
vint une tumeur au milieu de cette partie, qui
fut d’abordi prife pour un troifïème tefiicule, &
qu’on regarda enfuite ‘ comme un. fchirre, mais
qu’on trouva, à ^extirpation- être une véritable
Pierre. Un léger caufiique mis dans le trajet qui
cemmuniq.iioit avec l ’urètre . y fit une efcarre,
dont la chiite permit la formation d’ une cicatrice
fol idc.
Des Pierres Biliaires.
Les Pierres biliaires , quoique d’ une nature différente
de celles que nous venons d’examiner ,
fe forment néanmoins dans le plus grand nombre
de cas d’après les mêmes principes. Il en efl de
plufieurs efpèces ; les unes font vbrunes & noirâtres,
irrégulières, tuberculeufesy comme granu-
leufes, & offrant plutôt l’apparence d’une concrétion
que d’ un calcul j les autres font plus
dures j brunâtres., jaunâtres,, ou verdâtres ; elles •
offrent des couches concentriques, bien difiinéles;
& fouvent font recouvertes d’une croûte fèche,
unie, & grile* leur forme efi ordinairement an-
guleufe, & polièdre. Un troiüème genre font les
concrétions blanchâtres , ovoïdes, pins ou moins ;
irrégulières, couvertes d’ une écorce grife , inégale, i
formées de couches comme fpathiques, ou de
lames comme crifialli nés, transparentes, & fou-
vent rayonnées du centre à la circonférence. La
nature de ces dernières a beaucoup, de rapport
avec le blanc de baleine,- ainfi que plufieurs Cbi-
mifies l’ont découvert. Ces Pierres parvenues à
un certain volume par la preffion qu’elles font
fur les parois de la véficule du fiel, ou par
l ’obfiacle quelles apportent au cours de la bile
dans le Canal cholédoque, occafionnent descrif-
pations, ou refferrcmens, qui arrêtent le cours de
la bile, & facilitent fa réfufion dans tout le fyfr
tême j elles donnent lieu également à des coliques
bilieufes, inflammatoires, & à nombre de
maladies dont les fuires font'très-fàcheufes. Quelquefois
ces Pierres tombent dans le duodénum,
& fe mêlant avec les matières qui parcourrent le
canal alimentaire, elles Torrent dehors confondues
avec les excrémens. Les Pierres qui font contenues
dans la véficule do fiel , peuvent en être
extraites par incifion, dans, les cas où tout anK
nonce une adhérence entre ceréfervoir & les parois
du bas-ventre : cette opération en toute autre cir-
confiânce pourroit devenir fâcheufe, par l'épanchement,
qui pourroit ÿs enfuivre , de la bile
dans l’abdomen. Voyt{y pour de plus grands détails,
les Remarques de j . Louis Petit fur les tu*
meurs formées par la véficule dans le premier
volume des Mémoires, de l’Académie Royale de
Chirurgie.
Des Pierres S ter cor ale s.
Ces Pierres fe rencontrent non- feulement
chez l’homme , mais encore chez le cheval, les
chèvres, les chamois & divers autres quadrupèdes.
Les matières fécales chez «es individus,,
s’endurciffem quelquefois tellement, qu’elles
prennent la foliaité de la pierre, elles s’arron-
diffent alors, & fervent de bafe â des concrétions
qui s’appofent couches.'par couches*fur
le noyau primitif, & dont la. nature efi différente
fuivant les différens cas- Ordinairement
ces Pierres jaunâtres, ou vérdatres font très-fétides,
elles acquierrent en fe defsèchant,>une
odeur de favon échauffé, leurs couches font
polies & comme grafiés au toucher*, quand on
.en met un morceau fur du charbon allumé, il
fe fond en partie , & le refle s’enflamme ou fe
calcine, ce qui fait penfer que la bile entre pour
beaucoup dans la. formation dé çes concrétions.
Telle étoît la nature de la Pierre qui fut extraite
à une femme de Verfailles par Maréchal.
Une filte fe plaignoit d’une douleur fixe au côté
gauche du ventre, environ deux pouces au-
deffous des fauffes côtes ; ces .douleurs fe fai—
foient fentir depuis trois ans dans le même
endroit. Elles étoient plus particulièrement vio*
lentes quelques heures après avoir niangé des
.chofes difficiles à digérer *, mais, alors il fut>
.venoif un cours de ventre qui terminôit les douleurs
, _& quand.il n’arrivoir point, une purgation
ou des: lav.emens les calmoient ordinairement.
Un jour, ayant bu de la petite bierre, elle eût
uûe eonfiipation accompagnée d’une douleur fi
violente, qu’elle jettoit les hauts cris ; les vomif*
femens furvinrent, les lavemens n’avoient aucun
bon e ffet, ainfi que les purgatifs qu’on donna
-fous différentes formes. La malade étoit réduite
à l’extrémité, lorfque tour-à-coup vomiflant
beaucoup de . bile &•: ayant envie d’aller à la
Telle, elle femit paffer par bas un corps folide,
qui étoit une Pierre d’une figure cubique , irrégulière,
ayant un grand enfoncement à deux de
Tes côtés oppofés; elle avoir quatre pouces de
circonférence & pefoit cinq gros. Elle étoit com-
pofée de filets tiffus enfembie, & difpofées par
couches, & dans le milieu étoit un noyau de
prune, firué de manière que les deux côtés du
noyau répondoient aux cnfoncemens qui étoient
à l'extérieur. L ’expulfion de ce corps étranger
amena la guérifon complerte de la maladie* 11
efi des Pierres fiereorales, qui paroiffent particulièrement
formées par l’endvirciffement des
matières excrémetfteufes entre les colonnes* du
reélum, comme il arrive quelquefois chez ceux
qui ont. naturellement le ventre pareffeux; celles-
ci font grifes, foncées.,,brunes.& même noires,
elles font plus volumineuies que les autres , &
vont quelquefois jufqu’à la. groffeur' d’une pomme
de ienette & même plus.
Quand la Pierre efi.auffi volumineufe , elle
obfirue la totalité de îintefiin, &. arrête prèf-
qu’entièrement les matières> le malade rtfTent
des coliques, il a des dégoûts, des maux de
,ête des infommies & différens accidens plus
^)u moins fâcheux, félon la fenfibilité plus ou
moins grande des fujets. Les purgatifs huileux
& les bains prèferit* , pour calmer ces accidens
, réufliffent ordinairement à faire defeendre
la concrétion julqu’au reélum. Le malade alors
éprouve un poid à cette partie, & une fuppref-
fion abfolue des Telles, qui déterminent à porter
le doigt dans l’anus; le corps étranger qu’on
trouve, inflriut alors fur- la caufe des accidens,
& fur la nature des, remèdes qu’ils exigent. On
peut quelquefois extraire o,e$ Pierres avec le
bouton quand elles font peu voiumineufes &
recouvertes de couches qu’on peut rompre avec
la curette.. Mais, quand ils offrent beaucoup de
réfiftance, il faut recourir à une tenette. Il faut
avoir foin dans toutes ces tentatives de faire
prendre un lave,ment ayant aux malades , pour
entraîner ce qu’on pourra .des matières qui
pourroient fe détacher, enfuite on trempe les
inflrumens dans de l’huile, pour qu’ils faffent
moins de douleur, & on les porto chaque fois
avec le doigt qui leur fert de conducteur. On
efi quelquefois néceifité à faire des incifions à
la marge de l’anus, mais on ne doit s’y déterminer
que quand on ne peut rompre la Pierre
. es mois de la tenette.
Des Pierres de la matrice.
Les Pierres de la matrice ne font jamais aufîi
pefantes que: l’indique leur volume, elles, font
ordinairement d’une confiftance plàtreufe & affez
fouvent elles font aufiï dures que la fubfiance
compacte des os , en forte qu’on a pu, dans bien
des cas, .les regarder comme de vrais os. Elles
caufent vers le fond du bafiin un fentîment de
peCaàrénr qu’on rapporte communément, à un
fchirre . déyeloppé. Les femmes, qui en fout
affeélées, éprouvent des douleurs de reins, ,<St
quelquefois un prurit infuppor table à la vulve,
qui les portent à, fe gratter avec violence. H n’y
a quelquefois qu’une feule Pierre & d’ autres
fois il y en a plufieurs irrégulières, & fort an-
guleufes; dans ce dernier cas,elles peuvent occa-
lionner dès inflammations & des fuppufations
locales, accompagnées d’écoulemens putrides &
fanieux, ainfi -qu’il èft confiaté par une obfer-
vation de Michel Morus, Médecin de Sienne,
inféré dans les Aéles du Leipfick. Les malades
quelquefois nom d’autres fymptômes qu’une difficulté
d’uriner, qui quelquefois dégénère en
une rétention complette d’urine.
Les Pierres de la matrice font fouvent retenues
dans la cavité de cet organe par le refferre-
ment de Fon col & de fon orifice , comme dans
le cas de Pierre Unique fans ulcération; niais
dautres fois ce reflerremem n’ayant point lieu,
les Pierres Cortent Cpontanément. • Hippocrate
rapporte une obfervarion favorable à ce niéca-
nifine*, on y voit que les efforts du fond de la
matrice ont pu furmonter la réfifiance qu'oppo-
foit fon orifice, & procurer la fortie de la Pierre
félon lés loix que la Nature fuit ordinairement
dans l’expulfion d’un enfant, ou d’un arrière-
faix. D ’autres fois les Pierres font chatonnées,
& font plus ou moins faillie dans la veffïe.
J. L.» Petit a obfervé-cette circonfiance furie
cadavre d’une fille d’environ foixante ans.
On ne trouve guères qu’Ætius qui ait décrit
les moyens curatifs propres aux Pierres de la
matrice, il recommande de faire une incifion fur
la Pierre en mettant préliminairement deux doigts
de la main gauche, & comprimant avec l’autre
main fur la région hypogafirique, afin de faire
delcendre la Pierre par cette preffion réciproque
& de Tengager dans le col de la matrice. Ce
confeil efi loin d’être appuyé fur la connoiffance
de la flruélure & du niécanifme des parties*, la
• Pierre, étant toujours fai fie fortement par tes
I parois de la matrice '& n’étant nullement fuf—
cepsible de répondre à de pareilles preffion«..
Mais fi un fliiet introduit, par l ’orifice de la
matrice, glifioit affez facilement entre la Pierre
& les parois de cet 'organe, fi cette Pierre
n’étoit pas d’un volume déméfuré & que la matric e
n’eût aucune difpofuion carcinomateufe, on pour*
roit entreprendre une opération. Voici celle que
confeil le M. Louis. Elle confiée à aggrandir
l’orifice par deux feélions latérales ; on .pourroit
même les faire en un Ceul & même rems au
moyen d’un efpèçe de cifeaux droits dont les
famés longues -d’ un-, pouce ou environ, feroieni
tranchantes, extérieurement. On porteroit à la
faveur du doigt la pointe de ces cifeaux fermés
jufques deffus la Pierre. On les dilatercit
; enfuite, autant qu’on le jugeroit néceffairê, pour
faire une ouverture fuififanre en retirant les bran-
; cfies. Cette incificwi. permettroit l’introduélion
d un crochet à curette appropriée pour dégager
la pierre, & la tirer comme on le pratique dans
la.méthode au petit appareil. Il feroit, aufiï con-
' venable de tenir un ou deux doigts de la main
gauche, à l’orifice de la matrice pour guider le
crochet autant qu’il feroit poflible. ( Mt P e-
t i t -R a v z l . )
PIERRE à CAUTÈRE. .C’eft le nom qu’on
donne à l’alkali fixe minéral rendu caufiique
par l ’addition de la chaux, & réduit à parfaite
ficciîé par l’aélion du feu.
Cette préparation efi un caufiique très-aélif,
dont; le principal ufagç efi pour la formation
des ulcères artificiels nommés Cautères ,
Voyei ce mot *, ou pour l’ouverture des tumeurs
qui contiennent un fluide , lorfqu’on ne veut
pas recourir, pour cette opération, à l’inftrument
tranchant; Voyej Caustiques.
PIERRE INFERNALE. On nomme ainfi le
Tel formé par i’union de l’acide nitreux, & de
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