
on d’un bifiouri ordinaire ; d’une autre part,
les cifeaux qu’on confeille pour .parer à cet
inconvénient,mâchent & confondent les lèvres
de la plaie. La Peyronie, pour éviter l’un &
l ’autre, avoit corrigé l’ancien bifiouri herniaire
& s’en fervoic de manière à incifer à mefure
qu’il le pouffoit. Depuis peu M. Bell a imaginé
l ’inftrument fuivant dont il fe fert ordinairement
; il eft compofé d'un conduéleur légère- i
ment courbé à fon extrémité, & dans lequel
eft adapté la laine étroite d’ un bifiouri de manière
que le tranchant foit entièrement caché
dans la gorge, laquelle doit être d’environ un
quart de pouce plus longue que la lame. Voye{
la Planche relative à cet article. Celle-ci étant
renfermée dans fa gorge, on in fi nue l’inftrument
entre le prépuce & le gland vers un des côtés
de la verge jufqu’à ce qu’on fente avec le doigt
qu’il eft arrivé au plus haut du prépuce où
il puiffe aller : le tenant enfuite d’une main
on pouffe de l’autre le bifiouri, de manière à
faire paffer fa pointe à travers le prépuce; alors
on retire le conduéteur, & l’on termine l’opération
en tirant à foi le fcalpel, pour divifer le
prépuce dans, toute fa longueur. De cette manière,
le prépuce eft toujours fendu, & l’ in-
ciiion fe fait complètement & nettement. Mais
il arrive fouvent, notamment dans les cas où
il y a beaucoup d’inflammation, qu’il eft im-
poifible d’introduire le conduèleur qui, tel qujl
fo it, eft encore trop volumineux; alors on a
recours à la 'méthode fuivanre;
L e malade fituéfur le dos dans fon lit, l’O pérateur
prend la verge .de la main gauche, vers
fon extrémité , en la tenant entre l’indicateur &
le pouce, puis prenant de la droite un bifiouri
très-étroit, comme celui dont on fe fert pour
incifer l’anneau, dans le cas de hernie, & en ayant
garni la pointe" avec une petite boule de c ire ,
il le porte à plat entre le gland & le prépuce,
fur les côtés, pour éviter les veines & vaiffeaux
qu’il pourroit rencontrer au milieu. Quand
il eft parvenu au point où il doit alle r, ce
qu’il reconnoît quelquefois à la groffeur de la
boule de cire qui paroît à travers les tégumens,
il relève la tranchant vers la peau intérieure du
prépuce, en même-tems qu’il en enfonce la pointe
au -d ed a n s , & tirant en même-tems à foi,
il finit complettement la feèlion. Mais, pour peu
qu’on éprouve de la difficulté à faire entrer la
pointe du bifiouri, il faut préférer la méthode
fuivanté qui peut fervjr dans tous les cas;
Elle confifte à infinuer d’abord un ftilet
tort fin , & à conduire dans fa crenelure
la pointe d’un bifiouri bien étroit, & à pouffer
de manière à fendre peu-à-peu tout ce qui fe
préfente. On pouffe à mefure la fonde , & quand
elle eft parvenue vers la racine du gland, on
fait une dernière inciiion qui en met à découvert
toute la bafe. Ces ferions fnccefiives fe font aVee
facilité à raifon de la tenfion où eft le prépuce.
Si lec hancre étoit vôifin de la Teèlion, il ne
faudroit faire nulle difficulté de l’emporter en
coupant les angles de la plaie de chaque côté;
fi le prépuce étoit gangréné, il faudroit. emporter
ce qui fe préfente, en coupant obliquement pour
aller finir au filet qu’il ne faudroit point toucher.
Le mal étant mis ainfi à découvert , on commencera
par faire faigner la verge dans une
décoélion, de graine de*lin, pour lavet toute la
fanie & le fang putride qui pourroit couvrir la
pjaie. Enfuite on applique un lit de charpie
molette, quelques languettes fimples, une croix
de Malthe, & l’on foutient le tout avec quelques
tours de bandes ; on rabaiffe la verge fur
le ventre & on l’y maintient appliquée au moyen
d’une bandelette dont le milieu tient l’appareil
& les extrémités attachées avec une épingle à un
bandage de corps ou à une bande qui l’entoure.
On a foin en appliquant ces diverfes pièces
d’appareil d’ouvrir d’ un petit trou celles qui
pofent fur l’orifice de l’urètre, afin que le tna-
ïade.puiffe rendre fon urine fans mouiller aucune
d’elles. On paffe douze ou quinze heures après,
& lorfquela plaie eft dans le période de la cica-
trifation, on a le foin de mettre un petit linge
fin entre le prépuce & le gland; fur.-tout quand
celui-ci a été attaqué de chancres, pour éviter
toute adhéfion qui pourroit furvénir entre les
parties. M. Bell dit avoir vu plufieurs exemples
d’ un pareil accident qu’on auroit facilement prévenu
, fi l’on avoit porté une plus grande attention
dans les panfeméps. Mais dans les cas
où la maladie qui auroit déterminé à l’opération,
proviendroit d’une infeélion vénérienne; il ne
faudroit point s’en tenir aux fimples procédés
que nous venons d’énoncer, mais bien en venir
à l’adminiftration des mercuriaux, en cas qu’on
ne les tût point commencés. M. P e t i t R a~
DEL . )
PHLASIS. Voye\ l’article Thlasis.
PHLEGMON , de , je tjfcûle* Tu -
meur inflammatoire plus ou moins élevée , &
circonfcrite ; vifible pu non vifible, fuivant la
partie qu’elle occupe; toujours marquée par u.ne
augmentation de tenfion & de fenfibilité‘; accompagnée,
d’une douleur aigue, lancinante oh pul-
fative, d’ une; chaleur plus grande que celle de
Pérat- naturel, d’une rougeur v iv e , mais qui devient
fouvent livide , lorfque la maladie eft plus
avancée, un peu élevée en pointe, & qui fe
ramollit du centre à la circonférence.^
Tels font les fymptômes que l’on obferve,
d’une manière plus ou moins • marquée , dans
toute efpèce de Phlegmon. Lorfqu’ils font légers,
& que la partie affrétée n’e.ft pas fort étendue,
l ou très-importante par fa nature & fes fondions,
;is n’influent communément que très-peu fur le
fyfiême général ; mais lorfqu’ils font plus confi-
dérables, & que l’inflammation s’étend, le pouls
devient, en général, plein , v if & dur ; en mêine-
leîiis lé malade fe plaint d’une chaleur univer-
felle, de fo if, & d’autres fymptômes fébriles.
Lorfque, par les efforts de la Nature , ou par 1
l’application des remèdes convenables, la douleur
, la chaleur & la tenfion fe diflipent ; les '
autres fymptômes, qui dépendent en grande partie
ou même entièrement des premiers dont nous
avons fait mention, difparoiffent également, &
le malade recouvre promptement la fanté. Cette
terminaifon , que l’on defire en général le plus
d’obtenir, fe nomme Réfolution.
Mais fi, malgré l ’application des remèdes communément
iifités, les différens. fymptômes, tels
que "la chaleur, la douleur & la rougeur ,
augmentent , au - lieu de diminuer ; fi les
fymptômes fébriles s’aggravent en même -
tems, la tumeur alors acquiert, par degrés, un
volume plus confidérable, & s’amollit. On obferve
une petite éminence vers fon milieu, ou
vefs quelqu’autre point , & fa furface devient
luifante,* bien-tôt la douleur diminue , les fymptômes
de fièvre fe modèrent, & , en comprimant
la tumeur, on y_ap perçoit la fluéhvition d’un
fluide. Ccci confiitue la fécondé terminaifon du
Phlegmon , connue fous le nom de fuppuration.
Voyt\ Abcès.
Si la douleur* la rougeur & la tenfion de la
partie augmentent, pendant que la plénitude du
pouls & les autres fymptômes fébriles deviennent
plus confidérables; fi l’on obferve, en même-
tems, peu de changement dans le volume de la
tumeur, il y a "tout lieu alors de craindre que
la gangrène ne furvienne promptement. Voye^
Gangrène.
Le but principal que l’on d o it , en général,
fe propofet dans le traitement des tumeurs phleg-
moneufes , eft d’en obtenir la réfolution , qui
eft le moyen curatif le plus fùr & le plus prompt.
Il y a néanmoins quelques cas particuliers à
excepter, en général, il ne convient pas de
fuivre cette méthode.
Ainfi, l’on recommande de s’-occuper à obtenir
la fuppuration des tumeurs inflammatoirès
qui furviennent dans les fièvres & dans d’autres
maladies internes, ou qui leur fuccèdent; car,
dit-on, la fuppuration étant, dans ces cas , un
moyen dont fe fert la Nature pour fe débarraffer
des fluides viciés qui fe trouvent dans le fyf-
tême,il feroit dangereux d’interrompre fes efforts.
Quoi qu’il en foit de cette théorie , il paroît a fiez
confiant quôn favorifé1 davantage le travail de
la guérifon, en faifant ufage des applications les
plus propres à accélérer la prompte fuppuration
de ces tumeurs qu’en employant les moyens qui
îendroient à les rëfoudre, & à prévenir cette
forte de terminaifon. .
Ï1 y a d’autres tumeurs qui font dues à des
caufes internes, où il eft peut-être préférable de
ne rien faire pour favorifer la fuppuration ou
la réfolution, mais de les abandonner entièrement
à la Narure.
Ainfi , dans les tumeurs inflammatoires qui
furviennent quelquefois chez les fujets ferophu-
leux , il pourroit être dangereux d’appliquer des
remèdes répereuffifs ; & il y a très-peu de cas
où l ’on puiffe favorifer la fuppuration de ces
tumeurs, parce que le traitement en eft toujours
très -r embarraffant, lorfqu’elles ont été ouvertes
naturellement, ou par Art. D ’ailleurs l ’on fait
qu’elles peuvent fubfifterfort long-tems, fans aucun
danger; d’où il réfulte qu'il eft toujours
plus prudent de ne pas y toucher. Voye\
Ec ro u e l l e s .
Dans la maladie vénérienne, nous avons un
fpécifique prefque certain pour obtenir la guérifon;
& lorfque l'on ouvre les bubons, ainfi
que les autres.tumeurs inflammatoires qui y furviennent
, ils deviennent communément très--
embarraffans & très-difficiles à guérir : confé-
quemment il eft plus prudent d’èn tenter toujours
la réfolution car la fuppuration ne met
nullemetu à 1 abri des autres accidens de la maladie
; il eft , au contraire, tout auffi effentiel
que le malade fubiffe le traitement mercuriel,
que s’ il n’y avoit aucune évacuation de la tumeur.
' - J
Le Phlegmon diffère des pullules enflammées,
telles qu’on les obferve dans différentes maladies,
la petite vérole, par exemple, en ce qu’il forme
une tumeur beaucoup plus confidérable, & généralement
folitaire; il diffère .du bubon., de U
parotide, de l’ophtalmie interne, du panaris,&c.
en ce qu’il n’a pas de, fiège déterminé, comme
toutes ces mahdies que l’on défigne par des noms
particuliersquoique, par leur nature , elles ne
t diffèrent en rien du Phlegmon.,
Pour ce qui eft des caufes déterminantes 5c
; prédiipofantes du Phlegmon, ainfi que de l’ex-
pofition détaillée de fes fymptômes, de fes diverfes
terminaifons , & du traitement qu’il, requiert,
nous renvoyons à l’article Inflammation
, & à ceux où nous avons traité de
quelques-unes de fes efpèces, tels que Bubon,
Pa r o t id e , Pa n a r i s , &c.\
PHLYCTEN ES , de je bous ; ce font
des petites puftules ou véficules qui caufent des
démangeaifons , & qui viennent fur la peau,
principalement entre les doigts & autoftr des
poignets ; elles font pleines d’uneCérofité limpide.
Elles font, poiir l’ordinaire, un fympiôme de
gale, & quelquefois de dartres. Vôye{ G ale &
D a r t r e s . On les guérit,ainfi que ces éruptions.
Phlyélènes fignifie auffi de petites véficules
ukéreufes, qui viennent quelquefois fur la con-
jonélive de l’oeil, & quelquefois fur la cornée,
femblables à autant de petites veffies pleines