
*ii, OESO
malade & on la laiffa encore une douzaine de
jours. Js
c< Ce n’eft pas feulement dans ces fortes de
bleffures que l’on peut retirer les plus grands.; .
avantages des fondt;s de gomme élaftique} elles
offrent encore des reffources dans une foule ■
d’autres maladies*, comme le Tétanos, la Rage ,
la Contraélion fpafmodiqne du Pharynx, l’Atonie
& la Paralyiie de fes mufcles & de, ceux de
la langue,les Tumeurs lituées le long du trajet
de l'GEfophage ou dans fes parois , fuffent-elles,,
même dans la poitrine. L ’utilité de ces fondes ;
n’eft pas bornée aux maladies qui empêchent la
déglutition*, elles pourroient auffi être employées
avec fuccès dans celles qui affeélem les voies de
la refpiration, toutes les fois que l’obflacle fera
fitué au-deffus des bronches, comme dans les ;
dépôts de l’intérieur du larynx avec affeéiion.
des cartilages , dans certaines fifiules de. la. tra—t
chée-artère ou du larynx,, dans les -play.es-de
ces parties, &c. Ne pourroit-on pas même dans
le cas où la refpiration & la déglutition feroient
empêchées en même-tems, tels que certaines ef- .
quinancies, des plaies du col où le larynx &
l ’GEfophage auroient été divifés, paffer une fonde
par chaque narine, & engager la première
dans l’GEfophage & la fécondé dans le larynx ?
et La facilité avec laquelle on introduit ces •
fondes dans le larynx, le peu. de gêne qpen
ont éprouvé les malades qui les ont eues dans
ce canal pendant quelques minutes, l ’analogie
prife de l’exemple des cannulesqui ont été portées
pendant plufieurs jours après l’opération
de la bronchotomie, détruifent les objections
que Ton pourroit faire fur la difficulté de l ’exécution
& l’impoffibilité de fupporter cette fonde
à caufe de 1 irritation quelle femble devoir produire
fur ce, conduit, jj
Nous avons dit que le refferrement de l’GEfo-
phage étoit quelquefois accompagné d’ulcérations,
lorfque la maladie avoir déjà fait, beaucoup
de progrès*, mais il y a des cas où cet
organe fe trouve ulcéré fans aucune diminution
de fon diamètre, Çette maladie eft rare *, on
en trouve cependant des exemples dans lés Auteurs.
Quelquefois elle dépend d’une - affeèlion
extérieure à 1 OEfophage; d’autres fois, quoiqu’ac-
compagnée d’affeétion extérieure, elle a cependant
pris fon origine à la furface interne de ce canal.
On lit un cas de cette dernière efpèce dans
le premier volume des Medical Communication$*,
il étoit accompagné d’une très-grande difficulté.,
& fouvent de l’impoffibilité abfoiue d’avaler les
alim.çns folides*, mais les liquides* pourvu que la
malade en prit un certain volume à-la-fois, paf-
fjèrent Toujours, quoîqu’avec plus ou moins de
facilité. Pendant les trois derniers mois, la ma-- &
ladie fut accompagnée d’une falivation abondante, |
fymptôme qui a été obfervé dans d’autres cas de }
la même nature. Cette maladie eft peu connue,
<e s o
& nous ne pouvons recommander aucune méthode
curative qui promette quelque fuccès.
Nous ne pouvons quitter ce fujet fans faire
mention d’ une maladie de l’GEfophage dont nous
ne trouvons, .il eft v ra i, qu’un feul exemple
décrit dans lés Auteurs, mais qui probablement
eft plus fréquente qu’on ne penfe, & pourroit
bien avoir été quelquefois confondue avec le ref-
ferfement dont nous avons parié ci-deffus.
Un homme d’environ foixante ans (i ), après avoir
fouffert long-tetns d’une difficulté d’avaler,'étoit
enfin venu au point de n’avoir pu prendre aucune
efpècè d’aliinens depuis plus de vingt-quatre, heures.
Cinq ans auparavant, il avoir avalé un noyau
de cerife qui s’étoit arrêté dans fa gorge, & qui
en reffortit au bout de trois jours dans un violent
accès de toux, laiffant la partie où il .s’étoit
arrêté allez douloureufe, fymptôme qui fe prolongea
encore quelque tems. Au bout d’un an,
ou environ, il s’apperçut qu’une heure ou deux
après le repas , une petite partie de ce qu’il avoit
avalé reffortoit de fa bouche fans avoir fubi de
changement, & fans que cela fût précédé d’aucun
mal de coeur. La quantité daiimens qu’il
rejetroit de cette manière augmenta peu-à-peu;, cela
revenoit auffi beaucoup plutôt après le repas
que dans le commencement, puis dans le tems
du repas, & même à plufieurs reprifesjil crut
ènfuite appercevoir que les alimens ne péné-
troient pas du-tout dans l’eftomac. Enfin,il trouva
que le volume de ce qu’ il rejettôit furpaf-
foit celui des alimens qu’il prénoit, de celui do
la falive qu’on pouvoir raifonnablement fuppo-
fe r ,qui s’étoit jointe à ceux-ci, en paffant par
la bouche* On fuppofa que cette maladie dé-
pendoit d’une tumeur, ou d’ un refferrement de
rOEfopHage; on pafl’a dans la gorge différentes
efpèces de. fonde pour juger de la nature de
l’obffaçle, mais aucune ne put pénétrer au-delà. On
foutint les forces du malade pendant treize jours
avec des lavemens de bouillon*, enfin il mourut.
L ’ouverture du cadavre découvrit., entre l’OEfo-
phage & les vertèbres du col', un grand fac
mpfculeux , dont l’extrémité, inférieure péné-
troit dans la cavité du thorax. Ôn introduifit
alors, par la bouche, une fonde de baleine qui
paffa librement jufqu’au fond du fa c , & fit
éprouver alors à la main qui la, conduifoit ia
même réfiflanc,e qu’on avoit fenti auparavant.
On fit diverfes tentatives pour la faire pafler
dans l’<Efophag.e, qui d’abord furent inutiles*,
on y réulfit enfin en pouffant fon extrémité un
peu en av'am avec le d oigt,& pour lors elle pénétra
facilement dans l’eftomac. On fe convainquit
bien-tôt que le fac avoir été formé par la
dilatation de tonte la fubftance de la partie
poftérieùre de l’OEfophage, l’épaiffeur & toutes
les apparences de l’un & de l’autre étant part
i ) Recherches ôc obferyations de Médecine, V. 3.
faitement
OE S O
/Virement -les mômes, au. point qu’on ne pou- !
voit diftinguer précifément en quel endroit
avoir commencé la fiilatatior.. .
On ne peut fe refufer à croire que I accident
du noyau de cerife fût la première caufe qui ,
détermina la formation de ce fac. Ce noyau oui
demeura trois jours dans la gorge, ,s étoit logé
apparemment dans quelques-uns des plis irréguliers
qui fe trouvent à la partie inferieure du
pharvnx, & preffé par les alimens que prit le
malade pendant ce tems, il forma probablement
«ne cavité égale tout au moins à (on volume.
Ce commencement du mal rend ailement compte
du refte*, la petite cavité reçut & logea conftam-
ment quelque portion de madère folide ou liquide,
qui, aidée de la comprelfion formée par
la contraction mufculaire de 1 OE.ophage, tendit
peu-à-peu à la dilater. Les progrès de cette
dilatation durent d’abord être très-peu fenfi-
bles,mais ils le devinrent davantage à mefure
que le fac augmenta en capacité \ plus il put
contenir de matière, plus celle- ci eut de force
pour l’étendre, fon poids feul étant une caufe
confiamment agiffante. Le fac placé entre les vertèbres
& IdElophage poufioit néceffairement ce
dernier en avant , & confervant, par fon poids,
fa pofuion perpendiculaire, il favorifoit de plus
en plus la déviation des alimens, laquelle enfin
devint totale*, le canal de l’ GEfophage ne fe
trouvant plus dans, la direction convenable pour
les recevoir, on croiroit que le fac étant rempli
d aiimens, ils dévoient enfin refluer & Cuivre
la route de l’eftoma'c *, mais, outre que le gonflement
du fa c , iorfqu’ii étoit plein, devoir naturellement
fermer l ’entrée de la portion inférieure
de l’GEfophage en comprimant fes parois,
& en les appliquant ainfi l’une contre l’autre,
cet organe formé contre nature , de la même
fubflance mufculaire que l’GEfophage, irrité par
les matières au il contenoit,entroit en contraction,
parlé.
Ce cas que nous venons de raconter eft un
exemple d’une maladie bien rare fans doute,
puifque les Auteurs qui fe font fur - tout occupés
à faire connoître, par des ouvertures dé cadavres,
les diverfes lélions auxquelles l’économie animale
eft iujette, n’en font aucune mention, mais qui
vraifemblablement le paroîtroit beaucoup moins
fi ces fortes de différions étoient plus communes.
La caufe à laquelle on a rapporté l’accident,
mortel dont il eft ici queftion, pourra paroître
trop peu importante pour avoir été capable de
produire des effets auffi funeftes} cependant j(i
fon examine avec attention la fuite de c eu x -c i,
on ne fauroit -fe réfuter à les lui attribuer. Et
comme l’CEfophag* & le,pharynx font fujets à
éprouver des léfions beaucoup plus confidérables
que celle que produifit ici la preffion du noyau
de cerife , par des çaufes de même nature,, telles
Chirurgie. Tonte I I . i*<rf Partie.
, (E S O I 1 ;
que des os & d’autres fublîances qui s’y arrêtent-
quelquefois, on ne voie pas .pourquoi ces acci-
dens n’auroient pas, dans, certains cas, d e s .co n -
féquences pareil le?. Et fi un cas femblable fopré-;
fentoit, on conçoit aifément avec quel avantage
on pourroit y appliquer ia méthode des fondes
flexibles ,■ recommandée ci - deffus, pour faire pénétrer
les alimens dans l’eflomac ; on entretien-
droit ainfi les forces & la vie du malade, 8c
en évitant rie diftendre le fac par l’admiffion des
alimens, on dpnneroit peu - à - peu aux parties
le tems de reprendre, leur ton, & peut être de
fe rétablir enfin entièrement. L’obflacle qui femble
naître de la difficulté qu’on éprouva à faire pénétrer
la fonde dans la partie inférieure de IGE-
foph ig é , du roit pu fe lever en donnant une légère
courbure à l’extrémité de cet infiniment
L'GEfophage peut fe déchirer par de violcns
efforts pour vomir. Boërhaave a donné la description
d’un cas de cette nature, fous le nom
de Rari 3 ncc prius deferipti morbi hiftoria. On en
lit un autre exemple dans le treizième volume
des Medical Commentants. Cette maladie n’eft
pas fufceptible de guérifon \ l’épanchement qui fe
fait à l’inftant même dans ia cavité du thorax
des matièrcs~contenufc5 dans l’eftoroac, tue néceffairement
le malade. II n’tn eft pas de même
des plaies de ce conduit qui dépendent de caufes
extérieures *, ellps ne font pas mortelles par elles-
mêmes lorfqu’el les n’inréreffent pas de gros vaif-
feaux fanguins. On a vu plus d’une fois des plaies
finies avec des inftrumens rranchans, 8c qui pé-
nîtroient au travers de la trachée-artère jufqu’à
l GEfophage , fe terminer favorablement, en con-
féquence d’ un traitement approprié. Nous renvoyons
à l’article Plaie ce que nous avons à
dire à ce fujet.1
OESOPHAGOTOMIE. Opération qu’on fait
à l’oefophage pour tirer les corps étrangers qui.
y font arrêtés, qui ne peuvent être ni retirés,
ni enfoncés, & dont-le féjour, dans cette partie,
feroit une caufe d’accidens funeftes. Voyei Corps
ÉTRANGER.
Comme l’OEfophage eft profondément fitué, &
recouvert par des organes très - importans, tels
que la trachée-artère, des nerfs. & des vaiffeaux
fanguins confidérables , on a toujours regardé
comme fort dangefeufe toute, opération tendante
à pénétrer dans fa cavité, 8l même on a long-
tems établi en maxime de n'en jamais tenter de
pareille. Cependant, quoique tout Praticien rai-
fonnable convienne qu’il ne faut jamais y avoir
recours. , fans quelque motif de la plus haute
importance , s’il fe préfentoit un cas où l’OE fo-
phage fût tellement bouché par quelque corps
étranger, que les alimens ne puffent abfolument
pénétrer dans l’eflomac, ou f i , par un accident
de la même nature , la relpiraton fe rrouvoit
gênée d’une manière menaçante pour la vie du
malade, il n’eft pas douteux qu’on ne dût pré-.