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farer la chance incertaine de l'opération à la
certitude d’un évènement ftmefte. On a vu plusieurs
exemples de plaies accidentelles de l’CEfo-
hage , qui fe font terminées heureufemenr.
1. Be l l a vu un homme qui, ayant tenté de
fe tuer , en fe coupant la gorge, pénétra, au
travers d’une grande partie de la trachée-artère,
jufques dans l’CEfophage. Boiinius raconte
Je cas d’un homme bleffé de la même manière,
chez qui la plaie de l’GEfophage étoit manifefte ,
puifqu’elle donnoit iffue à tout ce qu’il eflaÿoit
d’avalér, L ’un & l’autre de ces malades fe guérirent
; & F on trouve beaucoup d’obfervations
pareilles dans les Auteurs.
M. Guatrani, Chirurgieri de Rome, a publié,
dans le $.e Vol. de l’Académie de Chirurgie, un
Mémoire fur ce fujér, où , après avoir indiqué
de quelle manière on doit procéder à cette opération
, il raconte quelques1 expériences qu’il en
a faites fur des chiens g & qui ont très - bien
réuffi *, il l’a pratiquée ànffi fur le cadavre, de
manière à faire voir quelle étoit praticable’ fur
Je corps humain -, & , cé qui eft encore plus
concluant, e’eft qu’elle a été faite deux fois fur
des pérfofcnes vivantes , avec un plein fuccès.'
Nous allons rapporter ces faits tels qu’ils font
confignés dans les Mémoires de l’Académie de
Chirurgie.
<« Au mois de Mai 1758 , M. Gourfauld,
Chirurgien à Couffat-Bonneval, en Limoufin,
fut appeltè pour fetourir un homme qui avoir
avalé un os d’ un pouce de lo n g , fur fix lignes
de large. M. Gourfauld fit différentes tentatives
pour faire descendre cé corps étranger dans l’ef-
tomac-, mais n’ayant pu y réuffir, & Fosfe fai-
fant fentir du côté gauche, il fe détermina à faire
une incifion fur l’endroit où étoit le corps étranger
, pour en faire l’extraélion. L ’incifion étant
faite , l’os fut tiré facilement, il n’y eut aucun
accident -, un fimpîe bandeau unifiant procura une
prompte güérifon. On obferva de ne donner au
malade aucun aliment pendant fix jours, & Ion
tâcha d’y fuppléer par des lavemens nourriffans.
Pareille opération à été faite, avec’ le même fuccès
> par M., Rolland , Chirurgien-major du Régiment
de Mailiy. 3? Mémoires de VAcadémie de
Chirurgiey Tome '$.f '
M. Guattani, dans lé Mémoire que nous avons
cité plus haut; remarque, avec plnfieurs Anato-
mifles, que l’CEfopbage eft conflamment fitiié, non
pas directement entre la trachée - artère & les
vertèbres, mais un peu plus à gauche qu’à droite 7
obfervation qui doit toujours déterminer le Praticien
, dans les cas où il juge l’opérariom nécef-
faire, à l’entreprendre fur le côté gauche du cou.
Les parties qui recouvrent cet organe, depuis la
portion moyenne & extérieure du cou jufqiFà la
firpérieure du fternum, font la peau, la graiffe,
les membranes, les mufcles bronchiques, la glande
thyroïde , les artères qui fe clifiribuent à cette
OESO
glande, les veines qui en rapportent le fang,Ia
trachée-artère , le nerf récurrent, &c. Cela pofé,
voici comment M. Guattani confeille de procéder
à l’opération. '
ci Le malade affis fur une chaife’, ayant la tête
penchée en arrière , autant qu'on le jugera à
propos, & arrêtée par un affiftant, de manière
qu’il ne la pniffe incliner ni à droite, ni à gauche,
l’Opérateur, fitué devant le malade , &
ayant pincé tranfverfaltment, avec les doigts de
la main gauche , la peau du côté droit, & fait
pincer de même , du côté gauche , par un Aide-
Chirurgien , fera, avec un biftouri droit, un©
incifion longitudinale aux tégumens , depuis
la partie fupérieure du fternum *, il dégagera
enfuite le tiffu cellulaire , la graiffe , les membranes,
&c. qu’il remarquera entre les mufcles
flerno-hyoïdiens 5 il obfervera de ne porter le
bifiouri ou fcapel, dont il fe fervira pour fépa-
rer ces parties , qu’entre les mufcles fterno-hyoï-
diens & fterno-thyroïdiens gauches, & le corps
de la trachée-artère du même côté*, il placera
enfuite. deux érignes mouffes à deux branches,
l’une à droite & l’autre à gauche y il écartera,
par ce moyen, les lèvres de la pla ie, & , dégageant
le tiffu cellulaite, du côté de la trachée-
artère , avec le doigt & quelques coups de biftouri
, il verra l’CEfophage, fuir lequel îî fera
une incifion longitudinale avec lebffiouri droit,
dans Fendroit le plus bas , laquelle il dilatera
enfuite, de-bas en haut | avec des cifeaux courbes
& mouffes*, & s’ il y trouvoit de là difficulté,
il fe ferviroit d’ une fonde cannelée pour en faciliter
le paffagej après quoi il introduits de petites
tenettes courbes > à-peu-près comme celles
qui fervent à l’extraélion du polype ,* dans le
gofier, pouf retirer le corps étranger. L ’CEfophage
étant ouvert dans l’endroit indiqué , on
pourra , au moyen de ces tenettes , retirer le
corps étranger , foit qu’il fe trouve au-deffous
ou au-deflùs de l’ouverture de l’CEfcjphage *, cetto
ouverture fera même avanrageufe , dans le cas
où le corps fëroit fi avant qu’on ne pût le re -
tirer avec les tenettes, parce qu’on pourroit ai-
fément le pouffer dans l ’eftomac avec une bougie
ou quelqu’autre inftrumem. >3
ci L ’opération faite, le panfement de la plaie
eft,un point qui mérite beaucoup d’attention,
par rapport à la manière d’en procurer la réunion.
Elle m’a très-bien réuffi fur les animaux
qui ont fervi à mes expériences *, & fi la Chirurgie
comparée a lieu, c’eft certainement dans des
cas pareils à celui-ci, où la ftruélure de la partie
paroît être à-peu-près la même. Or , il eft
confia ré, -par mes expériences (vqyq; le Mémoire)
que FCEÎfophage fe cicatrife très-bien, fans contrarier
d’adhérence avec les patries voifines....
Il eft à propos de remarquer. 33
ci i . ofQue , les tégumens étant coupés & les
parues dégagées , f i , par bafard, on coupe la
(E $ o
Veine qui rapporte le fang de la part,e inférieure
de la »lande thyroïde , & va (e rendre à la fou-
davière gauche, on peut arrêter 1 hémorrhagie
avec un tampon de charpie comprimé par le
doi»t d’un aide, pendant le tems de 1 opération ;
après quoi, en faifam la réunion au moyen d un
bandage uniffant, la veinefe trouvera comprimée ,
ou bien l’on en fera la ligature. 33
ci i.° Que, les lèvres de la plaie étant écartées,
on ap'perçoit le nerf récurrent, qui tantôt fe trouve
plus près, & tantôt plus éloigné de la trachée-
artère. Si donc on prévoyoit qu’on pût l offen-
fer, tant en dégageant le tiffu cellulaire , qu en
faifanr l’incifion à l’CEfophage , on l éloigneroit
avec la même érigne qui fert à écarter la lèvre
gauche de la plaie \ de même, avec 1 érigné droite,
on pourra écarter, avec ménagement, la trachée-
artère, en cas qu’elle embarraffe l’Opérateur pour
découvrir FCElophage , fans craindre de gêner
beaucoup la refpiration. 33
a $.° Qu’on ouvrira l’CEfophage le plus près
qu’il fera poffible de la trachée-artère, & fur-tout
à la partie fupérieure, fur laquelle la branche
d’artère, q ui, de lafouclavière, va fe diftribuer
à la glande thyroïde, ferpente quelquefois. 33
ci 4.0 Qu’on dégagera, fi on le juge à propos,
la glande thyroïde de la partie latérale gauche
de la trachée artère , fi le corps étranger, engagé
dans rCEfophage, requiert une grande incifion,
& fur-tout quand cette glande eft très-gonflée,
parce qu’elle empêcheroit de bien découvrir
l’CEfophage. ïj |
a 5.0 Qu’on reconnoîtra que l’CEfophage eft
ouvert, lorfqu’on aura coupé la membrane inet
6.° Qu’on doit fe déterminer à faire promptement
l’opération, lorfqu’on l’aura jugée néceffaire,
pour éviter les fuites fâcheufes de l’inflammation
de l’CEfophage. 33
ce 7.0 Q u e , l’opération étant faite, on facilitera
la réunion des parties par l’appareil le plus
fimple, & le bandage unifiant. >3 Voye[ Pl a i e ,
Bandage.
ce Quant au régime, outre tous les remèdes
fénéraux requis en pareil cas, & tout ce qu’une
onne pratique peut nous indiquer , je crois qu’il
feroit à propos ( autant qu’il fera poffible ) de ne
fairé prendre au malade que très -peu de bouillon,
de tems en tems, pendant les trois ou quatre premiers
jours après l’opération, pour ne pas s’ex-
pofer à nuire à la réunion des parties *, & même,
pour peu qu’on craignît que le bouillon ne cau-
fât quelque dérangement à la plaie de l’CEfophage,
on fait que les lavemens nourriffans pourroient
lùffire pour foutenir, pendant ce peu de tems,
un malade q u i, dans des cas pareils, n’a pas
perdu beaucoup de forces. Voye[ , à l ’article
CEsophage , ce que nous avons dit fur Fufage
des fondes flexibles, pour introduire des alimens
O M O il ƒ
dans l’eftomac , lorfque la déglutition eft très«
difficile, ou même impoffible.
OIGNON, Àllium ccpa. Lin. Les Oignons cuits
dans la cendre & mêlés avec le miel, ou avec
d’autres ingrédiens, en forme de cataplafme , font
regardés généralement comme un bon topique
dans les cas où il convient de hâter la fuppu-
ration. On les applique dans cette intention fur
lés bubons & fur les parotides qu’il faut faire
mûrir*, on recommande aulli la même application
comme propre à diffiper les condylomes c a lleux.
OMPHALOCÈLE. Tumeur qui fe fait au nombril
par le déplacement des parties contenues
dans le bas -ventre. Voye\ E x qm ph a l e , Heb.-
NIE.
OMOPLATES, Ofioirxk'TM 9 Omoplata, Scapulce.
Os triangulaires qui fervent à fixer fur les côtés fu-
périeurs du tronc chacun des humérus, & à fa-
; cijiter leur jeu dans les diverfes circonftances
de là vie. Ne devant point nous étendre ici fur leur
rapport avec les os du bras , & fur les différens
mouvemens dont ces os font fufcepribles , nous
îaifferonsaux Anatomiftes les difeuftions infiniment
intéreffantes fur cet objet. Ce qui nous importe
de connoître, font les diverfes fraétures auxquel les
ces os font expofés , & les procédas qu’il faut
fuivre en certaines maladies qui les intéreffent
ou les parties qui font au - deffous.
L ’omoplate, d’après fa fituation, n’eft pas fi
fu jette à être flaélurée que les autres os du corps \
elle peut cependant F^tredans fa portion émincie >
ou dans quelques-unes de fes apophyfes. Comme
la liberté des mouveméns du bras dépend en
grande partie de la bonne difpofition de cer os,
& comme les fraélures qui i’affeéïent, feguériffent
en général difficilement, il s’enfuit fouvent une
roideur dans l’articulation, qui continue quelque«
fois toute la vie.
L ’Omoplate fe rompt en long, obliquement;
en travers*, quelquefois lafraéiure éftavec éclat,
mais rarement il y a déplacement, vu que les
fragmens font foutenus par-tout par des mufcles
qui en couvrent la furface interne & externe:
L ’épine dans la fraéiure en long partage toujours
le défordre, ce dont on s’apperçoir en comprimant
avec une main fur Facromiôn pour l’abaiffer 5
car on fent cette apophyfe s’ élever & fe porter
vers la peau, & f i , en même - tems, on pouffe
avec une main , placée à plat contre la côte qui
eft paralèlle aux vertèbres, on fent celle - ci
gliffer un peu , fe mouvoir ; fi l’on élève le bras
du côté du malade, jufqiFà ce que le coude vienne
’ à la hauteur de la tête, & qu’ en même - tems
Fon faffe incliner le dos, on peut fentir avec le
doigt la divifion inférieure de l’angle de l’Omoplate.
La fraéiure en travers eft toujours a u -
deffous de l’épine. On la reconnoîtra en appliquant
le pouce fur la partie moyenne de l’épine,
endroit le plus é le vé , St en pouffant en bas ,