
! ômes font cependant communs, en apparence, k j
plufieurs autres maladies y & , fous ce point de i
vue , on ne peut pas dire qu’elle ait quelques «
fymptômes qui lui foient particuliers. Chaque j
fymptôme de la maladie vénérienne, par exemple,
lous forme de gonorrhée, peut être produite par
quelqu’autre caufe vifiblement irritante, & fou-
vent fans aucune qu’on puilTe aifigner. Les bubons
mêmes & le gonflement des teflicules, qui font
des fymptômes de cette maladie, ont, l’un &
fa u t r e , paru après des injeélions aftringentes &
1 ufage des bougies , lorfqu’on les a employées
chez une perfonne faine. Les fymptômes que l'in-
feélion produit, lorfqu'dle eft générale, peuvent
être communs à plufîeurs maladies. A in li, l’on
voit les pullules de la peau avoir également lieu
dans les conflitutions fcorbutiques j les douleurs
dans le rhumatifme , & les tumeurs des os, du
période & des aponévrofes dans plufieurs mau-
vaifes conflitutions de l'efpèce peut-être rhuma-
tifmale. jj Ii faut, en pareil cas , toute la réflexion
poffible pour ne point tomber dans des erreurs
qui ne peuvent qu’être funefles en tous cas $ car,
d les maladies qui décidément ne font point vénériennes
y peuvent s’aggraver par l’ufage du mer-
cure ,• celles qui le font, ne peuvent qu'augmenter
par un traitement qui ne feroit point mercuriel.
-J'ai vu ainfi un Payfan d’Aubervilliers, près de
Paris, qui fut tourmenté par diftérens trâitemens
mercuriels, notamment parles pillules de Keyfer,
alors fort en vogue, pour un ulcère très-large qui
lui avoir rongé une amygdale, & même une portion
du pilier & du voile du palais, guérir par
î ’ufage du lait & des and - fcorbutiques que de-
mandoit l’état faigneux dé fes gencives.,
Quant aux préfervatifs de l’infeélion, ils ne
font pas^ aufîi faciles à trouver qu’on a voulu le
faire croire dans ces derniers rems.. Les premiers
Auteurs, qui ont adminiflré le mercure dans le
traitement de la Vérole , n’ont pas manqué de
croire qu'un remède auffi efficace dans les maladies
invétérées, devoir encore l'être bien davantage
pour en préferver- chaque individu. De-là
rafTeruon de Fallope fur la poffibilité d’un pareil
fpécifique dans le mercure. Que ce foit dans ce
minéral qu’on cherche un pareil remède, ou dans
toute autre, fubftance, il faut toujours fuppofer
qu’il puifle empêcher l’intromiffion du virus dans
le fyflême général, ou qu’il fe combine tellement
avec lu i, qu'il en énerve les aélions. Voyons fi
ceux qu'on a préfenté peuvent remplir cet objet.
Les lotions que Fallope & Mayerne ont confeillé:
extérieurement,, étoient faites avec les décodions
aftringentês, aiguifées de mercure, dont la manière,
d’agir éroit ici la même qu’on avoit en v u e , en
les appliquant dans d'autres circonftances. Mais
l ’expérience a prouvé que , foit que l’application;
en fût faire momentanément, lors du coït oq long-
rems avant, & d une manière continue, l’infec-
tâoü n en avoit pas moins lieu, Fréyal a. cru ou
a voulu faire croire qu’une (impie foîutîon de
fublimé , telle qu’elle eft dans fon Eau fondante,
pourroit, par Une fpécificité particulière, s’oppo-
fer à l’infedion-, mais ce remède, qui a eu ou
femblé avoir quelque fuccès , eft tombé dans
l’oubli. Plufieurs ont recommandé enfuire l'eau
de chaux , mais celle-ci n’a pas été plus efficace.
Humer a eu quelque confiance en l’extrait de
faturne*, mais il l’a bien-tôt abandonné, dès qu’il
en eut vu l'incertitude. Non-feulement on a
appliqué ces remèdes à l’extérieur, mais on les a
injedés dans le canal de l’urètre, & avec un degré
d’âcreté tel qu’ils pufient contribuer à l’excrétion
d'une plus grande quantité de mucus, qu'on ie-
gardoit comme propre à envelopper le virus, &
l'entraîner au-dehors * enmême-tems qu’on dif-
pofoit les furfaces à ne pouvoir le recevoir. I.e
D. Balfour cite, à ce fujet, fes fuccès, dans
un cas de gonorrhée commençante. Il va même
plus loin ; il dit avoir connu une perfonne fu-
jette, pendant nombre d’années, à l'infcétion, &
qui en a prévenu tout retour par des injeéfions
aufières, faites immédiatement après la coïtion ,
lors même que d’autres, fans cette précaution
particulière, la recevoientavec la même femme*,
& qu’enfin , ayant négligé fon. remède pendant
quelque tems, elle éprouva les effets de la contagion
comme les autres. On peut rapporter à
! cette prétendue efficacité celle du fuc de limon,
des acides minéraux affoiblis, la folution de
favon ordinaire & de l’alkali cauftique fé lon la
méthode du D. Waren. Les injeéfions hui-
leufes fembleroient devoir avoir un plus grand'
fuccès : on fait combien il eft facile de conlerver
les oeufs dans leur érat frais, en les oignant de
fubftances grattes1 qui bouchent les pores-par où
fe fait l’exhalation de leur propre fubftance.. Le
même effet peut avoir également lieu à l’égard
des pores qui abforbent fur les furfaces génitales oir
ailleurs *, mais, quelque probable que foit l’utilité
de ce moyen , il n’a été démontré que trop inefficace,
d’après l'expérience ,; pour qu'on piutte y
avoir quelque confiance. Quelques-uns,perfuadé
que le feul frottement qui avoir lieu dans la copulation
, fuffifoit pour mettre à nud les furfaces
qu’on avoit ainfi enduites d’huiles, confeillèrent
les il finitions avec des onguens * mais on lès trouva
, par la fuite, aufîi inefficaces que les autres
moyens- précédens. Qn eut enfuite recours aux
fpéeifiques,, notamment à une folution de ca.o-
m e l, faite par un mucilage. (Dette formule eut
d’autant pLus de vogue en Angleterre > quelle
avoit pour bafe l'expérience du D. Hàmfon ,
qui dir, qu’ayant- mêlé une quantité, de ce rmne-
| rai., éteint par itn mucilage ,, avec une certaine
[ dofe de virus,. & ayant appliqué ce mélangent
! une furface même dénuée de. tégumens, il rie
j s’en 'fuivit.rien. Mais ce qui n’a pas lieu dans un-
| cas , peut certainement arriver 'dan? un autre j f
* c'eft ce qui eft confirmé par la pratique & 1-^'
fervation des Perfonnes de l'Art. Ce que nous
àifons des moyens médicaux peut également s’entendre
de ceux que l’imagination dépravée des
libertins a reconnus comme immanquables dans
tous les cas j & , à ce fujet , nous citerons le
paffage Cuivant d'Affine, pour terminer tout.ee
que nous avons à dire fur cette matière. Audio-
dit-il t h perditijjimis ganeonibus qui meretricios
ameres eff'renatè Jeclantur, adhiberi nuper in Angîiâ
folliculos e tenui & inconfutili pelliculâ in vagince
formant eonfedos , quibus côngrejfuri ubvolutum
penem loricant, ut àpcriculis p-agace femper dubice
luios Je proejient ,* fe d errant quidem maxime.
Qaoeri étiim pofj'e arbitrer niim inter; infeâos con-
numerari debeant quicumque ab infeàione quotidiè
non ab/lint y nijlpelliculâ fubtili, bibulâ , permea-
bili ploetumque lacera ,* illis fane non pellicula fra-
gilts f fed ràbur & ces triplex eje deberet circa penem
qui partem illam tam facilem. ad contagium ,
impurijjimô meretricùm barathro amant committere.
••— . .----- -A ‘ u i .iv 11 u t id y C—
rôle, nous tireroris les Corollaires fuivans : i.° Que
Iinfeéïiôn vénérienne eft le réfultat d’une aétion
primitive fur une furface^ laquelle aéîion fe tranf-
met dans diverfes parties du fyftême , par l'ab-
forption d'un délétère. 2.* Que les fymptômes
locaux font autant de foyers où fe forment les
principes d infeéîion. Que le pouvoir infec-r-
tant eft idiogène, & n’a aucun rapport à celui
des autres délétères. 4.* Que la matière purulente
ne lui fert pas plus de matrice que les
autres humeurs répandues dans la rnaflè du
1 ?* Q ue opère localement, fur
les tolides, dont il pervei tit les aélions & les hu-
meurs , dont il dénature hr crâfe, foit par une
combinaifon nouvelle qu’il y établit, ou d’une
Ï Ï o ?lltre nian^ fe qui nous eft inconnue.
6. Qu’on ne peut établir l'exiftence de cette ma-
adie (jue d après les fymptômes locaux quèl’ob-
tervation a jufqu’ici fait connoltre. 7 e Que le trai-
mercuriël eft le feul qui convienne, quand
je délétère jouit de toutes fes facultés & moyens
e propagation. 8.° Que le traitement extérieur
eu celui oti ces facultés font combattues avec plus
ae certitude & desûreté pour les malades. 9 / Que
Je grand point, dans cette méthode , eft de la
conduire tellement qu’elle ait tout le fuccès qu’on
en peut-efpérer, & à éviter les inconvéniens qui
accompagnent. ro.d Que le mercure ne guérit
la maladie quautant qui! fcft porté fur les foyers
a action charrié par les humeurs, qui le tiennent
oans un état de diffolution. n ° . Que fa folution
n ,c, au*aî?r Plus compatible avec les humeurs,
que 1 excipient aura plus d’affinité & plus de rap-
avot aV|C? e e ^ de-là la préférence que doivent
tmJ Pr^Parati ° ns faites avec les acides végéta;
a ^ U1 ? §ra’^e > Ju fain-doux, fur toutes
j 2 ç»lL res ou j on trouve des acides minéraux.
Que la curabilité eft en taifon de i’excitabilitê
des organes & du pouvoir mutuel de corn-
binaifon qu’ont le délétère & les principes mercuriels
; d’où il fuit que les dofes du remède, &
le tems qu'elles mettent à agir, ne peuvent être
les mêmes chez les divers individus. I$.° Enfin y
qu’il n’y a jufqu'ic.i aucun préfervatif de l’infection
fur lequel on,puilTe réellement compter, &
que ceux qui ont été préfentés comme tels juf-
qu’aujourd'hui, ont été inefficaces, même dans
les circonflances que leuts inventeurs ont regardées,
comme les plus favorables. (A f. P e t i t -
R^d el. \ . t
VERRÜË. AVjjo^cfav , Veruca. ExcroifTance
dure, indolente, d’un volume en général peu confi-
dérable, de la couleur à-peu-près delà peau, quife
fprtne en différentes parties du corps*, mai^ p rti-
eufière mentfur les doigts. Les Verrues naiflent de
la peau & de l’épiderme. Elle& fe manifeftent à
tout âge, mais plus fréquemment dans l’enfance
que dans la vieillefle.
Lorfqu’une Verrue n'incommode, ni par fa
fa fituation ni par fon . volume, il ne faut pas
y toucher,* car , pour l'ordinaire, avec le tems
elle tombe où ;fe détruit peu - à -p e u . Maison
en voit quelquefois qui font fi grottes ou tellement
fituées y qu’on eft obligé de recourir aux
moyens propres à les détruire.
Lorfqu’eiles font pendantes, & ne tiennent à
la peau que par un pédicule étroit, la meilleure
méthode pour les enlever eft d'en lier la bafe ;
on le fait quelquefois avec un cheveu , cependant
une foie fine eft préférable. Mais, lorfqu’elles ont
une bafe large, on en fait l’excifion avec le
biftouri, ou bien on le détruit par des cauttiques^
Peu de gens fe foucient de recourir au biftouri,
& l’on fe fert plus volontiers du cauftique , qui
manque rarement fon effet.
Là pierre infernale eft le cauftique le plus
fort dont on fe fert en pareil.cas j mais la V errue
devient, pour l’ordinaiie, très - douloureufe,
après qu’on, l’en a touchée deux ou trois fois.
La même ©bjeéiion a lieu contre la folution de
mercure dans l’eau, forte , qui d’ailleurs eft un
cauftique très-puittanr. Le mercure diftousdans
un poids éga l, ou même dans une double quantité
d’efprii de nitre conceniré, eft un remède
qui manque rarement de détruire les Verrues ;
mais y comme il eft fujet de s’étendre au-delà
du lieu où on l'applique , on ne doit, s’en fervir
qu’avec beaucoup de piécaurion. La pqpdre de
fabine conftamment appliquée fur une,. Verrue s
la diftipera, pour l'ordinaire, en deux ou trois
femaines *, mais ce moyen eft fujet auffi à occa-
fionner un trop grand degré d’inflammation. Le
remède le plus innocent eft le fel ammoniac dont
on frotte les Verrues deux ou trois fois par
jour y-aprè.s l’avoir préalablement trempé dans
l ’eau. Ce remède eft très - leur ; mais ri! ne caufe
ni inflammation ni douleur j & , à l’exception
de quelques Verrues d’une dureté particulière;
Q q q ' j