
E x p l i c a t i o n d e s P L A
î l
& de la tige , qui fe correfpondent.
L ’infirument eft alors dilpofé pour 1 opération.
- . r
Quand on veut opérer , on tient l’inf-
trument comme une plume a écrire, le
pouce deflus le bouton de la bafculey les
doigts indicateur & du milieu en-deflous,
on applique les deux autres doigts contre
la tempe, on place l’anneau de la tige fur
la cornée, on fait enforte que celle-ci foit
exactement logée dans l’excavation de cet
anneau. On appuie légèrement l’inftru-
ment pour fufpendre la mobilité du globe
de l’oe i l, & quand on juge qu’il elt bien
fix é , on appuie le pouce fur le bouton de
la bafcule ; la lame part auffi-tôt & coupe
la cornée dans une allez grande étendue,
pour livrer paffage au criflallin. On termine
enfuite l’opération comme à l’ordinaire.
P l a n c h e X L I.
S u it e d e s in f lr u m e n s p o u r l a c a t a r a c t e , &
a u t r e s o p é r a t io n s f u r le s y e u x , *
* F ig . i . Biltouris de Becquet, la tige
des lames eft flexible pour s’accommoder
à la faillie ou à l ’enfoncement du globe
de l’oeil. La pièce d’ébene qui eft fur le
manche indique le côté externe , ou la
face de la lame oppofée à l’iris.
F ig . z . Pince de Paupé, pour faifir 8 c
fixer l’oeil. «
F i g . 3. Couteau du même auteur, pour
incifer la cornée de bas en haut; à l’extrémité
du manche de cet iriftrument, eft une
petite lame pour incifer la membrane du
criftallin,
F i g . 4. B’ftouri de Favier, pourincifer
félon le procède de Bérenger. Le manche
de ce biftouri eft terminé par une aiguille
tranchante ; à quelques lignes de la pointe
s’élève une tige d’acier, courbée , qui fert
à foulever & à foutenir la cornée pendant
qu’avec l ’aiguille on divife la membrane
du criftallin.
F i g . 3. Petites pinces à reflort, trèscorrynodes
pour faifir & extraire des portions
de membranes ou de criftallin ; elles
font encore très-utiles pour faifir de petits
corps étrangers introduits dans les oreilles
ou ailleurs. On aflure que cet inftrument
eft de l’invention de feu M. Hoin pere ,
chirurgien de Dijon.
F i g . 6 . Biftouri à deux tranchans, pour
incifer & extraire le globe de l’oeil. On
attribue cet inftrument à Antoine Petit,
médecin de la Facilité de Paris.
F ig . 7. Cifeaux courbes fur le plat, a ,
défîgne la courbure des lames.
Nous avons expofé dans l’explication
de la planche précédente les raifbns qui
ont déterminé Bérenger à faire la ftclton
de la cornée avec un biftouri convexe,
& dont une des faces de la lame, celle qui
regarde l’iris , eft taillée en bileau, tandis
que l’autre face eft un peu courbe. Son
intention étoit d’achever promptement
l ’incifîon fans donner le tems à l ’humeur
aqueufe de s’évacuer ; ce qu’on n’obtient
. pas aufli aifément que Bérenger l’a avancé,
fur-tout quand le globe de l’oeil eft un peu
enfoncé dans l’ oibite. Becquet, profefieitr
[ ublic pour les maladies des yeux , au
Collège de Chirurgie de Paris , imagina
d’allonger la tige de la lame, & de rendre
cette tige affez flexible, pour la courber,
ou la redreffer félon ie befoin.
Cet oculifte s ’eft fervi plùfîeurs fois de
cet inftrument ; & comme fe fuceès n’a
point conftamment répondu à fon attente,
il s’occupoit des moyens de le perfedion-
ner , lorfque l’inflrument de Dumont,
dont il fera queftion dans une des planches
fuivantes,lui a été connu; & après quelques
corredions & additions qu’il y a
faites , il l’a adopté.
La difficulté de fixer l’oeil pendant l’opération
, l’inconvénient qui arrive fou-
vent de faire une incifîon à peine fuffifante
pour livrer paffage au criftallin , ont fourni
à M. Paupe l’idée de fixer l’oeil par une
pince, dont un des côté fe termine par
une’pointe tranchante & allongée, qu’il
plongeoit dans la partie inférieure de la j
cornée , très près de la felérotique , & j
incifoit enfuite la cornée de Bas en haut, j
Après quoi , retournant l’extrémité de
Pinflt'ument , il incifoit la membrane
criftalloïde, avec la petite aiguille tran- !
chante qui la termine.
Paupe étoit alors élève aux Inva- j
lides ; il fit beaucoup d’expériences en
préfence du C. Sabatier ; nous avons été
plu fleurs fois témoins de ces effais. L ’A cadémie
dé Chirurgie a cru devoir ré-
compenfer fon zè le , en lui accordant le j
prix d’émulation en 1764. Je n’ai point j
oui dire que Pau£ie ait opéré fur le
vivant.
Le citoyen Favier , pénétré des j
avantages qu’on peut tirer du procédé de
Bérenger, en faifant quelques changemens
au couteau de ce dernier, dans l’intention
de fixer l’oeil & d’incifer en même-tems
la cornée fans laifler échapper l’humeur
aqueufe , a préfenté à l ’Académie en
1770 un inftrument nouveau ,. f i g . 4 ,
dont la lame a deux pouces de longueur,
la pointe eft terminée en aiguille platte ,
longue defix lignes & tranchante du même
côté que la lame qui lui donne naifiance.
Une des faces de la lame efteon vexe, l’autre
eft cambrée, comme celle de Bérenger ;
le manche participe des mêmes figures
que la lame, puifqu’il eft cambré & convexe
dans les mêmes faces. A l’extrémité
de ce manche, fe trouve jointe l’aiguille
qui doit divifer la capfule criftalline ; à
environ deux lignes de la pointe s’élève
une petite lame d’acier courbée ,. de ma- J
nière que la concavité regarde le plat dé j
l’aiguille, Favier n’a produit que des expé- I
riences réitérées fur le cadavre. Nous j
croyons cependant que cet inftrument ]
peut avoir plus d’avantages que celui de
Bérenger ; c.’efl à l’expérieUoe à en déci- I
der. Fa v ie r ,. a depuis? reçu de. FAca-I
démie les marques d’encouragemeus dont '
il s’étoit rendu digne de plus d’une manière.
,
La feule infpeâion des pinces de I
Hoin , f i g . y , en indique l’ufage , & en
juftifîe le mérite.
L ’inftrument d’Antoine Petit , pour
incifer circulairement & extraire le globe
de l’oe i l , reflèmble à un fort fcalpel à
deux tranchans ; mais on préfère les
cifeaux courbes fur le plat. Ces derniers
font d’une très-grande utilité dans plu-
fieurs efpèces d’opérations ; i ° ils font
très-commodes pour aggrandir l’incifion
de la cornée lorfqu’elle n’a point affez
d’étendue pour livrer paffage au criftallin.
; 20 pour extraire le globe de l’oeil ;
3° pour faire la refcifîon des amygdales,
de la luette ; enfin, ils peuvent être d’une
très-grande utilité dans une infinité de ca s ,
que les. circonftances feules peuvent indiquer.
P l a n c h -X L I I.
R e l a t i v e .a u x c a u t è r e s a c t u e ls .
* F i g . 1 . Cautère pointu.
F i g . 2 . Cautère plat 8 c conique-
F ig . 3. Cautère olivaire.
F i g . 4. Cautère convexe ou femi-
lûnaire.
F i g . y. Cautère à bouton.
F ig . 6 . Cautère des anciens pour ap-,
pliquer fur le moignon après l’amputation
...
Les différentes efpèces de cautères qui
font ici repréfentées , ne font que pour
donner une idée de c es inftiumens dont
les formes font très-variées. Les cinq
premières peuvent fervir dans une infinité
de cas,. Celui, f i g 6 , fervoit aux anciens
pour 1 appliquer a la lurface du moignon
immédiatement après l’amputation , afin •
de cautérifer les vaiffeaux & de s’oppofer
à l’eflùffon ultérieure du fang. Les ouvertures
qu’011 y remarque , font pour laifler
échapppr les humidités-qui doivent s’évaporer
pendant l’application. La ligature des
vaiffeaux, dont on eft redevable à Paré,
préferve les malades d’un moyen aufli dangereux
que cruel..