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fpirale qui ell renfermé dans la canule, c,
Le couvercle qui ferme à vis. d , Bouton
d’argent dont la tige reçoit la foie de la
lame e .
On a donné le nom de fp e c u lu m o r i s ,
aux différens înftrumens qui ont été imaginés
pour tenir les mâchoires écartées ,
toutes les fois qu’il ell befoin d’examiner
le fond de la bouche & d’y faire quel-
qu’opération. Parmi le grand nombre qui
font décrits dans les livres de l’art , nous
nous fommes bornés à ceux de cette
planche, parce qu’ils font le plus connus,
quoiqu’ils ne puilfent être d’un ufage familier.
A l’infpeétiôn feule, il ell aifé de
s’appercevoir combien celui f ig . i ., doit
ê tre, non-feulement dangereux, mais encore
gênant dans fon application, fur-tout
ii les mâchoires font attaquées de fpafme ,
.fi le malade ell indocile , ou attaqué de la
toux quand on preffe fur la langue, pour
l ’abailîer.
Le glofffe catoche f i g . 2-, a été long-
tems le plus accrédité , & notamment
lorlqu’il falloit procéder à l’excifion de la
luette^ou à celle- des amygdales ; la mâchoire
inférieure faille avec cet inftru-
ment, fe trouve prife à-peu-près de la
même manière qu’elle le feroit avec des
tenailles. La courte branche qui ell fourchue
, fe trouvant placée fous le menton,
y exerce une compreffion Ir doulou-
reufe que les malades n’y pouvant rélîfter,
■ on ell obligé de fufpendre momentané-j
ment l’opération & de là faire à -plu-fiéurs
reprifes. Les chirurgiens modernes ne:
connoiffent guère ces inllrumens que de
nom. Nous en dirons autant du fp e c u lu m
de Paré, parce que tout inflrument dont
les branches doivent être placées entre les
mâchoires, & ne peuvent s’écarter & fe
rapprocher qu’au moyen d’une" v i s e f l
d’un effet ou nul ou dangereux.
Il y a certainement des circonilances
où il faut abfolument recourir à ces
moyens , fcit pour faire „avaler, quelques
liqueurs aux malades attaqués de convul-
£ons ou frappés d’apoplexie. D ’abord on
C A T I O N
tente d’ écarter les mâchoires avec le manche
d’une cuillère d’argent ou celui d’une
fourchette de fe r , ou avec une fpatule;
mais fi elles font trop ferrées 8 c qu’on ne
puilTe que" les entr’ouvr ir, & que le malade
n’avale point, ii faut avoir recours à
d’autres moyens.
Le f p e c u lu m ) f i g . 4 , a fur les précédent
des avantages qui n’ont peut-être point été
allez appréciés pour les cas que nous fup-
pofons'. Nous nous en fommes fervi deux
Fois avec la plus grande facilité ; la première,
e’étoit pour un particulier qui s’ell
trouvé attaqué d’une indigellion fi violente,
qu’elle étoit accompagnée decon
vulfions & d’envie de vomir ; le malade
étoit comme apopleétique.. Quoiqu’on
entr’ouvroit affez facilement les mâchoires
pour introduire quelques Cuillerées d’eau
émétifée , il n’avaloit rien. Nous écartâmes
les mâchoires avec l’infirument de
de Bauve, & nous introduisîmes dans le
pharynx une algalïe à la fayeur de laquelle
nous injeââmes une quantité fuffifante
d’eau émétifée j le vomitif fit fort effet,
& le malade fut aufii-tôï foulagé. La fécondé
fois, fut une demoifelle quifutfur-
prife tout-à-coup de convùlfions fi violentes
qu’elle ne pouvoit avaler. Nous
.î-njeflàmes comme au précédent-' une potion
anti-fpafmedique & calmante ; les
fpafmes diminuèrent infenfiblement ; nous
crûmes ce procédé plus fimple & plus
facile que celui d’introduire un tube par
le nez, & de le pouffer- jufques dans l’oefo-
' phage , à l’imitation, de Fabrice d’Aqua-
' pendente , qui confeille un moyen à-peu-
- près- femblable.
Le f p e c u lu m de Levret eff tout-à-fait
.'différent des- p r é e éd en s c e chirurgien l’a
imaginé pour tenir les mâchoires écartées
& la langue abaiffée, pendant qu’on opère
au fond de la bouche. Cet infiniment efl
compofé de fept pièces. Celle du centre
efl impaire, & les fix autres font paires ,
dont- trois de- chaque côté. La pièce impaire
ell une platine d’argent ou d’acier
très-poli ,un peuconyexs en-deffus & eon-
D E S P L
cave’ en-deffous, afin que la langue y' foit
logée & arrêtée plus facilement. Des
extrémités de cette .plaque , l ’une efl
plus large qui doit être placée au fond de
la bouche , l’autre plus pointue pour
corrêfpondre à la pointe de la langue. Sur
les côtés de la plaque font deux pièces
d’acier fixées par deux vis ; ces pièces
fervent de pont fous lequel paffe une
pièce étroite & à double courbure, &
qui n’eil fixée que par le ferrement des
vis, de manière qu’elles peuvent fe mouvoir.
Orr les nomme les bras ou les branches
de l’infirument. Dans l’intervalle qui
ell entre les. deux grandes courbures , on
fixe lur chaque branche une pièce de buis
ou d’ivoire taillée en forme de dents arrondies
; parce que cette partie de fiinftru-
ment devant être placée entre les mâchoires
, elle fert de point d’appui aux
dents de la mâchoire fupérieure. Ces pièces
de buis feront plus ou moins hautes,
félon le degré d’écartement que l’on veut
procurer aux mâchoires. L ’extrémité externe
de chaque branche eft- percée d’une
ouverture ovale , dans laquelle on paffe
le bout d’une bande , & on l ’affujettit
avec ces bandes que l’on croife derrière la
tête, & que . l’on- ramène fur le front ;
on les croife de nouve.au , on les fixe
par derrière. Ce fp e c u lu m eft fans doute
ingénieux, mais s’il furvient de la toux
au malade pendant qu’on l’opère, il faut
Un peu de tems pour détacher l’inftru--
ment, ce qui efl un inconvénient. Nous
avons plufieurs fois eu l’occafion de faire
quelqulopération dans l’intérieur de la
bouche , foit pour des dépôts aux amyg -
dales , au palais ,, ou pour enfoncer des
corps étrangers profondément engagés
dans l’oefo-phage, &c . Nous plaçons entre
lés mâchoires,. fur les dernières molaires,
un bouchon de liège plus ou moins haut,
& épais ,. que nous faifons tenir par un
aide; nous nous en fommes bien: trouvés.
S’il arrive que l ’on foit obligé de
fufpendre pendant l’opération à caufe de
la taux,, ou de quelqu’autre incident,.le
A N C H E S . 37
.fp e c u lu m eft aulfi-tôt retiré. Ainfî nous
regardons le fp e c u lu m de L e v r e t , comme
plus curieux qu’utile.
La palette, f i g . y , s’appelle le fp e c u lu m
ordinaire des anciens, elle fervoit à abaif-
fer la langue ; les fentes & les trous que
l’on remarque à cette plaque, fervoient en
ce que l’organe comprimé s’y engageoit,
■ & étoit en quelque forte affujetti : les bords
de l’anneau de ce fip .e c u lu m font un peu
■ tranchans. Ils fervoient à ratilfer la langue
pour la nettoyer , lorfqu’elte fe trouve
. chargée de matières vifqueufes & gluantes.
On trouvera à l’explication d’une des
planches, fuivantes , celle de l ’ufage de la
fourchette des anciens , f i g . 7 , que J,
L. Petit a corrigée, & dont il a formé le
: manche de fa. fonde?.
Le pharingotome, f i g . 8 , a été inventé
par J.-L. P e tit, pour ouvrir avec fureté
- les dépôts- qui lurviennent au fond de la
bouche, auxamygdales, &c. Lorfqueces
abcès exiftent & qu’ils ne s’ouvrent point
(pontanément, on fe fert communément
, de la lancette armée , dont on porte la
pointe, fur la partie où on la. plonge en-
fuite , tandis qu’on tient la langue abaiffée
avec la feuille de myrte ou avec le doigt.
Quoique cette opération ne foit point ordinairement
difficile,, elle exige cependant:
une main affurée.
Souvent les malades, effrayés à l’afpeéf
de la lancette , ne fe foumettent à l’opération
qu’avec une forte d’effroi , & au
.moindre attouchement, ils font des mou-,
vemens q u i, en empêchant d’opérer les
. expofe à des bleffures particulières au
•fond de la bouche. Il eft donc nécef-
faire , quand on veut ouvrir un abcès
au fond de la bouche avec la lancette
de bie"n faire affujettir la tête & les mains
du malade , & fur-tout de faire tenir'par
un aide un. bouchon de liège entre les-
: mâchoires; avecces-précautions, on opère
avec plus de fureté.
Mais comme il faut éviter tout ce qui
peut alarmer les malades, ce qui n’arrive
, que trop dans la plupart des opérations