
réunifiant tous les avantages que la ligature
lemble offrir , permet de ne refferrer les
parois de l’artère que graduellement. D ’abord
il gêne le cours du fang , afin de
donner le tems aux artères collatérales de
fe prêter à la dilatation nécefiaire pour
recevoir une plus grande quantité de fang.
11 augmente graduellement la comprelîion
pendant les trois ou quatre premiers jours ;
enfin, quand il eft convaincu que par la
preflîon totale de l’artère , la circulation
n'encontinu.erapas moins dans le membre,
il ferre au plus haut degré. Cette idée
neuve appartient toute entière à Def-
champs ; elle a été couronnée d’un fuccès
marqué ; elle n’a aucun des inconvéniens
de la comprelîion exercée fur la tumeur ,
propofée par quelques-uns pour favorifer,
à ce que l’on prétendoit aufii, la dilatation
des branches collatérales. Jufqu’à préfent,
on n’a pu encore lui faire d’objeélions
raifonnables : c ’eft aux maîtres de l’Art à
méditer & à juger fi , comme nous le
croyons , elle l’emporte fur la méthode
de Hunter & les autres.
Les inftrumens de Defchamps font Amples
; ils confident dans une aiguille
co u rb e , ronde dans toute fa*longueur ,
f c montée fur un manche: l’autre inftru-
ment s’appelle ferre - artère , c’eft une
plaque unpeu oblongue, delà largeur proportionnée
au volume de l ’artère ; du milieu
de cette plaque ou platine, s’élève
une tige applatie & fendue à fon Commet.
L a platine eft un peu concave pour être
garnie d’agaric, il y a une ouverture de
chaque côté pour donner paffage aux chefs
du lacet, que l’on paffe enfuite à contre-
fens dans un trou pratiqué au milieu de
la tige de l’inftrument, & on les fixe par
un double noeud dans l’échancrure.
Quelques foient cependant les fuccès
des méthodes de Hunter & de Defchamps,
il exifte encore des praticiens qui préfèrent
l’ancienne manière d’opérer, celle d’ouvrir
le fac anévrifmal, & de placer deux
ligatures, l’une au-defîus, l’autre au-deffous
de la çrévaffe de l ’artère ; ils s’appuient
fur le danger du retour du fang par les rameaux
collatéraux inférieurs. 11 mefemble
que les fuccès de Guillemeau , d’A n e l, de
Hunter, de Defchamps & autres, fuffifent
pour prouver combien cette crainte eft
illufoire.
Quoique préfentement il foit affez généralement
reconnu que la ligature de
•l’anère au-deflus de la tumeur eft un des
meilleurs moyens que l’Art offre pour la
cure de l’anévrifme , je ne puis pafi’er fous
filence celui qui vient d’être propofé tout
récemment par le citoyen Guérin, habile
chirurgien à Bordeaux; ayant tenté infruc-
tueufement la méthode de Hunter , &
l’ancienne, il a cherché à guérir cette
maladie fans opération. L ’application des
réfrigerans , félon lu i, aidée d ’un régime
analogue, fur-tout par l ’ufage de boiflbns
fort acidulées avec l’eau de Rabel, lui paroît
, un moyen plus efficace & plus fûr que
l’opération ; ce moyen lui a réulfi , à la
vérité il avoit réulfi à d’autres avant lui,
ainfî que je l’ai obfervé dans mes réflexions
à la fuite dé l’extrait qui en a été imprimé
dans le R e c u e i l p é r io d iq u e d e l a S o c ié t é d e
M é d e c in e , 1 .1 , pag. 213. Mais il ne s’enfuit
point de ces réuffites que tous les ané-
vrifmes font fufceptiles de fe guérir ainfî.
De ce qu’on a vu des anévrifmes difpa-
roître fpontanément, d’autres par la com-
prelfion , d’autres par un exercice forcé ,
peut-il s’enfuivre que toutes les tumeurs
anévrifmales doivent difpavoître aulïï facilement
par ces derniers moyens? Que l’on
tente l’ufage des réfrigérans & des acides
avec une diète févère pour le traitement
des anévrifmes hors de ,1a portée de la
main du chirurgien ; c’eft la feule ref-
fource qui relie pour fauver la vie du
malade. Mais lorfqu’une tumeur anévrif-
male furvenue au pli du bras ou du jarret
fait des progrès, & menace des plus grands
dangers, à-coup-fûr on ne peut trop fe
hâter de prévenir la perte de celui qui eft
affedé d’ une maladie aulfi grave. Cependant
il faut en convenir , les exemples
de Valfalva, de Sabatier, Gu é rin, ceux
mêmes rapportés par Guattani, méritent
la plus grande attention de la part dès
praticiens , & pourroient faire préfumer
qu’un très-grand nombre d’anévrifmes font
fûfçeptibles de guérifon, fans le fecours de
l’inftrument tranchant.
P l a n c h e X Y . j i^
E l l e f e r a p p o r t e a u x a r t ic le s A n é v r ïfm e ,
C h u t e d e E A n u s , & A n u s c o n t r e n a t u r e .
F i g . x. Apparence d’un bras avec un
anévrifme variqueux.
a . L ’endroit le plus élevé , où la pulfa-
tion étoit la plus forte , & où la marque
de la piqûre étoit encore vifîble.
b b b . Indiquant jufqu’oùalloit la dilatation
des veines , & le lieu où le frémifièment
ceffoit d’être fenfible, dans l’obfervation
de George Cléghorn, adreffée au doâeur
Hunter. La veine bafiiique , qui dans la
faignée qui précéda la maladie, fut ouverte
avant l’artère qui étoit deffous, fut
la première à fe dilater à l’ endroit de la
piqûre. Le gonflement paffa bientôt à la
médiane, & enfin à la céphalique qui étoit
variqueufe jufqu’à la clavicule. La dilatation
de la bafiiique équivaloir à la groffeur
du pouce, &alloit jufqu’au condyleinterne
de l’humerus , enforte que la marque de la
lancette, qui dans le commencement étoit
au milieu de la largeur du bras , étoit
alors vifîble vers le condyle externe.
Quand le bras étoit pendant, le gonflement
variqueux augmentoit, le frémifièment &
la pulfation étoient plus remarquables fur
la bafiiique, un peu plus foible fur la médiane,
& encore plus obfcure fur la céphalique;
& il devenoit très-obfcur fur
la médiane pendant que la bafiiique toujours
Taillante , continuoit de battre fortement.
L ’artère humerale étoit élargie,
fes pulfations plus apparentes depuis l’aif-
felle jufqu’au cou d e, quoique le malade
ne fût point maigre. Le pouls étoit plus
foible Sc plus petit qu’au poignet oppofé.
Non-feulement la pulfation étoit perceptible
à une oreille délicate , mais on la
fentoit diftindement, quand le bout d’u re
longue fonde de fer touchant la tumeur ,
on tenait l’autre extrémité entre les dents
ou dans le conduit de l’oreille.
F i g . 2. a,Preflè-artère. b , Platinede l’inftrument.
c c , Ouverture par où paffe le
cordonnet, d , Ouverture pour recevoir
les bouts du cordonnet & la fiche pour
les retenir.
F i g . 3. b , ƒ , Fiche. g g , Cordonnets
paffés par les ouvertures de la platine , &
allant pafîer par l’ouverture de l ’arbre de
l ’inftrument. A , L ’artère comprife entre
la platine f c le cordonnet.
l i g . 4. Pelfaire pour foutenir l’anus.
E t g . J. Anus contre nature avec ren-
verfement d’inteftin.
a . Cicatrice d’une plaie reçue fous les
dernières faufiès-cotes. b , c , Deux portions
de l’inteflin colon féparées, retournées
& échappées, b , La fupérieure. c ,
L ’inférieur. Elles font chacune verru-
queufes.
F ig . 6 . La portion fupérieure étant réduite;
a , L ’ouverture qui mène à l’intérieur
du colon.
F i g . 7 . Autre anus contre nature, a , b ,
c y d , e , Tumeur formée par la portion
fupérieure du tube inteftinal invaginé, a ,e ,
Collet de la bafe de la tumeur, b , Rugo-
fités de la membrane interne devenue
externe, c , Sommet de la tumeur d’où
fortoient les matières, e , ƒ , La verge
repoulfée en dehors par la tumeur.
P l a n c h e X V I .
R e la t i v e à l a f i j l u l e à E a n u s & aux
h e r n ie s .
* F i g . 1. Gorgeret dilatatoire de Leblanc;
F i g . 2. Biftouri courbe ou fyringotome
de Belfières.
F ig . 3. Sonde cannelée de Foubert.
F ig . 4. Stilet armé de fon plomb.
F i g . 7. Pinces pour tordre le fil de
plomb.
- F i g . 6 , Cifeaux de Foubert.
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