
nerf cubital & les autres branches qui fe fendent
à cetre partie.
On lit, dans les cas & remarques de Chirurgie
de M. Gooch, l’Hiftoire d’une Tumeur qui
étoit peut-être de la même nature que celle dont
on vient de voir la defcription. Elle étoit fituée
pareillement fur l’avant-bras, elle avoir augmenté
pendant plus de cinquante ans, &* avoit quatre
pieds de circonférence. La malade étoit obligée
dé la foutènir par une écharpe , elle en reffentoit
peu de douleurs, & avoit refufé de fe foumettre
à l'amputation du bras. Enfin la Tumeur devint
gangreneufe & la fit périr ; mais on n’en examine
pas la firuélure à caufe de la puanteur effroyable
quelle éxhaloii. M. Gooch n'y avoit jamais
découvert de fluéluation , mais elle - avoit été
long-tems mobile; ce qui navoir, en aucun
tems, été le cas de la Tumeur décrite ci-deflus.
T U TH IE , Tutkia. Mélange de terre argil-
leufe, de chaux dé zinc fous la forme métallique
| il eft le produit d'une fublimation qui
s'opère dans les fourneaux où l’on expofe au
feu la pierre calaminaire. La Tuthie a été célébrée
depuis long ,tems comme un excellent topique
dans les o p h ta lm ie s 'em p lo y é e comme telle
Ions la forme d’onguens & de collyres.
u
2 U L C È RE. ,. iUlcus.i Solution de continuité
dans une partie iriolle du corps , j d'où il
fort du-pus, de la fafcie, ou quelqu'âutre matière
viciée., foit que la .maladie tire fon origine d’une
caufe interne ou d’une caufe externe»-,
Plufieurs Auteurs ont borné la lignification de
ce terme aux affeélions de la furfaçe du corps
ou des vifcères accompagnées d’écoulement, qui
étoienr produites par .quelque vice intérieur, en
quoi ils fe font. certainement trompés, ; car Ja
plus fimple ;p}aie ,• entièrement, indépendante' de
toute .autre maladie«, doit , à mefure qu'elle ap«-
proche de la guérifon , fe .terminer par un Ulcère,
à moins qu’elle n’ait été cicatrifée par le rapprochement
& la réunion de fes • bords. Voyei
l’article P l a ie . .
Pour nous conformer à l’ufage, nous avons,
dans notre définition’, bo^pé le dçgé des Ulcères
aux parties molles-, il eft certains, néanmoins que
les os n’en font pas exempts. Aiijfi, toute efpèce
de carie accompagnée ;de perte deïubfïancè,, peut
convenablement s'appelle,r Ulcéré, car elle en a
réellement les apparences, & produit les mêmes
effets..
On diftingue communément les Ulcères par
différens noms, pris des circonflances particulières
qui‘les accompagnent. L ’on a , en cônfé-
quence,indiqué différents méthodes curatives,
propres à chaque efpèce. Ces dénominations
feroient utiles & mériteroient d'être confier vée$,
fi elles étaient fondées fur des caractères fiiffi-*-
famment diftinélifs qui puffent éclairer la théoiie
ou influer fur la pratique ; mais comme il eft
évident que la plupart ont été admifes d’après
des circonflances purement accidentelles ou peu
communes, & qu’elles n’offrent en conféquence
aucune différènee réelle, il n'y a aucun avantage
à les admettre ; il eft même à préfumer
qu’elles peuvent être fouvent nuifibles, en fai-
fan t adopter une pratique fort compliquée, dans
des cas où un traitement beaucoup plus fimple
pourroit remplir l’indication qui fe préfente.
Nous nous bornerons aux diftinélions qui tiennent
aux apparences les plus fimples & les plus
frappantes a ou qui font déduites de caufes bien
déterminées & bien reconnues; & comme iln’eft
pas toujours facile de cia fier ces fortes d’affections
d'une.manière claire & exaéle, nous tâcherons
d'y fuppléer en faifant, avec autant de
préêifion qu’il fera poffible, l’énumération des
différens fymptômes caraélériftiques de chaque
efpèce.
Des caufes des Ulcérés en général.
Les caufes qui peuvent, dans différentes cir—
confiances, donner lieu aux Ulcères, font très-
variées; mais, en les examinant de près, il paroît
qu'on peut les rapporter à quelques-unes des
cJaffes fuivantes :
i.° Aux caufes que l'on peut appeller occa-
fionnelles ou déterminantes ; telles font les playes
en général, les coups qui fe terminent par la
fiippuration, les brûlures, l’inflammation , enfin
quelle que foit fa caufe, lorfqu'elle fe termine
par la gangrène ou la fuppüratiôn.
2v° A celles que l’on peut convenablement
nommer , prédifpôfantes relies que tous les dé-
fôrdres en général qui font accompagnés de
déterminations vërs quelques parties , ou d’af-
feélions particulières de ces mêmes parties ;
tomme il arrive dans les fièvres de toutes efpèces,
qui fé terminent par ce qu’on appelle des abcès
critiques, de même que dans la maladie vénérienne
, les écrouelles & le feorbur.
3.0 Les Ulcères peuvent être l’effet de deux
caufes précédentes réunies, Aififi, une légère blef-
fure ou une fimple excoriation, qui fe guérit
facilemeht Chez une perfonne bien conflituée,
produit facilement un Ulcère déf agréable & difficile
' à guérir, lorfqu’il exifté quelques-uns jdes
Vices' dont nous venons de parler.
Du p'ronoftic des Ulcérés en general.
La naturè & les effets des caufes capables de
produire les Ulcères. étant auffi variés, il ^
évident que le pronoftic' ne doit pas moins varier
dans toutes les maladies dè;ce genre.
i l doit dépendre, de la nature des cai*eS
^terminâmes qui ont donné lieu à la maladie;
1. ° De la fituation des Ulcères ;
3.0 De l’âge & de la conftitution du malade.
Quaut au premier de ces chefs, il eft évident
eue la caufe occafionnelle doit influer beaucoup
fur la nature du mal.Ainfi, un Ulcère qui fuc-
eède à une playe fimple faire par un infiniment
tranchant non infeélé d’aucune fubftance irritante
ou vénéneufe, fera toujours, toutes chofes
égales d’ailleurs, plus ai fée à guérir qu'un Ulcère
qui eft la fuite d’une forte contufion, ou d’une
playe faite par un infiniment mal-propre & non
tranchant.
Les plaies étroites faites avec des inflrumens
pointus y font auffi beaucoup plus difficiles à
guérir que Celles qui ont de larges ouvertures ;
ce qu’on doit attribuer à la douleur & à l'inflammation
, toujours plus confidérables dans les
Car il faut qlie les fluides y circulent dam une
direction contraire à leur propre poids, à une
telle difiance du coeur, que l'influence de cet
organe fur leur mouvement ne peut être que
très-petite. Toutes les fois que quelques-unes de
ces parties perdent leur ton, ou que, par un
accident quelconque , leur organifation eft dérangée
playes produites par des inftrumens pointus, que
dans celles ou les parties ont été complètement
divifées dans une certaine étendue; & que le
pus ne pouvant s’écouler librement au-dehors,
dans ces fortes de playes, eft fujet à s’infinuer
entre lès tégumens & les mufcles eux-mêmes.
Voye[ l’article Pl a y e .
La fituation dés Ulcères,avons-nous dit, doit
influer beaucoup fur le pronoftic qu’on forme à
leur égard. On doit la conlîdérer fous deux points
de vue.
t.° Relativement à la nature & à l’organi-
fation des parties fur lefquelles fe trouvent les
Ulcères.r É
2. ° Relativement à leur fituation fur le tronc, I
ou bien fur les extrémités fupérieures ou infé- ;
rieures.
Ainfi, l'on a remarqué depuis iGng-tems, que !
les Ulcères des parties molles charnues , fe gué-
nnent beaucoup plus facilement que ceux où les ’
tendons ,7es aponeurofes des mufcles, les glandes,1
le périofte ou les os font affeélés.
La douleur que caufent les Ulcères des parties
mufculaires molles, eft moins' violente, le pus
qui en fort e ft, en général, de meilleure qualité ,
** guérifon eft communément plus prompte
que quand certaines autres parties font le fiège
du mal. D’un autre côté, lorfque les Ulcères
affeélent le tilfti cèllnlaire, les tendons, le pé- ;
‘Tiolle ou les o s , la guérifon en eft toujours’ beau - '
coup- plus facile, lorsqu'ils fe- trouvent fur le ;
tronc, que quand ils font Air quelqu’une des •
extrémités ; i! n'y a aucun Praticien qui n’ait
remarqué que les jambes & les pieds étaient la
uuarion la pills fâcheufe pour les Ulcères de
toute” efpèce.
Eafituation baffe de Ces parties, leur éloigne^
fflent du centre d'aélion, la facilité avec laquelle le
pnncipe vital y perd lbn énergie, en rrifon de
^ette difiance de la circulation, paroifîent être
es Principales caufes de fa différence dont nous
Pelons. |
, il eft très-ordinaire d’y voir furvenir des
gonflemens ; 'communément de nature férc-ufe.
Lorfqtie ces gonflemens ont lieu dans le voifi-
nage des Ulcères, ils y occafionnent une affluence
extraordinaire de matière , d'où il reluire
que, la qualité de l’écoulement fe trouve
alrérée, & que J a guérifon fe prolonge, jufqu’à
ce que les parties aient recouvré leur ton naturel
par le repos & un. régime convenable.
C'eft particuliérement en raifon de cette cir-
confiance que le repos & la fituation horizontale
de la partie malade contribuent, en grande
partie, à la guérifon des Ulcères des jambes.
Le grand avantage des bandages & autres moyens
de compreffion qu’on emploie avec tant de
fuccès, dans un grand nombre de ces mêmes
cas, tient également à l’ufage dont ils font pour
prévenir ces gonflemens. Nous reviendrons plus
particuliérement fur cet objet.
La fituation des Ulcères doit encore beaucoup
influer fur leur pronoftic relativement au voifi-
nage des gros vaifléaux fanguins & des net fs
confidérables ; car il eft quelquefois à craindre
que ces derniers n’en foïent affeclés ; on ’doit
auffi redouter leurs effets fur les articulations',
iorfqu ils fe trouvent dans leur voifiriage ; enfin
on doit calculer le rifque de voir le pus s’épancher
dans la cavité de la poitrine ou du bas-
ventre, dans le cas d’Ulcères fitués~ fur quelque
partie du tronc.
Nous avons obfervé, en troifième lieu, que
1 âge & la conllitution du malade inflnoiem
auffi beaucoup fur le pronoftic des Ulcères.
Ainfi, chez les jeunes gens qui jonilTcnt d’une
bonne fan té , toutes les fëorétions fê font Ordinairement
d’une manière plus parfaite que chez
les vieillards & les cacochymes. Or nous avons
vu à l’article P u s , que ce“ fluide eft le produit
d’une véritable fécrétfon, & que fa qualité plus
ou moins . bonne , • tient à la manière plus ou
moins paifaite dont cette fécrérion s’opère; on
concevra aifément , par conféquent, que l'état
de vigueur & la famé générale du malade doit
influer fur fa nature.
La cure des Ulcères dépend d’un fi grand
nombre de circonflances, qu’il eft évident qu’on
ne peut former de pronoftic jufte, qu’en faifant
une attention convenable à toutes leurs variétés.
De la quejlion fi Von doit tenter la guérifon
des Ulcères.
•La première queflioa qui fe prëfente, relaii