
facile à employer; il ne s’agit que de
remplir la cavité alvéolaire , foit de charpie
ou de c ire , & de manteriir les mâ-
cho ires rapprochées , pour contenir l’appareil.
Nous nous fervons ordinairement
de la cire bien ramollie, dont nous
remplirons la cavité, avec la précaution
d’en foutenir les parois avec deux doigts
de l’autre main, que quand l’alvéole efl fiif-
fifamment remplie ; nous mettons par-
deflus de la charpie & des petites com-
prelfes pour venir au-delà du niveau des
dents voilînes; & s’il fe trouve à la mâchoire
oppofée des dents qui correfpondent, nous
rapprochons les mâchoires & nous les maintenons
avec la fronde; mais s’il arrive qu’il
n’y ait pas de dents à l ’endroit qu’il faut
comprimer, nous plaçons fur les comprelfes
un morceau de liège q u i, étant foutenu
par les dents voilînes de celles qui manquent
, facilite la compreffion ; mais nous
nous fervons conflamment du morceau de
liège pour foutenir les pièces d’appareil, fi
l’hémorrhagie a lieu à la fuite de l’extraction
d’une dent à la mâchoire fupérieiire.;
L ’obturateur du palais efl une plaque
d’or ou d’argent, concave d’un c ô té ,
convexe de l’autre , que ' l’on place
au plancher fupérieur de la bouche ,
lorfqu’une portion de la voûte palatine
a été détruite.
Celui que l’on v o i t , f i g . y , a été imaginé
par M. Bourdet, pour une perfonne
chez laquelle le palais avoit fouffert une
telle déperdition de fubflance , qu’il ne
pouvoit avaler lâns qu’il lui furvînt de la
toux , de la fuffocation , & c. Un dentifte
avoit placé de chaque côté de la plaque ,
un aileron qui s’appliquoit obliquement fur
les côtés de la voûte du palais; ces ailerons
fervoient de prife pour; placer & déplacer
la plaque obturatrice;
Quoique la feâion du filet de la langue
foit une opération fort commune , on ne
doit point cependant la regarder comme
peu importante. Deux circonflances particulières
exigent cette opération; 1® lorf-
que le repli qui forme cette efpèce de
ligament membraneux, quoiqu’aflezlarge,
s’étend jufqu’à la pointe de la langue &
empêche que -l’enfant ne la porte en avant
ou vers la voûte du palais. Dans cet état,
l’enfant ne peut teter que très-difficilement
; on incife avec des cifeaux à pointe
moufle ce repli, & la langue exerce aufli-
tôtfes mouvemens qui n’étoient que gênés.
2e . Ce repli a quelquefois fi peu d’étendue,
que la pointe de la langue efl comme
attachée & fixée à "la bâfe de la mâchoire
inférieure. La langue n’a de mouvement
qu’à fa partie moyenne , elle forme une
convexité qui empêche l’enfant d’avaler la
liqueur qu’on lui verfe dans la bouche ;
car il ne lui efl pas poffible de teter, le
fein de fa mère ni de fa nourrice. Ce cas
efl rare, cependant nous l’avons rencontré
une fois ; l’enfant étoit né depuis quatre
jours, il étoit foible & exténué. Nous
hafardâmes de débarrafler la langue du
lieu qui la tenoit aflujettie. Ce n’efl point
une fimple fedion du filet qu’il faut faire
dans ce ca s, c’eft une véritable difledion ;
nous en fentîmes les conféquer.ces , -mais
falloit-il abandonner l’enfant à une mort
certaine? avec de la patience nous en
vinmes à b o u t, mais nous ne pûmes éviter
la léfîon d’une des ranines. Nouscau-
rérifâmes fur lé champ , fachant parfaitement
que le moyen de compreffion.pro-
pofé par J.-L . Petit, lui avait manqué à lui-
même. L ’enfant teta aufîî-tôt ; mais trois
jours après , la chute de l ’efcarre fe. fit ,
1 l’hémorrhagie;reparut; nous cauterifâmes
de nouveau ; nouvelle récidive de l’h émorrhagie
qui revint dans la nuit, & dont
on ne s ’apperçut que le matin ; l’enfant
mourut exténué : ■ nous étions décidés à
tenter la ligature. Nous citons ce fa it,
non pour nous juftifier, mais pour prévenir
que la cautérifation n’eft point toujours
un moyen- fûr d’arrêter: irrévocablement
l’hémorrhagie dans ce cas. Il en
efl arrivé autant à J.-L. Petit chez le maré-
: chai de Bervick.
On fait que cet habile chirurgien s’efl
attaché, non-feulemént à arrêter-le fang
Iorfque l’artère rarrine s’eft trouvée ouverte
par la fedion du f ile t , mais qu’il a principalement
cherché les moyens d’être à
l’abri de la léfîon de cette artère pendant
l ’opération. Le fourchon appiati qu’il a
placé au bas de la fonde cannelée, peut
remplir cet objet dans les cas ordinaires.
Mais pour plus de fureté, il a imaginé des
cifeaux particuliers , f i g . 6 . Ces cifeaux
ne fo n t,, ainfi qu'il te dit lu i-m êm e ,
qu’une perfedion d’une efpèce de biftouri
à reflort caché fous une plaque recourbée
& fendue fupérieurement pour recevoir le
repli que l’on veut incifer. En adoptant
cette plaque recourbée, J.-L. Pçtit fubf-
titue au biflouri, des cifeaux dont l’une
des lames efl dormante, & l’autre mobile.
Cet infl ruinent efl peu connu , mais nous
le répétons , il ne pourroit fervir que
dans les cas ordinaires où les cifeaux &
les fourchons de la fonde cannelée peuvent
également bien fervir ; mais dans le
cas que -nous avons cité , il eût été im-
poffible d’en faire ufage.
Au refie, en faifant graver les cifeaux
a plaque de J.-L. Petit, nous n’avons eu
d’autre but que de montrer les refîources
du génie de ce chirurgien , à qui l’art doit
une partie de fa perfedion.
- Pl a n c h e X L V I .
E l l e e f l r e la t iv e a u x le v ie r s d e n t a ir e s .
F i g . i . Elle repréfente un infiniment
propre à remplir toutes les indications
relatives à l’extradion des dents, a a a a ,
les deux branches réunies par leur milieu
au moyen d’une vis. b c , les deux tiges
creufes qui les terminent , dont l’une c
efl taraudée pour recevoir le point d’appui
d , S t l’autre qui èft à huit pans, efl
deflinée à recevoir le crochet e. ƒ , vis
pour arrêter le crochet dans la pofition la
plus convenable, g g g , crochets ordinaires
de différens volumes , félon la
grofleur des dents à extraire, h , point
d’appui inverfe defiiné à être appliqué fur
la furface interne des dents, i i , poin
d’appui du levier d ro it, vu dans toute
fort étendue. I , furface tangente, m m m .
crochets inverfes fervant conjointement
avec le point d’appui h du même n om ,
pour extraire les dents de dehors en-dedans.
t i n , crochets courbés pour loger
la commiflure des lèvres lors de l’extraction
des dents de fagefle.
F i g . 2. Levier fimple , compofé de
deux branches croifées & fixées par leur
milieu, o o , crochets qui terminent une
des extrémités, p p , points d’appui placés
à vis à l’autre extrémité des branches.
F i g . 3. Poufloir pour mettre à la
: branche des crochets de la f ig . 1 . q ,
forme de la cavité dans laquelle s’adaptent,
les crochets du même infirmaient.
P l a n c h e X L V I I .
E l l e f ie r a p p o r t e a u p é lic a n à c r ic .
a a a Le corps de l’inftrument vu fous
fes différentes faces. Il renferme un cric
qui fert à éloigner ou rapprocher les crochets
du point d’appui é , qui efl fixe fur
le corps & garni de buffle.
b b . Points d’appui qui s’appliquent fur
la gencive & qui en couvre le trajet; l’un
efl vu de'face & l’autre latéralement.
c. Autre point d’appui hors de l’inflru-
ment & montrant le reflort qui le fixe à
ce dernier, & le bouton qui fert à l’en
dégager, d d d , crochets à charnières fervant
avec les points d’appuib b , c , & formant
enfemble un levier communément
appellé, levier droit. Cet inftrument fert à
extraire toutes les dents de devant, depuis
la première grofle molaire jufqu’à celle du
côté oppofé, indiflinâement,àla mâchoire
fupérieure S t à l’inférieure , jufqu’à la
dernière petite molaire feulement, e e ,
crochets droits, ƒ , point d’appui de Dubois.
g , la furface tangente du point
d’appui vue latéralement. Cette furface
garnie de buffle a environ fix lignes de
1