
danser suffi grand que fubit de la par» de l’hé- j
morrhagie ; on le croiroit d’ abord. Cependant le
contraire eft prouvé par l’expenence, & la bhy-
fique explique le fait. Les vaiffeaux fangufns ont
d’abord été alongés, & fuivant le fort des parues
qui les environnoient, ils ont été déchirés. ; 1 ex-
trémiié delà déchirure n'eft point n e tte ,e lle en,
pour ainfi dire, frangée -, la contraction des fibres
longitudinales de l’artere , au moment de lalépa-
ration, doit occafionner un rebrouffement des
fibres circulaires, tel que la cavité du vaiffeau,
devient pleine, & ferme le paffagé au lang, qui
bientôt forme un caillot & bouche ainfi 1 ouverture.
Quoi qu’il en foit de cette opinion de M. Morand,
il eft certain que le fait qu’ elle tend a
expliquer eft très-curieux -, peut-être tient-il à quelque
circonftanee plus particulière de la flrudture
des vaiffeaux, & à l’altération de leur principe
v ita l, occaffonnée par l-extrêtne diftenfion qu il
ont fupportée avant defe déchirer.C eft un fait confiant
qu’on ne voit jamais d’hémorrhagie confidéra-
ble en conféquence de plaies de la nature de celles
dont nous parlons, qui font par-là môme exemptes
de ce qui fait le plus grand, on du moins
Je plus preffant danger des bleflures formées par
' des inftrumens tranchans..
Un fécond ordre d’accidens eft celui qui tient
au déchirement des ligamens, de ceux des jtSin-
tures en particulier , & -à l’arrachement des
tendons; lorfque quelques doigts, ou orteils
font arrachés , leurs mufcles extenfeurs (4 fléçhil-
feurs propres, qui font des efpèces de cordes, en
général plus ilolées par leur corps que les autres
mufcles, (ont fujets à être rompus dans leurs corps
mêmes, ou à être féparés en entier du membre
auquel ils appartenoient. Ces fortes de plates,
qui ne laiflem pas d'être aftez fréquentes, nom pas,
en général. des fuites fort graves | quoique fort
effrayantes au premier afpeft,à moins quelles ne
foient compliquées defraéhtres ou decontufions.
On ne peut que s’étonner de voir que, pour
l’ ordinaire, elles font moins fuivies d accidens que
la (impie piquure d’un tendon, ou la bleffure
d’un ligament. Voyt-{ T en d on , L ig am en t .
Les cas de cette nature ne demandent pas d’autre
traitement que celui des plaies compliquées,
ÿov. P l a i e . I , ,
Le vagin, la matrice, la veffiefont danscertames
circonftances , fujets à fe déchirer. Voy pour ces '
accidens, les articles, V a g in , Ma t r ic e , V essie.
L A C S YM A L E C Fiftule) , sajSgjj , Fiftulà
lacrimalit. Ulcère calleux, quelquefois douloureux
& enflammé, fitué au grand angle de l'oe il,
& accompagné d’un écoulement de pus & de larmes
dont la quantité varie à raifon de l’érofion du
fac lacrymal qui le complique toujours. La fiftule
lacrymale eft quelquefois la fuite d’un égilops,
dont la matière, en creufant, a corrodé les parois
du fac; mais Couvent auffi elle provient
d’une caufe antécédente, qtit empêchant le pafiage
des larmes par les voies lacrymales, donne heu
au gonflement du fac. Nous nous arrêterons d au-
tant plus volontiers fur cette dernière circonstance,
que tout ce qui s’y rapporte, étant bien
connu , l’on concevra plus facilement la formation
de la Fiftule.
J. L . Petit eft celui des Praticiens qui le premier
ait eu une opinioii probable fur 1 écoulement
des larmes par les voies lacrymales •, il
compare, avec raifon, ces voies à un fiphon
dont la longue branche eft formée par le fac >
& le canal nafal j & la courre par les conduits
lacrymaux & leur branche commune. Les larmes
font déterminées dans la courte branche de ce
fiphon, non-feulement par l’obliquité de direction
du bord des tarfes, mais encore par le mouvement
des paupières, quilles pouffent dans^les
points lacrymaux avec toute la force d un reffort
qui fe débande, pour nous fervir de fon expref-
fion, & par la faculté' abforbante donc jouiffent
les points lacrymaux, qui continuellement plongent
dans les larmes. O r , quand la mécanique
dont nous venons de parler, eft dérangée par
l ’obftruélion ou l’ulcération des conduits, les larmes
regorgent, & ne paffant plus par la grande
branche du fiphon, la narine de ce côté relie
à fec, & la joue eft plus ou moins mouillée par
les larmes qui fe répandent fur elle. Ejabliffons,
d’après ces principes, une théorie applicable aux
différens c a s , & voyons le traitement qui peut
leur convenir. On peut confidérer la ^maladie à
deux époques diftinèles, l’une où il n’y a point
érofion au fa c , mais fimplement intumefçence,
& l'autre où l’ulcérajion eft complètement formée
; les Auteurs défignent le premier état fous
le nom d’Hydropifie du fac lacrymal, & l’autre
celui de Fiftule proprement dite.
De rHydropijie du fac lacrymal.
Quelques Praticiens, & même certains Auteurs
nomment affez improprement cette elpèce d h y -
dropifie, Hernie du fac , ou Fiftule plate. C ’eft
un gonflement du fac lacrymal, à la fuite d’une
obftruéHon du canal nafal. Quand cette obflruc-
tion eft totale, il ne paffe rièn par le canal,
la narine eft à fec, les larmes s’accumulent dans
lefac-, & celui-ci prenant des accroiffemens continuels,
s’ élève peu à-peu, & forme au-dehors
une petite tumeur circonfcrite, alongée, molle
avec fluéïuation , & qui difparoît par une prefiïon
un peu forte, qui fait refluer les larmes par les
points lacrymaux, & par eux comme par l’orifice
inférieur qui s’ouvre dans les narines, quand
l’obftruélion du canal n’eft point de nature à offrir
une très-grande réfiftance. Quelque rempli qu’on
fuppofe le fac, il admet néanmoins les humeurs
qui continuellement lui affluent, femblable en
cela à la veffie urinaire, & autres réceptacles quj
reçoivent toujours, quoique leur dilatation foit
au plus haut point. Le i larmes, en Ajournant
dans le fac, de douces qu’elles font naturellement,
deviennent acrimonieufes, ainfi que les humeurs
les plus balfamiques qui font dans un état de
«agnation. L'irritation qu’elles y excitent , détermine
à porter fouvent la main vers le grand angle,
& pour peu qu’on comprime cet endroit, foit
en voulant efiuyer les larmes, ou autrement, le
fac fe vtiide, 1« larmes fortenr par les point
lacrymaux, & retombant fur les paupières, elles
brûlent ou en excorient l’épiderme, & y occa-
fionnent une plus ou moins grande rougeur. Mats
1 s’en amaffe bien-rôt d’autres qu. .entretenant
la même irritation, & gonflant de plus en plus
lefac, y attirent l’inflammationi & la fuppuration,
& celm-ci éprouvant érofion es larmes fe répan.
dent dans le tiffu cellulaire d alentour & donnent
lieu à un gonflement oedémateux ou éréfypelateux,
oui vers fon milieu , efi plus douloureux, plus,
rouge, plus inflammatoire, & qui, quelquefois,
eftAccompagné de la fièvre & autres fymptômes
minéraux. On traite la tumeur comme un apoflême
ordinaire, le pus même fe raflemble au centre,
il fe fait jour au-dehors par une érofion de la peau,
& la maladie , dès-lors, eft une vraie fiftule qui
verfe continuellement arec le pus 1 humeur des
larmes, qui devoir s’échapper par le canal nafal.
La matière, chez quelques fujets . trouvant de
la part des tégumens une plus grande féfiftance j
creufe profondément, ulcère la portion du lac ,
qui appuie fur l ’os unguis, & carie même cet
os de manière quelle fort alors également &
par-dehors & pat-dedans les nattnes
La maladie, avant d’être compliquée d érofion,
préfente des caraélères affez diftinéls, qui empêchent
qu’on ne la confonde avec toute autre affection.
L ’épiphora ou lartnoyement efl un des principaux;
il a lien par la difficulté que les larmes
par rapport' au fac. Quand la maladie eft dans
cet état, on peut la regarder comme fimple ; elle
peut durer plufieurs années fans occafionner d’autres
trouvent à paffer par le fac , dont la dilatation fe
fait toujours avec une certaine réfiftance. A ce ligne
fuccède la tumeur que forment celles qui ont
pu y parvenir; la faillie en eft d’autant plus
grande, que les larmes y ont plus long-ttms fé-
îourné; auffi eft-elle plus Lnfible le matin que
le fo ir , à raifon de ce qu on l’a plus ou moins
comprimée dans la journée, foit en voulant
efiuyer l’oe il, ou autrement. Une compreffion un
peu forte la fait difparoître , & donne lieu à un
reflux de l’humeur, qui fort alors par le nez ou
par les points lacrymaux. Quand cette humeur
eft claire & tranfparente, on juge avec raifon que
le i mal ne fait que commencer ; fi au contraire
elle eft blanchâtre , verdâtre & comme purulente,
on doit craindre une érofion du fac. Le fac fe
vide fpontanément pendant la nuit, moins par
une a&ion propre de fes parois, que par la tendance
qu’a la matière à fortir par les points la-
crvmaux , qui font alors dans une pofirion déclive
accidens que l’épiphora, fur-tout quand le
canal n’eft pas totalement obftrué. 11 n en eft pas
ainfi, quand les larmes ont; occafionné la fuppuration
du fac , es qui arrive quelquefois en peu
de jours, avant même que la tumeur ait acquis
un volume bien fenfible. La maladie eft alors compliquée;
elle parcourt fes rems d’une manière
plus prompte, & fe termine toujours par la fiftule»
Mais quelquefois la tumeur ne fe vuide point,
telle compreffion qu’on y fitfle, foit que les points
lacrymaux aient participé à l’inflammation précédente
, ou qu’ils foient obftrué-, d’une manière
quelconque, & que la matière ne puifle fe faire
jour vers le nez. Mais quand elle fe vuide, les
larmes offrent toujours un caraélère de purulence
qui indique cet état»
Il eft une hydropifie du fac lacrymal, à la formation
de laquelle les larmes ne contribuent an
rien, c’éft cel le qui eft compliquée de l’oblitération
des points lacrymaux. E lle eft produite par lamas
de l’humeur qui fuinte des parois du fac lacrymal
& du canal nafal. Anel & J. L . Périt font
les feuls Auteurs qui en aient fait mention. Anel
dit l’avoir obfervée chez une femme où l'on ne
découvroit aucune trace- des points lacrymaux;
la compreffion de la tumeur donnoit iflue à une
humeur limpide qui couloir dans les narines, il
n’y avoir point de larmoiement. Cette maladie
parut fort extraordinaire; elle fut montrée à Du-
-verney ; Anel ne dit point quel en fut l’événement.
J. L.. Petit fait mention de trois cas de
ce genre; le fujet du premier eft une femme qui
avoiteu la petite vérole deux ans avant. Le grand
angle avoir fotiffert érofion ; il avoir d’abord eu
un larmoyemént , qu’on avoir cherché à guérir
fans réuffir ; & , dans la fuite,il furvint une rumeur
qu’il ne fut pas poffible de réprimer par un bandage
compreffif. Quelque tems après, la malade
rendit du pus par la narine du même cô té , &
la tumeur fe vuida; mais elle reparut le lendemain.
Au bout de douze ans, cetre tumeur, qui
s’éroit diffipée depuis quelque tems, revint auffi
grofle qu’auparavant, elle s’enflamma; elle fe'
vida en partie par le point lacrymal inférieur
qui s’étoit ouvert. Cette maladie fut guérie par
l’incifion du fac lacrymal & par l’ufage des bougies
portées dans le canal nafal. Le fujet du
fécond cas étoit un jeune homme de vingt ans,
qui avoir eu la petite vérole à l’âge de quatorze.
Il avoit , depuis cette époque, une tumeur au
grand angle de l’oe il, laquelle pouvait .avoir le
volume d’une aveline, & ne fe vuidoit ni par
le n e z , ni par les points lacrymaux. Notre Auteur
confeilla de l’ouvrir par une incifion, afin
de faire cefler la difformité quelle occafionnoir,
& de prévenir les accidens qui avoient coutume