
les. ouvrir dans quelques-uns de ces endroits'lorf-
qu’on ne peut le faire au pli du bras.
Il y a an pied deux veines qu’on peut ouvrir; la .
faphène interna & la faphène externe. La première
eft cette veine , aflez: eonfidérable qui fe
trouve, couchée fur la malléole interne , & qui
eft formée par les rameaux qui font fur le pied.
On ouvre ces rameaux Jorfqu’on ne peut pas
ouvrir la faphène fur la malléole. La faphène
externe, que quelques-uns nomment fciatique ,
eft fi/uéje vers le condyle-externe.
Règles quon d)it okferver en faifant une fa.ign.de.
Il y a des règles générales qu’il eft bon de
connoître en quelque partie du corps que l’on
doive faire cette opération. Nous allons d’abord
les indiquer avec autant d’exaélitude qu’il fera
poffibje \ nous traiterons en fui te en détail de
la Saignée du bras ou des autres panies.
i . e Dans cette opération, comme dans toute
antre, il faut que la polition du malade, & même
celle de P opérateur, foient déterminées d’une
manière précife. Comme celle du malade pen-.
dan t que le fan g fort de la veine, influe beaucoup
fur l’effet général de la faignée, cette cir-
confiance mérite une attention particulière.
Il y a des maladies où il importe d évacuer
une aflez grande quantité de fang , fans occa-
lionner de défaillance. En pareil cas , & fur-
tout .lorfque l’on fait que le malade eft fujet
à tomber en foiblefie pendant la Saignée, il faut
le coucher fur un lit , car il n’y a rpas de
Praticien qui ne fâche que la pofirion horizontale
efi préf.rabl:1 à tome autre pour prévenir
une défaillance. Mais il y a aulfi des cas où
cette défaillance produite par la Saignée peut
être avantageuse , comme par exemple ceux de
hernie avec étranglement , où ï’on a lieu de
delirer un relâchement général du fyfiême. Alors,
au lieu de Lire coucher le malade, il faut lui
donner une pofture plus relevée ; plus fon corps
fera relevé plus il fera facile de le faire tomber
en fyncope. 11 faut dpnc fe régler à cet égard
par l’objet particulier qu’on fe propofe en faisant
l ’opération.
Quelque opération que l’on entreprenne, il
convient de mettre le malade dans nn jour fa-
vorable ,& cela n’efl jaunis plus néceflaire que
lorfqu’il s’agit de faire une Saignée. La meilleure
règle qu’on puifie donner à cet égard, c’eft
de plsçet; le malade dans l’endroit le plus.éclairé
de l’appartement, & de manière que le jour
tombe dircd iment fur la partie où l’on fe pro-
pofe de Saigner. Quand on ne peut pas avoir la
clarté du jo u r , on y fnpplée par celle d’une
bougie ou, d’une chandelle.
Les Chirurgiens font dans l’ufage de faire cette
opération étant debout; cependanr comme elle
eft très-délicate ils feroient mieux de s’afteoir,
cette pofture étant la plus commode & celle qui
leur donne le plus de fermeté & de précifion dans
la main.
z.° Les membraneuses veines font plus lâches
que celles des artères, & le fang ne circule pas
dans les premières avec autant de rapidité que
dans celles-ci. Par cette double raifon, le fan®
ne fort pas d’une veine avec une certaine force
à moins qu’on n’ait mis un obftscîe à fon retour
vers le coeur, au moyen d’une, ligature convenablement
placée pour produire cet effet.
Lors donc qu’on a mis le malade dans-la pofi-
tion où il doit.être, la première chofe à Lire
eft de comprimer, au moyen d’une bande, la
veine qu’on fe propofe d’ouvrir. Cette compréflion
doit s'étendre également fur tomes .les veines
voifines; car on ne gagneroit pas-grand chofe à
n’en comprimer qu’une feule , à caufe de la communication
qui a lieu entre toutes les branches
collatérales. Et non-feulement cette çompreftion
augmente le jet du fang qui doitfortir par l’ouverture
du vaifl’eau, mais encore en accumulant
le ifang dans les veines, elle fert à les faire voir
plu? difiinétcmem, & à donner ainfi à l’opérateur
plus de facilité à faire l'ouverture comme il
convient quelle foit faite.
En faifant fa ligature, le Chirurgien doit cependant
prendre garde à ne pas la ferrer trop
fortement ; car , fi la compréflion .venoit à
s’exercer avec une certaine force fur les artères,
les veines nerecevroient plus de fang, & n’en
pourroient par conféquent pas fournir lorfqu’il
les ouvriroit avec la lancette. Quand on voit
les veines fe gonfler en conféquence de la com-
preflion, fans que les pulfations de l ’artère foient
moins diftintles dans les parties qui font au-
deflous de la ligature, on peut être sûr que la
prefljon eft au degré convenable, & qu’il ne faut
pas l’augmenter.
$•* La lancette eft l’inflrument le plus généralement
employé pour ouvrir la veine,qtioiqu’en
quelques pays on en ait adopté un autre, favoir
le Phlébotome -h reftort. On place, la J?me de
ce dernier immédiatement amdeftùs d® 1’"endroit
où l’on veut faire l’ouverture; puis au-moyen
d’une détente, on la fait pjongGr., tout-à-coup
dans la veine, où elle feir une incifion d’une
grandeur exaélemem proportionnée à ion-étendue.
Le Phlébotomie a acquis de la réputation dans
une grande partie de l'Allemagne*,futr-tout pour la
Saignée à la jugulaire;-niais il eft fujet à beaucoup
d inconvénh-ns qui empêcheront probablement
qu’il foit jamais généralement, admis. Le premier
eft- que, par ja nature mêrnp de cet inf-
rrumem , l’opérateur eft obligé, de déterminer la
profondeur à laquelle il doit pénétrer avant de
s en fervir. Or , l’on ne peut rien favoir de précis
à cet égard avant que de Saigner.;', car, .-après
avoir plongé la lancette, on trouve quelquefois
qu’il faut l ’enfoncer plus q«’on jçes’y éteiî d’aboi
attendu -, de forte qu’en fe fervânt du Phlébo-
tome, on peut fouvent manquer fon coup, à
moins d’ en employer un pour tons les cas qui
foit fait pour pénétrer à une profondeur à laquelle
il eft rarement nécèflaire d’atteindre.
Mais la principale objeélion que l’on fafte à
cet infiniment, c’eft que lorfqu’il fè.trouve au-
defTous de la veine une artère, ou quelqu’autre
partie qu’il feroit dangereux de bteff r , on court
un plus grand rifque de le faire en fe fervant du
Phlébotome qu’en fe fervant de la lancette. Car
en feignant avec celle-c i, dès qu’ on a pénétré
dans la veine, on peut aggrandir l’orifice autant
qu’on le juge convenable, Amplement en pouffant
l’inftrnment lé long du cours du vaiftèau,
fans le faire entrer à une plus grande profondeur,
ce qui n’expofe à aucun danger; au lieu
que le Phléborcme doit toujours pénétrer aufîî
loin que fa longueur le permet, circonftance qui
ajoute beaucoup au danger de blefter les parties
qui font au-defïous de la veine.
Indépendamment de c e c i, en fe fervant de la
lancette, on efi bien plus maître de faire l’ouverture
dé la grandeur que l’on veut, que iorf-
qu’on faigne avec [le Phlébotome. Nous croyons
donc pouvoir prononcer hardiment que ce dernier
infiniment n’eft d’aucune néceflité ; cependant
en faveur de ceux qui feraient enclins à en
faire tifage, nous en avons repréfenté la meilleure
forme dans nos planches.
Lortqu’on veut s’en fervir on place la pointe
de l’infirument, dont on a tendu le reftort, au-
defius de la veine qu’on veut ojuvrir, de maniéré
quelle y fafte une ouverture oblique*lorfqu’on
lâchera la dérente. L ’on fe conduit enfuite de la
même manière qu’après s’être fervi de la lancette, »
& nous en expliquerons bien-tôt les détails.
Lorfqd’on veut faigner avec la lancette, la
forme de cet infiniment eft néceflairement la
première circonftance à laquelle il faut faire attention,
quoiqu’il arrive rarement que l’on s’en
occupe comme on le devrait. Nous avons v u , à
1 article Lancltte , les obfervations à faire fur
ect infiniment & fur la meilleure forme à lui
donner.
La forme de la lancette étant déterminée
voyons comment l’on doit s’en fervir. Le Chi-,
rurgien & le malade étant placés comme il faut,
& la ligature ayant été mife depuis quelques
moment, de manière à produire un certain degré
de gonflement dans les veines, l'on doit choifir
parmi les plus apparentes celle qui roule le moins
fou§ les doigts quand on la preffc$ car il y en
a qui font fi peu fixées par le tiflù cellulaire ,
quelles roulent avec la plus grande/ariliié ; &
quelque faisantes que çèlles-ci puifient paroîrre,
font beaucoup plus difficiles'à ouvrir que
d autres qui paroiffenr plus profondes. Il faut donc
e déterminer pour une veine qui, en même-terris
quelle fe découvre parfaitement à l ’oeil, fe trouve 1
liée d’une ^manière aflez ferme aux parties contiguës.
Il n’eft, fans doute, pas néceftaire de faire
remarquer que lorfqu’une veine fe trouve a fiez
voifine d’une artère ou d’un rendon, pour qu’il
y ait quelque danger de blefièr ces parties dans
I opération, il r.c faut pas béfiter a en préférer
une autre ; s il y en a que fon puifîe ouvrir
tans s’expofer au même rifque.
Une veine peut être'placée immédiatement au-
defTns d’une artère ou d’un rendon , fans qu’il y
ait aucun danger de les toucher en l’ouvrant, fi
le Chirurgien èft fuffifammenr adroit & prudent ;
mais il arrive quelquefois que la veine eft unie
de fi près, & fi intimement avec ces parties,
que le Chirurgien le plus fûr de fa main ne fan-
roit, fans imprudence, entreprendre de l’ouvrir.
Avec un peu d’attention, cependant , on.peut
quelquefois le mettre à l’abri de tout danger à
cet égard. Ainfi, lorfque le vaiftèau qu’on doit
ouvrir eft pofé direélement fur le tendon du
mufçle bieep«, il faut mettre le bras en prônât
ion ; & ce tendon qui a fon attache derrière
la petite apophyse du ralius, fe cache, pour
ainfi dire , & s’enfonce.
Il ne faut jamais piquer , à moins que le vaif-
feaü ne foit fenfibk au ra$ , quand même quel-
qttes cicatrices I indiqueroîent. Il y a des vaif-
feaux qui ne fe font pas femir aulfi - tôt que la
ligature eft faite , mais quelque teins après. Lorf-
-qu’ils font fi enfoncés qu’fis ne fe font apperce-
voir ni à l'oeil ni au taêl , on fait mettre le meuit
bre où fon fe. propofe de faigner, dans, f-eân
chaude qui, en raréfiant Je fang, fait gonfler
les veines.
.. Le choix de la veine étant fa it, l’Opérateur
s il doit faigner de la inain droite, faifira fortement
de la main gauche le membre dont il doit
tirer du fang ; enfuite, avec le pouce de la même
main, il comprimera la veine , â un pouce &
demi ou environ, au-defious de la ligature,
ce qui fervira à donner un certain degré de ten-
fion aux tégumens, à aflùjettir lesvaifteaux, ceux
fu r - to u t qui font roulans, & en même - tems
à interrompre , pour le^moment, toute communication
entrt les parties inférieures de la veine ,
& celles qui fe trouvent entre U ligature & 1 endroit
a:nfi comprimé.
Si le vaiftèau qu’on doit ouvrir eft très - enfoncé
, il Lût porter la pointe de la lancette
prefqu’à plomb ; c a r , fi on la portoit obliquement
, elle pourroif paffer par - deftii«. Silevaif-
feau eft fi enfoncé qu’on ne puifie l’appercevoir
que par le né l , il faut ne point perdre de vue
l’endroit fous lequel on l’a fenti ; on y porte
lapoime de la lancette, on l ’enfonce doucemenr
jufqu’à ce qu’elle foit entrée dans le vaiftèau ,
ce qu’une légère réfiftance , pareille à celle que
fon fent lorfque l’on perce du cannepin, & quelques
gouttes de fang font connoître.
Ce lont ordinairement les perfonnes graflej