
le Chirurgien a totalement coupé la veine; mais
beaucoup plus fréquemment de ce qu'il n’a pas
fait l’ouverture de la veine fuffifamment cor-
refpondante à celle des tégumens. Le Tang, à
mefure qu’il s’échappe de la veine, fe répand
entre cuir. & chair dam les mailles du tiffu
cellulaire ; & cela plus ou moins v ite ,. &
en plus ou moins grande quantité, fuivam que
la rencontre de la peau gêne pins ou moins fa
fQ r ^ Quelquefois encore le Thrombus fe forme
•après la faignée lorfque l’appareil ordinaire,
ayant été mis fur l'ouverture, le malade fe fert
imprudemment du bras dont on l’a faigné, fur-
tout li l’on a fait à la veine une très-grande
-ouverture. '
Cet accident n’eft point dangereux, lorfque
Vextravafation du fang eft peu coniidérabJe; car
on la réfout très—aifément pour l’ordinaire en
appliquant fur le Thrombus une comprefTe trempée
dans de l’eau fraîche. Si la tumeur eft plus
étendue, on recommande de mettre du fel marin
entre les doubles de la comprefle mouillée. On
applique auffi avec fuccès fur la partie de l’eau-
de-vie , ou une lolution du fel ammoniac dans
le vinaigre.
Quelquefois le Thrombus détermine une inflammation
& une fuppuration des bords de la
playe. Lorfque le mal eft très-fuperficiel, on fe
contente de le rrairer comme un léger phlegmon,
& on laiffe, comme dans le Gas précédent, à la
nature, le foin de dilfiper l’épanchement par
Taftion des vaiffeaux abforbans.
Mais lorfqu’il y a beaucoup de fang exrravafé ,
on ne doit point compter fur la réfolution naturelle
de la tumeur, le Thrombus, en pareil
c a s , excite prefque toujours une inflammation
qui vient à fuppuration, & caufe même quelquefois
la -gangrène. On prévient ce malheur,
en ouvrant une ifîue au fang extravafé par des
incifions proportionnées à l’étendue de la tumeur.
Voyei Saignée.
THYMUS. Exeroiff.inces en forme de verrue,
qui viennent en différentes parues du corps,
notamment à l’anus. Le Thymus eft toujours un
fytnptômi ancien de la maladie vénérienne. Voye[
les articles F ie s & Condylome. ( M. P e t i t -
R AD EX.')
T JR E -BA L LE . Infiniment qui tire fon nom
de fon ufage. Il y en a de plufieurs efpèces. L ’un
eft une efpèce de vilebrequin avec une pointe
en double vis, appellée par les Ouvriers Mèche ,
longue de cinq ou fix lignes, terminée par deux
petits croehers. Le corps de ce vilebiequin, qui
eft une efpèce de poinçon, eft une longue tige
d’acier, ronde, polie, longue denviron un pied;
fon extrémité poftérieure eft une vis garnie par
Je bout d’un trèfle ou d’un anneau pour ferait
de manche; ce poinçon fe met dans une canule
dont la bafe eft un écrou pour recevoir fa v is ,
& qui eft affermie fur deux traverfes fomemics
par deux colonnes. On introduit Cet'‘infiniment
-dan* la playe, la vis Cachée dans la canule ; &
lorfque iexrrémiré de celle-ci touche la balle.*
on tourne le poinçon pour faire'enfoncer la
mèche dans ce corps étranger ; on le retire enfuitg
doucement.
L ’on ne preferit l’ufage de cet inflrumenr,
que pour les balles enclavées 'dans les os ; mais,
fi le corps étranger, au lieu d’être line balle,
étoir}par exemple, un morceau de fer, tellement
çnchâffe dans l’o s, qu’aucun des inftrumens con-
facrés pour Kextrâftion des corps étrangers, ne
pur avoir de prife fur lu i , on voit bien que
celui-ci ne pourroir pas le percer ; en pareil
cas, on pourroit, dans quelques circonfiances,
trépaner Tos aux parties voifines du corps, St
pafler deflous celui-ci des élévatoires ou d ’autres
inftrumens pour l’enlever.
On a imaginé un autre Tire-balle à-peu-près
femblable au précédent, mais dont au lieu de
mèche, l'extrémité antérieure de la tige eft di>
vifée en trois lames minces, élaftiques , longues
de quatre pouces, recourbées en-dedans & polies
en-dehors ; elles forment chacune une petite
cuillère; en tournant la vis, qui eft au bas de
la tige de gauche à droite, on fait écarter les
trois cuillères, en la tournant de droite à gauche,
on les fait rapprocher l’une de l’autré, & l’inf-
trument fe ferme; il doit être fermé quand on
1 enfonce dans la playe ; lorfqu’on touche la
b alle , on l’ouvre doucement, on embrafle le
corps étranger avec Jes cuillères, & on le retire
après avoir un peu refermé finflrument.
Voyei les Planches.
Ce Tire-balle approche fort de celui qui fe
nommoit Alphonfin. ( Veye% ce mot. ) Mais il
n avoir point de canule ; les trois cuillères fe
fermoient par le moyen d’un anneau coulant,
en le pouffant en avant, & »’ouvroient en le
renranr. La partie cave des cuillères étoit garnie
de dents pour mieux faifir les balles.:
Les becs de. grue, de canne, de corbeau,
font^ pareillement des efpèces de Tire-balle.
Lancienne Chirurgie, qui n’avoit point encore
appetçu la néceflué d’agrandir les playes
d’ armes à leu par les incifions & contr’ouvertures
convenables, avoir beaucoup multiplié les efpèces
de Tire-balles dont l’ufage eft aujourd’hui
prefque abandonné.
TIRE -FO ND , lnftrumem.dom quelques per-
fonnes fe fervent pour enlever la pièce d’os fciée
par le trépan, lorfqu’elle ne tient plus que foi'
blemenr. Cet inflrumenr, comme on le peut voir
dans les Planches qui ont rapport à l’opération
du trépan , a environ rrois pouces de long, &
peut être divifé en trois parties ; le milieu eft
une tige d’acier de quatorze lignes, plus ou
moins ornée au gré de l’Ouvrier. La partie fupé*
rieure eft un anneau qui fert de manche à l’injr '
■ fhi'ntèrfufe P^rt!6 .iûffrfeùfe‘ eft’ nnè Soubie^ Vfa
’de ■ figure pyraiiiidàl'é qu’Gn appelle çommtihénie
ri éméché ; elle a . nëuf, l'igdes ’de lbrfguèur1,' ot
fa bafe peut 'avoir q u a t r e . , d i a m è t r e ,
Lorlqû’on veut fe fervir de cet infiniment, il
faut, dés qu’on a jugé à propos d’ôter fa pyramide
de là couronne, introduire la mèche dans
le uou formé' par le p‘erforatif. On rierçt, avët°!e
pouce & le doigt indice de:la'màin droite lan-
neau qui fert de manche au Tire-fond;'tnfuife
le pouce & l’ indice de la main gauche appuyés
du côté: du trou, ôn tôurne doucement jùfqb’à
ce qu’on fente que la mèche; tienbe avéc Ter-
meté. On retire le Tire-fond en' détournant ; &
on achève de fckr l’os avec la couronne jufqtfà
ce qu’il vacille. On introduit alors la vis du
Tire-fond avec les. môlnes mefures que nous
venons de preferire dans le trou qu’elle s w
formé' dans l’os. Par cé moyen, on ne rifqué
pas d’enfoncer la pièce d^os fur la dure-mère,
on l’enlève au contraire perpendiculairement,
en donnant de' petites Tecoufies pour rompre
les fibres dffeufes qui’ la tiennent encore attachées.
On pè.ut iconvtnir avec les Partifans de cet
inflrumerlt qu’il n’éft point dangereux lorfqü’on
fait bien s’en fervir, niais il eft inutile. S i'la
pièce d’os, qu’on fe propofe d’enlever, étôir
trop adhérente, le Tire-fond emporieroit la table
exte! n e, comme il eft arrivé plufieurs fois ; ce qui
qui rend la fuite de l'opération plus difficile.
Si l'on ne fait ufage du Tire-fond que lorfqué'
la pièce d’os ne tient prefque plus, on peut
fe difpenfèr .de cer inftrument; car , avec une1
feuille de inirthe, le manche d’un feapel ou
lerfrémicé dune fpatule qui a la figure d’un
Hé aroire, on enlève très-facilement la pièce
fciée par la couronne de trépan. Article extrait
de Vancienne Encyclopédie, f M. P e t i t -
JR A d E t . )
TIRE -T E T E . Infiniment deffiné à retirer
la fêté1 d’un enfànr, dans le cas où c e lu i- c i
étant déjà1 fo r ii, il y a en ce qu’on appelle com-
munéthtnt décoiat on. Comme auffi dans celui où
la tête paflant la première , éprouveroit des d ifficultés
infurmohcables à travetfer le détroit du
baffm. On fefervoir, dans les premiers tems des
ffccouchtmeES, d’inftrumens tranchans & de crochets
qu’on appüquoir fur le crâne , dans l’ intention
de le vuider ou de l’ attirer à foi avec
a P^us grande force ;! ce qu’on pratiqûoit fans
crainte toutes les fois qu’on à voit des lignes ceF
Jains que l’enfant étoit mort, mais non point
fans quelque danger pour la mère, dont les parles
éprouvoient de plus ou moins grandes \
contiifions. En général, la pratique dès Anciens
ëjoit meurtrière en pareil cas ; & Timpoflibiiité
a établir avec certitude fi l’ enfant eft vivant ou
roortjles faifoit tomber dans des erreurs bien fugues
à l'humanité. C ’eft ce qui eft prduyé, entre
autres, par l’opération faiyame de Saviard.' Cet .
| Aiffétirldît qu’un CHirtir^ien'donr H a la défica-
fèlfed e taire lè noria , ayànt 'été mandé par un-
i -'femme, pouriirer un enfant qui étoit dé.
I puis tix jours'aü paifage , & ’.qu’il crut mort pat
j pl'lfieiirs figues des'plus effentiels qu’on ait pour
‘ s'eu convaincre , il' arriva cependant qu’ ayànt ou-
! vert avec fon biftouri les tégumens & les mem-
! ^r^ne^cJ'ù. remplifient l ’etpace non encore ôflîfié
! ^ 1 snfirqit'dé lacdmmiflure des os pariétaux avec
j le cororiat, quon nomme vulgairement la fon-
' raine de la tête, il arriyïqn ayant ouvert cet en-
; droit avec un bifiouri ; gliffé fon crochet pat
I cette ouverture, & l’ayant attaché à l’un des pariétaux
, il tire l’enfant qui fe mit à crjer fortement,
tour blcifé qu’il étoit, de cette grande
; playe , par 'laquelle il fondit plus gros qu’un
; oeîtf de la fubfiànce du cerveau , ce qui fit un
fjre'éiacle très -cruel ânx yeux des aflïftans, 8c
rfès - mortifiant pour le Chirurgien.
Mauriceau' crut trouver un moyen d’éviter une
grande partie des inconvéniens’qui açcompàgnoieni
ia pratique reçue de fon tems, en inventant lé
premier1 rinfirument qti’ il" appelle Tire - tête ,8c
dont on nouvera la’ figure 8t l’explication dan«
I f s PiafiÇlferxjùi ont rapport à cet article. Mais
; cét innrunienr a le tr.ême inconvénient que les
: crochets ; car il faut} pour s’en fervir avec fruit,
commencer par fendre le crâne avec un biftouri
ordinaire, ou avec un de fer de pique, tranchant des
deux côtés, qu'il avoit imaginé à deifein de faire
une ouverture'au crâne de l'enfant, à l’endroit des
fontanellés1, pour donner palfage à une petite
I plaque ronde d’acier, attachéé’ dans fon centre
par le moyen d’une charnière à‘ une tige auffi
d â cier, qui a à fon autre extrémité des “pas de
vis .auquel on adapté un écroit ailé , pour qu’ois
puiife le tourner'aifément avec les doigts, fans
avoir befoin d’autre tonrne-vis - outre cette pièce ,
u y en a une autre qui eft un tuyau ou canule
d acier , cylindrique, qui 'porte à une de fes extrémités1
une plaque pareille à la précédente, 8c
qui a deux petits enfoncenséns fur une de fe9
faces deftinées à recevoir deux éminences qui foui
à l'autre plaque. Pour fe fervir de cet inflrumenr,
Mauriceâu introduifoit dans le crâne de l’enfant »
par l'ouverture qu'il y avoir pratiquée , la plaqua
mobile du corps de cpt infiniment, en la pré-
fentant par fâ circonférence , dans le fens où il
avoir incifé le crâne y ënfuite l’ayant placée tranf-
verfalement par - deflous les pariétaux , il enfiloig
lia canule armée de'fæ plaque , qu’ il appliquoit
(ur le cuir chevelu. Alors, au moyen de l’écrou
allé qu’ il tournoit à l’extrémité inférieure de la
tige' de l’inftrumemt, il faififloit toutes les parties
qui fe trouvoient entre deux ; favoir , le fincipul
ou vertex. Mais, pour peu quon faffe d’attention
il fera aifé de voir que fi la tête offre la moindre
uéfiftance, on 'emportera lapièce dans lesefforts
!<ju’ ° n fera néceflué de faire , fur - tout quand
1 application de l’inftrument a lieu fur U tête de i’em