
le périciàne et oit toujours détaché de l’os mais
fi cette réparation a quelquefois lieu dans le cas
de cômunon, rarement on l’obferve dans ceux
dont il s’agir ici. OJJlum rima , dit Hippocrate à
ce fu it r , occulta interdam non ante fept'.mum diem
interdum non a:.te dccifnum-quartum, interdumfe-
riu v fe ojfendit. Tum 'caro db ofie recedit, tiimque
os Lvidum appant, dolorcs item ichotvm difflnen-
tium exitus excitaitur nique. heu ! difficulter renie
du s cedunt. Quelquefois on découvre ure petite
ligne rougeâ;re & falliante fur tonte l’étendue de
la fi fibre , laquelle efl occafionnëe par l’inflammation,
du péric;âaey en verfant fur l’os un peu
d’en e re ,& l’effuyant après, on.découvrefouvent
une ligne noirâtre} en ch-.rchanr à 1‘s’en affûter
avec un fiilct pointu , on lent louvent celui-ci
arrêté par elle dans fa marche. Lorlqu’on a recours
à ce dernier moyen , il faut être fur fes
gardes pour ne point tomber dans h faute dont
Hippocrate s’avouë-lni-même coupable. Il dit, en
effet , s’être trompé en pareil cas , n’ayant pas
difiingué l’impreffion dune flèche d'avec Une
future. Celte donne à ce fujet un avis bien important
: Ergo quâ plagâ efl , cUnuttï fpecillum
eportet reçue nimis tenue, ne que acutum, ne , quum
in quofdani Jmus naturales inciderhyopinionem
fraSi qjfîs frufirà faciat , neque nimis plénum ne
parvuloe rimulce f allant. Ubi fpecillum ad os venit,
Jî nihil nijï l-zve & lubricum occurrit, integrum id
videri. potejl • fi quid afp c i efi uti quâ futures non
fa u t , fraâum os i flè tefiatur.
Mais tous ces lignes ne peuvent fervir que dans
les cas de playe, au cuir chevelu, & ce cas n’a
pas toujours lieu. On a confeillé, d’après Hippocrate,
de faire mordre un mouchoirau malade,
& de le tirer violemment par l’autre bout , en
même-rem? qu’on lui demande s’il-ne font pas un
cliquetis dans les os de la têt**. Mais Je bleffé efi
toujours dans un état de torpeur qui lui ôte
toute faculté d’agir, & de pouvoir fatiifaire aux
demandes qu’on pourroif lui faire. On a encore
confeillé d’appliquer fur l’endroit frappé , apres
l ’avoir bien rafé , un cataplàfnie de farine de
fèv e, & de l’y laiffer pendant vingt-quatre heures,
puis d’examiner les traces d’humidité que la
fiffnre y a laiffées. Mais, en général, tous ces
moyens font par eux-mêmes peu efficaces-, 6c fé-
parés ils pourraient conduire à l’erreur fi alors
on ne rëuniffoit point toutes les circonftances &
accidens momentanés qui pourroient leur donner
de la valeur. Ces circonfiances offrent plus
de certitude que les fymptômes qui pourront fur-
venir , & dont nous parlerons bien-tôt.
Quand il n y a aucun f) mp.'ôm bien urgent,
il faut commencer par nettoyer la plaie du fang
de la pouffière & autres corps étrangers qui pourroient
y être*, f ile toucher fait découvrir quelques
fraélurés, on remet les pièces d os en leur
premier état, on enlève celles qui font entièrement
détachées, lesefquille/3 & autres *, les pièces
qui font volumineufes feront relevées avec l'élé*
vatoire ou le trépan, quand aucun autre moyen
ne pourra convenir. On fera routes ces opérafions
avec beaucoup de. ménagement pour ne point
tirailler les membranes auxquels elles tiennent
encore, & la plaie ainfi bien détergée , onia
conduit à la cicatrifation. Si le. nombre des pièces
à emporter étoit trop grand , il vaudrpit mieux
en confier la féparationà la Nature qui la produi-
roit par une luppuration fubféqnente. On doit
tenir ici la cor..-icite que B dlofte rapporte dans
l'obfervation fuivante. Une jeune fille d’environ
neuf à dix ans, dit cet Auteur, avoir uçu dixr
huit piayes à la tête toutes de tranchant. Tontes
ces-plaies lui avoient bleffé. le crâne ,• il y
avoir quelques portions d’os emportés jufqu’aa
i dipl'oë -, dans d'autres'endroits,tout le c? âne l’étoit
jülqu’à là dure-mère. On mit un appareil convenable,
& l'on ne vifita les piayes que tous les
deux jours-' A chaque fois, on ttouvoit de petits
morceaux d’os attachés aux plumaceaux. A l’égard
de ceux qui tenoient encore au péricrâne,
ils fe rejoignirent au refie , & les endroits où le
crâne avoir été emporté tout-à-fait ne tardèrent
pas à fe remplir , <.n forte que, dans l’efpace de
cinq femaines;dette fiüe , qui avoir reçu tant de
plaies , fut patfaitemcm guérie.
L ’tnfonçure a lieu quand l’os étant rompu en
plufieurs pièces , quelques-unes, d’elles font déprimées
& portées vers la dure-mère, & le cerveau
qu’elks piquent, compriment Sc-iblefTent
d’une manière quelconque. L’ecpiefmaml’engilTo-
ma & le camarofis font les termes mués chez les
Auteurs pour exprimer lés diverfes manières dont
font alors affermés les organes- intérieurs. Voye\\
ce fujet l ’article Dé p iu îîSION. Mais quelquefois
l’os efi rellcmem fracaffé qu’aucune de ces dénominations
ne fauroit convenir à la fraéhire , on
dit alors qu’il y a commiiiation. Si le mal paroît
préfenter an-dehors une plus grande complication
, fi les procédés, pour relever les pièces d’os,
font quelquefois difficiles à mettre en pratique,
li l ’on a plus à craindre de l’i iflamroation & de
fes fuites, de l’épanchement de fang , &c. on a
auffi moins à redouter les effets de la commotion
} car il efi prouvé, par de nombreufes obfer*
vations, que plus le dégât apparent efi grand,
moins la commotion a été confidérable. Or c’en
toujours ce dernier effet qu’on doit le plus redouter
apr ès le coup violent reçu à la tête. Quelquefois
ce font de larges pièces qui font enfoncées
, & qui par la manière dont elles font placées
entre le cerveau & la .dure-mère ne peuvent.
être relevées, & rétablies dans leur lieu.
Quelquefois encore celles-ci font dejettées &ap*
puyées fiir le fînus longitudinal ou les latéraux,,
de manière à empêcher-le fang d’y couler Quand
cela a lieu ainfi , les fymptômes comateux dif-
paroiffent biep-tôt dès qu’on les a relevés au
moyen du trépan.
H. Les effets
V, Les effets de la féconde claffe de coups
reçus à la tête, fe paffant ailleurs qu’à l’endroit
[ frappé, offrent diftërens défordres auxquels Les
Auteurs ont donné le nom Ictus reper-
Icijfio, ou contre-coup. Les contre-coups n’ont
[ point été unanimement admis par les Auteurs ,
[plufieurs même ont dit que ceux qui exifioienr
I tellement, n’étoiem que l’effet d’un fécond coup
dont'le bleffé pouvoir n’avoir aucune connoil-
i fance. Cette répliqué efi fpécieufe, mais lafauffeté
en cfi fi bien prouvée, qu’aéUiellemem il ne refie
aucune difficulté à ce fujet. Celfe efi le premier
Auteur qui ait évidemment reconnu & admis le
contre-coup *, il dit à ce fujet \folet evenire ut al-
\ terâ parte fuerit iâus , & os alterâ fiderit. Itaque
fi gravi ter aliquis percujfus efi} f i mala indicia fub-
! fecuta funt , neque eâ parte quâ cutis dfcujfa efi,
rima repetitjir, non incommodum efi parte alterâ
! confiderare niim quis locus mollior fit & tumtat ,
eumque aperire , f i quidem ibi fiffum os reperie-
tur ; nec tamen magno negotio cutis fanefeit, etiam
fi frufirà dijfeâa efi. Le contre-coup lé difiingué
en contre-fiffure & en contre-faélure. Lacontre-
fiffure,pu contre-fente éft une folution de continuité
étroite, oblongue,,. avec un refie de co-
I héfion, & qui arrive toujours à un autre lieu
; que celui quia été frappé. La contre-fraclure dif-
| fère de la contre-fiffure en ce que les portions
, rompues font fép »rées & éloignées les unes des
autres. La contre-fiffure comme la contre-fraélure
peuvent arriver de quatre manières différentes.,
& principales *, i.° dans l’ôs même qui a 'reçu la
violence du cou p , mais ailleurs qu’à -4’endroit
frappé. Bohn dif, dans fon Traité De Renunciatio
ne vulnerum , qu’un homme reçut un coup de
bâton au front fur le fourcil droit. Il mourut à
la fuite des fâcheux fymptômes qui furvinrent. A
l’ouverture de fon corps on ne trouva rien à l’os
au lieu de la plaie*, mais on découvrit dans l’orbite,
du côté droit, une fiffure à-peu-près longue
d’un pouce & demi, & qui s’étendoit vers
la felle turcique. i.° Dans l ’os voifin , comme
quand le pariétal étant frappé, la fente paroît
dans le temporal, le coronal ou l’oçcipital. 3.0
Dans un lieu diamétralement oppofé , comme
quand l’os du front étant ftappé , l’occipital fe
trouve fendu. Un homme eut une boffe avec
plaie au pariétal droit, à la fuite d’un coup de
pierre qu’il reçut *, on dilata la plaie , l’os parut
lain, & néanmoins le bleffé périt le vingt-unième
jour après. On ouvrit fon ciâne, & l’on découvrit
une fente au pariéral oppofé. On trouve
plufieurs cas de ce genre dans Paré & Morgagni. 4-° Dans une tablé de l’os, l’autre refianr en-
tière. Un homme reçut un. coup d’armes à feu à
la tête , le plomb en déprima le cafque dont il
étoit couvert. Le feptième jour , il mourut apo-
pleélique ; en ouvrant fa tête , on découvrit une
fiaélure en plufieurs pièces à la table interne ,
quoique l’externe fût fans léfion. Voye\ dans
Chirurgie. Tome J I , IJ.e Partie.
Paré , Tu 1 pins , Paaw , Morgagni & Pott dc3>
faits confirmatifs de cette affertion.
La difpofirion des os de la tête efi telle que
le plus grand nombre des contre-coups fe paffent
vers la bafe du crâne. Supérieurement les os
s’agencent & fe reçoivent fi réciproquement, que
l’impreffion d’ un coup paffe bien-tôt d’ un os à
l’autre, fans .que les futures , comme le Croyoit
Galien , y apportent le moindre obfiacie. L’ébranlement
alors fe communiquant uniformément de
la partie fupérieure vers le bas, vient fe perdre
vers les ouvertures qu’on appelle Trous déchirés,
tant antérieurs que pofiérieurs. Ainfi on conçoit,
d’après cette doéïrine, pourquoi les contre-fractures
& contre-fiffures arrivent fi fouvent vers le
corps du fphénoïde , près les apophyfes enfi-
foriaies & fur le rocher $ ce qui efi prouvé par
les témoignages de ceux qui ont obfervé avec
les yeux de la raifon,par M. Morgagni, Valfalva
& autres.
La contre-fraélure offre un de ces phénomènes
qui a paru mériter des Phyficiens une explication
autant complette qu’il efi donné à l’homme de
concevoir. Ils ont comparé le crâne à une fphère
de-verre qui dans fes, vibrations déployeroft fuc-
çeffivement fes diamètres en fens contraires ,
comme une cloche qui réfonne. La partie frappée,
ont-ils d it, tend à s’enfoncer ou fe rapprocher du
centre en même-tems qu’elle fait effort pour en
éloigner toutes les parties qui font près d’elle ou
à fa circonférence. Celles-ci obéiffant à cet effort f
tirent à elles par degré les parties qui leur font
continues. En comparant les parties élémentaire#
de la fphère comme à autant de coins dans l’effort
qui agir pour les enfoncer , elles font preflees
les unes vers les autres de la manière la plus
propre à les écarter. Ces dernières en tirent ou
en prèffent d’autres, ainfi fucceffivement, jufqu’à
la partie de la fphère , diamétralement oppofée à
celle qui a reçu la pereuffion. Ainfi, qu’un corps
contondant foit dirigé fur la tempe droite, par
exemple, les deux tempes s’écartent alternativement,
comme ainfi les deux points oppofés du
centre du crâne , & y reviennent alternativement.
Mais la communication de mouvement fe
faifant des deux côtés à i’oppofire de l’endroit
frappé, l’effet de la pereuffion doit y être d’autant
plus fort qu’il ne peur fe tranfmettre plus loin.
Cette théorie efi fimple *, mais, telle plaufible
qu’elle paroifie , on auroit tort d’en conclure
que les endroits oppofés aux coups doivent toujours
en éprouver les effets. La chofe pourroit
être ainfi , fi le crâne étoit formé d’une fubfiance
par-tout homogène qui préfentât la même réfif—
tance *, ce qui efi bien loin d’être. La raifon dit
qu’il y a une portion entre la force du corps
frappant & l’adhéfion des parties du crâne. Si
l’impullion du premier efi fupérieure à la réfif—
tance de cette dernière , il fe fera dès-lors une
trop grande dépreüxon pour que le mouvemen.