même dans la pratique particulière, de voir des
ulcères où la fuppuration ailoit b ien, changer
tout - à - coup en mal, à raifon de quelque caufe
qui a influé , même légèrement, fur la fan té générale
du fujet, telle qu'une afFtélion de famé,
une indigtftion, un changement dans l'état de
l ’atmofphère, &c.
Le Pus des ulcères, accompagné de beaucoup
d’irritation, n’a Couvent que très - peu de confil-
tance;ii paroit principalement confifter en un fluide
aqueux , qui a plus ou moins d'acrimonie, & qui
contient peu de globules -, ces ulcères font Couvent
accompagnés d’un peu d’hémorrhagie, provenante
des petits vaiffeaux d elà partie, & qui altère
confidérablement la qualité du Pus , en le difpo-
fant finguüèrement à la putréfaélion ; difpofition
que le Pus n’a point par lui - même, 8c qu’il
n’acquiert que par le mélange de fubfiances hétérogènes.
Quelquefois aulîi on v o it , chez des
conformions très - irritables, le Pus des ulcères
prendre la même apparence qu’on remarque dans
les cas où il y a beaucoup d’inertie, d’où il réfulte
que l’afpeél de l’ulcère ne fuffit pas pour affurer
le jugement qu’on doit porter de la caufe qui
le fait dévier de l’état le plus favorable -, il montre
feulement fi la partie affectée tft, ou n’eft pas, dans
l’état le plus convenable pour favorifer une bonne
fuppuration.
La propriété caraélérifoque du Pus, & qui
le distingue des autres fubfiances avec lefquelles
on pourroit le confondre, c’eft d’être compofé
de globules. Cette circonfiance jette un grand
jour fur le fujet qui nous occupe -, car la préfence
des globules indique la peifeélion du Pus, &
nous met fur la voie de découvrir quelles font
les circonflanccs néceflaires à fa production. Cefl
à M. Hun ter que nous devons les premières notions
decette découverte*, c e fi lui qui,le premier,
a enfeigné la véritable difiin'Clion à faire entre le
Pus & le mucus animal, ou les fubfiances animales
diffoutes, par la putréfaction ; ces dernières fe
montrent toujours dans les fluides purulens fous la
forme de flocons.
Si les globules du Pus le diftinguem des autres
fubftances avec lefquelles on pourroit le confon -
dre, ils montrent qu’il a une grande affinité avec
les féctétions animales , quoiqu’il en diffère en
bien des circonflances.
Le Pus fe diftingue du fang par fes globules,
par leurindiflolubiliié dans l’eau froide, & par la
propriété qu’a fa partie aqueufe de fe coaguler par
le contaCt d’une Solution de fel ammoniac.
11 diffère du chyle par le pius grand volume
de fes globules, qui nefe coagulent point à l’air x
ni par 1 aCtion de la chaleur , comme ceux de ce
fluide.
JLe fuc pancréatique contient des globules : mais
ils font b a coup plus petits qu ceux du Pus.
Le lait eft compofé de globules de la même
greffe ur à - p e u - près que ceux du Pus , mais
beaucoup plus nombreux. Le lait fe coagule par
la préfure qui n’a point d’effet fur le Pus; il
contient d’ailleurs du fucre & de l’huile , qu’on
ne trouve point dans ce dernier fluide.
L'inflammation efi le confiant avant-coureur
& l ’unique caufe de la formation du Pus. M. Hun-
ter penfe que les vaiffeaux delà partie enflammée
fe modifient de manière à devenir des organes
fécrétoires, & que le Pus efi une fécrétion ré-
fultante de ce changtment. Voici quelques faits
qui juftifient cette opinion.
Les petits vaiffeaux d’une partie enflammée
acquièrent un diamètre beaucoup plus confidé-
rable que celui qu’ils avoient auparavant*, ils deviennent
auffi beaucoup plus nombreux ,* on en
-voit naître & fe développer par - tout dans la
lymphe épanchée & coagulée fur les plàyes
récentes ( Voye[ Playe ). il efi très-probable qpe
'ces vaiffeaux de nouvelle formation, font orga*
nifés de manière à donner, au fang qui y circule,
la forme & les propriétés du Pus, puifque ce
fluide ne paroîj jamais qu’après leur développement.
Le Pus efi toujours en harmonie avec les organes
qui le préparent, qu’il n’irrité jamais,
quoiqu’il irrite quelquefoisjes parties circonvoi-
flnes. Cette propriété paroît être particulière aux
fécrétions. C ’eft ainfi que les larmes excorient
quelquefois les joues, quoiqu’elles n’aient aucun
effet femblable fur les conduits lacrymaux.
Les qualités du Pus varient fuivant la famé du
fujet au moment de fa formation ; elles font même
promptement altérées par de très-légers chan-
gemens dans l’état général du fyflême. Ce phénomène,
qui s’obferve dans les différentes fécrétions
animales, n’auroit pas lieu dans le cas dont
nous parlons, fi le Pus n’étoit aut;e chofe qu’un
fluide compofé de débris putréfiés de la partie
affeélée.
Le Pus , lorfqu’il n’efl imprégné d’aucune fubf-
tance étrangère, peut être réabforbé, ainfi que
toute ai^tre humeur féparée par des parties glan-
duleufes, & porté dans ^circulation , fans produire
aucun effet fâcheux fur l’économie animale.
Il eft vrai qu’on a été long-tems perfuadé que
l’abforption du Pus étoit la caufe de beaucoup
de maladies; mais cttte opinion n’eft fondéefur
aucun fait vmanifefte , & l'on ofcferveroit plus
fréquemment de pareils effets , s’ils dépendoient
réellement de la caufe à laquelle on les at -
tribue.
Les principales affeélions qu’on attribue à l’ab-
forption du Pus font le marafme & la fièvre lente.
On ne fauroit nier qu’on u’obferve très-généralement
de pareils maux chezdes perfonnesfujettes à
une abondante fuppuration, en conféquence d ulcères
ou d’abcès d’une grande étendue; mais fi
l’on fait attention au tems que l’affeélion locale
a duré, & aux maux que la connitutiondoit eJ!
avoir éprouvé, ainfi quà toutes les autres circonfiances
qui ont accompagné la naiflance de la
maladie fecondaire, on verra qu'il n y a pas de
fondement bien manifefte à l’opinion qui en attribue
l’ origine à l’abforption de la matière purulente
, abforption qui a dû avoir lieu dès que
le Pus a commencé à fe former : & l ’on comprendra
qù’il eft plus taifonnable d’en chercher
|e principe dans l’affoibliffement occafionné par
une grande déperdition de fubftance>v & dans 1 irritation
confiante des organes premièrement af-
feélés ; irritation dont les effets s’étendent peu-
à - peu fur la confiitution, & deviennent enfin
la caufe de maladies générales.
Enfin le Pus, ainfi que tous les fluides formés.’
par des vaiffeaux fécrétoires, eft très - aqueux au
moment où il fort de ces organes ; il s épaiflit
enfuite , & prend , dans un tems déterminé , la
confiftance qu’on lui connoît, à mefure que fe
forment les globules qui n’exiftoient point dans
les premiers inftans.
Le Pus paroit être effentiellement néceffaire
à la formation des granulations charnues, au
moyen defquelles la Nature remplit & cicatrife
les playes, qui ne fe ferment pas par la (impie
réunion de leur côté*. Mais nous ignorons ab-
folument comment il contribue à leur produéliôn.
Nous ne connoiffons pas mieux quels font fes
effets fur les organes qui l’ont produit, ni fur le
fyflême général ; nous avons lieu de croire feulement
que ceux qu’il paroît avoir tiennent moins
aux qualités propres du Pus, qu’à celles de certaines
matières étrangères, combinées avec fa fubf-
tance, ou à çuelqu’affeéHon particulière des vaiffeaux
où il s’efi formé.
PUSTULES. ^scriJ'eç. Puftuloe. Tumeurs gréga-
les,d’untrès-petit diamètre, colorées,fuppurant à
leur fommet, & formant par la fuite des croûtes,
qui tombent par écailles. Elles font ordinairement
du genre dès affections chroniques, & d’une nature
fymptomatique. M. Ve t i t -R ad e z .),
i PUZOS (N ic o la s ) , né à Paris en j 6 $ 6 de
l’un des Chirnrgiens- majors des Moufquetaires
du Roi. Il étudia la Chirurgie fous fes plus favans *
Profeffeurs, & dans les plus grafnds Hôpitaux
de cette Ville. Lorfqu’il fut fuffifamment inftruit,
fon père le fit employer dans fes Hôpitaux Militaires
où il s’exerça dans la pratique de la grande
Chirurgie. A près avoir pafîé fix ans hors deParis,
au fervice du Roi, 1e jeune Ptizos revint en cette
Ville. Il quitta dès-lors la pratique de la Chirurgie
, & s’adonna à celle des accouehemens. Ilj
fui vit les leçons de Clément, un des plus célèbres
Accoucheurs de fon tems, & il y fit fes progrès
qu un homme avancé dans la carrière comme il 1 étoit, devoit néceffairement faire. Il n’y avoit
pas encore une dixaine d’années que l’Académie
Royale de Chirurgie venoit d’être formée, lorfqu’il.
en fut nommé le Vice - dirtréfeur. Puzos fe
fit d’abord conrioître par \m Mémoire, qui fe
trouve au nombre de ceux de cette Académie »
& dans lequel il donne les moyens d’arrêter les
pertes de fang, qui furvienent aux femmes grofles,
fans en venir à ['accouchement. Ce fut douze ou
quinze ans après qu’il parut un Ouvrage très—
intéreffam/ous ce titre : Truité des Accouchemens,
contenant 'dis obfervations très importantes far la.
pratique de cet Art.In- q.°. Ce fut M. Morilot Défendes
, Médecin de la Faculté de Paris, qui en
fut l’Editeur. C ’cfl un des bons Ouvrages qu’on
ait fur cette matière 3 on lui doit plufieurs points
nouveaux , notamment pour ce qui regarde le
Toucher. La grande réputation de Puzos, les amis
qu'il fut fe faire parmi la claffe des hommes qui
appréciant le plus la vie , fa vent mieux récem-
penfer ceux qui la leur confervent, lui attirèrent
lés regards du R o i , qui lui accorda des tirées
de noblefle. Puzes jouit peu de tems de cens
récompenie, qui flaltoii tant naguères le puéril
amour-propre des hommes, qui croyoient ajouter
à leur valeur réelle par un titre fans réalité, &
fouvent acheté par un conduite aviliffame. Il
mourut en 1753, dans lafoixante-huitième année
de fon âge.
Q
QUADRIGA. Efpèce de bandage décrit dans
Galien, pour les luxations ou fraflures des côtes,
des vertèbres, des clavicules, du fierunm. Le
nom de Quadnga lignifie auffi un char à quatre
chevaux. Les circonvolutions de la bande fe croi-
fent dans ce bandage, comme les brides de ces
chevaux. On l’appelle anffi Cataphraâa, mot qui,
chez les Grecs, fignifioit cuiraffe , parce que ce.
bandage couvre la poitrine , comme les lames de
fer des anciens Soldats, armés de toutes pièces.
On ne fait plus aucun ufagede ce bandage,
auquel on fubfiitue aujourd'hui le (impie bandage
de corps, dans prefque tous les cas où on
l’employoit autrefois. Voye3 Bandage.
QUE SNAY (François), né, en 1694,à Mérey,
pi ès Montfort-Lamaury. Il étoit très-verfé dans les
Lettres. Il fut long - tems ignoré à Mantes où il
étoit établi comme Chirurgien. Les circonflances
l’amenèrent à Paris où le fou , qui jufqu’alors lui
avoit,été ingrat, le dédommagea bien -tôt des
torts qu'il lui avoit faits. Il fut nommé Secrétaire
de. l’Académie de Chirurgie à fon établi!!; m ent,
& bien - tôt après il fut reconnu comme Médecin
confultant du Roi. Le favoir de Quefnay, mis
en plus grande évidence, lui valut une adoption
dans les Académies Royales des Sciences de Paris
& de Londres. Les premiers Ouvrages que Qudf-
nay donna au Public annoncent un grand Phyfi-
cien . & un Mécanicien infiruit & profond. Sdn
Effai fur l’économie animale offre toutes les opinions
1 ecues- alors fur la nature & le caraélère
des humeurs. La Phylique des humeurs fera toute