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tiquer en France , & dont nous avons .parlé à
l'article C a u t e r e a c tu e l .
Le Moxa eft la meilleure & prefqtlé 1 unique
reflource des Japonnois dans la plupart des mala-
dies ; aufli voit-on dans cet Empire tons les
hommes couverts des fligmats & des cicatrices
que- laide l’impreflion de ce caudique. Il pafle
pour un remède fi certain & un préfervatif fi
sùr que les criminels condamnés à une prifon ■
perpétuelle, ont la permiflion de fortir tous les
fix mois pour fe le faire appliquer. Les per-
fonnes libres en réitèrent l’application jufqu'à
trois fois par an au renouvellement des faifons,
à-peu-près de la même manière qu'en certains
pays de l’Europe on a recours à la faignée & à
la purgation pour diminuer la piètre, ou prévenir
1 orgafme des humeurs. Ces peuples, ennemis
irréconciliables de la faignée , comme d’ un
moyen dedruflif du principe de la vie, y fubf-
tituent le Moxa, dont le fréquent ufage, à ce
qu’ils prétendent, donne de la force & de la
vigueur ; ^application s'en fait à tout âge & en
toute faifon, fans difiintlion de condition ni de
fexe. Les Japonnois lé croiraient malheureux fi
on les privoit de ce remède ; par lu i, dit Then
Rhyne, ils éludent & charment prefque toutes
les douleurs, à peine trouveroit-on un homme
qui n'en ait éprouvé les bons effets, sa
c< Voici la préparation du Moxa à la Chine
& au Japon. On ramifié les feuilles les plus
tendres de l'armoife, & fes fommités ; après les
avoir fait fécher à l’ombre, on les-frotte dans les
mains, on en ôte les fibres, & l'efpèce d'étoupe
qui refie eft confervée pour l’ufage. L’armoife
ainfi préparée prend le nom de Moxa, le plus
ancien eft réputé le meilleur. On en forme entre
les doigts des petites maflès d’ une forme pyramidale,
qui excèdent un peu le volume d’un pois;
quelquefois on enveloppe dans un papier cette
laine végétale & on la comprime dans la main,
afin quelle fort plus uniformément broyée; on
en coupe des globules quon applique avec l’extrémité
des doigts à l’endroit malade ou douloureux
, qu’ il s'agit de btûler; le fommet de
cette étoupe s’allume avec une mèche ou quelque
matière enflammée. Le feu ne gagnant
l ’étoupe qu'avec allez de lenteur, ne la réduit
pas tout-à-fait en cendres ; il refie _ à fa bafe un
petit fegment ; de manière que l’épiderme eft
attirée fans violence, & qu’il s’y élève une petite
veffie ou pullule ; le plus fouvem la trace du
feu n’eft qu’une tache cendrée. Il attire à vue
d’oeil les humeurs peccantes, St les abforbe de
manière quelles font totalement confumées fans
que la peau le foit; car, dit Ten Rhyne dans
fon emhoufialme pour ce remède, « à la chaleur
de cette étoupe les humeurs affluent plus précipitamment
qu’un homme ne court à l’incendie
lorfque la cloison de la maifon voifine eft en
feu. ».
M Y D
« L ’application du Moxa n’eft pas aufli dom
loureufe qu’on pourrait le croire ; les enfans
même la fupportent fans beaucoup verfer de
larmes. Aux perfonnes foibles & délicates cette
opération fe réitère communément jufqu’à trois
& quatre fois, lorfque les malades font forts &
charnus,. ou que les vents ( auxquels les Japon-
nais attribuent un grand nombre de maladies )
font profondément cachés, comme dans-la goutte
feiatique,-on répète l’application du feu vingt,
trente,cinquante fois, & même plus jufquà ce
que les flatuofités opiniâtres cèdent enfin à son
aélivité. Il n’y a aucune fuite fâèheufe à craindre.
Ten Rhyne eft cependant forcé de convenir que
ce remède, tout bienfàifant qn‘ il eft lorfqu’il eft
prudemment adminiftré, jette les malades dans
des angoiffes qui vont jufqu’à la fyncope, quand
on en porte l’application à un certain excès. Fout
l’ordinaire lorfque l’opération eft finie, on peu t toucher
8t comprimer à fon gré la partie malade, parce
que le Cautère végétal" en brûlant appaife la douleur
& la dillipe le plus fouvent tout-à-fait. »
et Après l’application du Moxa , le Topique
vulgaire des pat fans Japonnois eft la feuille de
plantain légèrement flétrie par l ’aéiion du fe u ,
ou broyée entre les mains. Si'cette feuille -eft
appliquée humide & chaude par fon côté nerveux ,
elle fait fuinter un peu de férofité; fi on l’applique
par fon côté lifte, la playe fe ferme bien-tôi
fans laiffer de cicatrice remarquable. Lorfque les
Japonnois ne prennent pas cette précaution, la
plaie fe couvre de chairs fongeufes qui produi-
fent un pus fanienx , & d’où résultent des cicatrices
difformes. Il ne faut pas précipiter la
chute de l’efearre, quoiqu’elle ait peu d’adhérence,
mais en confier le foin à la nature, &
laiffer la matière purulente s’écouler à loifir. jj
tt Les Médecins de la Chine & du Japon dif-
tihguént, par des figures fingulières qui font partie
de leur a r t , les endroits, où doit fe- faire f application
du Moxa, & c’eft en cela que confident
toute leur feienee & toute leur habileté. Ces
figures furenr'd’abord compofées par un célèbre
Médecin Chinois, nommé O y r , fous le règne de
la famille Sio-Nojo, qui eft de l’antiquité la
plus reculée; on y voit la marche des vaiffeaux
telle qu’ils l ’imaginent. Les endroits qu’on doit
btûler y font défignés par des points rouges, ceux
que l’on doit piquer ( V~oye$ art. A cu pu n c tu r e )
le font par des points verds. La connoiflànce de
ces endroits a paru fl importante qu’ayant été
depuis érigée en art, elle eft exercée par des
efpèces d’Experts, comme font chez nous les
Bandagiftes, &c. fur les boutiques des Experts
font gravées les figures qui font reconnaître les
points ou doit s’appliquer le Moxa » — Hijloire
de la Chirurgie, X. I , p. 88.
MYDESIS deMv<râ»,èümr/cere.Corruption d'une
partie avec écoulement de férofité. Galien applique
particulièrement ce terme à un écoulemenl
M Y O
ïcanieux & purulent qui vient de la furface interne
des paupières, après un phlegmon ou un éréfypè e
qui Veft terminé par pourriture. K o y q l article
Paupière- einc. Eucycl. ( M . P z t i t - R a -
" mYOCEPHALE , Myocephalon, efoèce
de Sraphylome , dans lequel la portion
échappée de l’uvée eft de la groffeur S de la
couleur d’une mouche. Voycq , pour de plus
grands détails, l’articleSt a p h ïl o m e . ( -M. T a-
t i t -R adex.. ' .
MYRMECIE, 5 Myrmecia, tumeur calleufe
de la conjon.éïive palpébrale , ayant une
bafe large & un fommet effilé ., noirâtre, plus
fouvent rougeâtre ou blanchâtre , partagée en
différens grains, comme une mûre*, c eft proprement
un genre de verrue palpébrale , dont on
trouvera l’.hiftoire à l’article Paupière.
MYRRHE , Gomme- réûne qu’on regarde
comme vulnéraire & antifeptique. On en prépare
une teinture qu’on emploie en >1 forme
de topique dans .les cas de carie , & d ulcères
putrides & gangréneux. Voyt\ G angrène.
MYDRIASE , ,m*Tüx,o<a 5 Mydriafis.
Affecélion contre.nature de l’ir is> dans laquelle
dit Celfe. Pupilla ejfunditur 6* dilatatur aciefque
ejus hebetefçit ac poenè caligat. La Mydriafe fur-
vient fouvent chez ceux qui ont relié long-temps
dans l’obfcuriré ; celle-ci pourroit être regardée
comme naturelle, en la comparant à celle qui
fuccède à quelque violente maladie. Boyle dit
qu’un gentilhomme anglais accufé d’un grand
crime, fut renfermé dans un cachot très-obfcur
ce temps il apperçût une lumière qui augmenta
de jour en jour , au point qu’ il voyoit dittinéle-
ment tous les objets qui ét.oient autour de lu i ,
il parvint même jufqu’à diftinguer les rats qui
venoient ramaffer fes miettes à remarquer dif-
tihélement leurs, mouvemens. Ayant été enfuite
abfous, il eut autant de peine à fupporter le grand
jour que ceux qui ont un oeil enflammé fouffrent
à l’afpeél du fo le il, tant .^ouverture de la pupille
avoir de la peine à revenir à fon premier diamètre.
La Mydriafe efl idiopathique ou fymptôma-
tique *, la première dépend d’un vice de l’uvée
ou de la furabondance des humeurs de l ’oeil
comme dans l’hydrophtalmie, & l’autre provient
d’une affeélion nerveufe générale. Elle a fréquemment
lieu chez le_;s enfans attaqués.de vers,
chez les hydrocéphales .& chez ceux qui éprouvent
les effets de la commotion après les coups
violons reçus à la tête. Maître - Jan fait men-
..tion de celle-ci , & il obferve, .avec fondement
<jua la Mydriafe ici n’eft point une maladie particulière.
5 mais bien le fymptôrae d’une autre
telle que l’augmentation de l’humeur vitrée & la
goutte fereine. Quelques- Anteurs.parlent d’une
Mydriafe argue qu’ils difentprovenir de l’inflam-
•»îationde l ’uvée,* mais leur opinion n’eff appuyée
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ni fur la théorie iji fur l’expérience, les vaiï-
feaux de l’iris ne pouvant s’enflammer fans qu’il,
ne furvienne une affeélion contraire, un referte-
ment & même 1 occlufion de la pupille, dont le
diamètre refte toujours le même foit qu’on ex-
pofe l’oeil à la plus vive lumière ou qu’on le
faille dans l’obfcutité la plus profonde. Lorfqu’on
examine l’oeil avec attention & de différentes manières
, on y apperçoit quelquefois un léger brouillard
qui provient de quelques rayons qui réfléchis
de l’intérieur de l’oeil s’échappent à travers la
pupille tres-dilatée. Dans la Mydriafe occafionnéé
par une affeélion fymptomatique ; l’ouverture de
l’uvée eft régulière, ce qui na pas toujourslieu
dans l’idiopathique notamment celle qui fuccède
à quelque playe ou ulcère des l’iris.
La Mydriafe idiopathique offre des indications
qui ont un rapport direél avec elle ; fi elle provient
d’une iufenfibilité accidentelle de l’iris,,
il faut chercher à détourner les humeurs délétères
qui fiégeant dans l’intérieur de l’oe i l, peuvent la
produire, en preferivam l’émétique à petires do-
fe s , & d’une manière réitérée. On fait quelques
faignées fi les fujets .font pléthoriques, & l’on
purge à différentes fois avec les drafliques félon
la gravité de la maladie & l ’effet que tous ces
remèdes-produifem. L ’utilité de ces remèdes a été
anciennement reconnue par Celfe ; en parlant de
ceux qui ont été fubitement affeélés de la Mydriafe.
Il dit : ex quitus non nulli cum aliquandih
nikil vidijfent repentinâ profufione alvi lumen rece-r
p'erunt. Quominhs alienum videretur recenti re, &
interpofito tempore , mcdicamentis quoque moliri de-
jectiones quee omnem noxiam materiam in inferiortt
depellunt. Le commun des Praticiens fait fréquemment
ufage en pareil cas des eaux de Balarue.
La Mydriafe fuccède fouvent aux affections fpatr
modiques notamment à l’eclampfie,quand l’artaque
a été fubite & violente ; les remèdes font inutiles
en pareil cas , l’affeélion difparoifiant à mefure
que la maladie première difparoîr. On remédie à
la Mydriafe naturelle en accoutumant ceux qui
en font affeélés à paraître -peu-à-peu au grand
jour. On leur couvre à cer effet les yeux avec
des befides percées d’un petit trou & on les
leur fait porter jufqu’à ce que l ’affeélion foie
fuffifamment corrigée. Voyez pour des plus grands
détails l’ouvrage de M. Gendron & celui deMaitre-,
Jan, (M . P e t i t - R ad e z I).
N.
N A T T A . Efpèce dé Lipome ou de Loupe
qui vient en différentes parties du corps, & le
plus ç.rdinairement fur le dos & fur les épaules,
p'oyej L o u p e .
NARCOTIQUES. Afibupiffans , de ,
L ij