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pour (a gale ,& dans des cas d’affeèlions arthritiques
& rhumatifmales.
Le baume de Soufre , fait avec le Soufre
6 l’huile de lin , eft un remède deflicatif &
dérerlif dans les lilcères.
SPATULE , du grec *-<w*0»v) une épée large.
Inftrument dont les Chirurgiens & les Apothicaires
fe fervent, qui eft plat par un bout . &
rond par l’autre, & qui fert à étendre des onguens.
Les Chirurgiens ont de petites Spatules d’acier,
les Apothicaires ont ïufli de grandes Spatules de
bois pour remuer leurs drogues, quand ils les
délayent, les mélangent & les font bouillir.
La Spatule des Chirurgiens eft longue de cinq
pouces deux ou quatre lignes $ on la divife en
deux parties dont une, qui eft véritablement la
Spatule , fe nomme la palette, & l ’autre fon
manche. La palette va du manche en augmentant
jufqu a fa fin elle a deux pouces de long
fur une ligne & demie d’épaifTeur*, un des côtés
eft exactement plane & l ’autre va doucement en
arrondi flam.
Le manche eft une tige irrégulièrement cylindrique
• il va un peu en diminuant jufqu a fon
extrémité, où il fe termine différemment fuivant
la volonté des Chirurgiens.
Les uns y font ajouter de petites rainures
tranfverfales après l’avoir un peu applatie'Sc recourbée
, ce qui forme un élévatoire j d’autres,
y font ajouter une fonde boutonnée ou cannelée.
Le manche doit avoir trois pouces deux ou quatre
lignes de long. La matière des Spatules eft de
fer ou d’argent. Les premières font plus fortes
& conviennent à la conftruéVion d'un élévatoire;
les autres font plus propres & ne fe rouillent pas.
La palette des Spatules fert à étendre les onguens
tenaces & les emplâtres fur le linge, le
cuir ou le taffetas, & à charger les plumaceaux,
tentes & bourdon nets des médicamens convenables,
comme baumes, digeftifs & onguens mois j
& , comme cette palette a un côté plat & l’autre
d’une rondeur évafée, ces mêmes médicamens
font étendus & chargés en plus ou moins grande
quantité fuivant le côté qu’on emploie Article
de Vancienne Encyclopédie.
SPECULUMS, Spécula, Miroirs. Nom donné à
différer, s inftrumens, qui, tenant les ouvertures extérieures
dilatées, font voir ce qui fetrouve contre-
nature dans les cavités où elles mènent. Il en eft de
différentes efpèces, relativement aux parties auxquelles
ils font deftinés, favoir :
L e Spéculum,ani qui eft un inftrument dont
on fe fert pour écarter les bords de l’anus &
faire voies aux pinces tenettes ou boutons deftinés
à tirer des .os & enlever toutes matières qui
pourroient, par leur féjou r, occafionner quel-
que accident.
Le Spéculum matns deftiné àfaciliter l’examen
des parties naturelles des femmes & à aider l’ex-
ttaclion des corps étrangers arrêtés dans le vagin.
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Le Spéculum oris deftiné à tenir les mâchoires
écartées l’une de l’autre pour aider dans les opérations
qu’on eft obligé de faire dans 1 intérieur
de la bouche. V o y e i , à ce fujet, l’article Glos-
socatoche. On nomme encore ainfi une fpatule
fort large qui , s’appliquant fur la langue, fert
à la déprimer dans les-mêmes circonftances. Levret
a fait graver, dans fon Traité des Polypes, un
Spéculum oris qu’il dit mieux répondre aux ufages
qu’on attendroit de ceux déjà connus. Pour opérer
ai Cément dans le fond de la bouche, foit par la
ligature ou autrement, des polypes du nez qui
s’étendent derrière le voile du palais, ou pour
amputer de« amygdales extraordinairement tuméfiées
, il faut fe rendre maître du mouvement
de la mâchoire inférieure & de la langue. Les
divers Spéculums ne rempliffent que fort imparfaitement
ces intentions -, ils gênent beaucoup
l’Opérateur & dans quelques cas, ils empêchent
absolument l’opération. Le Spéculum de Levret
n’a pas ces ineonvéniens. On monte à vis le coin
de bois fur la planche du côté oppofé à celui
où l’on doit opérer. Ce coin eft entre les dents
molaires, la plaque confient la langue. On avoit
cru mal-à-propos que la furface polie de la plaque
réfléchiroit dans le fond de la gorge, les rayons
de lumière d’une bougie, mais c’eft-une erreur,
puifque l’haleine la ternit avili - rôt.
Le Spéculum oculi deftiné à éloigner les paupières
l’une de l ’autre & à offrir l’oeil bien
ouvert lorfqu’it s’agit d’opérer fur lui. Il eft
beaucoup de Spéculums de ce genre, le plus en
vogue, eft l’annulaire de J . L. Petit. Nous renvoyons
aux Planches pour la defeription. L’Auteur
l’avoit inventée pour écarter les paupières,
& mettre les points lacrymaux à découvert quand
il lui falloir injeéler-le point lacrymal inférieur.
On en trouve également plufieurs autres deftinés
à faciliter l’opération dé la cataracte. (M . P e t it •
R a d e l . )
SPERMATOCELE , de & de
chute de femence. On eft convenu de donner
ce nom à une tumeur du tefticule & de î’épïdi-
dime , caufée par le féjour & l’épaülffemenr de
la liqueur lpermatique. Cette maladie eft très-
rare. La nature , toujours prévoyante, & qui cependant
ne penfoit pas qu’on dût aller contre
fon impulfion, a tellement difpolé les organes
deftinés à fervir de1 réfervoir à la femence, que
cette liqueur n’y peut féjourner un certain teins,
fans porter l’homme à chercher les moyens naturels
d’en procurer Témiffion. S’il eft fourd à fa
voix par motif de religion ou autrement, elle
fe fuffit encore à elle-même', elle met en aèlion
les puiffances expultricés, & procure au milieu
du fommeil, une émiflion fpontanée , qui débar-
rade les organes. Mais quelquefois tout eft
contre e lle , for-tout chez les perfonnes extrême*
mens fages , & qui cependant font d’une conlu-
tution forte & vigoureufe. Alors la liqueur fptf*
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viatique, né pouvant trouver admiflion dans les
véficules, s’arrête dans le canal déférent, & de
«roche en proche, dans le corps même du tefti-
cule, qu’elle gonfle, rend douloureux , d’où s’ en
fuit l’inflammation. J ’ai donné mes foins à un
Prêtre , chez qui, après des accidens très-graves,
la fuppuration furvint dans, le corps même du
tefticule,.& qui cependant guérit, après un traitement
qui dura fort long-tems. Si la maladie ne
cède point aux délayans, aux antiphlogifliqucs ,
aux pulpes, aux cataplafmes & emplâtres anodins,
elle dégénère en farcocèle , & alors il faut emporter
le tefticule, fi l’on veut guérir complètement.
11 ne faut "point confondre cette maladie,
avec l’hernie humorale dont on a parlé , en traitant
des accidens de la gonorrhée. (M .' Pe t i t -
Radel. )
SPHACELE. trQcLKïKoç. Corruption , ou mortification
totale de quelque partie, Voye\ Mortification.
On l’appelle aufli quelqufois Né~
crofe, & quelquefois Sidération.
LeSphacèle diffère de la gangrène, en ce que
celle-ci n’eft qu’une mortification commencée,
pour ainfi dire , le commencement du Spha-
cèle, qui eft une mortification parfaite & achevée.
On diflingue le Spbacèle par la noirceur de
la partie affe&ée > par fa mollefle, fon infenfi-
bilité & fon odeur de cadavre-
Les caufes du Spbacèle font les mêmes que
celles de la gangrène. Voyt\ Gangrène.
SPICA. Nom qu’on' a donné à une efpèce de
bandage , parce qu’il repréfente , par fes tours
de bande en d oloire, les rangs d’ un, épi de
bled.
Le -Spica eft différent fuivant les parties auxquelles
on l’applique. On en fait un pour la luxation
de l’humerus, pour la fraékire de l’acromion
& pour celle du bout èxterne de la clavicule.
Voye\ Bras, Clavicule ; on fait aufli un Spica
pour le bubonocèle , & pour la luxation de l’os 4e la cuiffe. Voye\ Hernie , L uxation.
Pouf faire le Spica qui convient à la luxation
de l’humerus, on prend une bande de trois doigts
de largeur , fur fix aunes de longueur roulée
à un chef. On pofe l’extrémité de la bande
fous l’aiflclle oppofée , on tire un jet de bande
de derrière en devant, en croifant obliquement
les deux épaules ; on paffe fur la tète de l’os
luxé, fous l’aiffelle, & on vient croifer fur le
deltoïde j on defeend fur la partie antérieure
de la poitrine obliquement ; on conduit la
bande fous l’aiffelle oppofée, où l’on aflujertit
l’extrémité de la bande. On revient parderrière
le dos fur le premier jet de bande , pour paffer
autour de la tête de l’humerus, en formant une
doloire avec la première circonvolution de la
bande : on fait trois ou quatre doloires, & en-
fuite un circulaire autour de la partie fupérieure
du bras. Ce circulaire laiffe un efpace en triangle
équilatéral avec le premier croifé de la bande,
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ce que les Auteurs appellent gérant. On remonte
enfuite par un rampant , & on conduit le globe
de la bande, fous l’àiflelle oppofée, pour terminer
par des circulaires autour du corps ; on arrête
la bande avec des épingles à l'endroit où
elle finit.
Avant l’application de ce bandage , on a foin
de garnir le lieu malade & le deffous de l’ailfelle,
avec des comprefles.
Le Spica pour la clavicule,fe fait de même,
à l'exception que les croifés de la bande fe font
fur la clavicule.
Pour faire le Spica de l’aine , ou pofe le bout
de la bande fur l’épine de l’os ilion , du côté
affeété ; on defeend obliquement fur l’aine, entre
les parties naturelles; on entoure la çutfie pofté-
rieurement ; on revient croifer antérieurement fur
l’aine ; on conduit la bande fur l’os pubis, au-
deffus de l’os des ides, du côté oppofé ; on entoure
le corps au-deflus des feffes, & on revient
fur le bout de la bande pour continuer, en faisant
des doloires , quatre ou cinq circonvolutions
comme la précédente : on finit par des
circulaires autour du corps.
Le Spica de la cuiffe fe fait de même, à l’ex-
- ception que les-croifés qui forment les épis , fe
fonr fur la partie extérieure & fupérieure de la
cuiffe. Article de l ’ancienne Encyclopédie.
SPINA BIF IDA , Hydro-Rackytis Epinefour-
chiie, Hydropilic de l’épine. Dénominations données
à une maladîedu canal vertébral, dans laquelle
les deux portions de l’arrière-train -de chaque
vertèbre, au lieu d’être réunies chez l’enfant
pour former les apophyfes épineufes, retient fé-
.pâtées , à raifon d’une tumeur dans le canal
qui s’oppofe au complément de leur oflificarion’
Les Arabes, qui ont parlé les-premiers de cette
maladie, l’ont déltgnée d’après ce dernier caraètê-
re ; mais bien à to r t, puifqu’il n’eft qu’un effet
cqnfécutif d’où on ne, doit prendre aucune indication.
Il n’en eft pas de même de la rumeur
& du fluide quelle renferme ; aufli, Morgngni &
d’autres Auteurs, qui ont cherché à être°confé-
quens dans leurs définitions-, lui ont-ils donné
lenômd’Hydro-rachytis, ou Hydropifie de l’épine.
Cette tumeur fe manifefte plus particulièrement
vers la fin du canal fpinal à la jonélion des
vertèbres lombaires avec le facrum. Le fluide
qu’elle contient eft fereux, un peu plus coulant
que le blanc d’oe uf, & fouvem coagulable comme
lui , ordinairement limpide , fans couleur &
d’autresfois fanguinolent. Quand on prefle la’ tumeur
, on y fent une fluéluation évidente, &
pour peu qu’on appuie, on découvre une réparation
contre nature dans les apophyfes épineufes
à mefure qu’on defeend vers le facrum. Le fluide
épanché eft contenu dans une efpèce de kyfle j formé par la dure-mère , & tellement confondu
avec les tégumens que, quand on ouvre la ttir