
■ elles des pierres iffiies des reins ou de la veffie,
ou quelques matières fablonneufes & glaireufcs ;
les premières groffiffent &. les fécondés s’aglu-
tinent de manière à former par la fuite des
pierres dont le volume peut devenir confidéra-
hle. J. L. P u i t ’en a tiré une de la groffeur
■ d’une noix ; Morand confervoit dans fon cabinet
une pierre de cette efpèce d’un pouce & demi
de longueur,& qui avoit trois pouces neuf lignes
de circonférence à fa partie la plus large. La
forme en étoit ovoïde & fa groffe extrémité étoit
creufée par une fofiette, qui répondoit allez bien
à la forme du gland qu’elle avoit logé. Je ne
fais comment cette pierre lui éioit'parvenue, &
fi elle avoit été tirée par l’opération ou trouvée
après la mort. J ’en pofsède une beaucoup plus
groffe, puifqu’elle a deux pouces cinq lignes de
long, & que fa circonférence à l’endroit de la
■ plus grande largeur eft de cinq pouces lix lignes
& demie. Du refie, la forme en efi la même
que celle dont il vient d’être parlé. Cette pierre,
dont le poids efi de trois onces cinquante-quatre
grains, s’eft fait jour d’elle-même en déchirant
le prépuce de l’enfant qui la portoit. Il efi foit
rare d’ en rencontrer d’aulfi groffes, parce que les
parens des malades ont ordinairement recours
aux perfonnes de l’A rt, avant qu’elles aÿent acquis
autant de volume. Quoi qu’il en fo it , il
efi facile de les reconnoître à travers le prépuce,
& d’en faire lextraélion après avoir fendu le
kifte fur la pierre même ou à l’aide d’une fonde
canelée, la playe qui réfui te de cetrè légère
opérarion n’exige que des foins ordinaires. ( M.
P e t i t -R adel .')
TAMPON. Obturamenium. Tout ce qu’on
met & fourre de force dans une partie dans
l ’intention d’y faire un point de comprelfion.
O n fe fert du Tampon dans les cas d’hémorrhagie
, de hernie, de chute du vagin ou de la
-matrice. Nous avons eu occafion de parler de
ce moyen en différens endroits de ce Lexique.
M. P e t i t - R adeé. )
TA X IS . Ta§«c. Arrangement. C ’eft le nom
qu’on donne à la'réduction de quelque partie
du corps dans fa place naturelle, mais que l’on
applique plus particulièrement dans le traitement
des hernies à la réduction de l’inttfiin ou de
l ’épiploon qu’on fait rentrer dans la capacité
du bas-ventre, en les maniant artiflement entre
Ses doigts. Voici la manière dont on doit y
procéder.
L e malade étant miî dan' une poli ri on favorable
j on prend la-tumeur avec les deux mains,
on la manie d’abord très-doucement, on la
porte en haut & en bas, on la tourne en diffé-
ïens fe-ns ; on la tire un peu à foi comme pour
alonger l’anfe de l’intefiin & procurer plus d’ef- .
pace aux matières qui y font contenues 5- on
comprime latéralement la tumeur pour les dif-
gofgr 4 fuiyrc 1$ routç du canal. CVfi pour ]
cette raifon qu’on recommande de diriger la ré-
pulfion des matières obliquement vers l’os-des
ifles dans les hernies qui partent par l’anneau
& vers l’ombilic lorfqne la hernie efi crurale
On ne rïfque rien dans ces tentatives, lorfqne
les parties ne font point enflammées, une main
exercée & que l’intelligence conduit ne le- meurtrit
point ; fouvem on ne réuffit pas à la première
fois ; on biffe le malade tranquille pendant
quelques momens,& l’on revient à la charge
jufqu’à ce que les parties foient rentrées. 11 efi:
rrès-rare que la perfévérance ne foit fuivie de
fuccès lorfqne l’étranglement ne reconnoît pour
caufe qu’une accumulation de matières. Un Chirurgien
expérimenté fent quand elles commencent
à céder, & il efi autorifé à forcer un peu
lorfqu’ il croit que l’obfiacle ne peut être vaincu
que par un petit effort de fa part *, mais il n’eft
pas poffible de donner un précepte précis fur un
pareil objet; on ne peut s’en infiruire convenablement
que par l’expérience & l’obfervarion.
Une ou plusieurs faignées dans les intervalles des
tentatives peuvent, en certains cas , ou procurer
une détente falutaire, ou éloigner la complication
des- accidens inflammatoires qui ne per-
mettroient pas la continuation des effais que
nous venons de décrire. On a auffi recours pour
favorifer le Taxis à d’autres moyens pour'lesquels
nous renvoyons à l’article Hernie.
On donné auflï le nom de Taxis à la réduction
des os déplacés dans les luxations & dans
les fraélures. Voye{ Fra ctur e, L uxation.
T AVE. t\tvxu{juL. Nubecula Voye^ les articles
A lbugo & L euconia.. (M.. P e t i t -R adel.)
TÉLÉPH1EN. Ulcère dont la guérifon efi difficile..
Voye\ Ulcère.
Ce nom vient de Téîèphe qui avoit été
bleffë par Achille & dont la playe dégénéra en
un mauvais ulcère.
TENAILLE S INCISIVES. Infiniment dont
on fe fert pour couper des sfquilles & des cartilages.
Voye\'■ les Planches.-
U y en a de differentes efpèces. La première
efi longue de fepr pouces & demi , c’efl une
efpèce’ de pincetredont les branches font jointes
par jonction paffée.
, L ’extrémité antérieure de chaque branche efi
un demi—croiffant un peu alongé, plus épais
près-de fa jonélion, mais qui va en diminuant
d’épaifieur pour augmenter en largeur, & fe
terminer par un tranchant qui a un pouce quatre
lignes d’étendue.
. Les extréhiités- pofiërieures de ces branches
ont environ cinq pouces; elles font épaifles près
de leur jonélion , où< elles ont-cinq lignes &
demie de large yleùr furface extérieure efi placée
près de leur' jonélion, & elle devient- plus large
& arrondie vers» leur extrémité,afin de leur tenir
lieu de poignée ; ces extrémités font naturellement
écartées l’unç de l’autre par un refr
(ort de deux pouces fepr lignes de long, dont
|a hafe efi attachée fur la branche femelle par
un clou rivé. _
Pour peu qu’ il y ait de réfifiance dans les
parties, qu’on veut couper avec des Tenailles,
on a beaucoup de difficulté, parce que les deux
tranchans s’affrontent & s’appliquent perpendiculairement
l’ un fur l’autre; on fe fert plus commodément
de l’efpèce de cifeaux appel lés par
les Ouvriers tifoires. Cet infirumer.t connu des
Ouvriers qui coupent le fer, peut être fort utile
en Chirurgie ; il a beaucoup de force, parce
que la puiffance efi éloignée du point d’appui,
&. que la réfifiance efi proche ; & en outre ,
parce que les tranchans ne font point oppofés
l’un à l’autre comme dans la Tenaille incifive
que nous venons de décrire.
L’ufage des cifoires confifte à couper des ef-
quilles d’os , des côtes & des cartilages.
Il y a une autre efpèce de Tenaille incifive,
fort utile pour couper les ongles des pieds &
des mains, & principalement ceux qui entrent
dans la. chair. On s’en fert auffi pour couper
les petites efquilles d’os, & principalement les
grandes inégalités qui fe trouvent quelquefois
après l’opération du trépan , ou bien les pointes
qui percent ou peuvent percer la dure-mère. Ces
fortes de pincettes n’ont pas plus de quatre pouces
de longueur; les branches font jointes par jonction
paffée , leur partie antérieure efi une petite
latiie, longue de dix lignes, évuidée en-dedans,
convexe & polie en-dehors, coupée en talus
depuis la jonélion jufqu’à la pointe & terminée
en pointe ; chaque lame efi tranchante par l’endroit
où elles fe rencontrent ■ lés deux branches
pofiërieures qui font la poignée font recourbées
en arc, & fe- tiennent écarrées par un fimple
reffort qui doit avoir au moins un pou,ce de
long.
TENDON. Les Tendons font fujers à être
divifés par des infirumens tranchans des
balles de mdufquer, &c. Ils fe rompent auffi
quelquefois par l’effort des mufcles ', fur - tout
fi, en même-tems que ceux-ci fe contraélent,
ils font tiraillés en fens contraire par une fe-
eoufîe violente, comme.celle qui efi caufée
quelquefois par le poids de tout le corps. C’eft
ainfi qu’on a vu plus d’une fois le Tendon
d Achille rompu en conféquence d’une chute flirta
plante des pieds ; le poids du corps , fui
tout lorfque le talon ne fe trouvost pas foure-
tut, pouffant en bas ce tendon, tandis que la
conrraélion violenre des mufcles jumeaux &
folaires le. tiroit dans une direélïon oppofée.
La folution de continuité d’un tendon,en conféquence
de playe ou de rupture,fe guérit-facile-
ment par la Situation & l’application d’un bandage
convenable, pourvu qu’il n’y ait pas de
perte de fubftance. Voye\ Pl a y e . Les Anciens
ent gropofé, & même exécuté* la réunion des
Tendons par le moyen de la future; mais, quoique
bien des Ailleurs ayenr décrit cette opération ,
il ne paroît pas qu’elle ait été niife en uf.ige
depuis irès-long-tems,
Les plavcs des Tendons font peu douloureufes,
lorfque ces organes fo.mdivifés en entier ; s’ils ne
le font que dans une partie de leur é bailleur
elles deviennent quelquefois extrêmement douloureufes,
& occafionnem bien-tôc les accidens
les plus funeftes, tels que des inflammations très—
fâcheufes', des convulfions, le tétanos, &c. On
réuffit dans quelques.cas à calmer ces fympiô-
mes, en achevant la divifion du Tendon blèfi'é ;
on en procure enfuite la réunion comme dans,
les cas où la divilion avoit d’abord été completre.
TENETTES.n.^àyett. Forcipes.Sortes de pinces
deilinées à failir & tirer la pierre de la veffie.
La Tenette eft compofée de deux pinces en
forme d’è1 fort alongéej, qui elles-mêmes fe divi-
fent en quatre parties. La première eft l’ann-au
qui eft plus rond & plus grand que ceux des
cifeaux pour permettre aux doigts d’avancer plus
avant dedans, pour avoir plus de force. Les
anneaux de la Tenette font faits par la courbure
de I extrémité de fa -branche. Ce qui fuit
I anneau julqu a-la .jonction, fe nomme la branche-
la figure eft ordinairement cyliudrique, le volume
en_ augmente pour avoir plus de force dans les
efforts qu on fait lors de lextraélion de la pierre-
les branches font un peu courbées & biffent ini
elpace entre elles pour ne puint pincer les parties
La parue qui fuit la branche repréfente le milieu
rte I ô & eft par conféquent courbé en deux
lens. Cet endroit eft plus large que la brandie,
& fort arrondi dans tous fes angles; il a intérieurement
une dépreffion qui fe joint par en-
tablure avec la dépreffion de l’autre pièce. Cette
jonchun eft aflujettie par un clou exadement
îmé fur les deux pièces, de forte qu’il eft à
leur niveau, & ne fan aucune faillie. C ’eft ce nue
. couteliers appellent rivure perdue. La quatrième
partie de la Tenette eft ce qu’on appelle
fa pnfe. Ce font deux efpèces de cuilie.s fort
alongées, caves en-dedans, convexes & for, polies
en-dehors & formant, par leur extrémité, Z
bec camus &fort adouci.. Les parties antérieures-
de cebec, que les Ouvriers nomment le mors
doivent être tort artiflement conftruites pour bien
charger la pierre. On doit éviter avec grand foin-
que la cavité aille jufqu’anprès de l'entablure
& éneore plus les dents qu'on a coutume d’ v
graver en façon de rape, car ces défauts font
(ouvent ferrer la pierre auprès du clou &
comme elle caufe pour lors un très-grand écarte*
ment des anneaux; on s’imagine qu’elle eft bien-
groffe j lorfqu ap contraire elle eft fort petite
Ceia n arrive point quand la cavité ne: corn’
mence qu à un denu-pouce de l ’entablure &
II elle eft dans ce moment fort lifTe , polié &
comme un glacis pour que U pierre gliffe