
q u e l 'a i r a é té d ég ag é d e la fu b f la n c e des p o u -
irions.
3.0 S’il ne préfente aucun vice de conformation
qui auroit pu l’empêcher de vivre.
4.0 Si l’examen de la tête ne préfente rien
en-dehors ni au - dedans, qui puiffe indiquer
que l’enfant a péri, lors de l’accouchement, tels
que des engorgemens, des extravafiotis , &c.
$.° Si les poumons recouvrent prefqu’en entier
le coeur & le péricarde, & , fi le poumon droit
s’étend jufqu’au médiafiin, qu’ils foient pâles, & ,
qu’en lesdécoupant, ils rendent un fon propre aux
poumons qui ont fervi à la refpiration, qu’ils
n’enfoncent pas dans l’eau, & que les recherches
attellent qu’on n’a pas fouffté d’air dans
ce vifcère. 6 * Si les dimenfions du thorax &
l ’abaifiement du diaphragme font juger que la
refpiration a eu lieu. 7.0 Si les vaiffeaux fan—
guins des poumons plus dilatés que dans un embryon
qui n’a pas encore refpiré, & la vacuité du
canal artériel prouvent que la circulation pulmonaire
a été établie.
8.° Si l’on rencontre un commencement de
coagulation dans les vaiffeaux ombilicaux & le
canal altériel.
9.0 Si la veffie eft prefque vuide & les in-
isftins déchargés de la plus grande partie de leur
méconium-, ce qui eft toujours un indice que
l ’enfant a déjà vécu un certain tems. Toutes ces
conditions, fe rencontrant avec ce qu’indique
l’épreuve des poumons, peuvent annoncer que
l’enfant eft venu au monde vivant y mais encore
ne peuvent-elles pas fervir à conftater un parricide
volontaire 3 car il faudroit alors être affuré
que l’enfant, la tête & le front, ayant franchis
le paffage, n’aient pas été retenus un certain
jems par le cordon ombilical qui auroit été entortillé
autour des jambes, de manière que la
circulation, entre la mère & l’enfant y ait été
interceptée.
II. Conditions pour un enfant mort—né\
i.* Le poids & les dimenfions font au-.def-
ibus de ceux d’un fétus de fept mois.
2.0 La putréfaélion y eft manifefte. On
reconnoît à la tête des lignes évidens de vio^-
lence éprouvée lors de l’accouchement. 4.0 Le
péricarde eft à découvert, les poumons font
ramaffés dans le derrière du thorax , ils font
d’un rouge foncé, d’une confiftance très-denfe,
on n’y trouve ni duretés fchirreufes , ni engorgement
qui puiffe les faire aller au fond de
l'eau. 5.0 La cavité du thorax eft comte, étroite,
& le diaphragme convexe & avancé dans la poitrine.
é.° Le canal artériel eft rempli d’un
fan g liquide , & tellement ouvert qu’on peut
(uppofcr qu’il a encore livré paffage conjointement
avec le trou oval peu de tems avant fa
mort, à tout le fang qui auroit dû paffer par
les vaiffeaux pulmonaires, fi: l’enfant avoit vécu
un certain tems après fa naifiance. 7 .“ Les
vaiffeaux fanguins du cordon ombilical, ainft
que le canal veineux, font ouverts & pleins
d’un fang liquide ; la veine-porte petite & les
ram fixations de la veine ombilicale, dans le foie
nès-fenfible. 8.° La veffie eft pleine d’urine &
les inteftins de méconium. Ces conditions fon®
plus que fuffifantes pour décider la quefiion &
faire rejetrer le réfultat contradiéloire des épreuves
des poumons , qui pourroit fouvent arriver..
Afin de conftater combien il faut être réfervé dans
fes dédiions, lorfqu’il s’agit d’inculper une accufée.
d’infanticide, M. Meckela inféré, dans fa Differ-
tation,un Rapport détaillé concernant un enfant
venu au inonde qui a été inconteftablement vivant,
au moment de fa naiffance, mais fi foible & tellement
mal conformé, qu’il y avoit impofiibilité
phyfique pour la continuation de fa vie. Voye[ ,
à ce fujet, le Mémoire du D . Hunter 9 dans le
fixième volume des Medical Observations and:
Jnquiries. Sous ce titre On the uncertainty of
tke Jîgns o f Mitrder in the c a jt o f bafiard chil-
dren.
Il eft un autre genre de Rapport, q u i, ayant
pour objet une difpenfe d’office ou excufe, ne
doit point être confondu avec ceux dont nous,
avons parlé jufqu’ic i, où il faut accufer ou
abfoudre^ ceux-ci font nommés en juftice Exoines.
Ils fe donnent à la fim-ple réquifition ou par ordonnance
de juftice. Ces fortes de certification,
dit Devaux, font de trois efpùces, les eecléfiaf-
tiques, les politiques & les. juridiques. Les exoines.
eccléfiafiiques tendent à obtenir du P ape, des
Evêques & de tous ceux qui ont quelque fupé-
riorité dans la Hiérarchie eccléfiaftique , des dif-
penfes de fondions ou d’obfervations de lois
canoniques, la diffolution du mariage, fur faits
d’impuiffance attribués à l’un ou à l’autre’ des
conjoints. Les exoines politiques regardent tout
l’état en général, ou le fervice des maifons Roya*
les en parciculier. On n’obferve dans c e u x -c i
aucune formalité judiciaire, feulement ©n n’y a
égard que lorfqu’ils font donnés par des Méde-
cins ou Chirurgiens d*une réputaiion connue &
non fufpeds de fubornation. Les exoines juridiques
fe donnent dans les procédures civiles &
criminelles, pour retarder le jugement d’un procès
dont l’inftrudïon ou la pourfuite demande
la préfence des parties., Elles font encore requises
ou ordonnées, lorfqu’il eft queftion d’élargir
, de refferrer ou de transférer un prifonnier
que le mauvais, air feroit périr infailliblement*,
quand il s’agit de commuer la peine d’un for-r
çat qui n’eft pas en état de fervir fur les galères,
d’épargner ou de modérer les douleurs de la torture
à un criminel que fa„foibleffe met hors d’état
d’en effuyer toute la violence. Il faut pour la
validité des exoines, non-feulement une procuration
fpéciale de l’exoiné par laquelle on affirme
à l’audience de la validité de l’exoine, mais
encore il faut produire le Rapport d’un Médecin
approuvé, qui ait affirmé de Ta vérité de fa
-certification par-devant les juges du lieu. Au
rëfte toutes les circonftances marquées pour bien
faire les Rapports proprement pris, doivent être
gardées dans lés exoines juridiques fur-tout dans
la procédure criminelle, & la loi ne veut pas
quelles foient admifes à moins qu’elles ne faffent
voir que les accufés ne font pas en état de com-
parition*, fans les mettre en danger de perdre
la vie, & fi ce fait n’eft attefté par [’affirmation
que le juge permet aux Parties de faire refpec-
tivement, pour juftifier ou annulier l’exoine 3
fans quoi ces fortes de certificats frauduleux fouf-
trairoient les preuves en matières criminelles &
.donneroient lieu à l’impunité du crime.
Enfin, le dernier genre de Rapport eft relatif
aux foins, vifites, opérations , panfemenrs &
fournitures de médicamens faits par un Chirurgien
, lorfqu’on lui contefte la rétribution qui
lui eft due après un traitement 3 ce Rapport eft
ordinairement connu fous le nom d’Eflimation.
En ce cas, les juges ordonnent que les Mémoires
feront prifés .& efiimés par des Experts qui, quelquefois
font nommés d’office, mais dont communément
les parties conviennent ; le demandeur
en nommant un & le défenfeur l’autre. Le Mémoire
alors leur eft remis pour procéder à l’eftima-
tion , au jour & à l’heure dont ils conviennent
•entre eux , pour l’ordinaire, ou qui leur font
quelquefois preferits par le jugement j ce que
les juges ordonnent \ iorfqu’ils penfent que le
défendeur y doit être prlfent auquel cas il
eft aùffi affigné pour s’ y trouver, fi bon lui
femble ï lui déclarant néanmoins qu’il y fera
procédé tant en abfence qu’en préfence Les Juges
ordonnent que l’eftimation lèra faite en préfence
des parties. ï.° Quand le Mémoire contient
les panfemens d’une maladie particulière fur
•laquelle le demandeur n’a dû s'expliquer que
fort généralement dans une preuve auifi publique
que l’eft un Mémoire lignifié. Car alors,
pour donner aux experts les éclairciffemens dont
ils ont befoin, pour faire une jufte eftimation ,
il faut ,absolument que les parties s’expliquent
en leur préfence fur la nature de la maladie,
fur les aecidens qui fout arrivés', fur fes complications
& fur toutes les circonftances de la
•curation, auffi-bien que fur les reproches qu’ils
fe font l’un à l'autre.
2.° Dans le cas où le défendeur alléguerait
qu il neft pas bien guéri *, les juges alors ordonnent
qu’avant de faire l ’eflinaation, il fera
procédé à la vifite du défendeur par des experts
*lu? > le trouvant parfaitement guéri, ou autant
quil peut l’être, par rapport à la nature de fa
®ttladie, feront en conséquence leur eftimation.
Cette eftimation fera faite, article par article ,
en marge du Mémoire qui leur aura été remis,
pour que les Juges voyent auffi-tôt l’état de la
réduction. S il y a fouiTraélion, elle fera nettement
rendue en chiffres arabes comme dans les
calculs ordinaires. S’il n’y a rien à retrancher,
ou mettre, en marge , Amplement Bon. Ils calculeront
enfuite le total des fommes qu’ils efti-
meront être juftement dues, & en drefferont
leur certificat au bas du Mémoire, en forme
de procès-verbal.
Nous terminerons cet aride par un Rapport
fingulier que nous fommes bien éloignés de donner
pour modèle & qu’on trouve dans le D ic tionnaire
de Trévoux. Le fujet eft une fille de
trente ans qui avoit été forcée & violée.
Nous, Marie Mîran , Chriftophlette Reine &
Jean - Porte Poulet, Matrones, jurées de la
ville de Paris..............Certifions à tousceux qu’il
appartiendra, que le 22.e jour d Oélobre de
l’année préfente 1672, par l’ordonnance de M.
le Prévôt de Paris,, en date du 15 de ce dit
mois, nous nous fommes tranfporrées dans la
rue Fompière en la maifon qui eft fituée à l’occident
de celle où l’écu d’argent pend pour en-
feigne, une petite rue entre deux où nous avons
vu & vifiré Olive Tifferand, âgée de trente ans
ou environ, fur la plainte par elle faite en juftice
contre Jacques Mudont, Bourgeois de la ville
de la Roche- fur-Mer, duquel elle a dit avoir
été forcée & violée.
Le tout vu & vifité au doigt & à l’oe i l , nous
avons trouvé que les routons dévoyés, c’eft—à —
dire, la gorge flétrie. . . . Les barbes froiffëes.. .
l’os p ub is.. . . . Le lippion recoquillé.......... Le
poil.......... L ’entrepet ridée......... Le périnée ...
Le pouvant débiffée.. . . La Nature de la femme
qui peut t o u t . . . . . Les balunaux pendants...
Les lèvres, ..........Le lippendis p e lé .. . . . . Le
bord des lèvres, . . . . . Les baboles abattues«..
Les nymphes ,■ ..........Les halerons démis.
Les caroncules, . . . . L ’entrechenat retourné.. .
Les membranes qui unifient les caroncules Tes
unes aux autres, . . . . Le barbideau écorché.. . .
Le clitoris, . . . . Le guilboquet fen d u.. . . Le
col de la matrice, . . . . Leguillenardélargi...;
Le vagin, . . . . La dame du milieu retirée.. . .
L h ym e n ,. . . L’arrière-foffe ou ve r te ... L ’orifice
interne de la matrice. Le tout vu & vifité
feuillet par feuillet, nous avons trouvé qu’il y
avoit trace, & c ............ Et ainfi , nous dites
Matrones, certifions être vrai à vous, M. le
Prévôt *, au ferment qu’avons fait à ladite Ville.
Fait à Paris ce 23 Oéiobre 1672.
.(M .
RAW { Jean Jacques} , né à Bade, en 1658,
dans l’indigence, fol où a fi fouvent germé le
favoir. Il entra ù 14 ans en apprentiffage chez
un Chirurgien de Strafbourg, & lorfqu’il le crut