
de la fête, ainfi renverféc fur le dos avec celle
du détroit inférieur.
Si l’occiput répondoit à l’une des échancrures
ifchiariques, il faudroit infinuer le Lévier dans
cetre direction en tenant fon extrémité qui eft
auodehors , d’abord très-haut & plus ou moins
inclinée vers l’aine du côté oppofé. L ’on reconduira
d'ailleurs comme dans la pofition où l’occiput
répond diflinélement au facrnm , jufgu’à ce qu’on
l ’ait fait defcendre convenablement. Le Lévier
peut être utile, non-feulement dans tous. Içscas
dont nous venons de faire mention , mais encore
dans ceux où la tête s’eft engagée, en préfen-
tant la face. On peut, dans tous les c a s , lui fub-
fiituer au befoin l’une des branches du forceps
ordinaire, ainli que M. Smellie le faifoit de fon
têtus indifféremment pour tous, quoiqu’elle offre
peut-être un peu moins d’avantages, & que
Ion application exige plus de foin & détention.
Ges règles font prifes de l’Ouvrage > intitulé:
L'Art des Accouchemens. (M. P e t i t - Radel . )
L E V R E T (A n d ré ) , né à Paris, le 6 Janvier
170$. Après avoir fuivi le cours des études élémentaires
dans les Écoles de Chirurgie de cette Ca-^
pitale, & avoir pratiqué dans les Hôpitaux en
qualité d’E lève, il fut placé chez le Financier Samuel
Bernard, qui récompenfa généreufement fes
fervices par un legs de eenr mille livres. M. Levrec
plus à l’aife par oette augmentation imprévue de
famine, fe fit aggrégçr au corps des Chirurgiens
de Paris , en 1 7 4 1 , après avoir acquis une charge
de Chirurgen ordinaire du Roi, à la fuite de
l ’Artillerie de France ; ce qui étoit un privilège
abufiffoutenu par le Grand-Maî.tre,à qui la vente
de ces places profitait fouvent au détriment de
l'humanité.' Mais [’application très-férieufe que
M. Levret donna avec tant de fuccès à l’étude
des Accouchemens, partie vraiment incéreflante
de l’A r t , & qu’il cultiva affiduement pour lebon-
heur des mères, qui fe confièrent à lu i , diminue
les reproches qu’on pourroir lui faire fur la voie
qui l’a conduit au droit de la pratique. Son goût
pour ia.mécanique , le porta d’abord vers la parfis
in ({rumen raie-, & en cela l’Art lui eft rede-
vab'e de plufieurs moyens fort ingénieux. En
2744 ,t il montra , à la féancè publique de
l ’Académie de Chirurgie, des inflrumens qu'il
avoit inventés pour lier des tumeurs polyppufes , -,
nées dans les diverfes cavités du corps, comme
le nez & la matrice. Nomme Commifiaire pour :
l ’examen d’un Mémoire envoyé à l’Académie, fur i
des Expériences faites avec l’eau de Balaruc pour
diffoudre des tumeurs lymphatiques, M. Levret
multiplia les tentatives, & à force d’txpériences,
il parvint à découvrir un diffolvant de la lymphe
épaiflie & du lait grumelé. Ce diflolvant eft le
fel fixe dé tartré qui avoit l’eau de pluie diflillée
pour véhicule. Suivant toujours fon goût pour
la. partie inftumentaiê, M. Levret imagina un
tire - têce i trois branches, pour extraire de la
matr%e une tête qui y auroit refté après la
détroncation, Ck il en' démontra le mécanîfme ;
en 17 4 6 , dans une des féances publiques de
l ’Académie de Chirurgie. Mais quelque avanta-
geufe qu’ ait pu lui paroîtie l’invention de cet
infiniment, le fyccès dans la pratique fut bien
éloigné d’être celui auquel on s’attendoit dans la
fpéculation. En 1747 , M. Levret donna fes Ob-
Jervations fu r les caufes & les accidens de plufieurs
Accouchemens laborieux ; Ouvrage dans lequel
il offre l’hifloire de tous les moyens qui ont été
mis en ufage, ou propofés par les Auteurs, pour
tirer une tête féparée du corps, & reftée dans la
matrice, & il finit par confeiller l’ufage de fon
tire-tête. Il publia, en 17 4 9 , un Ouvrage fur la
cure radica’e des polypes, où l’on trouve i’ex-
pofé do pluiieurs moyens pour faire la ligature
de ces excroiffances, notamment de celles qui
naiffent dans l’intérieur du vagin, ou de la matrice.
Les obfervations qu’il y rapporte font voir que ces
nouveaux moyens font moins le fruit d’une fpéculation
menfongère , que d’une expérience
& d’une pratique rationnées. Notre Auteur
non-feulement communiquoit aux Praticiens
les découvertes qu’il faifoit dans la partie de
l’Art à laquelle il s’éroit livré;* mais ii y formoit
encore beaucoup d'Elèves, que fa grande réputation
lui attiroit, tant de la Province que des
Pays étrangers. Cetoit pour leur inftruClion qu’il
fit paroître, en 1755 , une fuite de Planches avec
ce titre : Explication de Figures fur le mécanifmç
de la Grojfejfe & de l'Accouchement. Cet Ouvrage
fut fu ir i, dans la même année , d’un plus
étendu , intitulé : L 'Art des Accouchemcns démon-
trépas les principes de la Phyfique & de la Mécanique
pour fervir de bafe & de fondement a des leçons
particulières. C’eft un livre aphoriftique, diVifé
en quatre parties, qui fera toujours honneur à fa
mémoire, malgré les progrès que l’Art a pu faire
depuis. Scs réflexions furies Aphorifmesde Mauri-
ceau ont le mérite de la brièveté & de la folidiré.
En 1759^ il fut appellé pour accoucher M ad. la
Dauphine, mère du R o i, ce qui lui donna une
grande conlidérationàiaCour, & chez les Grands,
& ce qui lui attira une grande richefle. Mais
l’envie de doubler fes fonds, les lui ayant fait
confier à des mains peu délicates, il perdit en
très-peu de temps, la plus grande partie de fa
fortune. La conftitution très-robufte de M. Levret
lui promettait déplus longs jours que ceux dont il
a joui. Une inflammation dans la région du bât-
ventre , qui fut bien-tôt fuivie de gangrène les
a terminés, le 11 Janvier 1780», à l ’âgedefoixante
& dix ans accomplis. (Af, P e t j t -R ad e z . )
LEVURE DE BIERE. On donne ce nom à
l’écume qui s’élève à la fupqrficie de la bière ,
lorfqu’elle eft en fermentation. Cette écume efl
regardée comme réfolutive & antifeptique. On
fait avec la farine de feigle détrempée dans la
le vu re
Levure de bière, un cataplafme recommandé
contre l’angine.
L IE -D E -V IN . La lie-de-vin mêlée avec partie
égale d’eau , eft regardée comme un bon topique
amiphlogifiique & antigangreneux, particulièrement
dans les cas d’entorfe , cônrufion^ fracture
, luxation ; on l’emploie auffi fans mélange
d’eau, dans les cas de relâchement des articulations.
Les Diftillateurs d’efprit-de-vin vendent de la
lie-de-vin qui a fubi la difiillation ; mais cette
lie épuifée n’a plus de vertu.
LIENS , torpoï. Vincula. Bandes de fo ie , de fil
ou de laine, dont on fe fert pour contenir les
malades dans les grandes opérations, notamment
celle de la taille, afin qu’ils ne changent point
de fituarion, & ne puiffent faire aucun mouvement
qui pourroit Cendre dangereufe à diffé-
rens égards une opération qui exige une fi grande
précifion. On met ordinairement le malade fur le
bord d’une table garnie d’un matelas & de quelques
oreillers pour foutenir fa tête & fes épaules.
Cette fituation prefqu’horizonrale eft préféiable
au plan incliné qu’ on obtenoit avec une cbaife
renverfée fous le matelas, ou avec un doflier à
crémalière. Lorfque le malade eft aflîs fur le
bord de la table, on applique les Liens. Ce font
ordinairement des bandes de cinq ou fix aunes
de long, larges de trois ou quatre travers de
doigts,* on pofe le milieu des deux Liens fur le
col au-deflus des épaules ; deux Aides placés, l'un
à droite & l’autre à gauche, font pafllr , chacun
de fon côté, un chef des Liens par-devant la
clavicule, & l’autre chef fur l’omoplate. On les
amène fous l ’aiflelle , où on'les tourne deux ou
trois fois en les cordelant. Enfuite on fait appro-,
cher les deux genoux du malade le plus qu'on
peut vers le ventre, & pendant ce tems, on fait
pafier un des Liens entre les ciùffes > & l’autre
par-dehors ; on les joint enfemble tous deux par-
deflùs en les cordelant une fois. On finit pareillement
par approcher les talons du malade vers fes,
feffes, tandis qu’on engage fa jambe d é jà même
façon. Après quoi on lui fait mettre les doigts
de la main fous le pied, & le pouce au-deffous
de la malléole externe, comme s’il vouloir prendre
fort talon. Dans cette fituation, on lui engage
le poignet & la main avec la jambe &
le pied en forme d’étrier, & enfuite on les conduit
entre les pieds & les pouces des mains &
on ferre médiocrement. Voyez la Planche relative
à cet arijcle ; elle repréfente tout ce qui y a
rapport, & même la fituation de l’Aide qui comprime
fur les épaules , ainfi que l’attitude de
ceux qui doivent contenir les jambes & les
cuifies pendant l’opération.
Cet appareil a quelque chofe d’effrayant pour
le malade. On pourroit fe difpenfer de cette
manière de lier, qui imprime de la terreur même
Chirurgie. Tome JJ. l er\ Partie*
aux aflifians. Raw ne fe fervoit de Liens que
pour contenir & fixer fimplement les mains avec
les pieds, au moyen de quelques circonvolutions
de bandes. Le Dran a imaginé des Liens
affez commodes, quiaflùjettiffent (uftifammem les
malades, & n’ont point l’embarras des grands
Liens ordinaires; c’eft une treffe de fil fort,
large de deux pouces, longue de deux pieds ou
environ, réunie à fes deux bouts par une couture.
Cette treffe, pliée en deux, n’a plus qu’un
pied de long. Un noeud coulant fait d’une pareille
treffe t rapproche & entrelace enfemble les
deux côtés de ce L ien , qui alors fait une efpèce
de 8. Ce noeud n’eft pas fix e, on peut le faire
couler vers l’un ou l’autre bout du Lien. Voye{
les Planches. Pour s’en fervir, chacun des deux
Aides paffe une des mains du m.dade daus un
des bouts du L ien , & il l’affujettit avec le noeud
coulant à l’endroit de U jointure du poignet ;
aufti-tôt il fait pafier l’autre bout du Lien dans
le pied en forme d’étrier. 11 porte une de fes
mains entre les bras & le jarret du malade pour
le fodtenir, & de-l’autre main il foutient 1«
pied par différens croifés, & il en noue les
extrémités. Cette ligature molette & épaiffe peut
être ferrée affez fermement, & elle ne laiffe aucune
impreffion comme les bandes de fil.
On donne encore le nom de Liens à des rubans
larges d’un pouce, ou environ, dont on fe fert
pour contenir les fanons dans l’ appareil d’une
fraélure. Voye^ l’article Fanons. ( M. P e t i t -
R ade z . )
L 1GAMENS. Nom que les Anatomiftesdon»
nent à certains corps flexibles, & le plus fouvent
membraneux, qui fervent à recouvrir les différentes
articulations , & au moyen defquels les os ,
en diverfes parties du corps > fe trouvent fermement
unis les uns aux antres. Mais comme ceux
qui rempliflent cette dernière fonction, fe trouvent
pref que partout profondément fitués, ils fon*
peu expofés aux accidens provenans de l’aéliot*
des corps extérieurs ; & , par la même raifon,
lorfqu’ils en ont fouffert, il n’eft pas trop au pouvoir
de la Chirurgie d’ y apporter quelque fècours
particulier. C ’eft pourquoi nous nous bornerons
ici à parler des affections des Ligamens qui recouvrent
les jointures, & qu’on défigne ordinal*
rement par le nom de Ligamens capfulaires.
Les Anatomifles ont obfervé que les Ligamens
étoient moins pourvus de nerfs, que la plupart
des autres parties du corps ; &"tanc d’après cette
obfervation, que d’après des expériences faites
fur des animaux vivans, ils ont été induits â
croire & à enfeigner que ces organes n'étoieni
pas doués d’une grande fenfibiliré. Cetre opinion,
qui eft fondée jufqu’à un certain point, pourroit
mener à conclure que les plaies des Ligamens
ne font pas d’une grande conféquence, &
feroit ainfi la fource d’une erreur bien dangereufe.
Mais, quoique ces parties ne foient effediverr^Qi
D