
proftate, augmentait l'inflammation dont ce corps ‘
glanduleux étoit attaqué, St rendoit la maladie, !
linon mortelle, au moins beaucoup plus difficile
a guérir.
Aujourd’hui la ponction de la »effie fe pratique
en trois endroits différens ; à la partie latérale
du périné 3 au - deffus du pubis , & à travers
le reélum. Dionis paroît être le premier
qui ait penfé qu’on pourroit ouvrir la veille fur
le côté du périné , à l'endroit où le Frère Jacques
falloir fon tnciüon dans l’opération de la taille.
11 jugeoit quen opérant ainli, on feroit moins
de douleur au malade, parce qu’on ne perceroit
pas I urètre; & qu’on n’offinferoit pas le col de
fa velhe; mais il vouloir qu’on ne fe fervîtdu même
ï ’,r<ï ' , <ïue Pour *a ponftion au milieu du périné ;
c eft-a-dire, qu’on enfonçât d’abord un fcapel
g 011.’ $f|® Pefmît l’imroduélion d’une fondé,
«t enfutte celle d’une canule. Il'étoit fimple.de
lubnuuer un trois-quarts d’une longueur convenable,
a ces inftrumens embarraffans. C’efice
que Junlcer confcitla, en 17 2 1, & qu’on pratique
actuellement. r ’
Four faire cette opération, le malade doit
tre p ace & aflujerti de la même manière que
h oh vouloir le tailler. Un Aide intelligent, ap-
Pu,e main gauche fur la région de la .veffie
air-diffus dupubis, pour enfoncer ce vifcère dans
le petit baffin , & relève les* bourfes avec la
droite. Alors, le Chirurgien aflis ou agenouillé
devant le malade, met le doigt indicateur de la
main gauche, fur le côté du périné, entre l’urètre
ot la branche de l’ ifchion, à un pouce ou environ
au-deflusde l’anus, & prenant un trois-q'uarts
drmr, dont la pointe St la canule ont quatre
pouces St demi de long;ffl le plonge dans la
velue, tans lut donner d’autres inclinaifons que
den porter légèrement le manche vers le raphé
pour que la pointe .s’éloigne en dehors, & qu’elle
n aille pas traverfer la proftate. En opérant ainli
on ne (auroit trop avoir attention à ne pas élever
ou baiffer le manche de l’inftrument. Si on le
lient élevé, on court rifque d’en porter la pointe
entre le reélum St la veffie; fi o n l’abaiffe, cette
pointe pâlie entre la proftate & le pubis : il .faut
donc le conduire dans une direélion parfaitement
horizontale. Quelques-uns confeillem de mettre
le doigt indicateur de la main gauche dans le
reptum pour détourner cet inteftin ; mais il vaut
mieux 1 appuyer fur le lieu du périné qu’on va
percer, pour tendre cetie partie, St diriger plus
fûrement la pointe du trois-quan. La (ortie de
quelques gouttes d’urines qui échappent le Ion»
de la canule du itois-quarr St le défaut de ré
nuance , indiquent qu’il eft parvenu dans la veffie..
il faut alors, ceffer de le pouffer plus avant St
en retirer le poinçon après avoir faifi le pavillon
de la canule avec le doigt de la main gauche
Les urines s’écoulant, la canule eft affujetfie
par des liens,. St bouchée avec une efpèce
de rente, fi on le jpge convenable; St le malade
eft remis dans fon lit , qui a été préalablement
garni d une alèfe. Peut- être cette o; ération feroit-
elle plus fûre, fi on commençoit par faire une
incifion profonde au périné, comme dans l’appareil
latéral , 8t qu’on ne plongeât le trois - quart
dans la velïie qu’après s’être bien affuré de fa
fitnatîon, St après avoir reconnu la fluctuation,
Garengeor a donné ce confeil à Foubert, relativement
a fa manière de tailler, il auroit également
fon application ici. La ponction ne remédiant
qu à la diftenfion de la veffie , il faut après
.v o ir pratiquée, de quelque manière que ce foit,
s attacher à combattre la caufe qui y a donné lieu,
en infiftant fur les antiphlogimques, & rétablir
le plutôt poffible le cours des urines, au moyen
° hne fonde placée dans les voies naturelles. En
effet , fi la Rétention d’iirine duroit quelque
teins il feroit à craindre que la préfence de la
canule laiffée dans la veffie , n’attirât, dans toute
1 étendue du trajet qu’elle parcourt, une inflammation
fuivie de fuppuration, & d’une croûte
gangréneufe, dont la fuppuration aggrandiffant
le trou fait par le trois-quart, laifl'eroit échapper
les ormes St leur permettroit de fe filtrer dans
le tillu cellulaire. La plus grande utilité de l’in-
cition préliminaire au périné., feroit de prévenir
elfet de cette infiltration, en donnant une voie
libre aux urines, à mefure qu’elles fortiroient
e 1a veflîe, & peut-être de diffiper plutôt l’in-
iLnimation de ce vifcère par le dégorgement,
n abord fanguin, puis purulent, dont cette inci-
îton feroH néceffairemenr fuivie.
La ponction de la veffie à la partie latérale
du périné a ceci d’avantageux , quelle fe pratique
dans un beu convenabié, d’où la plus grande
partie des urines petit aifément s’écouler, Si que
a veflîe étant naturellement attachée au pubis
par fes ligamens extérieurs, elle ne peut quitter
la canule lorfqu’elle ceffe d’être remplie. Mais
on ne jamais fur du lieu qu’on va percer , &
infiniment fe fait quelquefois jotir.dansle voili-
mge. u^iège delà maladie qu’ il doir rendre plus
grave; d ailleurs l’opération eft difficile,elle de-
man e beaucoup d adreffe & une grande con-
noitfance des parties iméreffées.
Il n’en eft pas de même de celle qui fe pratique
au-deffus du pubis; l’idée de cette manière
d opérer , qui dérive de la pollibilité de tirer la
pierre de la veffie par le haut appareil, ne s’efï
preientée que depuis que cette méthode de tailler
a été connue. On s’ eft d’abord fervj pour la
faire d un trots-quart, St fans doute le même dont
on air ufage dans iafeire. Les inconvéniens de
ce procédé ont dû s’offrir à ceux qui l’ont eni-
p oyé. Si le trots-quart eft long, fa canule va
b.leffer la partie oppofée de la veffie, St y caufe
une inflammation', fuivie d’une efçarre gangre-l
neufe, dont la chute permettoit aux urines de rom-
hcr dans le ventre, ou de pafier dans le reélum ,
comme Sharp l’a obfervé, fur un malade qui ne
rendoit plus d’urine par la canule, & qui mourut
d’une diarrhée. Si le trois-quart eft court ,‘ la
veffie en s’affaiflant, ou en fe refl errant fur elle-
même, quitte peu-à- peu la canule qui devient
inutile, & il faut réitérer la ponélion. Quelque
précaution qu’on prenne pour enfoncer le trois-
quart obliquement de haut en b as , afin que la
canule foit en quelque forte parallèle à Paxe de
la veffie -, " on ne peut- empêcher que l’un ou
l’autre de ces événemms ait lieu.
Il ne falloir, pour le prévenir, que fubftituer
au trois-quart ordinaire, une courbe, dont la canule
fe portât naturellement dans la direélion qui
convient; c’eft ce qu’a fait le Frère Côme, auteur
du lithotome caché. On avoir bien imaginé
un trois-quart de cette forme avant lui ; mais la
pointe de cet infiniment ne tenoit pas à une tige,
qu’on pût retirer par la canule, lorfque celle-ci
eft entrée dans la veffie. Elle étoit fixée à la canule
dont elle fâifoir partie, de forte qu’il falloit
retirer finfirument après la fortie des urines, de
peur que la veffie ne foit bleffée. Celui du Frère
Côme eft confiruit fur de meilleurs principes. Le
poinçon, long de quatre pouces ou environ, eft renfermé
dans une canule comme celui du trois-quart
ordinaire. La courbure de cet infiniment eft une
portion de cercle de fept pouces de diamètre,
qui doit être fort exacte, afin que le poinçon puifle
forrir aifément de la canule. On a pratiqué une
canelure fur la partie* convexe du poinçon,
depuis le manche jufqu’à deux lignes de la bafe
de la pointe, & u# trou à la canule, vis-à-vis
l’extrémité de cette canelure, afin que les urines
puiffentcouler le long du manche , lorfque l’inftru-
inent eft dans la veffie & annoncer qu’il y a pénétré.
Le pavilion de la canule eft. incliné- de
manière à s’appliquer fur le ventre , &. garni de
deux anneaux, par lefquels pafi’ent les liens defti-
nés à l’aflujettir.
Pour fe fervir de cet infiniment, on fait coucher
le malade fur le côté droit de fon lit, la
tête & la poitrine un peu élevées, & lés-eus fies
légèrement fléchies. Le Chirurgien appuie le doigt
indicateur de la main gauche, fur le lieu qu’il
Va opérer, de manière que l’ongle de ce doigt
foit tourné vers le côté gauche du malade. Puis ,
prenant de la main droite le trois-quart, de forte
que la convexité regarde la poitrine, il le plonge
au bas & au milieu de la ligne blanche, un pouce
& demi au - deffus du pubis,. Plus haut, il s’ex-
poferoit à ne pas tirer tout le fruit de fon opération
, parce la veffie en fe cpmraclant quitteroir
aifément la canule ; pins bas, il auroit de la peine
à parvenir dans la veffie „ qui s’élève perpendiculairement
derrière les os pubis >- & lai fie un
F’âe entre elle & eux. Lorfque par le défaut- de
réfifiance, St par la fortie de quelques gouttes
d’urine , il s’apperçoir qu’il a .pénétré i n Alfa miment
, il fai fit le pavillon de la canule, entra
le pouce & le doigt du milieu de la main gauche
, & il retire Se poinçon avec la main droite
pour permetre à la veffie de fe vider*, après, il
pafle des liens dans les anneaux qui font au pavillon
de la canule afin del’afiujettir,& ilia bouche
avec une tente delinge. Le malade eft remis dans
fon lit, & enfuite traité comme il convient; on
débouche la canule d’heure en heure , pour
permettre aux urines de s’écouler, & on fait coucher
le malade, avec précaution , fur l’un ou l’autre
côté, dans la vue d’en favotifer la fortie.
La ponélion de la veffie , au-defius du pubis,
n’eft pas feulement plus facile,, elle eft auffi moins
douloureufé, &. n’expofe pas à aggraver la maladie
qui l’a rendue nécefîaire , parce qu’elle fe fait
dans un endroit éloigné du fiège de l'inflammation.
Mais, néanmoins, de fi grands avantages
font compenfés par plufieurs inconvéniens - elle
fe pratique dans un lieu qui n’offre aucune dextérité
, de forte que la veffie ne fe vide pas au.fi*
complettement que par la ponélion au côté du
périné, & fi la maladie exige que la canule féjo urne
quelques tems, le trajet quelle parcoust s’élargit,
& les urines ont beaucoup de facilité à
s’infiltrer dans le tiffu cellulaire du voifinage7
La ponélion à travers le reélum eft exempte
de ce danger ; elle permet aux urines de s’éva-
cuer èn entier, on la fait afiéz loin du col de
la*veffie pour ne pas augmenter* l'inflammation,
& elle doit eau fer moins de douleurs au malade,,
pat ce que l’épaifieur des parties eft moindre que
par-tout ailleurs. On la doit à M. F luxant,.Chirurgien
de Lyon; ce Praticien ayant remarqué en un
homme, âgé de foixatite-dix ans, que la veffit- fai-
foit une faillie confidérable au-dedans du reélum ,
il fe détermina à la percer en cet endroit* au
lieu de faite la ponélion au périné,: comme il
fe l’étok propofé. Le .trois-quart dont il fe fervitr
étoit droit, & ne différoit en rien du trois-quart
ordinaire. Les urines fort ire Ht totale ment; il fut
a fiez difficile d’afin jet tir le pavillon-de la canule
, qui. étoit fait en bec de cuiller , & qui ne
pouvoir être fixée avec des liens. Néanmoins
M. Fiurant l’engagea dans l’anus, & le maintint
avec des compr elfes épaifies & un bandage un*
forme de T. La fortie des- excrémeni pouvoir
le déranger ; le malade prévenu , avertit le lendemain
qu’il étoit prefie du befoih d’aller à la
folie, on prit foin de contenir la canulê en Isj
dégageant un peu de l’onvorture de l'anus-ap-:£5
quoi elle fut replacée. Le malade fut tenu* à: itne
diète févère ,. pour obvier à cet inconvénient,,
qui ne dura que trois à quatre jours,.après lefquels
les urines reprirent leur cours ordinaire. Le malade
fut bien guéri»
Cette obfervation eft. de 1750 5 deux mors