
Ft:flaires d'ailleurs peuvent occaflonner des acci-
dens dans les chutes, & nuifenc toujours au
coït* auflî leur préfèrent-on les ellyptiques quand
on les fait aflez alongés pour pouvoir bien porter
fur les rebords oueux du baflin. On les fait
un peu creux fupérieurement pour qu'ils puif-
fent recevoir le mnfeau de tanche fans le bief-
fer. Les dimenfions du Peflaire, avant qu'on
ne le couvre de cire , peuvent alle r, depuis
deux pouces jufqu'à trois, pour leur plus grand
diamètre & une fixième ou feptième partie pour
le moins entre huit & dix lignes d'épaiffeur en
s’aminciffant vers les bords & plus vers le centre
<jue vers la circonférence. Au furplus, ces
dimenfions doivent être relatives aux parties dans
lefquelles on doit les placer. Le trou qu'ils
o n t , ne doit être ni trop grand ni trop petit,
il doit être proportionné au volume du mufeau
de la matrice, en forte qu’il n’ait que la moitié
au plus du diamètre de la partie qui doit être
vis-à-vis de lui. Le bout du mufeau de la
matrice doit repofer fur la circonférence qui
forme les. bords du trou ; d’où il réfui te qu’ un
grand Peflaire peut avoir un trou fort petit &
un petit Peffaire un trou fort grand.
Maintenant voyons la manière dont on doit
faire ufage de ce moyen :
On doit d’abord évacuer le reélum & la vefie
par un lavement & en faifant uriner la femme,
afin que i’introduèlion du Peffaire foit plus facile
& moins douloureufe. Alors la femme
couchée fur le dos , les coiffes écartées &. les
fefles élevées, les genoux & les jambes un peu
fléchies & les pieds fixés fur le lit ; le Peflaire
ayant été préliminairement trempé dans l'huile,
on en porte une extrémité félon la longueur de
la v u lv e , & prefl’ant doucement de l'index de la
main libre la commifiure inférieure, on écarte
peu-à-peu les lèvres avec l’autre qui tient le
Peflaire. Enfuire on pouffe poflérieurement 8c
inférieurement vers le re61nm ,en tournant fon
plus grand diamètre vers chaque os ifchion de
manière que l’excavation regarde l’orifice de la
matrice. Enfuite, tenant le Peffaire d'un doigt
dans le vagin, on relève la femme de l’autre
main fur fon féant, afin que la matrice tombant
fur lu i, lui donne plus d’afliète & que l’orifice*'
s ’accommode à fa concavité. On met un linge
fur la vulve & l’on confeiltè à la femme de .
s’abflenir de marcher pendant quelques jours
( M. P e t i t - R ad e z . )
P E T I T , (Jean-Louis), néàParisen 1674.
I l eut dès fon enfance, un penchant particulier
pour la Chirurgie & l'Anatomie, qui en eft
la bafe; Littré fut fon premier Maître en cette
dernière fcience, & les progrès de l’Elève furent
tels qu’il lui laiffa à douze ans la direélion de
fon amphithéâtre. Le jeune Petit paffa de l’étude
de l’Anatomie à celle de la Chirurgie, fous
M. Maréchal dont il fuivoit les vifites à l’hôpital |
de la Charité. Muni de tontes les connoîflaeces
relatives à fon état, & défirant d’être livré à
lui-même pour les mettre en pratique; il paffa,
en 1692, à l’armée du Maréchal de Luxembourg.
Il n’y vécut point inconnu comme la plupart des
Chirurgiens en fous ordre; fon mérite fut ap-
perçu ; des démonftrations qu'il fit aux Elèves
du corps de l’armée & fes fuccès dans ce genre
d’enfeignemem furent pour lui une recommandation
q ui, à la fin de la guerre, lui valut la
place de Chirurgien aide-major de l’hôpital de
Tournai. Cotte ville ne préfentoit point un
théâtre où put convenablement être exercée fa
capacité ; il revint à Paris fe faire recevoir
Maître, non fans mériter les applaudiffemens
de tous ceux qui l'écoutoient dans les ^examens
qu'il fubiffoit pour pouvoir y parvenir. Petit
fut un des premiers démonflrateurs pour les
chaires publiques de Chirurgie fondées en 1724.
I l y enfeigna avec diflinélion, ainfi que dans
fes leçons particulières qu’il continua pendant
un très-grand nombre d’années. Son talent
connu en Anatomie , & diverfes obfervations
qu’il communiqua à l’Académie Royale des Sciences
lui donnèrent accès dans ce Corps. Il parvint
bien-tôt à être un Praticien des plus employés;
fa réputation paffa en Efpagne, où il fut ap-
pellé pour y traiter le R o i ; fidèle à fa patrie &
foürd à toute propofition, il revint à Paris où
il mourut en 17 50, âgé de 79 ans. Le feul
corps d’ouvrage qu’on ait de M. Petit efl fon
traité des Maladies des O s, qui eft fans contredit
le meilleur qu'on eut de fon tems; il parut, en
1705, z‘n-12, & depuis il y a eu plutieurs éditions;
la meilleure eft celle de 1772. Dire que
M. Louis y a ajouté un difeours critique &
hiflorique & quelques notes, c’eft en faire fuf-
fifamment l'éloge. M. Petit eft encore Auteur
d’un très-grand nombre d’obfervations & de mémoires
qu’on trouve parmi ceux des Académies
Royales des Sciences & de Chirurgie qui font
fingulièrement intéreflantes, & dont nous aurons
occafion de bure ufage dans le corps de cet
ouvrage. I l travaiiloir, depuis long-terns, à un
ouvrage complet de Chirutgie; il en avoit déjà
même fait graver les planches, Iorfque la mort
vint mettre fin à fa carrière. Ce Traité a paru
depuis par les foins de M. Lefne fous le titre
d’Æuvres poftumes de M. J. L . Petit. ( M. P et
i t - R AD EL.)
PAU L , furnommé (Eginoeta à raifon de l’Ifle
d'CEgine, dans la Grèce, où il eft né. On fixe le
tems où il vivoit à la fin du quatrième fiècle ,
d’autres au commencement ; félon Freind, îl
floriffoit vers le milieu du feptième. Il émdia
à Alexandrie; & enfuite il fe mit à beaucoup
voyager d’où lui eft venu le furnom ds
ntpioJ'Zwmç ? peregrinator. Il acquit , dans tous
fes voyages, cette expérience que la répétition
des faits toujours nouveaux peut feule offrir, &
offrit d’une manière beaucoup plus certaine
que donne la vue des mêmes faits dans un même
lieu pendant une longue fuite d’années. Il vécut
long-tems à Rome bien après Celfe, & fuivit
beaucoup la doctrine de.ee Grand-maître. Mais,
quoiqué partifan du plus grand nombre de fes
opinions, il s'en écarté fouvent, & motive tellement
fes raifuns, qu'on ne peut aucunement le
regarder comme un vil copifte. Et en effet
quand un point de doélrine eft tellement évident,
qu’on ne peut le réeufer, il vaut mieux
le recevoir que d’en établir une autre fur le mérite
duquel on eft encore incertain. Paul a raf-
femblé le fruit de fes obfervations dans un ouvrage
dont la première édition a paru en grec
à Venife,en 1 528,zV/o/io. Gemufeus fit quelques
corrections au texte des deux premières éditions
& même y a ajouté quelques notes. Une édition
latine parut enfuite à Bafle; celle-ci eft d'Albano
Torino; Pierre T o le t, Médecin-de Lyon , en a
donné une en François en 1539. Gauthier d’An-
dernach en donna enfuite une in-folio à Paris,
en 1532, elle a pour titre: Pauli Æginoetoe de
remedicâ lïbri feptem 2538. L ’Auteur y traite
des maladies des yeux, des ulcères cutanés, de
toutes les opérations de Chirurgie, & de nombre
d’objets infiniment intéreffans. Nous avons
eu occafion, & nous l’aurons encore, de faire
ufage de fes préceptes, & de lui en rapporter
la gloire dans les articles, de ce Lexique. ( M.
P e t i t - R a d e z . )
PEU^( Philippe) né à Paris, le fiècle dernier.
Après avoir fuivi fes cours dans cette
v ille, & avoir fubi tous les examens de la Maî-
trife, il fe livra à la Pratique des Accouche-
tnens, & y acquit une telle célébrité, qu’il de^-
vint l’émule de Mauriceau , & en partagea la
Pratique, comme les émolumens. L e feul O uvrage
complet quon ait de lu i, eft fa Pratique
desAccouchemens, qui parut en 1694, en
Senilis labor hominis , dit Haller, in fuâ arte
non fummi , non tamen perindh miferi ut Mauri-
cto vifutn. En effet, il ne le fit paroître qu’a-
près quarante ans d’une pratique’ réfléchie &
confiante, & dans laquelle; il dit avoir , fait-plus
de joop accouchement. Peu eft l’Auteur- qui ait
fait le plus de cas du toueber, pour déterminer
Jes^ différens tems de la groffeffe, mais il obferve
qu’on ne doit pas en abufer. « Outre beaucoup
d autres inconvéniejis, dit-il , que ces attouche-
mens fréquens, fans néceffiré, peuvent occafion-
ner j ü eft certain qu’ils font ai Cément changer
la fituatiqn de la fête, car étant forcée , & même
enfoncée dans lés eaux , elle cède fans peine
au mouvement que les doigts lui donnent; ainfi,
de droite ligne qu’elle étoit, & en état de fui-
vre naturellement la fortie des eaux, elle prend
une fituation oblique qui lui fait préfenter l ’o -
jeiile, le front, la joue , &c. Par-là , continue
° çu , un travail naturel devient contre Nature ; »
affertibn que nous ne lui accorderons point dans
toute fon extenfion. Peu étoit un Accoucheur
qui laiffoit beaucoup faire à la Nature , & en
cela bien différent des turbulens de nos jours
il attendoit que, le travail fût bien développé ,
avant de penfer à l’aider , quand toutefois les
chofes' étoient bien difpofées. P lus, difoit - il ,
fa it douceur que violence. Il a bien diftingué les
vraies douleurs d’avec les fauffes, chofes effen-
tiellès à remarquer, pour ne pas tomber, dit-il,
dans le malheur d aider la Nature a contre tems,
ou de précipiter la chute- d’ un fruit qui riefl pas
mûr. On peut reprocher à Peu de n’avoir point
été le partifan de,l'opération céfarienne fur les
vivans ,.•& de l’avoir trop été des crochets, dont
l’ufage aujourd’hui eft perdu depuis l’emploi journalier
qu’on fait duforceps. Peut-être n’a-t-il tant
vanté ces derniers moyens, que pour faire tomber
l'ufage du tire-tête de Mauriceau, dont il
avoir fait une cenfure à laquelle ce dernier Auteur
répondit dans une édition de fes Ouvrages.
Cêlui-çi alla même jufqu'à l’âccufer de falfiiica-
tion dans la plupart de fes Obfetvations. Ce fut
à ce fujet que Peu fit paroitre, pour fa defenfe,
l’Ecrit , intitulé : Reponfe aux Obfervations de
M. Mauriceau , s’y juftifie fur
l’ufage des crochets, & fait de nouvelles objections
aux Partifans du tire-tête. ( M. P e t i t -
R ad e z . )
P E Y R O N IE , ( . François de.la ) né à Montpellier,
en 1678. Il étudia fous C hirac , P ro -
feffeur à-i’Univerfité de cette-Ville, & vint en-
fuite fe perfectionner à Paris. Il y continua fes
études avec la plus grande ardeur , fans que le
tumulte & les plaifirs dé cette ville pufient le
détourner de fon plan. De retour chez lui , il
s'occupa de l’enfeignement de l’Anatomie, tant
en public qu'en particulier, avec la plus grande
célébrité. Sa réputation l'appella à Paris auprès
de Chirac , alors premier Médecin du Duc d’Orléans,
à qui tout le mérite du jeune la Peyron—
nie étoir déjà connu. Il parvint à la chaire du
Jardin du R o i, & bien-tôt à une de celles du
Collège de Chirurgie ; enfin, il fut nommé à la
furvivance de M. Marefchal. Ce fut alors qu’il
chercha à procurer à la Chirurgie cous les avantages
qu’il put lui procurer; il travailla, avec
ce dernier, à l’établiflement des cinq Chaires
Royales, dans PAmphithéâtrede Saint-Côme, ce
qui eut lieu en 1724, comme nous l'avons dit
à l’article C i i ib u r g ie ; Son zèle ne s’arrêta point
là,* il s’occupa de former un Corps Académique
parmi les Chirurgiens de Paris, dont les Membres
furent pris dans le Collège qui exiftoit alors.
Les féances commencèrent en 1 7 5 1 , & l’établif-
fement, confirmé par Lettres-Patentes, ne tarda
pas à être confirmé de la manière que nous l’avons
dit à l’article A cadémie. La Peyronie ai-
moit les Sciences , & ceux qui s’en occupent
férieufemem ; il s’ étoit fpécialemem livré à la