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foit en dirigeant convenablement les efforts de
la Matrice, en djfpofant autrement l’enfant, ou
en cherchant à l’extraire, fi déjà les parois de
la Matrice, trop long - terris Comprimées,entre la
partie qui faille & les bords du halftn qui offrent
réfîftance , ont fouffert inflammation, ulcération
ou gangrène , la rupture s’y fair, & Couvent,
dans ce dernier -cas, fans que l’accident-foit accompagné
d’une douleur confidërable, ce, qui a
particulièment lieu dans les aecouchemens qui
font fort longs. La douleur ne devient violente I
que quand l’enfant pafle dans la cavité du bas-,
ventre. En lifant les diverfes obfervations rapportées
par le D. Douglas, on entrouve une du
D. Denman:, où Jes cftofes fe payèrent ainfi , & ,
à hou ver curie du cad?vte, on trouva .la Rupture
à la portion du coi de la Matrice qui répondoit
dinettement à la faillie du laerum, les paroi^dn
voifinage econfer voient à - peu - près .leur même
épaifleur v mais ils étoient dans un état manifefle
de gangrène. Dans la d ix > huitième obfervatiori
citée par?le D . Douglas, non-feulement la Ma-
frice; droit dans un état d’inflammation^ mais
tout1 le col étoïr d’ une couleur lmde,>;appro-
chantidn n o i r l ’inflammation s’étendoir jufquau
x vifeères-idu basx ventre là crevaffe s’étendait
de la partie du dolJeù touche lefaemm
jufquau mufeau de à anche *, la tête de l’enranr
& Ton placenta étoient tous les deux dans 1 inférieur
dvr ventre , l’ épiploon enflammé avoit
contrarié sdersbadhérences dans les erivirons. Il
yi avoit plufiéhrs ! onces -d’une férplité fangnino-
lerite fépanchées dans le iventre >. &. toutes les
paTKCS'femblipient èrie devenues Tingiftièremempu-
tr itlh y quoiqu'on nfeûrlaiffé écouler que quelques
heures entre la mort de la 'malade & l'ouverture
de Ton cadavre. La- douleur eft beaucoup plus
grande ,1 les ' aecidens beaucoup plus alarnians,
& la cataftrophe beaucoup iplus prdmptemtnt Tu>
nefte,-quand T a ‘ rupture fe -fait .■ d’une manière
imprévue &. au commencement d u , travail de
l ’accouchement j l’hémorrhagie & les tranfes ©q
fe Trouve alors ; la femme , lu i occafiotment fcne
ioibleffe qu’ un homme inftruit doit regarder
comme l’avabt-coureur de la mort. La'Rupture,
eu pareil cas, a le plus fou vent lieu vers le
fond de la Matrice , ou^à qucèqu’autre endroit de
fon cftrps qu’au c o l, ceiqui cfl le coBUake quand
la Rupture-fuccède à uni acoduchement) q,ui traîne
en longueur foit a- raifon de Ta in2uvaife po-
fnion • rië; T Ä Ä ’ ou à raifon d’une r. étroitdfe
eômre nature dans le détroit fupérieur du bafftn.
L a Rupture peut être cranfverfaie ou bien longitudinale
à T’axe de la Matrice, fuivam la manière
dont l’enfant fera placé , «Sola direction dès. efforts
qui Ceferont fur lui', les bords en- font'égaux
comme -ceux d’une plaie- faite par un inflrtinrent
tranchant, oü iis font comme hachés & refieiubknt àiceux: d’une plaie cdmufe. L ’enfant.peut être
fort! par la plaie en totalité ou en partie,, ; le
M A T
placenta le fuit , ou il peut encore refter dans
la Matrice : quelquefois l’enfant eft dans la Matrice,
quoique la crevaffe foit fort étendue a les !
inteftins qui flottent au-deflus , peuvent s’inlinuer |
dans la crevaffe, y être étranglés comme dans !
l’obferyation communiquée à l’Académie , par .
M. Pei cy v toutes ces ci r confiances font dïcntielles !
à fe rappcTler quand il faut agir.
- Ceux qui, à l’ouverture du cadavre, ont. vu
les pieds de l’enfant, pa(Tant par* l’ouverture de
la Matrice , & touchant les parois du bas-ventte,
fe font crus autorifés à regarder les inouvemens
de l’enfant comme la caiîfe première,de la rupture,,
d’autant pins-que la tête , déjà .-.engagée dans le
I baiftn> ne.pouvoir faire fuc le fond de la Matrice
; un pareil effort. Mais des dbfervaiions plus fui vies,
: & qui ont confiatë que le fétust éroit pafftf dans
I le travail, que la Rupture érostfou-vent éloignée
de. l’en droit où; fe. trouvent lés pieds, ont ramené
à une autre opinion. L ’aétion violente de
; la Matrice, aélion qu’on pourroit alors regarder
comme fpafmodiqiie, eft la feule qu’on puifie
reconnoître, & fon .effet, eft doutant plus prompt
que la réfifiance que lui offre l’enfant eft plus
grande. En effet,. c’eft toujoùrs au. plus haut période
de la douleur, & dans le moment ;pù le
femme .preffeT© plus fortement en bas pour en1
féconder l’effet, que la Rupture fe fait.j Si alors
quelques régions de la Matrice font plus foi b les
que d’autres, foit à raifon d’une difpcfitioti
première, ou à caufe de la prelfton quelles auront
foufferte à la fuite d ’un travail qui aura
été long, la Rupture fe fait là plutôt qu’ailleurs.
Cela arrive fpécialementrau cof *, car alors,l’orifice
de laMatricen’érant point fuffifammenr dilaté
, cette partie, pour répondre aux.contractions
violentes, du fond, tir aillée en fens contraire,
eft plus fnjerre à céder, ainfi qu’il eft confirmé
par les obfervations de D. Douglas > 8l, par le
plus grand nombre des Auteurs qui ont jécnt
furï cette matière , ce qu’on peut conclure d’après
Tetirs expreffions Tuivanres : verfiis pubem
inferius.uterun1 invenimus laceratum< & ruptum ilium
ad 'ilium dextrum pmpe cervicem - cujus. partem
inferiorcm paulqfupra internum os vcrfùsÿofieriçra
ruptum inverdt- verjus cervicem .r- in uteri colla non
procul ab orificio interna*
Les premiers Aüreufs, qui ont écrit fur la Rupture
de Ta Matrieen, fé font peu> étendus.Tur les
■ Agnes? de cesfâcheüx accideos. Quand/pnê femme
èri \eft menacée, fik le D. Crantz,.. le-bas-
ventre s’élève, fe tend ,, le vagin •ƒ© ntireiî
& l’orifice de la Matrice eft porté très-haut,
les douleurs font fortes , rapprochées &- fans
effet.. Mais fou vent ia Rupture arrive; fans qu’on
é puiffe; rien ©bfejEver. de tout; teci:v;cependant,
,en confidéram ce qùi fe pafle alors, on ,;peut
en tirer de fortes induélions.. Au ænomerit . QÙ 1°D
préfume que la Rupture commenceunedouleut
trèsrfixe fe fait femir au lieu même ».Jk femme
M A T
jette un grand cri, Con vifage pâlit, des (yncopes I
arrivent, le pouls s’affoiblit, la forme du ventre ]
change , les fueiirs froides furviennent, S avec
elles °des mouvemens convulfifs;, des vomi ne- j
mens & autres accident, fuivantque lépauche- j
ment eft plus ou moins conhdérable , & que
l ’enfant forti gêne tel ou tel v i f e è r e l e s douleurs
font fou vent récurrentes jufquau terme de
de la mort • ce que M. Goldfon attribue aux
efforts fucceffifs que fait l’enfant en pariant par
l ’ouverture de la Matrice : mais elles deviennent
de plus en plus moindres , & la mort termina
bien-tôt cette 'fatale cataftrophe. La plupart de
' ;;ces fâcheux fymptômes ont eu lien chez les
femmes dont il eft fait mention dans les obfervations
du D. Dauglas-, mais ils. n’annon-
fcent cependant point encore évidemment la rupture.
Le toucher donne ici une plus grande
certitude, quand l’accident précède l'ouverture
de la poche des eaux-, celle-ci s’affaiffe-aufii tôt,,
quoique rien ne forte au - dehors ,, l'orifice de
la Matrice le refîerre, & fi l'enfant eft entièrement
paffé dans le ventre , on fent la matrice
jevenue fur eile-même ne formant qu’un petit
.volume au-derius' du pubis *, on diftingue les mou-
yemens de i,enfant,.s,il vit encore , & fouvent on
peut reconnoître, fes membfes dès le commen-
■ ©ement. La douleur qu’accompagne la Rupture
de la Matrice a cela de particulier , quelle eft
poignante & immédiatement après comme en-
jgourdiffante : les femmes la caraélérifent fous le
pour rie crampe. M. Steidel^ dit que , chez une
femme, elle fut accompagnée, d’un bruit que les
perfonnes préfentes entendirent , ce que nous
avons peine à croire. Quoique les douleurs ctflent
après la rupture, cependant foüvent ellesrrevienr
•fient jufqua ce que la Matrice fe foit débarraffée
$complettement de- l’enfant & de Ton placanta
.tantôt elle le pouffe dans le ventre par la cre-
yaffe & d’àurres fois par l’orifice , où la tête eft
déjà plus ou moins engagée : quelquefois le fond
idans^ les contrariions dégageant.le placenta , force
celui-ci par l’ouverture,- pendant que l’enfant reftë
•dans la Matrice*, ce qui arrive quand la crevafi'e
.eft au col.
•:lt L indication que préfenee la Rupture de Matrice
eft infiniment urgente, tant par rapport à
Ja mère qu’à l’enfant qu’on fe propofe de con-
j^ferver., Les Auteurs, periuadés que.celui-ci une
jfois fon i, l’ouverture par où il : srér-oic échappé
$gns le ventre, fe rerierroit de manière à ne pour
i^oir plus 1 admettre, crurent qu'il n*y avoir point
■ Mautre moyen-pour fauver ï’utî on l’autre , que
i opération céfarienne. Ce parti eft cruel, mais
jT obier vation parle en fa faveur ; & pour en convaincre
, nous extrairons l’ob'ervation fuivante
®e Dirierration du D. Douglas, u Une né-
grerie de la Jamaïque, bien conformée , mère
ot. trois tnfans qn’eüe avoir eu par les voies or-
, ©maires ^ étant en travail-dy quairièiïifî^fouftroit
M A T
tellement que ceux quiTapprochoîentTa croyoierit
en délire, quoiqu’ils penfaflènr que les douleurs
n’étoient pas exceffives. Cependant elles affeélè-
rent tellement la femme, qifelle fe fit une longue
incifion au côtégauche du venrre, avec un couteau
dont la pointe'avoir été caffée. L ’ouverture
étoit approchant félon la direéiion du mufcle
oblique defeendant û étendue que l’enfant fut
jetré aufii - tôt fur le matelas où elle éroir couchée,
•& où ïl fut trouvé conjointement avec une
.grande portion d’intérim , par une fage-femme
qui fut appelée-à fon Tecot 1rs. Celle-ci noua le
cordon, remit Te^inteftins dans le ventre
fans chercher à extraire le placenta, elle coufiit
la plaie de-même que fur un cadavre. On envoya
chercher le D. Morton, qui n’arriva que
-trois heures après cette opération ; il vit Ta
inauvaife manière dont on avoit confu la plaie „
en coupa les points de future > la lava avec de
-l’eau' chaude, nettoya les inteftins des brins de
paille & du fable qui y étoient encore ; il fît
i ’exiigèlion du placenta, replaça lés inteftins &
réunit lés lèvres de la plaie par dés points de
future entrecoupée. La femme avoir perdu beaucoup
de fang , elfe fu t ; rnïfe'au lit fans qUe'Tà
yoix^lni revint , & abfoi-unient fans pouls. Le
jourfuivant ; ëllé commença à parler, la fièvre
lui vint, les lochies forrirenten petite auamité;
peu-à-peu elle alla de mieux en mieux & au
bout de cinq femaines elle put fe .lever ; quinze
jours après, elle eut ari'ez de force pour marcher ,
& ,e n trois mois, elle fut parfaitement rétablie.
Non-feulement les règles lui revinrent comme
précédemment > rivais elle redevint encore'greffe 1
elle eût répété fur elle la même opérât ion pô;ur
éviter les douleurs ,atroces qu’elle avoir déjà
éprouvées , fi elle n’eût éfé furvcillée dé près.
Son travail fut naturel & les fuites h-tireufes. >j
Mais telle concluante que pnirié paroi.-re céirè
obfervation, elle ne pburroit guères être applicable'
qu’aux cas où l’enfant eft entièrement' forti
de la Matrice , & encore alors eft il des
exemples où la- Nature lui a1 fornvé de nouvelle^
enveloppes qui le préférvaffent, lui & les parties
voifines, du riva-1 réciproque qu’ils • atribiènr pu
fe porter. Flenck dit à ce fri jet, dans fes Elément
fur l’Art des 'AecotiChemefis' publiés à
Vienne en 17S1 : Moriuntur infelices hoe maires
ut plurimhm intrk àliquop 'dies ex uleri & abdo -
min'.s gangi'cchâ ; 'intérim tàmen' ‘hdbéntur cajvs qui*
bus fétus extra uterurré'lapftis , pér abfcejjism vel
g&ngrænam topienm abdominïs exierit} & mater fue—
ritfervata. Poteft & fétus in lithoptèdion mutari & -
graviditatem perennem inducere. Le D. Garts'nore ,
qui s’eft fpécialement occupé fie ce Tu jet , ob-
ferve dans un Mémoire, qu’on trouve dans le
V III. volume du London Medical Journal, que
de feize cas de fétus éxtra-nterins pris dans des
Auteurs dignes de fo i, fept fe terminèrent par
; i’iûue que-les' os fe procurèrent à travers fe rec