
3-berd de fan g dans un endroit particulier , ii eft
a préfumer qu’on déterminera plus fû renient par
c e moyen que par tout autre ce fluide à s’ÿ
Pot ter.
On verra, dans nos Planches, la figure d’un
fcarificateur, & celles de ventoufes de différentes
formes & grandeurs, dont un Chirurgien devroit
ioujours avoir un aflortiment, afin de pouvoir
en adapter fur toutes les parties où il conviendra
de faire une Saignée locale ; car par - tout
où l’ôn peut s'en fervir, ce moyen eft préférable
à tout autre. Quelquefois cependant la
partie où l’on voudroit tirer du fan g de
cette manière ne permet pas de fe fervir de ven-
roufes. Ainfi, dans les cas d’inflammation des yeux,
du nez & des autres parties du vifage, l’on ne
peut pas appliquer le fcarificateur fur les parties
affeôtées. Alors on fe fert ordinairement de fang-
fues que l’on peut placer dans prefque tous les
endroits d'où l’on veut tirer du fang.
La meilleure manière de fixer ces animaux fur
un endroit marqué efl de les y contenir au moyen
d’un petit verre à liqueur. Elles mordent plutôt,
fi , avant que de les appliquer, on a. foin de les
faire ramper pendant quelques minutes fur un
linge Ou fur une planche sèche, & d'humeéïer
avec du lait, delà crépie ou du fang, la- partie
fur laquelle on veut les fixer. Lorfqn’elles font
tombées, on accoutume, pour faire coule r le fang,
de couvrir les parties où elles ont fait leurs pi -
quures, avec des compreffes trempées dans de
l ’eau tiède , ou de les expofer à la vapeur de l’eau
chaude ; &xfouvent c’eft le meilleur moyen qu’on
puifle employer dans cette intention. Mais
lorfqu’on peut appliquer des ventoufes fur
les playes qu’elles ont faites', cela vaut encore
mieux-, & il faut en faire ufage toutes les fois
que la figure de la iïtuarion des parties le permet
rem.
Parmi les moyens de faire une Saignée locale,
nous avons mentionné les fcarifications faites*
avec la pointe ou le tranchant d’une lancette. 11
n’y a pas beaucoup de cas où l’on doive le fervir
de cette méthode*, on en voit cependant où elle
convient mieux que toute autre. Tels font particuliérement
ceux de certaines inflammations des
yeux, où le globe de l’oeil efl fur-tout affeôlé , ;
& où les Saignées générales , & les Saignées locales
faites fur les parties voifines,. ne donnent
point de foulagement. On voit fou-vent., en pareil
cas, que des fcarifications faites fur la-membrane
conjonêlive ont les plus heureux effets,
quoiqu’elles n'aient peut-être donné que que ques
gouttes de fang. On a même cru que la fimple
divifion des vaifleaux de cette membrane étoit par
elle-même fuffifante ; en général, cependant , il
paroît que les avantages de cette opération font
proportionnés à la quantité du fang évacué.
On a propofé différens moyens pour faire
cette opération j mais plus facile & le plus
efficace, efl de fearifier avec la pointe ou fe,
côté de la lancette; Pour cet elfer, tandis qUe
la paupière fupérieure efl foutenue par un aide
le Chirurgien fixe la paupière inférieure avec fa
main gauche, & de la droite il fait, avec la lancette,
un certain nombre de légères mouchetures
fur tous les vaifleaux de la conjocéUve qui pa.
roiffént les plus gonflés. Quelques perfonnes ont
propofé de fixer l’oeil, au moyen d’un Spéculum
avant de fearifier les vaifleaux ; mais cette précaution
ne paroît point nécefl'aire, car l’oeil efl
toujours ftiffifamment contenu pour cette opération
, quand on le comprime légèrement avec les
doigtscomme nous l’avons indiqué. D’ailleurs,
dans l'état d'inflammation où fe trouve l’oe il, |a,
preffion du Spéculum pourroit aifément faire du
mal.
Ceux qui n’auront pas vu faire cette opération
la regarderont peut-être comme trop délicate
pour être entreprife par des Chirurgiens peu
expérimentés -, mais avec un peu de fûreré~'dans la
main , on peut l’exécuter facilement & fans aucun
rifque. Quand on a fait un nombre fuffifant
de fcarifications , le meilleur moyen de faire
couler le fang, eft de baigner l’oeil dans l’eau
tiède.
On peut employer ces mêmes fcarifications
pour diminuer 1 inflammation des paupières ; on,
pourroit auffi. probablement s'en Yervir., avec
fuecès, pour de fembiables affeélions dans d’autres
parties.. •
Entra;!très moyens qu'on a propofés pour
fearifier les vaifleaux fanguins des yeux ,, on a
beaucoup vanté, pendant un tems, les barbes
des épis d’o rge, dont quelques perfonnes fe
fervent encore. En les traînant fur la furface de
la conjonctive, dans une direction contraire à:
celle des petites pointes dont elles font hériffées,
on faifoit couler afllz- .de fang. Mais cette méthode
étqit très -d on loureufe& comme elle n’a-
voitpas d’avantage fur celle de la lancette, elle
commence à. être généralement abandonnée.
S A L IC E T , ( Guillaume) né dans 1 e douzième
fiècle à Plaifance, & par cette raifon fur nommé.
P lacentium. Il étoit clerc comme le plus grand
nombre des Médecins de fon tems, & contemporain
de Théodoric j-il profeflbit à Véronne
où il mourut en 1277. Il nous a laifîc un gr^nd
Ouvrage fur la Chirurgie, où il traite d'un très-
grand nombre de maladies j il a néanmoins omis,
celle des femmes; ut clericum de e st, dit Haller.
Cet Ouvrage parut in-folio à Venife en- 1502..
Quoiqu'il ait beaucoup pris d’Albucalis,.cependant
fon travail n’en eft pas moins neuf fous plusieurs
points, & l'éloge que Guy de Chauliac
en fait, eft une preuve de fon mérite. Cet Auteur
lui donne le titre de v.alens homo ou à'homme
entendu en Médecine. & en Chirurgie.. Salicet efl
un des premiers qui ait dit que les lignes du
calcul poiryoism avoir lieu fans que le calcul
exîflât* Il annonce , que l’intromifltoa du doigt
dans l’anus, eft le feul ligne qui puifle ne point
être ftijet à l'erreur*, opinion qu’on a encore
où tout ce qui a rapport à l'hiftoire des lignes,
a été fi bien difeuté. S i licer prife beaucoup l adreffe
de la main dans l ’Opérateur , aufli-bien que
l’érudition ; ce qu’il dit à ce fujet eft très-judicieux.
Parmi les confeils qu’il donne, ii en efl
un qui mérite de trouver place ic i , d'autant plus
que la vérité qui te diftingue, eft de tous les tems : le Chirurgien, d i t - i l , ne doit pas fe fa-
tnüiarifef avec les laïques. (L a plupart des Chirurgiens
étoient alors clercs.) Ils ont coutume
de détradier les.Médecins : d'ailleurs la familiarité
engendre le mépris, & fait que l.e Chirurgien
n’ofe pas demander avec autant de har-
diefle le prix de fon travail3 il eft néanmoins
important de fe bien faire payer, puifque c’eft
un des meilleurs moyens pour acquérir de la
célébrité & s’attirer la confiance des malades. ( M . P e t i t R a d e i . )
SA L IV A T IO N . Flux de Salive beaucoup plus
abondant que dans l’état naturel, excité le plus
fouvent par l ’ufage du mercure. Voye[ Mercure
, V érole. •
L’on a cru pendant long-tems que cette évacuation
étoit effentielle à la cure' radicale des
maladies vénériennes dont on mefuroit en que h
que forte la certitude fur la quantité de falive
que perdoit le malade.
De nos jours on a reconnu que l’on pouvoir
à moins de frais obtenir des guérifons tout auffi
sûres ; & l’on eft venu à regarder la Salivation
comme un accident dont on doit chercher à fe
garantir pendant le traitement mercuriel, plutôr
que comme une circonftance nécefl’aire à la
guérifon. Le feul point de vue favorable fous
lequel on puifle la confidérer, c’efl comme donnant
un indice de l’aélion du mercure fur le
corps, lorfqu’on en a déjà introduit une certaine
quantité; mais quelquefois les plus petites dofes
de ce médicament fumfent pour l'exciter , & alors
elle devient un fymptôme fâcheux, puifqu’elle
rend très-difficile l’introduélion d'une quantité
de mercure fuffifante pour le traitement de la
maladie qui en néceffire l ’adminiflration.
Les Praticiens fe donnoient autrefois beaucoup
de peine pour porter l'aôlion du mercure fur
les glandes falivaires, lorfque cet effet ne fe ma-
nifeftoit pas fpojitanément après quelques frictions;
mais il leur arrivoit plus fouvent encore
d’exciter des accidens douloureux pour le malade,
& difficiles à réprimer, eh pouffant l'ufage du
mercure auffi loin qu’ils le jugeoient convenable
pour exciter une pleine Salivation. Ces incon-
véniens leur avoient montré la néçeffité d’ufer
de beaucoup dè prudence dans la conduite de
ce traitement, & de chercher à régler les dofes
remède de manière à opérer la guérifon, fans
courir les rifques des a-'dckns que Cou *
nifl'arion inconftdérée pourroit exciter.
De quelque manière qu’on emploie le mercure’
foit intérieurement,foir en friôlions, 1,- Salivinon
peut en être la conféquence. Cependant les Praticiens
, qui ont regardé cette évacuation co unis
néceffaire, fe font tenus généralement à cette
dernière méthode, parce qu’il eft difficile de
faire fupporter aux malades des dofes de préparations
mercurielles fuffifames pour l’exciter &
l’entretenir , fans fanguer beaucoup l’eftomac &
les inteftin>; au lieu qu’on en introduit facilement
par la peau une quantité quelconque.
Aftruc diftingue trois périodes dans une Salivation
mercurielle. L e premier eft celui où
l’on adminiftre les friélions néceffaires pour e x citer
la Salivation. Dans le fécond, l'on fondent
& l’on règle l'évacuation jufqu'à ce que
les fymprômes de la maladie difparoiffent; &-
dans le troifième, on emploie les moyens propres
à arrêter le flux de Salive, & à réparer les forces
du malade, après qu’on a obtenu du mercure
tout l ’effet qu’on s’en étoit promis pour la gué-
rifon.
On adminiftre dans les trois, quatre ou cinq
premiers jours trois frôlions,, chacune de deux
gros à demi-once d’onguent mercuriel fait avec
parties égales de mercure & de graille; cas frics-
tioôs doivent fe faire alternativement fur les
jsrnbes & fur les cuiffes, & ces parties doivent être
couvertes enfuire de bas & de caleçons de laine
que le malade confervera - tout le tems du traitement.
Après la fécondé, ou la troifième friôlion, on
examinera attentivement chaque jour la bouche
& l'haleine du malade, pour voir s’il y a des
fymptômes qui annoncent les approches’ de la
Salivation. Ces fymptômes font un goût métallique,
une haleine fétide, des gencives blanches
& une fenfation dans toute la bouche comme fl
elle eût été brûlée par quelque liqueur chaude,
A ceux-là fe joignent quelquefois des pefanreurs
de tête, un pouls accéléré , un fenrimerrt de
mal-aife fendant à la défaillance , &c. Lorfqu'on
voit paroître ces fymptômes, il ne faut pas fe
hâter de revenir aux friôlions, mais attendre les
effets que k mercure va produire. Si la Salivation
s’établit tout de fuite d'une manière ré^
gulière & cotnplette, on la laiffera aller, fans
faire de nouvelles friôlions, à moins que cetrè
évacuation ne paroiffe pas affez abondante, an*
quel cas on en fera une quatrième qu’on étendra
fur tout le dos depuis les fefles jufqu’à la nuque.
Le malade mettra alors une chemife de flanell*
qu’ il ne quittera plus jufqu’à la fin du traitement*,
il mettra auffi autour de fon col & fous fon
menton une çravatte de laine pour garantir cç$
parties de toute impreffion du froid.
S i, à cette époque, outre les fymptômes dont
nous venons d e ‘ parler, les glandes parotides &
R r ij