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panât vel tzterno ftipplicio crucieris. L ’Ouvrage
offre les principales divilions de ceux de Chirurgie.
L’Auttur y traite des apoftêmes ou rumeurs,
des plaies, des ulcères, des fraélures & des luxations,
il a porte fes confidérations fur la Vérole ,
dont il fait un chapitre particulier. Ce qu’il en dit
eft d’au tant plus nouvi.au , pour le teins où il
écrivait, que la maladie venoit de fe manifefter.
Il eft pour la méthode de Bérenger de Carpi,
quant aux friélions; il parle d’un emplâtre qui a
encore beaucoup de vogue aujourd’hui , pour
fondre les tumeurs Ichirreufes & les bubons j
l\fficacité en a été tellement confirmée jufqu’ic i,
que le nom „de l'Auteur lui eft refté. A s’en rapporter
aux époques où l’Ouvrage de Vigo parut,
on a tout lieu de croire que cet Auteur avoit employé
le Mercure avant Bérenger. Le Traité des
Plaies de T è te , de V ig o , eft un des plus inté-
reffans de fon Ouvrage. Il eft un des premiers qui
aient remarqiîë que l’ouvent il y avoit épanchement
fous le crâne, fans aucune fraèlure d'os ; il
a cherché à établir des lignes qui annonçaffent
cette circonftance, & plufieurs autres relativement
aux diagnoftics généraux des plaies de tête, &
dont on trouve un expofé plus clair dans le premier
volume des Mémoires de l’Académie Royale
de Chirurgie. Il recommande beaucoup de ne
point laiffer ces plaies trop lotig-tems expofées à
l'air , pour en éviter les ntauvaifes influences.
Vigo nous donne encore de très - bons préceptes
relativement aux tumeurs enkiftées. En homme
inftruit, il paffe en revue les différentes méthodes
ufitées de fon rems, & fe fixe à l'exciiion ; mais,
ajoure t - il, il faut alors emporter tout le kyfte ;
fans quoi, nodus redirct in prifiinum fiaium. S i ,
par des raifons particulières J cette excifion ne
peut avoir lieu , il faut vuider le kyfte, & le remplir
de charpie imbue d’onguent (Egypriac, ou
on le feupoudrera de trochifque de minium. Il
recommande l'extirpation ou les corrofifs, pour
les farcomes -, il dit avoir guéri , par cette méthode,
un que Jules II portait fur un des doigts.
L e cauôique dont il fe fervit i c i , étoit fait avec
du levain, du iin, du fublimé, de l'eau de plantain
& de rofe. ( M. P e t it -R a d e i . ) •
VU LNÉRAIRES, Vulneracia. de Vulnus,une
plaie. Médicamens propres à guérir les plaies. Les
Anciens ont donné le nom deVulnéraires à un grand
nombre de plantes dont ils croyoient que Image,
& particulièrement l'ufage interne, contribuoir
beaucoup à la guérifon des,plaies. Telles étoient
l’Aigremoine, la Véronique 9 laBétoine, la Sauge,
la Sanicle, la Scolopendre, rAlchimille, la Fu-
mererre, & une multitude d’autres dont on faifoit
prendre des infufions aux blefles. Le peuple eft
encore imbu de préjugés en faveur des vertus
fpéeifiques dé certaines fubftances, dans les cas de
bleffures; préjugés fouvent très-nuifrbles, parce
qu’ils empêcheur fouvent qu’on ne reçourre ,
qu’on pojjrroA le fajrp , aux feins bien
\v i s
entendus des Gens de l’A r t , & font perdre uQ
tems précieux.
K
WISEMAN. ( Richard) Il floriffoit à Londre,
vers le milieu du fiècle dernier, & fut le premier
Chirurgien du Roi Charles I I , qu’on fait avoir
beaucoup aimé les Arts & les Sciences. C'efl le
Père des Chirurgiens Anglois, peu connu en
France, & qui mériteroit cependant de l’être
davantage. Tomlinfon en a^fait un éloge qui mérite
d'être lu. Nous n’avons de Wifeman qu’un
Ouvrage, intitulé : Several Chirurgical Treatifes,
Lond. 1676, in-folio, 1705. Avant de publier ces
Traités, il avoit fait paroître quelques Differta-
tions, mais dont Haller ne dit point le fujet. Son
grand Ouvrage eft partagé en huit Livres qui ont
rapport aux tumeurs, aux ulcères, aux maladies
de l’anus, aux écrouelles ou maladies analogues
aux plaies, aux fraétures aux luxations, & à la
vérole. Il parle des ulcères en homme verfé profondément
dans fon Art -, il marque le tems où les
épulotiques peuvent convenir , les différens remèdes
que leur tems ou apparences extérieures
exigent; il vante beaucoup , & avec faifon, les
lotions lixivielles dans le panfement des ulcères
fordides; il ne veut point qu’on traite les caries
du crâne avec le cautère aétuel; les obfervations
de Haën fur les effets fâcheux de ce moyen, employé
dans les douleurs chroniques de la tête,
confirment les vues de notre Auteur fur ce point.
Wifeman étoit entreprenant, mais, en même-tems,
prudent, comme le font tous les Chirurgiens qui
connoiffent profondément leur Art. Eloigné de
cet efptit de charlatanifme qui fait taire les. mauvais
(uccès & enfler les bons ; il dit avoir attaqué
un fpina v-entofa à la mâchoire inférieure, avec la
.feie & la gouge , avoir porté fur l’artère lecau-o
1ère aéluel, pour arrêter l'hémorrhagie; mais que
le malade périt au milieu des convulfions, qui,
fans doute , provenoient de cç que le nerf maxillaire
avoit été intéreffé. Il donné un avis, en
parlant des plaies, & un avis qui n# peut partir
que d’un Praticien de grand jugement : que les
corps étrangers ne doivent pas toujours être extraits
fur-le chatnp ; qu’il les faut fouvent abandonner
à la nature , qui les expulfe , au moyen
d’une douce fuppuration. En parlant des luxations,
il avance que la mâchoire ne peut fe,déplacer
qu’en avant ; obfervation bien judicieufe,
& qui (uppofe un.e connoiflance bien parfaire de
l’articulation de la^mâchoire avec la cavité gle*
noïdale de l’os des tempes, & de tontes les parties
qui l’avoifinenL Vingt ans avant que l’Ouvrag e
de Wifeman paiûr, ce Praticien avoir commence
à mener une vie valétudinaire qui lui iaidoit beaucoup
de rems pour compofer fon Ouvrage. Ce fut
Guathtr Néedham qui le rédigea ", & qui même
\y 00
acquis un fonds de pratique que depuis il a mûri dans
lefilencedomeftique.il n’ eut aucune honte,comme
tous les grands hommes, à révéler fes fautes, quand
elles pouvoient tourner au profit de l’ art : fincerus
homo, dit l’auteur que nous venons de c ite r , en
parlant de cette qualité qui a toujours honoré les
hommes qui fe dévouent entièrement, pour le
bonheur de l’humanité , à un état auffi pénible que
le nôtre. ( M. Pe t it -Radez. )
WOODAL L. ( Jean ) 11 naquit en 1569. Aikin
ne dit point où. Il vint, en 1589, en France, fut
reçu chirurgien des troupes envoyées par la reine
Elifabeth, au fecours d’Henri IV , fous les ordres
du lord Willougby. Il ne paroît pas qu’il retourna en
Angleterre après- cette expédition, car il d i t , dans
fon ouvrage, qu’ il traverfa la France, l’Allemagne
& la Pologne. Il demeura quelque tems à Stad, en
Allemagne, parmi les marchands anglois qui y fai-
foient leur réfidence. La reine étant morte, il retourna
en Angleterre, s’établit à Londres, & fit
ufage de l’expérience que fa pratique lui avoit donnée
fur la pefte , durant celle qui févit la première
année du règne du roi Jacques. Quelque tems après
avoir été incorporé dans la compagnie des chirurgiens
de Londres, il fut élu premier chirurgien de
l’hôpital Saint-Barthelemi, & chirurgien en chef de
la compagnie des Indes orientales. Cette dernière
place étoit de la plus grande importance. On ne peut
douter qu’ il n’ait fai t un ou deux voyages aux Indes,
avant.de l’obtenir jmais Aikin ne l’aflfure point. C e fut
vers ce tems où il fut nommé, ou après, qu’il fit paroître
un petit ouvrage qu’ il a intitulé: TheSurgeons
Mare, où il a rafîemblé à-peu-près toutes les con-
noiffances néceftaires à un chirurgien de vaiffeau.
- En 1616 3 les farces navales de l’Angleterre ayant
été augmentées, & les préparatifs de la guerre fe
faifant avec vigueur, Woodall compofa, vers ce
tems, un petit traité ,dntitnlé : Viaticum, quin’ eft
qu’une addition à fon premier ouvrage. Notre auteur
ne fit rien paroître jufqu’en 1638, qu’ il retoucha
ce qu’il avoit donné, & n’en fit qu’ un feul
volume[i auquelil ajouta un traité fur la pefte, &
un autre fur la gangrène & le fphacèle. On ignore
i année de fa mort 5 ce qui eft certain, c ’eft qu’il
ne furvécut pas long-tems à cette dernière édition
de fes oeuvres. Dans la dédicace qui eft adreffée au
roi, au gouverneur, & au comité de la compagnie
des lndes,il donne un précis de l’hiftoire delaméde-
cine, dans .lequel il montre un grand fonds d’érudition
5^ il y traite une queftion délicate , 1 emploi
■ des rçmede's internes dans les cas de chirurgie ; queftion
qui a toujours été un objet de rixe entre les
médecins .& les chirurgiens , & qui cefteroit de
6trV n c,ei?x"c * dtudioient plus , & qu’ils s'oc- !
cupafient férieufe'ment de tout ce qui peut contribuer
au progrès de leur art j mais qui ne fera
jamais terminé, tant que l’ignorance voudra jouir
.des prérogatives du favoir. En parlant ainfi , nous
loin d’avoir en vue tous les chirurgiens I
indiltinélement j ceux qui fe font diftingués par 1
Chirurgie. Tome Z / , I I e Partie.
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une capacité réelle, ont toujours mérité & obtenu
nos fuffrages. Nous indiquons ceux que trop de
vanité a portés à fe prévaloir, fans autre foutien
que leur jsêtance & leur impudeur. Ceux-ci ne
. doutent de rien , parce qu’ils ignorent tout i &
voilà les hommes que l’on voittous les jours transformés
en médecins, & qui font accroire au vulgaire
que la fomme de leur connoilfance eft fupé-
i ri eu te à celle de ceux qui étudient l ’art dans toute
fon -étendue.
Mais revenons : on ne trouve rien de bien important
dans leTraité de Woodall ; il eft fait pour
les élè v e s , & n’offré rien qui mérite ici notre
attention. 11 parle d’un inftrument pour introduire
la fumée de tabac dans l’ anus, mais que Mufchem-
broëck a depuis portée à une bien plus grande perfection.
Il parle desinconvéniens du bandage roulé
dans les fradturjs (impies. Pott paroît avoir puifé
de lui fes idées fur ce fujet. On trouve dans cette
édition un article fur le feorbut, qui eft très-bien
fait ; il décrit exaéfement la maladie, & vante beau-
couples acides végétaux, même l'huile de v itr io l,
& fait quantité d’obfervaEions dont l’excellence a
été confirmée par les praticiens modernes. Le
D. Macbride , dans fes Experimental Effays , recommande
particuliérement celui-ci ; il en cite
nombre de paffages ; il eft furpris que fi peu d’écrivains
modernes en aient parlé. Woodall étoit fi
heureux dans fes grandes opérations, que , pendant
vingt-quatre ans qu’il pratiqua à Saint-Barrhe-
lemy , il ne lui eft mort aucun malade d’hémorrhagie
, après l’amputation. ( M. P e t i t Ra d i l . )
WOOLHOUSE . ( Jean Thomas d e ) gentilhomme
anglais ,& méd.-oculifte du roi Jacques I I ,
qu’ il accompagna en France, lors de fafuite d’Angleterre.
;îl voyagea beaucoup , & exerça fon art
avec célébrité®!, quoiqu’y mêlant beaucoup de
charlatanifme. 11 avoit une dextérité fingulière
pour l’exercice des opérations relatives aux yeux;
non-feulement il a perfeétionné , mais il a été encore
inventeur d’ans fa partie. On lui doit une méthode
particulière de traiter la fiftulë lacrymale ,
& de fearifier l’oe il , dont nous avons faitmention
dans le cours de cet ouvrage. Il a donné quelques
écrits qui fo n t , en partie , didaétiques & polémiques.
Le premier qu’ibfit paroître eft intitulé :
Catalogue d‘ infirumens pour les opérations des yeux ,
Paris , 1696 , in-8°., avec cette épigraphe : Non
p'otefi àculus diç'ere mahui, opérâ tuâ non indigeo. I.
Cor. 1 1 , v. n . L’auteur y décrit plufieurs inftru-
mens qui lui font propres , en leur donnant des
noms Arabes St G recs, pour en jmpofer davantage.
En 1 7 1 1 , il fit paroître, îk-B0. , une autre brochure
, intitulée : Expériences de différentes opérations
manuelles , & des guérifons fpècificiques pratiquées
aux yeux. Celui-ci eft une efpèce de journal
où l ’auteur rapporte le s , cures fingulières qu’il a
faites à Paris. Il cite comme témoins Duverney ,
Geofroy , Littré 8c Winflow. Trois ans après, il
publia fes Obfervations critiques fur l’Ophtalmo- R t r