
E x u i
Les pinces droites fervent ordinairement
pour extraire les inci lives & les canines
; on tire, les molaires avec le davier ,
la clef de Garengeot pu le pélican.
Le davier, eft rejeté par quelques-uns ,
non fans raifon, parce que foüvent la dent
ferrée par cet inllrument fe caffe ' à fon
c o lle t, fur-tout lî la carie en eft proche ,
& que la racine rélifte à l’effort que l’on
fait pour l’attirer , & c’ell pour cette
raifon que les dentiftes préfèrent le pélican
ou la clef de Garengeot.
Le levier , f i g . 8 , a été abandonné ,
parce que le point d’appui fe faifant fur
la gencive 8c- fur l’alvéole de la dent à
extraire , ne peut déraciner celle-ci qu’en
la renverfant conlidérablement , ce qui
occafîonne des déchirures & un délabrement
fuivis de fluxions & autres acci-
dens graves. Par la même raifon on a
rejeté le repoulîoir , f i g . < J.
Nous parlerons du pélican .dans l’ex-
plicatïon de la planche fuivarite.
P t - A N C H E - X L Y .
C o n t in u a t io n d e s in f lr u m e n s r e la t i f s à - l 'e x t
r a c t io n d e s d e n ts , & a u t r e s d e f in e s à
q u e lq u e s m a la d ie s d e l a b o u c h e .
* F i g . i . Le v ie r, dont le crochet eft
moins courbe que celui de, la planche
précédente.
F i g . 2 . 'Pélican de Bourdet , dont
on change le crochet àu moyen de la vis
à tête qui le fixe au cou de la tige, m m ,
crochets dont les tiges font cambrées, h ,
autre crochet droit , dont la portion
courbe eft cannelée en-delfus,.
F i g . 3. Levier anglois ; on le nomme
auiïi c le f'd e Garengeot , parce que ce
Chirurgien' -l’a perfectionné, a , le crochet
ordinaire, vu de profil, b , crochet très-
courbe.
F i s . 4. Pélican à cric du C. Dubois ,
• ^ 1 * 1 ? * furmonte du point d appui convexe, auquel
on peut fubftituer à volonté le point
d’appui concave c-, ou celui d ; on adapte
: A T X O N
au clou en vis de cet infiniment , 1«
crochets m ou n , félon le befoin ; e eft
le point d’appui, d vu de l’autre face :
elle doit être garnie de peau.
F i g : ƒ. Obturateur du palais.-/", répréfente
la furface convexe , & g la concave;
cet obturateur a deux ailerons qui fervent
à l’empêcher de vaciller lorfqu’il eft
en place , & à en faciliter le déplacement
lorfqu’on veut le retirer.
F ig . 6 . Cifeaux imaginés par J. L,
P e t it , pour faire la feâion du filet.
F ig . 7. L e même infiniment vu de
l’autre face, avec cette différence que les
branches font à anneaux, h , la plaque
recourbée & fendue., qui recouvre'lés
lames, i , la branche, dormante ; on remarque
à la face interne du manche un
reflbrt. k , la branche mobile. I , vis qui
unit les deux branches.
Les inconvéniens que l’on a remarqués
dans l ’ufage des daviers & autres pinces
pour extraire les dents , ont peut-être
donné lieu à l ’invention du pélican; il
eft probable même que le levier, f i g . 1 ,
ou autre femblable , furent les premiers
que l’on a fubffitués à la pince. Il eft
certain qu’avec cet inftrument on ne rif-
que point de décoier la dent, parce que
le point d ’appui eft fixe & comme immobile
; tandis qu’avec , le crochet qui . agit
du côté oppofé & fur le colet , il faut
peu d’efforts pour attirer la dent ;
mais il eft certain aulfi , que ce point
d’appui, queique perfectionné qu’il ait
é té , étant placé fur l ’alvéole de la dent
à extraire, l’opération eft fouvent fuivie
de délâbremens corilïdérables , d’hémorrhagies,
de fluxions, &c .
Il a donc fallu placer le point d’appui,
ailleurs que fur la dent elle-même. C’ell
cet avantage que l’on trouve dans le pélican
ordinaire , & dans celui , f i g . z.
D ’abord la tige du crochet étoit droite,
on en a fait de courbes pour placer plus
commodément l ’inltrument dans le fond
de la bouche , aux dernières molaires.
La courbure a cet avantage que la coin
d e s P l a n c h e s . 57
miliure des lèvres s’y place fans être aucunement
diftendue. M. Bourdet avoit
un crochet courbe pour le côté d ro it,
& un autre pour le gauche. ( F o y e ^
fig. m m . Ce dentifte avoit obfervé que
quelquefois le crochet 11’avoit .point de
prife du côté interne, parce que la couronne
de la dent étoit détruite de ce
côté ; il imagina d’extraire la dent en la
pouffant en fens contraire, e’eft-à-dire, de
dehors en-dedans; & pour cela, il adaptoit
au corps de l ’inftrument un crochet dont
la courbure eft cannelée en-deffus. ( F o y e ^
% « • ) . . .
L e point d’appui du pélican eft une
demi - roue cannelée dans tous les fens,,/
pour former des inégalités ; on reproche
à cetce pièce que par fa convexité, elle
ne peut appuyer fur les dents vôifînes que
par un feul point, & qu’il eft poflrble que
pendant .qu’on attire en-dehors la dent
faifie avec le croéhet, la demie-roue ren-
verfe en dedans ou ébranlé confidérabl-
ment celle fur laquelle elle eft appuyée y
fur-tout fi elle eft ifolée d’un côté. Pour
prévenir cet accident, on a propofé un
point d’appui concave c , qui embraffant
plus d’efpace, n’eft point fujet à cet inconvénient.,
La elef de Garengeot eft un inftrument
combiné.du davier & du pélican; il eft
plus commode que le davier , fur-tout
pour extraire les g.roffes molaires , mais
il u’eft pas auiïi fûr que le pélican. Il
faut- beaucoup d’habitude pour s’en Serv
ir , & fi on ne le foulève: pas en même-
tems q u ’on ébranle la dent, on court
rifque de la caffer comme avec le davier.
Les crochets font plus ou moins courbes ;
(vo y . a 8 c b , ) 'o n les change au moyen
d’une vis., mais de forte que la courbure
foit tournée du côté de la charnière; cette
charnière peut être mobile & fe tourner
en fens oppofé , de manière que le crochet
faififfe la dent du côté J de l’intérieur de la
bouche.
Le pélican à cric don>le C. Dubois fe !
fert préférablement à tout autre , parce
C h ir u r g ie . T o m e I I . 2 e P a r t i e .
qu’il a la faculté d’eii allonger où racour-
cir la longueur du crochet, peut être regardé
comme une correétion de celui dont
Garengeot a donné la defeription. O11 y
place à volonté le point d’appui convexe
. ou concave; mais le C. Dubois affure que
l’effet du dernier eft dangereux. Au lieu de
lavis qui traverfe l’axe vertical de l’inftrument
, c’eft un effieu percé & taraudé dans
fon milieu ; les extrémités de cet effieu
font terminées, l’un par une tête en forme
de vis , & l’autre par un petit bouton avec
une petite avance pour recevoir la queue
' du crochet. Celle-ci eft percée d’un trou ,
[fur un des côtés duquel eft une rainure que
l’on fait correfpondre à l’avance du bouton
dé l’e lfieu, quand on veut placer ou
déplacer , le crochet. La vis de l’inftrument
eft verticale, & fixée dans le manche
qui;,eft; mobile ; en tournant ce manche
' l’effieu monte ou defeend félon que l’on
tournec
L e C . Dubois préfère une demi-roue en
bois à celle d’acier. , pour les cas ordinaires,
& s’il eft queftion d’extraire la dent
en la pouffant de dedans en-dehors , il fe
fert du point d’appui d , qu’il ajulte à la
tige du pélican de la même manière que
l’on ajufte une couronne fur l ’arbrè du
trépan. Av e c cette piè ce , v o y e s ^ e y qui
la repréfentë de face , il prend fon point
d’appui en-dedans , c ’eft à-dire , dans le
fens oppofé, à l’adion du crochet fur la
dent ; quand il n’y auroit plus de dent à
l ’endroit où il veut prendre fon point
d’appui, l’arcade alvéolaire en peut tenir
lieu avec cette plaque garnie & couverte
de chamois,
•Nous ne pouvons quitter cet article ,
fans parler d’un accident affez effrayant
qui furvient quelquefois après l’extradion
d’une dent, c’eft l ’hémorrhagie. Plufieurs
fois témbins, de cet accident , nous ne
pouvons diiïimuler que nous avons vu
des chirurgiens & des dentiftes fort em-
barrafies pour arrêter l’effiifion abondante
du fang. On a propofé de cautérifer
l’alvéole ; la cpmpreffion eft cependant
h