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i l parut ainfi dans prefque toutes les Villesde l’Italie
, jufqu’à ce que des douleurs de néphrétique
le forcèrent à la retraite. Il fut reconnu qu’il
avoit la pierre; il le réfolutavec fermeté à fubir
l'opération ; mais elle lui fut funefte. Il en mourut,
en 16 4 7, dans la foixante-huitiéme année
de fon âge. L ’Ouvrage, que Magati nous a laiffé,
le feul qui ait paru fous fon nom, contient un
très-grand nombre d’obfervations intéreffantes fur
tout ce qui a rapport aux plaies, à quelques
parties du corps qu’elles foient, 11 y parle du
fâcheux effet que l’air y produii ; ( d ’a ir , dit-il,
etl chargé de miafmes qui infeélent les parties
qu’il touche. Jettons les yeux , continue-t-il, fur
les oeufs qui prennent un prompt degré de pu-
tréfaélion; s’il v a à la coque une fente qui
donne paffage à l’a ir , l’incubation du poulet eft
pour lors fufpendue. ?> Cet Ouvrage etl un de
ceux qui ne font pas fufceptibles d’analyfe; il
contient les germes de tout ce qu’on a dit jufqu'ici
fur le traitement des plaies; auffi y renvoyons-
nous. (Af. P e t i t - R a d ie .)
MAGGIUS ( Barthelémî ) , Médecin du Pape
Jules I I I , qui floriffoit à Bologne, vers l’an
1541. Des raifons de .famé le ramenèrent en
cette V ille , où il paffa le refis de fa vie. Il mourut
en 1552 ; il fut enterré à l'Eglife de Saint-
François , & l’on mit fur fon tombeau l’épitaphe
Clivante.
D. O. M.
Bartholomceo Maggio, Bonon.
Philofopko ac Midico proedaro , cujas
Mira vinutumfacilitas Julio IIJ, Pontifici Maximo,
Hoir, 'co Galliarum Rcgi,totiquc orbi notiffimafuerat.
qui vixit am. L X X V , menf. V U ,D X X I I .
O iiil V I I Cal. Aprilis J oh an. Bapt. Maggius.
Fratri B . M. P. M. D. L I I .
Maggius n'a laiffé qu’un Ouvrage, intitulé:
De vulnerum bombardarurn &. fclopctorum globulis
b de earum curationc Tractatus. Bononits , I - S Z ,
in -4.° Bonus Liber, dit Haller, & utilis. Il y
foutiem que les balles ne brûlent point la plaie,
& fés affertions font confirmées par diverfes
expériences ; que la poudre à canon ne contient
rien de vénéneux, & il y réfute d’autres opinions
erronées qu’on foutenoit de fon tems. Il- entre
dans degrands détailsfur les amputations. [M. P et
i t - R ad e l .')
M A IL LE T DE PLOMB. On donne ce nom
Aune maffede plomb défiguré cylindrique , qui
•a environ deux pouces & demi de long fur
quinze lignes de diamètre. 11 eft percé dans fon
milieu pour le paffage du bout dû manche,
lequel eft de buis, parce que les pores de ce ’
bois étant très-ferrés, le manche a plus de ré- ;
fiftance. _ ■ 1
Ce manche eft compofé d’une poignée St dune
-tiv e ,& orné de différentes façons, luivant le
goût de l’ouvrier.
Ce Maillet fert à frapper fur le cifeau ou la
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gouge], pour enlever les exoftofes. Voye\Exo's-
TOSE.
On fe fert du plomb préférablement à toute
autre matière, parce qu’étant plus lourd, il agit
par fa mafie, & que les pereuffions en font plus
fortes , quoique faites avec moins d’aélion de
la part du Chirurgien , ce qui occasionne moins
de fecouffe. Si le Maillet avoit moins de poids,
il faudroit , pour obtenir un effet égal, que
la gouge fût frappée avec plus de vîteffe, doû
réfulteroit un ébranlement qui pourroit être pré’
judiciable.
MAITRES ( en Chirurgie ). C’efl le titre
qu’on donne à ceux qui ont acquis le droit
d’exercer la Chirurgie, par leur réception au
Corps des Chirurgiens', après les épreuves né-
ceffaires qui juflifîenr de leur capacité. C ’eft aux
Chirurgiens feuls qu'il appartient d’apprécier
! Je mérite & le favoir de ceux qui fe deflinent
à l’exercice d’un Art auffi important & auffi dif-
i ficiie. Les Loix ont pris les plus fages précau«
! lions & les mefures les plus ju ik s , afin que
les études, les travaux & les aéles néceflaires
pour obtenir , le grade de Maître en Chirurgie
fuffent fui vis dans ie meilleur ordre, relativement
à l’utilité publique. Nous allons indiquer
en quoi confiftem ces différens exercices.
Par la déclaration du Roi, du 13 Avril 1743 ;
les Chirurgiens de Paris font tenus, pour paç-
veijir à la Maîtrife , de rapporter des Lettres
de Maître - ès - Arts en bonne forme , avec le
certificat du tems d'étude. On y reconnoît qu’il
eft important que , dans la Capitale, les Chirurgiens
, par l’étude des Lettres, puiftènt acquérir
une connoiffance plus parfaite des règles d’un
Art fi néceflaire au genre-humain ; & cette loi
regrette que les circonftances des tems ne permettent
pas- de l’établir de même dans les principales
Villes du Royaume. Une déclaration fl
favorable aux progrès de la Chirurgie, & qui
fera un monument éternel de l’amour du Roi
pour fes Sujets, a trouvé des contradiéleurs,
& a été lafource de difputes, longues & vives
qui ne font point encore taries. Les vues du bien
public ont enfin prévalu, & les Parlemens de
Guyenne, de Normandie & de Bretagne , fans
égard aux comeftations qui -fe font élevées à
Pa ris , ont enrégifiré des Statuts pour les principales
Villes de leur reffort, par lefquels les
frais de réception à la Maîtrife en Chirurgie
font moindres en faveur de ceux qui y afpirent
avec le Grade deMaître-ès-Arts. La plupart des
Cours Souveraines du Royaume, enenrégiftrant les
Lettres-patentes, du ic Août 17 5 6 , qui donnant
aux Chirurgiens de Départemens exerçant purement
& finalement la Chirurgie, les privilèges
de Citoyens notables, ont reftreint la jouiffance d «
honneurs & des prérogatives attachées à cette qualité,
aux febls Chirurgiens gradués, & qui préfente-
ront des Lettres de Maures-ès-Art$ enbonne forme.
M A I K Un Arrêt fin Confeil d'Etat du Roi , du ;4
Juillet 1750 , qui fixe entr autres chqfes J ordre
qui doit être obfervé dans les Cours Ch r
fie à Paris, établis, par les bienfaits du R oi,
en vertu de Lettres-patentes_du mois de Septembre
1724, ordonne que les Elèves enChirnrgie
feront tenus de prendre des înicripnons aux
•Ecoles de Saint - C6me ,- & de rappoiter des
.certificats enbonne forme comme ils ont rait
un Cours complet de trois années, fous les Pm-
fefteurs Royaux, qui y enfeignent pendant 1 Lté
la première année, la Phyfiologie &1 Hygiène 3
la fécondé année, la Pathologie générale & particulière,
qui comprend le traité des tumeurs,
..des plaies, des ulcères, des luxations, & des
jfraéluresj & la troifième, la Thérapeutique
,ou la méthode . curative des maladies chirurgicales.
On traite fpéçialement dans ces leçons
-de la matière médicale externe, des faignées, des
.ventoufes, des cautères, des eaux mmeraies;,
confidérées comme remèdes extérieurs , &c. Pendant
l’Hiver de ces trois années d étude, les
Elèves doivent fréquenter affiduement 1 Ecole -
Pratique. Elle eft tenue par les Profçfteur6 &.
.Pémonftrateurs Royaux d’Anatomie des Opérations
, qui tirent des Hôpitaux ou de là Baffi?-
G éole, .les cadavres dont ils ont befoin pour
î'inftruélion publique. Il y a en outre iuî Pro-
feffeur& Démonftrateur pour les Accoucheinens,
fondé par feu M. de la Peyronie, premier Chirurgien
du R o i, pour enfeignèr, chaque année,
les principes de cette partie de la Chirurgicaux
Elèves, féparément du pareil Cours q u i, fuivant
la même fondation , fe fait en faveur des Sages-
femmes & de leurs ApprentifTes. Les Prafelieurs
des Ecoles de Chirurgie font brévetés du R o îj
& nommés par Sa Majefté, fur la préfentation
de fon premier Chirurgien. Ils font permanens
& occupés par état & par honneur à mériter la
confiance des Elèves & l’applaudiffement de leurs
Collègues. Cet avantage ne fe trouveroit pas
fi l’état de ProfefTeur étoit paflager comme dans
•d’autres Ecoles où cette charge eft donnée par
le fort & pour un feul .Cours*, ce qui fait qu’une
des plus importantes fonctions peut tomber, par
le hafard , fur ceux qui font le moins capables ■
de s'en bien acquitter.
Outre les Cours Publics, il y a des Ecoles
d]Anatomie & de Chirurgie dans tous les Hô- I
pitaux, & des hommes q u i, dévoués par goût ;
à I'inftruélion des Elèves , leur font difféquer j
des fujets, & enfeignent dans leurs maifons par- j
tienlières l’Anatomie , & font pratiquer les'
opérations chirurgicales. Il ne fuffit pas que l’E lève
en Chirurgie foit préparé par l’étude des !
Humanités & de la Fhilofophie > qui ont dû l’oc- j
çuper jufqu’à [environ d ix -h u it ans ; âge avant |
lequel on n’a pas ordinairement l’efprit affez j
formé pour une étude bien férieufe, & que depuis J
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{ il. ait fait le Cours complet de trois-années dans
les Ecoles de Chirurgie 3 on exige encore que
les jeunes Chirurgiens aient demeuré , en qualité
! d’Elève?, durant fix ans confécütifs, chez un
Maître de l’A r t , ou chez plusieurs pendant fept
années. Dans d’autres Ecoles, qui o n t , comme
celle de Chirurgie, la confervation & le réta-
bliffement de la fanté pour ob jet, on parvient
à la Maîtrife en l’A r t , o u , pour parler le langage
reçu > on eft promu au Doélorat, après les
j feuls exercices fcolaftiques pendant le tems pref-
I crit p’ar les Statuts. Mais, en Chirurgie, on de-
! mande des Elèves une application affidue à la
pratique, fous les yeux d un ou de plufieurs
; Maîtres, pendant un tems allez long.
On a reproché aux jeunes Chirurgiens , 1 dans les difputes de C orps , cette obligation de
domicile qu’on traitoit de fervitude, ainfi que
la dépendance ou.ils font fous leurs'Chefs dans
j les Hôpitaux*, mais-le-Bien public eft l'objet de
; l’obligation , & les Elèves n’y trouvent pas moins
; d'utilité pour leur inftruélion que pour leur
avancement particulier. L ’attachement à un Maître
eft le moyen d’être exercé à tout Ce qui concerne
l ’A r t , & par degré.depuis ce qu’il y a de moindre
jufqu’aux opérations les plus délicates & les plus
; importantes. Tout le monde convient que, dans
; tous les A r ts , ce n’eft qu’en pratiquant que l’on
devient habile : l’Elève , travaillant fous des
Maîtres, profite de leur habileté & de leur
leur expérience 3 il en reçoit journellement
des inftruélions de détails dont l'application
eft déterminée. 11 ne néglige rien de ce
qu’il faut favoir *, il demande des éclaircifte-
mens fut les chofes qui paffent fes lumières;
enfin il voit habituellement des malades. Quand
on a paffé ainfi quelques années à leur fervfce,
fous la direélion des Maîtres de l’A r t , & qu’on
eft parvenu au même grade, on eft moins ex*
pofé à l’inconvénient fâcheux à plus d’un égard,
de fe trouver, long-tems après fa réception,
ancien Maître & jeune Praticien , comme on en
voit des exemples ailleurs. Dans un Art auffi
important, & qui ne demande pas moins de pratique
que de théorie, ce feroit un grand défaut
dans la conflitution des chofes qu’un homme
pût s’élever à la qualité de Maître fans avoir
été Elève de perfonne en particulier. Les leçons
publiques peuvent être excellentes,* mais elles ne
peuvent être ni affez détaillées ni affez fou renue s,
ni avoir le mérite des inftruélions pratiques,
perfonnelles, variables, fuivant les différentes
circonftances qu’ils exigent. Avanr l’étabütFement
des Univerfités, la Médecine, de même que la
Chirurgie, s'apprunoit fous des M Tires particuliers
dont les Elèves étoient les enfans adoptifs.
Leferment d’Hippocrate nous rappelle, à ce fujtt,
une difpofition bien digne d’être propofée comme
modèle. Je regarderai toujours comme mon Père,
dit ' i l } celui qui m'aenfeignécet A r t , je lui aiderai