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■ une fiffure étroite. Quelquefois cette glande fe
gonfle plus d’un côté que de l’autre, ce qui
rend oblique le canal qui la traverfe.
Outre cet effet occafionné par le gonflement
de fes parties latérales, une petite portion de
cette glande qui fe trouve fituée tout au commencement
de l’urètre, à fa partie poftérieure,
s’enfle en avant & fait faillie dans la veffie ;
elle forme comme une valvule à l’entrée de
de 1’ urètre. On peut remarquer cette éminence
dans le cadavre, lors même que l’enflure n’eff
as très—confidérable > en regardant de haut en
as l’orifice de l’urètre, après avoir ouvert la
■ veffie à fa partie fupérjeure*, elle eft quelquefois
fi confidérable qu’elle s’avance de quelques
pouces dans l’intérieur de la veffie. Cette projection
fait courber l’urètre, & devient un obfiacle
au paffage de la fonde, ou de la bougie •,
Souvent elle relève l’extrémité de la fonde au
point de la faire paffer par-deffus une pierre, de
manière qu’on ne peut l’appercevoir ,* elle eft
même quelquefois un obfiacle à l’entrée de la
fonde dans la veffie , qu’on a de la peine à fur-
fnonter.
Quand la Profiate fe tuméfie, fa ccnfiftance
devient généralement beaucoup plus ferme. Les
effets de cette tuméfaéli on font très—graves *, car
alors les côtés de l’urètre font preffés l’un contre
l’autre, & la pointe avancée de cette glande
empêche, en quelque façon, l’urine d’enfiler le
canal ,* & , dans plufieurs cas , l’ arrête entièrement.
D ’ailleurs la folidité de la glande étant
augmentée elle lui ôtefafoupleffe & l’empêche de
fe prêter à l ’efforr que l’urine fait pour fortir ,
en forte qu’il n’en paffe que peu, ou même point.
'L e s fymptômes particuliers , qu’occafionne cette
maladie, font les mêmes qui dérivent d’une rétention
d’urine produire par d’ autres caufes. Voye^
R étention d’Ur in e .
Lorfqu a l’occafion d’une difficulté d’uriner,
le Chirurgien aura eu recours à la fonde, fi
elle a paffé aifémenr, il fera porté à foupçonner
l ’exiftencc d’une pierre. Mais, fi l’examen ne
confirme point ce foupçon, il doir préfumer que
la maladie a fon fiège dans la Proftàte , fu r -
tout fi la fonde, ou la bougie dont il fe fe r t,
eft arrêtée tour-à-coup, ou paffe avec difficulté
quand la pointe de l’ inftrument eft proche du
col de la veffie.
Il faut alors que fon attention fe porte fur la
glande Proftàte pour en examiner l’état, ce qui
ne fe peut faire qu’en imroduifant le doigt dans
l ’anus, après l ’avoir frotté d’huile, & en le tournant
du côté du pubis. S’il fent alors de la dureté
dans ces parties, auffi loin que l’extrémité du doigt
peut atteindre ; fi cette dureté fait une faillie qui
le faffe fentir du côté du reélum, & f i, en
promenant le doigt de côté & d’autre pour fentir
l’étendue de la tumeur, elle lui paroît s'étend
e au-delà de 1g longueur du doigt, il peut
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être afi*uré que la tuméfaélion de cette glande
eft très-grande, & qu’elle eft la caufe de tous
les fymptômes.
Dans les cas où les côtés feulement de la
glande font gonflés, on introduit aifément dans
la veffie, une bougie ou une fonde} mais la
pointe de la glande, qui s’avance dans la veffie
empêche fouvent qu’elle ne parvienne dans la
cavité •, ce n’eft qu’avec la plus grande difficulté
qn’on peut faire franchir à l’inftrument cette partie
de la glande, fur-tout quand le volume en eft
confidérable, parce qu’alors fon fommet forme
un angle avec le paffage. Il eft néceffaire, en
parti! cas, d’être bien circonfpeét dans les efforts
que l’on fait, fur-tout quand on fe fert de la fonde
métallique, de peur de bîeffer la partie qui fait
ebftacle. La fonde flexible eft fans doute préférable
dans ce easy néanmoins la pointe de cet
inflrunient peut encore faire du mat'en heurtant
contre la faillie de la-glande y & fi on la force,
fon extrémité fe courbera plutôt en arrière qu’en
avant, de manière qu’on ne pourra l’introduire
dans la veffie, ou bien elle pénétrera dans la
fubftance même de la tumeur.
M. H tinter , de qui nous empruntons ces réflexions,
raconte un cas decette nature, où un
Chirurgien pouffa fa fonde tout au travers de
la partie Caillante de la glande, de manière que
parvenant enfin dans la cavité dé la veffie, il
en fit fortir l ’urine, mais le fang qui for toit
de la partie perforée de la Profiate, paffa dans
la veffie. On tenta une fécondé fois de fonder
le malade, mais fans aucun fuceès. M. Hunter
ayant été appellé, pafia la fonde jufqu’à l’endroit
qui faifoit obfiacle, 8c , ayant reconnu
le gonflement de la Profiate, il inclina
la partie fupérieure de la fonde, de manière
à en relever l’autre extrémité, & réuffit de
cette manière à la faire paffer -par - deffus la
faillie. Malheureufement le fang qui s'étoit coagulé
dans la veffie, boucha les trous de la fonde,
ce qui l ’obligea de la retirer plufieurs fois pour
la nétoyer. La même difficulté fe préfentant toujours,
M. Humer fe propofoit de faire l’opération
de la Lithotomie, pour faire fortir de la
veffie le fang extravafé, mais il en fut difpenfé
par la mort du malade dont l’ouverture ne lailfa
aucun doute fur la nature de l’accident qui
avoit donné lieu à l’exrravafation du fang.
Autorifé par la connoiffance de divers faits
de cette nature, M. Hunter a pris le parti, tou*
tes les fois que l'urine ne fortoit pas immédiatement
après l'introduéiion de la fonde dans la
veffie, de pouffer cet infirument plus avant,
en inclinant la partie qui refte en dehors, pour
en relever l ’autre extrémité, afin qu’elle pnifle
atteindre dans le fond de ce vifeère, & il a tou?
jours réuflL
On ne connoît aucun moyen fur lequel on
puifie compter pour diffiper rengorgent
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Je la Proftàte. On a recommandé dans cette
intention la ciguë, l’éponge brûlée , les bains de
jner, comme ayant quelquefois réuffi. On a vu
un féton au périnée diffiper prefqu’entièrement
un ronflement très - confidérable de la Proftàte,
jnais le mal reparut après qu'on eut retiré le
féton, & ne céda pas de nouveau lorfqu’on
l’eut introduit une fécondé fois.
PROTHÈSE „ du grec f , addition ,
application. Opération par laquelle on ajoute &.
l’on applique au corps humain quelques parties
artificielles , en place de celles qui manquent
, pour exercer certaines fondions ; telles
font une jambe de bois, des dents artificielles ,
&c. Voy*i Den t s , J ambe de Bois, &c.
L’application d’une plaque, au palais rongé
par un ulcère, dépend de la Prothèfe. Voyt\
Obturateur.
L’ufage de ces différentes machines, a des
règles relatives aux différens cas 8l à chaque
efpèce que chacun d’eux préfente. -
PRURIT. Pruritus. Démangeaifon qu’on fent
à la peau, à la circonférence des Playes & des
ulcères. Le Prurit eft ordinairement l’effet de
petites éruptions éréfypélateufes. On donne
aulfi le nom de Prurit à la démangeaifon occa-
fionnée par la gale«
La tranfpiration, fupprimée ou retenué fous
les pièces d’appareil dans les fraétures, occâ-
fionne. le Prurit *, on y remédie en donnant de
l’air à la partie. Voye\ Flabellation.- Les
lotions, avec l’eau tiède , avec une légère leffive,
&c., enlèvent la craffe , débouchent les pores , & -
remédient au Prurit en détruifant fa caufe. L ’excoriation
qui fait le Prurit fe defsèche par les
mêmes fecours, &_par l’application d’un peu de
cérat (impie ou camphré.
PSOAS. Le tiffu cellulaire qui environne les
mufcles Pfoas eft Tu j et à une inflamma t i o n , laquelle
fe termine fouvent par la fuppuration, &
donne lieu à des abcès q u i, fuivant l’endroit
par où ils viennent' à s’ou viir , ont des confé-
quences plus ou moins fàcheufes.
Ces abcès font toujours précédés par une
douleur & une tenfion qui fe four fentir dans la
région des lombes, & s’étendent fouvent par
rnomens vers le haut, le long de la colonne
vertébrale & jufques aux cuiffes vers le bas, empêchant
jufqu’à un certain point le malade de
fe tenir de bout. Quelquefois ces fymptômes font
foapçonner une maladie des reins*, plus fouvent
on les prend pour une affeélion rhumatifmale.
Lorfque la fuppnration commence à fe former,
le malade éprouve ordinairement des friffons ,
mais, les douleurs devenant moins aigues, il eft
porté à fe croire mieux & près de fa guérifon.
Le pus j cependant, après avoir defeendu graduellement
derrière le péritoine, commence à
former une tumeur à l’extérieur, tantôt auprès
d« l’anus, tantôt à la partie antérieure & fu-
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périeure de la cuiffe, à l'endroit où les gros
vaiffeaux fortent du bas-ventre fous le ligamem
de Poupart, & tantôt plus bas.
Lorfque le pus fuit le cours de l'inteftin, &
fe manifefle par une tumeur auprès de l’anus *
il s’ouvre bien-tôt une iffùe au »-dehors, fi le
Chirurgien ne fe hâte de la faire avec la lan-
céfte. Mais lorfqu’iJ fuit la route de l’artère fémorale,
comme c ’eft le cas le plus ordinaire,
& qu’il paffe deffous 1 efa/cia lata , il defeend peu-
à-peu jufques vers la partie inférieure de la
cuiffe, quelquefois même jufqu’au genou. Il n’y
a de douleur que celle qui réfulre de la diften-
fion de l’aponeurofe & des autres parties dans
lefquelles le pus fe trouve renfermé*, la couleur
de la peau n’eft point altérée, & demeure,
pour l’ordinaire, la même jnfqu a la fin. On
apperçoit manifestement la fluctuation d’un fluide
dans toute l’étendue de la tumeur , particulièrement
quand le malade eft debout, car
alors la partie gonflée, eft beaucoup plus tendue
que lorfqu’il eft couché} cette de rnière pofi««.
tion favorifant le retour d'une grande partie du
pus vers le fac où d’abord il étoit renfermé-.
Nous avons dit que, lorfque le pus forme un»
tumeur auprès de l’anus, on confondoit fouvent
cette forte d'abcès avec ceux qui fe forment et»
conféquence d’un phlegmon de cette partie. Cette
erreur eft peu importante*, le feul inconvénient qui
puiffe en réfui fer c’eft que le Chirurgien pourrâ
donner un faux pronoftic , car l'ulcère occa-
fioné par l’ouverture demandera en général bien
plus de teins pour fe cicatrifer dans le premier
cas 'que dans le fécond. Mais, lorfque le pus
paroît au-deffous du ligament de Poupart , la .
rumeur qu’il occafionné a tellement l’apparence >
d’une hernie crurale incarcérée, que, fouvent,
on s’y eft trompé. II n’eft pas difficile cependant
de diftinguer l’une'de l'autre, ces deux fortes de
tumeurs, en faifant attention à la manière dont
elles fe forîr formées, 8t aux circonftauces qui
les ont précédées.
Une hernie crurale, pour l’ordinaire, fe ma-
nifefte tout-à-coup après quelque violente exer-
tion mufculaire fans avoir été annoncée par d ’au*
très fymptômes ; généralement elle eft accompagnée
de vomiffemens, de conftipation, &c. ; 8c
P on ne peut la manier fans caufer de la douleur.
Dans le cas où la tumeur eft l’effet d’une collection
de matière purulente > le malade a
éprouvé auparavant des douleurs dans la région
des lombes, & d’autres fymptômes d’inflammation}
il n’y a d’ailleurs aucun des'fymptômes
câraétériftiques de hernie,& le malade n’éprouve
pas de douleur lorfqu’on manie & comprime la
rumeur. Dans la hernie, la tumeur n’acquiert
pas tout d’un coup un volume confidérable, 8c
lorfqu’elle devient volumineufe, ce n’eft jamais
que lentement 8c. par degrés} on n'y découvre
aucune fluctuation y elle paroît mollaffe au tou-*
II h ij