
c ouvrir que d’autres corps, parce qu'ils n offrent
pas allez de réiifiance à la fonde. Lorfqu'on foup-
çonne la préfence de quelque chofede fernb labié,
il fa u t, fi la nature de la Playe le permet, pafler
un féton le long du trajet de la balle, c’eft le
meilleur moyen d'entraîner tout ce qui peut s’y
trouver d’étranger.
Nous avons recommandé l’opium comme un
excellent remède dans les premiers périodes des ,
Playes d’armes à feu , il efidufli quelquefois très* ;
utile pour diminuer leur fuppurajion exceflrve, ;
par la propriété qu’il a,-par -deffus tout autre
médicament , de diminuer l’irritation , quelle -
qu'en foit lacaufe. Il ne faut pas, par conféquent,
en négliger l’ufage, toutes les fois que l excès
de la fuppnration paroi* tenir à la préfence de
quelque caufe irritante, fur - tout lorfqu’elleefl
accompagnée de beaucoup de douleur dans la
partie affeélée.
Il n’efi pas ordinaire de voir une hémorrhagie
confidérable, immédiatement à la fuite d’un
coup d’arme à fe u , mais on voit plus fouvent
cet accident fe manifefler quelque tems après,
ordinairement au bout de fept à huit jours *, il
efl ccçafionné alors par la chûfe de l’efcarre produite
par la conmfion, lorfque quelque vaif-
feau artériel d’un certain diamètre s’y trouve
fhveloppé. Le Praticien, à cette époque, doit
i t tenir extrêmement fur fes gardes *, fur - tout
lcrfqu’il a lieu de croire qu’il y a quelques gros
vaifléaux dans le voifinage de la Pîaye, ou lorfque
celle* ci a beaucoup d’étendue. Souvent
cette hémorrhagie efl précédée par beaucoup de
chaleur & par une douleur pulfative dans les.
parties affeâées *, & , en pareil cas , on peut la
prévenir plus ou moins complètement par des
laignées générales & locales. Mais lorfqu’elle fe
déclare avec une certaine abondance, on doit
inceflàmment chercher à faire la ligature des
vaifïeaux ouverts. Et comme dans bien des cas
elle peut être fi violente, & fi foudainc, qu’on
n’ait pas même le tems d’aller chercher du fe-
cours, il fera de la prudence , toutes les fois
qu’on pourra ufer de. ce moyen, de pofer fur la
partie un tourniquet prêt à être ferré*, ou fi cela ne fe
peut pas, il faut fairetenir toujours auprès dubleffé
un aide entendu qui puiffe le fecourif à propos.
Nous n’avons rien dit jufqu’ici de la méthode
de fcarifier les Playes d’armes à fe u , méthode
généralement recommandée par tous les Auteurs
qui ont écrit fur ce fujet, & q u i, jufqu'à ces;
derniers tems, a été prefqu’univerfellemenr ad-
mifè. Le but de ces fcarifications étoit d’accélérer
fa fépararion des efcarres,& d’abréger ainfi
la cure. Cependant les Chirurgiens modernes ont
reconnu que.cette pratique repofeit fur une opinion
erronée, & que loin d’être avamageufes, les
fcarifications faiToient le plus; fouvent du mal ,
augmentant la douleur & i inflammation & donnant
plus d'étendue à la Playe, fans la mettre
davantage à l'abri des accidens qui peuvent etj
être la conféquencc.
On a même beaucoup abufé de la méthode;
fouvent utile, de dilater ces fortes de Playi'j
par de profondes incitions. Lorfqu’une balle n'à
pas fait un long tra jet-, & lorfque la nature des parties
qu’elle a traverfées ne s’pppofe pas à cette
opération *, il cft toujours à propos de lés inci,
fer d’un, bout du fi nus jufqu’à l’autre, ainfi quc
nous l’avons déjà recommandé. Mais on ne toit
pas quel avantage peut réfulter de la fimple dilatation
de l’orifice extérieur d’une Playe étroite
& profonde, telle que celle qui efl faire par une
balle de fufil ou de piflolet$ on ne fournir parla
aucun moyen de dégorgement aux vaiffeaux
affeélës, on ne facilite point l’écoulement du pus
& l’on augmente plutôt l’irritation inflammatoire,
en donnant davantage de furface , à la Playe.
Dans les cas où la lituation delà Playe, ou fa
trop grande étendue , ne permettent pas de l’ouvrir
d’un bout à l’aurre, comme lorfqu’tme balle
a percé la cuiffe, on y paffera un féton qui fup.
pléera mieux , que toute autre chofe, à l’effet
qu’on attendoit de l’incifion *, mais peut-être
vaut-il mieux attendre, pour le faire, que le
premier période inflammatoire foit pafle, de peur
d’occafionner, à cette époque, trop de douleur
& d’irritation. Si la direélion & la firuation de
la Playe font telles. qu’on ne puiffe pas faire
ufage du féton v après avoir combattu les fymp-
tômes inflammatoires par les moyens convenables,
& avoir amené une bonne fuppnration, on fe
conduira fuivant les règles que nous avons établies
en parlant des Playes faites par des infini*
mens pointus.
~Un grand fracas d’os, un déchirement con/î-
dérable de parties aponeurotiques ou tendineufes,
la violence de la commotion & la mauvaife dif-
pofition du bleffé occafîonnent fouvent la mortification
des parties affeélées. L'augmentation du
gonflement, de la tenfion, de l’inflammation, dp
la douleur, de la fièvre & des autres accidens
annonce qu'elle efl prochaine\ & l’on ne doit
rien négliger pour la prévenir, ou pour en arrêter
les progrès. Voyc\ G angrène. Nous ne
répéterons pas ici ce que nous avons dit dans
cet article fur le traitement nécefiaire en pareilles
circon(lances 5 nous obferverons feulement
que la gangrène la plus à redouter dans
les Playes d'armes à feu , efl celle qui fur-
vient en conféqnence de l’ inflammation, &
que le plus sûr moyen de la prévenir, efl de
fuivre avec exaélirude le traitement que nous
avons recommandé pour le période inflamma-
• foire. Il n’cmpêçbera pas quelles parties qui ont
été extrêmementfroiffées & cornu fes par le coup
de feu> ne tombent dans un état de mortification
eômplerre *, mais cette efpèce de gang rêne
efl->peu à redouter, parce qu’d l ç efl génétalenient
circonfcrite , & fans aucune tendance à s’ém
tendre. , ’• * , « •
Comme dans bien des circonflances, le kinkina
efl un excellent remède contre la gangrène,
on en a fait ufage dans tous les cas de Playes
d’arme« à feu, où l’on a cru qu’elle tendoit à
fe manifefler, mais fouvent on l’a fait mal-à-
propos. On peut toujours donner le kinkina
dans un cas de gangrène, à un fujet foible &
épuifé*, & , rarement alors, l’emplo yera-t-on
fans fuccès. Mais il n’efl pas ordinaire de voir
des Playes d’armes à feu ailleurs que chez des
hommes robufles & pléthoriques*, ni par confé-
quenr que les. fymptômes de gangrène qui fur-
viencent de bonne-heure en coaféquence de ces
Playes, foyent de nature à exiger des remèdes
toniques d’aucune efpèce*, néanmoins lorfqu’ij ne
refle plus ni inflammation, ni pléthore, fi la
gangrène a la moindre difpofîtion à s’étendre, il
faut donner le- kinkina hardiment & à hautes
dofes.
Lorfqu’un membre a été tellement fracafle par
un coup de feu qu’on n’ait pas lieu de fe flatter
de pouvoir le conferver, le C hiru rg ien au
lieu de perdre du tems & d’ex pofer fon malade
à perdre la vie par le développement des divers
fymptômes que nous avons énumérés, doit fa-
voir fe déterminer à propos à en faire l’amputation.
On a dit, avec beaucoup de raifon fans
donte, qu’il ne falloir pas recourir à cette opération
trop légèrement*, & que, fouvent dans le
cas qui nous occupe, on avoir coupé des membres
qu’on auroit pu facilement fauver par un
traitement méthodique. Un Chirurgien du Roi
de Prude, M. Bilgner, a même publié, il y a
une trentaine d’années, un ouvrage qui a eu
beaucoup de célébrité, où il a cherché à prouver
que l’amputation n’étoit prefque jamais né-
ceflaire, & qu*on ne doit l’entreprendre pour
aucune efpèce de léfion caufée par-une arme à
feu. Le public fans doute a beaucoup d’obligations
à M. Bilgner pour avoir, plus que per-
fonne peut - être, contribué à empêcher l’abus
des amputations trop fréquentes} mais il parole
aulli que le zèle qui laminoir l’a porté trop loin,
& , qu’en fuivant fon principe à la lettre, on
expoferoit un grand nombre d’individus à des
fouffrances & à des dangers qu’on peut leur
épargner, en fuivant une pratique différente.
Ainfi,lorfque la fubftance mufculaire d’ un mem-
>hre a été, pour la plus grande partie, violemment
contufe & déchirée , lorfque quelque jointure
a été brifée ou même lorfqu’ un os a été
fracafle dans une grande partie de fon étendue,
d vaut mieux recourir fur-le-champ à l’amputation
avant que l’inflammation fe foit établie,
Voyti ce que nous avons dit là-deffüs à l’article
Amputation, PERINEE. Hernieau Périnée. Voye[Hernie,
PÉRINÉE. Fiflule au Périnée. Nom par lequel
on défigne un ulcère finueux de cette partie,
communiquant Je-plus fouvent avec l’ulcére , &
quelquefois avec .le corps «lême de la veffie. On
étend ce nom aux ulcères de la même, narure
qui s’ouvrent dans le fcroium , ou en quelque
partie dés tégnmens, le long de la verge.
L e nom de fifiule devr.oit proprement être re-
fervé à cette efpèce d’ ulcère finueux, dont les
bords font -devenus durs & calleux j mais on efl
dans l’ufage de l’appliquer à .toute efpèce d ulcère
profond, dont le pus fort par une ou plufieurs
ouvertui es étroites des tégnmens. Aufli le donne-
t-on à des maladies en apparence bien différentes.
Quelquefois ce n’efl qu’une ouverture en quelque
endroit du Périnée ou de la verge, d ou fort un
peu de pus mêlé d’urine , fans aucune inflammation
ni dureté des parties voifines.D autres fois il
y a plufieurs ouvertures qui communiquent aveq
' î ’nrètre & par où l’urine fort en totalité, ou du
moins en grande partie, & l’on apperçoit que
I. les environs font dans un état de maladie plus ou
| moins marqué; Dans quelques cas on les trouve
Amplement durs & calleux, fans beaucoup de
gonflement ; dans d’autres , outre la dureté, on
découvre une enflure & une inflammation con-
fidèrabies, accompagnées de beaucoup de douleurs.
Quelquefois le gonflement & la dureté font limites
à un petit efpace*, mais pour l’ordinaire, & fur-tout
lorfque la maladie a duréjong-tems, ils en occupent
davantage & s’étendent depuis 1 anus juf-
quau fcrotuhi. Le ferotum même, & la partie
antérieure de la. verge, participent fouvent à.cçt
état, & fi malheurenfement l’urine pénètre dans le
tiffu cellulaire de ces-parties, elle occafionne les
accidens les plus fâcheux.
En traitant de cette maladie il faut commencer
par en diftinguerl’es caufes. En voici les principales.
;
j o Les Playes & les autres affections do ces
parties occafionnées par des caufes extérieures.
Dans l’ancienne méthode de tailler par le grand
appareil ( Voye\ T a il l e ). , les parties ou fe
faifoit l’ouverture étoient tellement contmes &
déchirées, que l’on voyoit rarement la plaie fe
cicatrifer fans accident, & particulièrement fans
occafionner quelque fiftule au Périnée j il elt
très-rare aujourd'hui de rien ohferver de lem-
blable après cette opération, à moins que I urine
trouvant quelque obflacle à fon libre paflage par
l’urètre , ne continue à couler par la plaie, jui-
qu’à ce. que les bords de celle-ci loient devenus
calleux. Quelquefois cette maladie s établit en
conféquence d’incifions faites au canal pour en
extraire des pierres qui $*y étoient engorgées,
i.°Un abcès formé dans le voifinage de 1 urètre,
donne lieu fréquemment à une Arofjon de fes
parois, & par conféquent à ,1a formation d un
ulcère fiftulcux où l'urine paffeavec le pus. Cette
variété de la maladie efl affez fouvent la corn.
féqueace d'une gonorrhée ,virulente ; c a r , lori-
. I> d i] .