
ri figue , & même on en a obtenu d’excellens
effets, dans bien des cas fuppofés vénériens,
après l’nfage du mercure, quoiqu'il n’air peut-
être jamais réuffi pour guérir des accidens dépen-
dans de cette caufe, & où le mercure n’avoit
pas encore été employé* L'on donne la Sarfepa-
reille en décoéîion, à la dofe de deux ou trois
onces de la racine, pour autant de livres d'eau
chaque jour. On emploie aufli l'extrait, à la dofe
d’un gros, trois ou quatre fois par jour.
SAUGE. Salvia ojjicinalis, Lin. La décoétion
des feuilles de cette plante s’emploie comme
gargarifme, dans le cas de relâchement de la
luette, & en fomentation dans ceux d’ecchymofe.
On s’en lave la bouche & la gorge, dans les cas
d'aphtes ou d’ulcères de la bouche.
SA VIARD ( Ba/thélemi, ) né à Marolle fur
Seine , en 1656. Il fuivit la carrière ordinaire de
ceux qui veulent être foncièrement infiniit dans
leur état, il vint à Paris, & y étudia fous les
plus grands Maîtres. 11 entra à l’Hôtel-Dieu, &
y pratiqua la Chirurgie pendant dix-fept ans. i l
s’appliqua fpécialemem à la pratique de la Lithotomie
, & y fut affez heureux. Saviard a donné
différentes t obfervations , qu’on trouve dans le
Journal des Savans, années 16 91, 1692, 1693,
1694 & 1696. Mais l’ouvrage qui lui a fait plus
d’honneur eft le fuivant. Nouveau Recueil d’ Cb
fervation's Chirurgie ah s , Paris , 1702 , in - 8.° &
dont il y a eu différentes éditions & traduétions.
Eximius Liber, dit Haller, & qui contient plus
de 121 Obfervations, la plupart fort utiles à con-
noître. Ce qui rend ce Livre intéreffanr aux Praticiens
, c’en le peu de théorie qui accompagne
les faits : on pourroit peut- être reprocher à l’Auteur
un peu trop d’amour-propre , & des détails
fur des points peu intéreffans, & qui font fuppofés
d’après la nature même des faits qu’il développe,*
mais J 1 faut favoir fe mettre au-diffus
de ces petits défauts, pour profiter de la leélure
de fon Ouvrage. Il efî comme Guy de Chauliac,
grand-partifan de la feélion du reélum toutes
les fois que cet inteftin a fouffert dénudation à
la fuite des ulcères du fondement j quand même
il n'auroit point été percé par le pus, & parce
que , dit-il, l’on ne peut jamais établir une bonne
cicatrice dans le fond de l'ulcère,quand la matière
a touché le corps de l’mtefiin, ce qui occafionnç
la récidive.. .On pourroit éviter d'ouvrir l’in-
tefiin s’il étoit éloigné de l’abcès ; car, fi l'on
fent l’inteflin bien mince, il faut néceffàirement
le percer, & couper la fiftule pour guérir l'abcès
fans récidive : au lieu que, fi l’on y remarque
une épaiffeur de chair affez raifonnab le , l’on peut
efpérer de guérir l’ulcère, fûrèinent & fans retour,
fans couper l’inteftin. Qn trouve encore dans
cet Auteur beaucoup de faits curieux, relativement
aux accidens qui fuivent le grand appareil,
la guérifon de L’exomphale, les hernies avec étranglement
, la chute, de matrice & les imper foration
du vagin. Saviard eft mort en 1702.
P i t î t -R a d z l . )
SÀVON. On regarde le Savon appliqué extérieurement
comme un bon réfolutif. On l’emploie
dans cette intention fous la forme de Uniment
après l’avoir fait diffoudre dans'l’eau-de-vie
ou fous celle d’emplâtre. On en fait ufage pour
les tumeurs enkyftées & autres qui ne font pas
acompagnées d’inflammation. On l’ajoute aufli
aux fomentations réfolutives & aux lotions defli-
nées à déterger les croûtes feabieufes de la peau.
SCAPULAIRE. Efpèce de bandage qui fait
partie du bandage de corps, & dont on fe fert
pour foutenir la ferviette qui entoure la poitrine
ou le bas-ventre. C ’eft une bande longue d’environ
une demi.-aune, large de quatre doigts,
fendue dans le milieu pour y paffer la tête, &
dont les deux bouts pendent., l ’un pardevant,
l’autre par-derrière, & s’attachent à la ferviette
par des épingles pour l’empêcher de defeendre*
Voyei Bandage.
SCARIFICATEUR. Infiniment qui fert à Scarifier.
Voye\ Scarification.
Le Scarificateur efi une efpèce de boîte dans-
laquelle font douze, quinze ou dix-huit lancettes
qu’on bande avec un.reffort, & qui fe débandent
par le moyen d’un autres faifant tou ce s . à - la - fois
leur incifion dans la peau. Jufqu’à l'invention
de cette efpèce de Scarificateur, qui eft moderne,
on (e fervoit au lieu de lancettes ,.de petites roues
tranchantes.
L ’ufage du Scarificateur eft d’évacuer le fang
& les autres humeurs qui féjournent fous la
peau, en y faifant un grand nombre d’ou vertures
Iefquellès étant faites toutes à - la - .fois caufent
une douleur bien plus fupportabie que s’il fai-
ioit les fouffrir l’une après l'autre.
) .Cet infiniment n'eft guères, en ufage, qu’après
I application des ventoufes. Voyeç V entouse.'
II diffère peu de celui qui fe trouve décrit dans
Ambroife Paré, & dont cet Auteur recommande
l’ufage pour prévenir la gangrène qui peut fuivre
les eontufions; an lieu de; lancettes, il a trois
rangs de roues tranchantes, ce qui revient à
peu-près- au même pour l’effet. Voye[ les
Planche.?. :>
SCARIFICATION. Opération par laquelle
on fait1 plufieurs incifions à la peau avec une
lancette ou. avec un infiruraent defiiiné particulièrement
à cet ufage. Voye^ Scarifica t eu r *
La Scarification eft d’ulage principalement
dans l’opération des ventoufes fon effet eft
d'évacuer le fang.. Voye\ V entouse.
On fait des Scarifications fur les parties con-
tufesou violemment enflammées, & qui menacent
de gangrène.. Ces incifions. font des faignées locales
qui débar-raffenr la partie fuffoqûée par la
plénitude des vaiffeaux,. ou par l ’épanchement du
lang qui croupit dans la partie dans le ca< de
comufion. Voye\ Contusion. &. Gangrène
On fait des Scarifications aux jambes, aux
cuifles, au ferotum & autres parties , lorfque le
liffu cellulaire eft infiltré de lymphe. Voye\
(Edeme. Mais ces Scarifications font fouvent fui-
vies de gangrène; on leur préfère ’de légères^
mouchetures fur les endroits les plus lüifans de
l’oedème ; elles fe font avec la pointe de la lancette,
comme des égratignures; on les multiplie
tant qu'on veut, parce qu’elles ne caufent aucune
douleur, & elles ne laiffent pas de procurer
l’écoulement des férofités. On couvre ordinairement
les parties fearifiées de compreffes trempées
dans l’eau-de-vie camphrée ou autres
remèdes. Article extrait de l Ancienne Encyclopédie.
SCIE. Infiniment dont on fe fert pour Scier
les os dans l’amputation des membres. Voye\
Amputation.
Pour examiner cet infiniment dans toutes fes
parties > il faut le divifer en trois pièces. Voy.
les Planches. La première eft l’arbre de la Scie,
la fécondé eft le manche, & la troifième eft. le
feuillet. L ’arbre de la Scie eft ordinairement de
fer, il eft fort artiflement limé & orné de plu-
fieurs façons qui donnent de l’agrément à l’inftru-
ment; mais l’effentiel eft d’en confidéreVIes trois
différentes parties. La principale fuit la longueur
du feuillet & doit avoir, pour une Scie d’ une
bonne grandeur, onze pouces quelques lignes
de long.
Les extrémités de cette pièce font coudées pour
donner naiffance à deux branches de différente
firu&ure; la branche antérieure a environ quatre
pouces huit lignes de long; elle s'avance plus
en avant & fon extrémité s’éloigne d’un pouce
huit lignes de la perpendiculaire qu’on tireroit
du coude fur le feuillet. Elle reprélente deux
fegmens de cëreîe , lefqnels s'uniffenr enfemble
formant au-dehors un angle aigu , & leur convexité
regarde le dedans cle la Scie.
Le commencement du premier cercle forme
avec la pièce principale un angle qui eft plus
droit qu’obtus; la fin du fécond eft fendue de
la longueur d’un pouce'cinq lignes pour loger
le feuillet qui y eft plâcé de biais & qui forme
avec ce cercle un angle aigu.
L’extrémité de ce fécond- fegment de ccrde
en encore percé par un écrou'comme nous allons
le dire.
La branche poftérieuré a un pouce de moins
que l'antérieure, les deux fegmens de cercle qui
la forment , font moins a longés & plus circulaires.
Le premier fait un angle droit avec la
principale, & le fécond en fait de même avec
le feuillet ; ce fécond cercle fe termine en une
extrémité appîaiie des deux côtés, arrondie à
& circonférence percée par un trou quarré.
L union de ces deux fegmens- de cercle ne forme •
pas en-dehors un angle aigu comme à la branche
^étiem t j; mais ils lemhient. fe perdre dans une
pomme affez groffe terminée par une mit te taillée
à pans, lefquelles pièces paroiffent être la bafe
de toute la machine.
Il fort du milieu de la mitte une foie de près
de quatre pouces de long, qui paffe dans tonte
le longueur du manche.
La fécondé partie de la Scie eft le manche,
il eft Je même que celui du couteau à amputation
; Voyc{ Couteau ; mais fa firuaiion n’eft
pas la même, car au lieu de fuivre la ligne qui
couperoit la Scie longitudinalement en deux
parties égales il s’en éloigne d’ un demi - pouce,
& s'incline vers la ligne qui feroit prolongée
de l’axe du feuillet; mécariifme qui rend la Scie
fort adroite & fait tout autant que fi le manche
étoit contigu au feuillet, fans pour cela la rendre
plus pefanrë.
L ’avance recourbée, ou le bec du manche de
la Scie eft encore tourné du côté des dents du
feuillet, afin de fervir de borne à la main du
Chirurgien. Ce manche eft percé dans le milieu
de fon corps fuivant fâ longueur, ce qui fert à
pafîer la foie de l’arbre qui doit être rivée â fon
extrémité poftérietire.
Le feuillet & les pièces qui en dépendent font
la troifième partie de la Scie.
Ce feuillet efi un morceau d’acier battu à froid
quand il eft prefque entièrement çonftruit, afin
qu’en refferram par cette mécanique les pores de
Pacier, il devienne plus élaftique ; fa longueur
eft d’un bon pied fur treize à quatorze lignes de
large ; jpn épaifleur eft au moins d’une ligne du
côté; des dents ;, mais le dos né doit pas avoir
plus d'un quart de ligne.
On pratique fur le côté le plus épais de ce
feuillet des petites dents faites à la lime &
tournées, de manière quelles paroiffent fe jetter
alternativement en-dehors & former deux lignes
parallèles,ce qui donne beaucoup de voie à [’infiniment
, & fait qu’il paffe avec beaucoup de facilité
& fans s’arrêter.
La trempe des feuillets de Scie doit être par
paquets & même recuite ,, afin qu'elle foit plus-
douce , ,& que la lime puiffe -motdre deffus.
Les ëx frémi rés du fenüict font percées afin de
1-affujettir fur l’arbre par des mécaniques Aidèrent
es ; car fon extrémité antérieure efi placée
dans la fente que nous avons fait obferver à la
fin. cîu fécond fegmeut de cercle de la branche
antérieure j & elle y efî affujettie par une‘ vis
qui la traverfè en entrant dans le petit écrou
que nous avons fait pratiquer à l’extr.émité de
certe branche.
L ’autre extrémité du feuillet efi plus artiflement
arrêtée fur la branche poflérieure ; elle y
eft tenue, pour a in fi dire , comme par une main,,
qui n’eft autre chofe qu’une avance plate,, légèrement
couverte au-dehors, & fendue pour loger
le feuillet qui y tft fixé par une petite vis qui*
traverfe les deux lames de cette main & lefeuii^*