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il manque rarement de détruire cette~ pour lef- j
quelles on l ’emploie. La folunon de fei de tartre
& l’alkali volatil ont été auffi employés dans la
même intention avec luccès.
On voit quelquefois des Verrues naître fur la
verge, comme fymptômes1 de maladie vénérienne*,
te , comme elles font à - peu - près de la même
nature que celles dont nous venons de parler ,
on doit les attaquer de la même manière. En
général, la difpofition des parties à former ces
lortes d’excroifl'ances ne fe foutient pas tiè s -
long-tems, & , fi l’on a un foin particulier d’y
entretenir la propreré , les Verrues commencent
à fe détruire d’elles - mêmes, & s’en vont bientôt
tout - à - f?.it, lors même qu’on n’y fait aucune
application. Mais, comme les malades font
toujours impatiens de s’en débarrafler, les Praticiens
font fou. eut induits à tenter des remèdes
dont on feroit mieux de né pas faire ufage. C ar ,
jufqu’ài ce qu’on ait détruit cette difpofition du
corps à les produire , difpofition qui a été excitée
par l’aélion du virus vénérien, on le voit
repulluler prefqu’aufiî rapidement qu^oh le détruit.
Le mercure n’a aucun pouvoir fiir cè fymptôme;
& l’on voit tous les jours des Chirurgiens employer
ce médicament fous toutes fortes de formes
pour détruire les Verrues, fans autre effet
que d’irriter les parties, & fouvent d’entretenir
le mal. C ’eft pourquoi, lorfque tous les autres
accidens vénériens font diflipés, la préfence dès
Verrues n’eft point une raifon qui doive engager
à continuer le traitement mercuriel. Lorfqu’elits
font un peu vives à leur furface, & quelles
jfburniffent une forte de fuppuration, on doit
fe contenter de les laver foir & matin avec de
l’eau de chaux, ou avec de l’eau de Goulard ;
cette méthode , pour l’ordinaire, fuffira pour
Jes faire difparoître au bout d’un certain tems.
Mais, fi le malade eft impatient de s’en débar-
rafler, on peut fe fervir de quelqu’ un des ef-
carotiques mentionnés c i-d e ffu s ; o u , s’ il consent
à ce qu’on les enlève avec le biftouri, il
faut, après l’excifion, toucher la playe avec la
pierre infernale, pour en empêcher tou t-à *
fait le retour.
Il eft bon défaire obferver que, dans letrai-4
ïemenr de toute efpèce de Verrue, il faut éviter
avec foin tt ute application qui a paru exciter
quelque degré d’inflammation ; car on ne guérit
pas facilement ce fymptôme , lorfqu’il s’ert développé
à un certain point. Par la même raifon,
lorfqu-’on fe détermine à emporter une Verrue
av c l’inflrnment tranchant, il vaut mieux enlever
un peu de la peau faine que de courir le
rilque de Jaiflèr aucune poriion delà Verrue;
car, pour avoir négligé cette précaution, on à
vu que Iquefois les conléquences les plus fâcheufe s
réfuiter de l’extirpation d’une tumeur de Cetce
efpèce qn’on tt’ëût pas imaginé potivoir occa*
fionner rien de pareil. Voyt\ C an geh .
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Il fe forme en différentes parties du corps de*
excroiffances charnues, qui reffemblent, jufqu’à
un certain point , aux verrues *, mais qui endif^
fèrent en ce qu’elles ont une confiftance moins
d u re , & qu’elles acquièrent ordinairement un
plus grand volume. Ces excroiffances font rarement
douloureufes j elles font , en général, plus
rouges que la peau dans fôn état naturel*, elles
ont à - peu - près la fermeté & la couleur des
lèvres. Loifqu’on les ouvre, elles préfentent,
au premier coup- d’oe il, à-peu-près la même
apparence que la fubflance mufculaire; mais on
n y apperçoit point de fibres. Elles paroiffent
formées par une portion de tiffu cellulaire , fournie
d’un très - grand nombre dé vailîeaux fan-
guins, qui s’y ramifient prefqu’à l’infini.
Aucune efpèce d’application extérieure ne parole
avoir d’effet fur ces tumeurs, à la réftrve
des caufiiques dont on s’eft fervi quelquefois
pour les détruire , mais qui ne réufliffent pas
toujours, & qUi font fujers à irriter la partie,
à 1 enflammer , & à déterminer ; la formation de
fâcheux ulcères. Lorfqu’on veut détruire une tu*
meur de cette naturè, il faut le faire avec le
biftouri, ou par la ligature. On préférera ce dernier
moyen, quand la bafe de la tumeur fera
affez étroite pour qu’on puiffe aifément la ferrer
avec un fil ; mais, quand elle tient à la peau
par une baffe large , il vaut mieux recourir à
l’ infirument tranchant. Il faut alors être très —
attentif à n’ en laiffer aucune partie & rapprocher
les bords de la peau de chaque côté de la
playe, de manière à en diminuer la furface autant
qu’il eft poffible *, on traitera enfuite la playe
comme en tout autre cas.
VERD. DE-GRIS ou VERD E T. Ærugo. Pré-
paration de cuivre, formée par la combinaifon
de ce métal avec l’acide du vinaigre.
Le Verd-de-Gris eft une fubflance légèrement
efearotique, dont on fe fert pour déterger les
ulcères bavants & fongueux. On s’en fert pour la
compofition de l’Eau bleue ou Sapphirine. Voye\
Eaü-Biæ u e . Il efl la bafe de l’onguent (Egyp-
tiac. Voye\ O n g u en t de Verd-de-Gris.
V ER TE BR E S , Vertebræ , du mot
latin yerterc. Os artiftemenr formés , & dont
l’application fucceftive les uns au-deffous des
autres, conftiruent une efpèce de colonne qui,
à raifon des inég «Htés qu’on y oblerve en arrière,
a été nommée Epine par les Anatomifles. Cet tn*
femble des Verièbres offre la pièce de mécanique
la p1 us admirablement imaginée, pour faciliter,
avec sûreté & aifmce, les differens mouiemen?
dort l’épine eft fufce-ptible dans les diverfes cir-
conftances dt la vie*, ce qui dépend de leur cou-
, figuration réciproque & de la foupleffe des caifilages
& ligainens qui fer-.ert \ leur union. Nous
I renvoyons aux Ouvra, e> d Anatomie , où l’on
j trouvera tout ce qui regarde un objet fi intéreflant
I & fl digne de lu considération du Fhiiofophe,
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pour nous occuper des maladies auxquelles les
Verièbres font, fujetîes. Nous ne confidérons ici
que la fraélure, la luxation, & la carie, qui
peuvent les affeder -, renvoyant leurs autres maladies
à leurs articles refpedifs.
De la fraclure des Vertèbres,
Les Vertèbres peuvent être fraélurées à la fuite
des coups, des chutes, & particulièrement par
des armes à feu y mais la portion qui éprouve le
plus communément cet accident, eft celle que les
Anatomifles appellent leur arrière-train. Leur
cotps fe rompt aufli fouvent par une chûte , ou
lorsqu’un corps dur a porté au-travers du corps;
j’en ai vu deux exemples accompagnés d’accidens
graves qn’on attribuoit à une luxation, & que
l’ouverture du cadavre a fait rapporter à leur véritable
caufe. En général, ces fortes de fraéïures,
même celles de l’arrière-train , fo/it toujours très-
inquiétantes , à raifon des accidens confécutifs
qu’elles entraînent avec elles ; la moelle épinière
efl toujours plus ou moins cpmprimée *, il fe
forme, entre le prolongement de la dure-mère &
le canal quelle recouvre, une inflammation, une
fuppuration dans laquelle la matière de mauvaife
qualité fufe fouvent au loin. C oc ch i, dans une
note/ur Sorano, annonce tous.ces accidens d’une
manière fi précife, que nous nous ftrvirons de
fes propres termes pour Jes faire connoître.
Ojjîculis comminutis, d it - il, en parlant des frag-
mens, medullam per ea defeendentem comprimi,
pungi atque inflammari necejje eft, & fubjedas cor-
poris partes univerjas fejolvi, ac vejîcce & rediin-
teftini v:m conftringentem amitti, adeb ut urinà &
txcrementa yel Jupprimantur , vel fine voluntate
prorumpant. Qua cewffimâ atque évident Jfimâ no-
*r * coni ec^mus Vertebra alicujus procefi-
Jumfpinofum intrors'um confraâum fuijfe ; 6* quiim
plcerùmque vel cita vel tarda infecuta f i t , incifis
corporibus, id maliJolum fuijfe vidimus, etfi nulto
ntodo Vertebræ excideiint. Antiqui idparum perf-
pexifte videntur, à quibus noxæ & pericula Ver-
tebris luxatis tribuuntur qua révéla frad arum Junt.
Hocinfortunium longefrequentiùs quoque quant illud
ucidere comperimus, jecus ac illi putarunt. Ces
accidens, quelque fréquemment que Cocchi croye
quils arrivent aux fractures de l’arrière - train ,
fuccèdent pius fréquemment à celle du corps, où
le dégà; eft fouvent irrémédiable. Albuchafis ob-
ferve que les fraèlures qui occupent les Vertèbres
fupérieurts , font, la plupart du tems, accompagnées
de la paraiyfie des extrémités fupé.ieures,
« de celles des extrémités inférieures, quand elles
°nt lieu aux Vertèbres lombaires. Avicenne te-
^arque que la mort s’enfuit toujours dans ce
dernier cas ; ce qui a 'aremtnt lieu dans les fiac-
Jnres de l’airière- train. L ’on a v u , en effet, des
fraéiures de ce dernier genre , où une, & même
plufieürs épines des Vertèbres étoient rompues,
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1 même avec déplacement, fans qu’il en fût réfuîré
des accidens bien graves : auffi ces fra&ures font-
elles regardées comme Amples, & même curables,
en comparaifon des autres. Celles • ci cependant
ne font pas toujours moi tel les, fut-tour quand
la fraéïure n’occupe que le corps d’une Vertèbre,
&. qu’elle eft à la fuite de coups d’armes à fe u ,
ainfi qu’on en a quelques exemples. Mais, dans le
plus grand nombre des cas, les malades lan-
guiffem *, une petite fièvre lente les mine peu à-
p e u , & enfin les fait périr.
Il n’y a rien à faire, finon qu’à répondre aux
indications générales, quand le corps dés V e i-
. tèbres eft rompu. Il n’en eft pas de même dans les
fraélnres de l’arrière - train *, il faut chercher à
rem< trre les pièces qui fe font détachées *, ce dont
on vient fouvent à bout, quand elles prominent
beaucoup au - dehors. S’il y a plaie , l'on fait les
débridemens & dilatations néceffaires, quand les
circonftances l’exigent, & l’on fe fert d’un éléva-
toire pour relever les pièces déprimées \ on panfé
la plaie convenablement 5 & , après avoir appliqué
les compreffes, l’on termine par le bandage de
corps , qu’on retient avec le fcapulaire. Une
attemron effenriel en pareil cas , c’efl de meure
une fonde dans la veifie, pour peu que l’évacuation
des urin s paroiffe plus tardive qu’à i’ordi-
naire, & de folliciter l’aélion des fibres du rectum
par des lavemens irritans *, car ces parties
font toujours des premières à fe reffentir des effets
de la commotion qui , communément, s’enfuir.
Voy c i, à ce fujet, Lanfranc & Guillaume de
Salicet.
De la luxation des Vertèbres.
Celfe eft le plus ancien Auteur qui ait fpécia-
lement parlé de la luxation des Vertèbres. Exci-
dunt autem eoe , dit-il , & in pofteriorcm & Juprà
fieptum tranfverfum ê* infra * fied in utramvis partem
exciderint h pofteriore parte vel tumor vel (mus
oritur : fifiuperfieptum id inc:dit, manus refolvuntur
vomitus aut difienfio nervorum infiequitur , Jpiritus
difticulter movetur , dolor urget, & aures oUufæ
Junt : f i fub Jèpto femina refolvuntur, urin 2 fuppri-
mitpr, interdhm étiam fine voluntate prorumpit.
Mais1 tour ce paffage de Celfe peut également
s’entendre de la fraélure des Vertèbres.
Les Auteurs qui font des traités auxquels aucun
chapitre ne doit manquer, n’oublient point de
rapporter tout ce qui a rapport à l’hifioire des
luxations des Vertèbres *, iis offrent, en détail ,
les caufes qui peuvent les occafionner, les accidens
& les fymptômes dont elles font fuivies, &
les divers procédés curatifs qui peuvent leur convenir.
Tout eft prévu, tout eft combiné pour le
meilleur développement d’une doctrine ; cependant,
après avoir lu attentivement tout ce qu’ils
ont écrit, un efprir réfléchi fe demande encore:
maisccs luxations peuvent-elles réellement exifter ?
En parcourant les diverfes régions àe l’épine ,