en pratique
le genre de traitement qu’ il demande. On le
diftingué en bénin & en malin. L e premier
vient dune*irritation qui attire un engorgement
fur le prépuçe, & par-là en rétrécit nécelftùre-
ment Touv'êtture*, ceft ce qui arrive par le féjour
de l’humeur des glandes de Tyfon ,ou à la
fuite d’une piquure d’infeéle venimeux. Le fécond
tient plus ou moins de la nature du virus cancéreux
ou vénérien.
Tout ce que nous venons de dire inftruit
affez fur le caràétère, le diagnoftic & même
le prognoftic de la. maladie dans les différens
cas où elle fe manifefte*, auffi paffons fur de
plus grands détails pour en venir aux moyens
curatifs. Dans chacun de ces cas, quand les an*
tiphlogiftiquçs généraux & les topiques n’ont rien
diminué de la gravité des fytnptômes, il faut
néceffairement en venir à l’opération & s’y déterminer
plus ou moins promptement, félon
es cas. Si chez les enfans mal conformés, au-
Chirurgie. Tome I L I .re Partie.
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cime de ces fâeheufes circoüftances n'a lie u ,’
eu peut différer jufqu’à l'âge de la pubené ;
mais, à cette époque, il convient de lever les
obftacl.es, pour faciliter l ’éjaculation*, ce à quoi
l’on parvient en incifant légèrement le prépuce
de chaque, côté , jufqu’à ce qu’on ait luffi-
famment découvert le gland. Cette manière eft
préférable à celle par laquelle on dilareroît
l’ouverture par un moyen quelconque fans incifion.
Quelques-uns confeillemy quand le prépuce
eft très-long, de faire tout fimplement l’opération
de la circoncifion. On tire A foi ce qu’on
préfume néceffaire, & on coupe un quart ou
une moitié de pouce, ce qui eft ordinairement
plus que fuffifant pour permettre au prépuce de
découvrir le gland. Quand le Phimofis accidentel
a pour caufè une infeélion vénérienne,
on fe détermine plus tard à l'opération"-, car*,
comme le plus fouvent l’accident eft dû-à des
chancres, qui font à l’intérieur du prépuce, ou
à la bafe du gland, on peut efpérer que le
traitement mercuriel auquel il faut toujours recourir
alors, en guérifi'ant ceux-ci, mettra bientôt
fin à la maladie fecondaîre. Il eft cependant
des chancres malins qui font des progrès rapides,
& qui attirent fur le prépuce une telle in-_
flammation qu’on a tout à craindre de fa
prompte terminaifon en gangrèrte. Là verge devient
alors très-volnmineufe, la peau eft d’un
rouge tirant fur le violet, on fenr vers le chancre
une dureté qu’on ne peut toucher fans oc—
calionner de violentes douleurs * il fort de
l’ouverture du prépuce une matière purulente
& fanieufe en grande abondance. Ce cas bien
différent de celui des chancres bénins, exige
qu’on ait promptement recours à l’opérarion.
Dans ces derniers , on fe cémente après une
ou deux faignées de faire des injections adoucif-
fantes avec l’eau blanche ou le la i t , entre
le prépuce & le gland-, on applique dans
les intervalles des catapiafmes de mie de pain
& de la it, & Ton tient la verge fur le bas-ventre
, pour faciliter le retour du fan g delà partie
engorgée vers le tronc de la veine nonteufe*, on
peut même ouvrir quelques »ramifications de
celle-ci pour opérer un plus prompt dégorge-
gemenr. Quelques-uns ont confeillé l’application
des fangfues , mais la morfure de
ces infeéles étant toujours accompagnée d’un
eu d’irritation, on a tout à craindre d’elles
augmentation de l’inflammation. Ce traitement
local joint aux mercuriels qu’on fait prendre
intérieurement, ou par la méthode des mêlions
termine toujours les accidens. Mais quand Je
gland efl fi gonflé, & le prépuce fi tendu que
l’ün & l’autre menacent de gangrène, il faut
recourir A l’opération. Dans le cas de Phimofis
naturel, comme la peau du prépuce eft excef-,
fivement lâche , il eft impoffible de couper exactement
les deux peaux en fe fervant d’un fcalpel